Chapitre 14. Le bout du monde
C'est Haymitch qui est de garde lorsque le soleil se lève pour la huitième fois dans l'arène. Maysilee dort profondément à quelques mètres de lui, recroquevillée dans sa couverture thermique. Le garçon comprend très rapidement que quelque chose a changé dans l'arène, lorsqu'il voit un écureuil doré descendre avec véhémence de l'arbre voisin et s'approcher de lui sans marquer d'hésitation. Haymitch brandit aussitôt son couteau et se redresse. Il est couvert de répulsif, la bête ne devrait pas poursuivre son chemin bien longtemps... Pourtant, le rongeur ne semble pas incommodé le moins du monde et s'approche en se mouvant sans difficulté parmi les mottes d'herbe à la disposition irrégulière. Haymitch inspire longuement, sans lâcher des yeux l'animal aux crocs vénéneux et lève sa lame au niveau de sa tête. Il la lance d'un coup rapide et calculé et cette dernière vient se planter dans la queue touffue de l'écureuil, qui se met à piailler de douleur. Prudemment, le tribut s'approche de l'animal et s'agenouille à sa hauteur. Le rongeur se débat furieusement pour s'échapper mais ses gestes virulents ne font qu'agrandir la plaie au niveau de sa queue et ses cris strident redoublent à chaque instant. Haymitch, le cœur battant à tout rompre, approche son avant-bras tartiné de crème en direction de l'animal. Ce dernier rugit et essaye de planter ses dents pointus dans sa peau. Surpris, Haymitch fait un bond en arrière et tombe sur les fesses en jurant. Au même moment, dans un déchirement dégoûtant de chair, le rongeur se libère de sa prise (visiblement, la perte de sa queue ne l'a pas détourné de son objectif) et se jette sur le tribut. Désarmé, Haymitch se protège le visage de son bras droit dans un ultime réflexe... mais l'animal n'a pas le temps d'atteindre sa proie. Un dard se loge dans sa gorge et il retombe au sol, sans vie.
« -Haymitch ! C'est quoi ce bordel ? »
Maysilee est debout derrière lui et tient sa sarbacane dans sa main tremblante. Le garçon se relève en titubant, choqué par la tournure que prennent les évènements. Il observe les morceaux de l'écureuil jonchant le sol et, tout en allant récupérer son couteau, il explique, d'une voix grave :
« -Le répulsif... il ne fonctionne plus. Je crois... je crois que... »
Soudain, des voix lointaines se font entendre, quelque part en amont de leur position. Les deux partenaires se taisent et se tournent vers la direction du bruit.
« -... entendu des cris... quelqu'un là-bas... »
Ce sont les seuls mots qu'Haymitch parvient à entendre et ils suffisent à lui glacer le sang. Il se tourne vers Maysilee qui articule en silence :
« -Carrières... »
Il hoche la tête, tandis que ses doigts se resserrent autour du manche de son arme. Il se remémore avec douleur son précédent combat avec les trois carrières. Il a bien failli y laisser sa peau. Il fait signe à Maysilee de le suivre et celle-ci semble approuver sa décision. Ils rassemblent aussi rapidement que possible leurs affaires et Haymitch, talonnée par sa partenaire, s'enfonce dans la forêt sans demander son reste.
Tout d'abord, ils n'osent pas courir, de peur de faire trop de bruit et d'attirer les carrières dans la bonne direction. Alors, Haymitch tentant de maîtriser son souffle erratique et Maysilee tâchant de ne pas faire craquer de brindilles sous ses pieds, ils s'avancent prudemment dans les sous-bois, le garçon les guidant à travers arbres et broussailles. Ils parviennent à semer rapidement leurs adversaires. Après tout, la forêt est dense et les carrières n'ont pas pu connaître avec précision leur localisation. Alors, les deux alliés accélèrent le pas, battant la terre de leurs pieds mais s'éloignant plus rapidement du danger.
Haymitch commence à retrouver un rythme cardiaque normal lorsqu'un battement au-dessus de sa tête lui fait lever les yeux. Maysilee ne peut s'empêcher de hurler lorsqu'un oiseau rose vif au bec aussi pointu qu'une lance se rue sur elle, prêt à l'embrocher. Le sang d'Haymitch ne fait qu'un tour. Le garçon attrape sa collègue et ils tombent lourdement sur le sol, obligeant l'oiseau à revoir sa course s'il ne veut pas finir le bec logé dans un tronc de résineux. Le volatile laisse échapper un cri de mécontentement et revient à la charge. Haymitch récupère son couteau, qu'il a fait tomber lors de sa chute (réflexe qu'il a eu pour ne pas blesser Maysilee ou lui-même en tombant), et fait de larges gestes autour de lui pour tenir l'oiseau à distance. Ce dernier, tenace, décrit des cercles rapides autour d'eux, cherchant une brèche pour s'immiscer.
« -... par là... trouvé... »
Haymitch se raidit en entendant de nouveau la voix des carrières. Les voilà en très mauvaise posture. Heureusement, Maysilee a repris sa sarbacane et, des ses mains tremblantes, enfonce un dard dans le bout du tube. Haymitch redouble d'effort pour ne pas laisser l'oiseau s'approcher mais les voix qui s'approchent le déconcentrent. Il abaisse son couteau une seconde trop tôt. Le volatile s'engouffre dans son périmètre de sécurité et vient planter son bec dans son bras. Le garçon retient de justesse un cri de douleur, ses dents se referment avec violence sur sa langue. Il atteint l'oiseau de sa lame et celui-ci est déstabilisé, suffisamment longtemps pour permettre à Maysilee de l'atteindre, sans risquer de toucher Haymitch. L'animal rose vif s'écroule au sol en convulsionnant.
Les deux alliés, pantelants, restent un court instant sans bouger. Puis, la réalité les rattrape lorsqu'ils entendent les bruits de pas de leurs ennemis fonder droit sur eux. Haymitch attrape Maysilee par le bras et l'entraîne à sa suite. Celle-ci résiste.
« -Si on part par-là, on ne s'éloigne pas suffisamment des carrières !
-Il faut suivre notre direction, insiste Haymitch en chuchotant.
-Pourquoi ne pas partir à l'opposé d'eux ? Pourquoi cette direction ? Qu'est-ce que tu as derrière la tête ? J'en ai marre de te suivre sans savoir pourquoi !
-Fais-moi confiance. »
Il lance à sa partenaire un regard pressé mais cette dernière s'entête. Son regard déterminé défie Haymitch. Le garçon sent son cœur s'accélérer, à mesure que les carrières s'approchent. Il entend désormais parfaitement leurs conversations :
« -Ils doivent se cacher par-là, je suis sûr d'avoir entendu des bruits.
-Combien sont-ils à votre avis ?
-Je dirai deux, trois maximum.
-Et si on jouait un peu avec eux ? »
Si Haymitch ne sait pas vraiment ce que signifie cette dernière phrase, il ne tarde pas à comprendre les intentions des carrières. Il perçoit un faible sifflement à plusieurs pas d'eux, puis un deuxième et enfin... une flèche vient se loger sur le tronc d'arbre le plus proche de Maysilee et lui, à quelques centimètres à peine de leurs visages.
« -Arrête avec tes conneries, Skye, tu utilises des flèches pour rien ! »
Le regard terrifié d'Haymitch rencontre celui de Maysilee. Il resserre sa main sur le bras de la jeune fille. Il aura pu déguerpir sans elle à l'instant où elle a refusé de le suivre, mais cette idée ne lui a pas traversé l'idée jusqu'à maintenant. Il fait un pas dans la direction qu'il souhaite emprunter, sans lâcher du regard sa collègue. A son plus grand soulagement, elle cède à sa demande et ensemble, ils se pressent à travers la forêt dense. Ils atteignent une sorte de corniche qu'ils doivent contourner s'ils veulent éviter la chute lorsqu'ils entendent distinctement leurs adversaires :
« -Regardez, ils ont niqué l'oiseau ! Je vous avais dit qu'il y avait de la chair humaine par ici. »
Une nouvelle fois, les deux tributs du District Douze échangent un regard entendu. Ils ont pris la même décision sans avoir eu besoin de s'entretenir l'un avec l'autre. Instinctivement, la main d'Haymitch trouve celle de Maysilee et la fille répond par un faible pression. Ils sautent de la corniche, sans marquer d'hésitation.
Heureusement, un épais tapis de feuilles mortes vient amortir leur chute, mais en contrepartie, réduit à néant leurs efforts pour s'enfuir discrètement.
« -Par ici, les gars ! J'ai entendu quelque chose ! »
Haymitch sent que Maysilee le tire vers elle et, paniqué, il se laisse faire. Elle l'entraîne en dessous de la corniche, où ils se terrent parmi la terre boueuse et la roche humide. Haymitch retient sa respiration.
« -Où ça ?
-Là, suivez-moi !
-Tu es sûr de toi ? A leur place, j'aurais filé au Sud, pas dans notre direction.
-Mais si, je te dis que je les ai entendus !
-Daphne, par ici ! »
Haymitch est pétrifié lorsqu'il entend les carrières, qu'il a jugé au nombre de trois (Skye, Daphne et un garçon dont il ignore le nom), au-dessus de sa tête. Il sent Maysilee s'agiter faiblement à ses côtés. Il regarde dans sa direction et voit qu'elle fixe avec des yeux ronds un point en face d'eux. Il suit du regard cette direction... et manque de lâcher un cri de stupeur en voyant un oiseau rose vif en train de picorer la terre à quelques mètres d'eux. Cette journée joue définitivement en leur défaveur. Il imagine les techniciens de l'arène en train de s'amuser à créer ces situations à tension et les caméramans derrière tâchant de suivre avec minutie le moindre faits-et-gestes des deux comparses. Il chasse l'idée d'apparaître en gros plan sur les écrans géants du Capitole et des Districts et se concentre pour trouver une issue qui leur serait favorable. Il faut agir vite, avant que le volatile ne les aperçoive car alors, non seulement ils seraient à sa merci, mais aussi à celle des carrières au-dessus d'eux qui, s'ils s'en sortent indemne de l'attaque de l'animal au plumage, n'hésiteraient pas une seule seconde avant de les achever. Il lâche la main de Maysilee et, le plus discrètement possible, s'agenouille par terre. Ses doigts s'enfoncent dans la terre meuble, puis se referment sur un caillou. Il se redresse. Malheureusement, l'urgence de la situation prend le dessus sur sa prudence et tout en se remettant debout, son dos heurte une racine et celle-ci craque sinistrement sous l'impact.
Il y a un court instant de flottement, puis tout se déroule très vite. L'oiseau tourne sa tête dans leur direction, au moment où les carrières s'agitent, persuadés d'avoir entendu quelque chose. Haymitch lance la pierre en direction du volatile. Elle tombe à quelques centimètres de ce dernier, qui s'envole en piaillant. Il aperçoit les carrières et jugeant certainement qu'il y a plus de sang à faire couler de leur côté, part à leur suite. Les trois tributs sont contraints de faire demi-tour en criant, oubliant ce pourquoi ils sont venus jusqu'ici.
Haymitch reprend sa respiration, étourdi par le flot d'adrénaline qui n'a pas cessé de couler dans ses veines depuis le début de la journée. Maysilee semble dans le même état que lui alors, tous deux flageolants, ils restent plusieurs minutes dissimulés sous la corniche, incapables de bouger.
« -Putain de merde, finit par lâcher Haymitch dans un soupir. C'était moins une.
-Pourquoi ? demande simplement Maysilee, ne semblant pas avoir lâcher l'affaire quant à leur précédente discussion. »
Haymitch ne peut qu'admirer sa détermination. Il lui explique :
« -Parce qu'il faut bien que ce territoire se termine quelque part, tu ne crois pas ? L'arène doit bien avoir des limites. »
Maysilee réfléchit un moment à sa réponse.
« -Qu'espères-tu trouver ?
-Je n'en sais rien. Quelque chose qui pourrait nous aider, peut-être. »
Pour la première fois, il inclut ouvertement sa partenaire dans son plan. Pour la première fois, il se dit que s'il venait à mourir, il veut que ce soit Maysilee qui gagne.
Ils repartent à travers les bois, Haymitch guidant leurs pas.
--
Le lendemain, ils sont encore à la recherche de la limite du territoire. Ils ont atteint une partie si épaisse de la forêt que même les rayons du soleil ne filtrent pas à travers les branchages. Ils sont donc contraints d'avancer à la lueur de leur chalumeau, qu'ils manipulent avec précaution pour ne pas enclencher un feu de forêt. Les flammes ont l'avantage de tenir plus ou moins à distance les animaux qui ne semblent plus réagir au répulsif. Les deux tributs ont longuement discuté de ce phénomène sans trouver de réelle explication, si ce n'est que leurs derniers jours de survie ont dû paraître très maussades aux yeux des téléspectateurs et par conséquent, que les créateurs des Jeux ont réagi en conséquence. Depuis qu'ils se sont échappés de peu aux griffes des carrières, ils ont abattu trois écureuils, un oiseau et plusieurs papillons qui ont tenté de les attaquer. La nuit a été rude, ils n'ont presque pas dormi.
Ils ne savent pas exactement combien ils restent de candidats en lice, n'ayant pas pu observer le ciel la nuit dernière. Grâce à leurs expériences avec les autres tributs, ils parviennent à en déduire la composition du groupe qui les a pris en chasse la veille : Daphne est la fille du District Un, qu'Haymitch connaît bien pour l'avoir défié au Centre d'Entraînement. La dénommée Skye est une fille du District Dix, pas une carrière donc mais Maysilee assure l'avoir vu parlé aux adolescents des Districts les plus gradés lors de leurs entraînements. Ils ne parviennent pas à mettre un visage, ni un nom sur le garçon, mais Maysilee ayant été très attentive aux victimes du volcan qui a fait pas mal de morts chez les carrières, elle en déduit qu'il s'agit d'un tribut provenant du District Quatre. Ils ont entendu deux coups de canon la veille. Par déduction, ils savent donc qu'en dehors d'eux deux, il reste au moins un autre candidat encore debout. D'après les comptes de Maysilee, ils sont encore cinq.
Malgré l'ombre procurée par les feuillages, l'atmosphère est lourde et les deux tributs parcourent les sous-bois en traînant des pieds. Plusieurs fois, Maysilee questionne Haymitch sur son plan, elle n'est plus si sûre que ce soit une bonne idée. Il lui répond à chaque fois que c'est la seule idée qu'il a donc qu'il va la suivre jusqu'au bout.
« -Et s'il n'y a pas de bout, justement ? rétorque Maysilee. »
Il n'a rien répondu à cela. Et ils ont continué d'avancer.
C'est en début d'après-midi, après de longues heures à batailler contre les ronces et les broussailles sous une chaleur accablantes, qu'Haymitch commence à perdre espoir. A chaque pas, il se dit que, peut-être, Maysilee a raison. Qu'ils perdent leur temps. Qu'ils feraient mieux de rebrousser chemin et affronter leur destin. Qu'il n'y a rien au-delà de la forêt, l'interminable forêt qu'il côtoie maintenant pendant dix jours. Lorsqu'il abat presque mécaniquement sa lame sur un papillon vénéneux, il regarde d'un œil mauvais l'insecte tomber au sol, ses ailes colorés luisant au soleil.
Il soupire. Détourne le regard. S'apprête à s'excuser auprès de Maysilee et de faire demi-tour, comme ils auraient dû le faire depuis longtemps. Mais un détail retient son attention. Ses ailes colorés luisant au soleil... Il ne peut détacher ses yeux des écailles brillantes du papillon. Au soleil... Le soleil !
Il lève les yeux. D'où vient le soleil, alors que cela fait maintenant deux heures au moins qu'ils se guident à l'aide de leur chalumeau ? C'est lorsqu'il se pose cette question, qu'il aperçoit un fin rayon, à peine visible, qu'il n'aurait pas même remarqué s'il n'était pas venu se réfléchir sur les ailes du papillon. Ce rayon provient de quelque part légèrement à sa gauche.
« -Maysilee ! »
La jeune fille, qui a continué d'avancer sur quelques mètres sans se douter de rien, se retourne. Haymitch lui fait signe de le suivre. Il sent qu'elle est réticente mais elle ne dit rien. Le garçon, dont le cœur s'est mis à battre fort dans sa poitrine, s'engage avec une énergie nouvelle à travers le paysage sombre, ignorant les ronces qui lui déchirent la peau et les branches qui ralentissent son cheminement.
Cinq minutes plus tard, il franchit une dernière rangée de chênes et aboutit hors de la forêt. La luminosité est si forte qu'il est contraint de plisser sévèrement des yeux, le temps que ceux-ci s'adaptent au soleil. Il éteint le chalumeau, désormais inutile, et le loge dans son sac.
« -Merde, entend-t-il Maysilee jurer. Alors, c'était vrai. Cette satanée forêt a vraiment une fin. »
Il sourit faiblement. Ils se trouvent sur un sol rocailleux, aride, où presqu'aucune herbe ne pousse. En face d'eux, rien. Haymitch s'avance prudemment de plusieurs pas pour découvrir une falaise abrupte, accueillant à ses pieds des rochers tranchants. Il n'y a rien d'autres, si ce n'est l'horizon homogène à perte de vue. Un ciel uniforme, bleu, infini. Ils ne peuvent pas aller plus loin. Maysilee s'arrête à sa hauteur et jette un bref regard en contrebas.
« -Tu vois ? finit-elle par dire. Il n'y a rien du tout. Retournons dans la forêt. »
Haymitch fixe avec intensité la falaise, les rochers et l'horizon. Il tente de dissimuler au mieux sa déception. Après tout, qu'a-t-il espéré trouver ici ? Qu'est-ce qui aurait pu l'aider ? Il n'en a aucune idée.
Le choix le plus judicieux à faire est sans doute de suivre Maysilee, retourner dans la forêt où ils sont à couvert. Attendre que les derniers tributs meurent, puis... puis quoi ? Il se mort les lèvres, sans quitter des yeux le paysage rocailleux qui s'offre à lui. Une petite voix au fond de son esprit lui souffle qu'il est en train de manquer quelque chose.
« -Non, je reste ici. »
Sa déclaration surprend Maysilee mais elle se ressaisit vite. Elle n'est pas du genre à s'attarder sur les sentiments, Haymitch l'a compris lors de ces derniers jours à survivre à ses côtés.
« -Très bien, répond-t-elle simplement. Nous ne sommes plus que cinq. Autant nous séparer maintenant de toute façon. Je n'aimerais pas que ça se règle entre toi et moi. »
Sa voix trahit sa déception, mais elle n'en reste pas moins déterminée. Haymitch se dit que c'est sans doute la meilleure chose à faire. Il acquiesce, sans la regarder.
« -D'accord. »
Il l'entend s'éloigner, sans un mot de plus. Il finit par lâcher la falaise du regard et se tourne vers elle.
« -Maysilee ! »
Elle s'arrête pour lui faire face. Il s'avance vers elle, tout en empoignant ce qu'il souhaite dans son sac. Il se stoppe à quelques centimètres d'elle.
« -Tiens. »
Il lui tend le chalumeau. Ils n'en ont qu'un seul et comme c'est Maysilee qui détient les allumettes, il juge bon de lui donner. Elle risque d'en avoir besoin si elle souhaite retraverser la forêt. La jeune fille attrape la torche et le remercie d'un signe de tête.
« -Bonne chance. »
Et ils se quittent.
Haymitch longe un moment la falaise, songeur. Il ne regrette pas d'avoir rompu l'alliance avec Maysilee. Selon lui, c'est ce qui devait se produire. Les Jeux restent avant tout une compétition individuelle et cruelle. Il est perdu dans ses réflexions, et remarque à peine qu'il butte sur un caillou, l'entraînant dans le vide. Il ne sait pas vraiment quoi faire. Il s'assoit et observe l'horizon. Était-ce une bonne idée, cette histoire de limite finalement ?
Comme pour lui répondre, le caillou qu'il a précédemment fait chuter dans le vide et qui, selon toute vraisemblance, aurait dû s'écraser contre les rochers en contrebas, revient heurter les pierres à côté d'Haymitch. Le garçon sursaute si violemment qu'il manque de perdre l'équilibre. Il se relève d'un bond et lance un regard anxieux en bas. Rien.
Il plisse les yeux, réfléchit un instant. Une idée germe dans son esprit.
Il ramasse une grosse pierre puis la lance dans la vide. Il attend quelques secondes. La pierre lui revient dessus, comme aimantée à lui, à la terre à laquelle elle appartient, comme contrée par une force invisible. Il l'attrape en vol.
Et il éclate de rire.
-
Hello, j'espère que vous allez bien :)
Voilà un chapitre un petit peu plus mouvementé que le précédent et qui, mine de rien, vient de sceller l'avenir de nos candidats... que va-t-il arriver à Maysilee maintenant qu'elle retourne dans la forêt ? Pourquoi Haymitch rit-il ? Qu'a-t-il découvert aux bords de l'arène ?
Vous saurez tout cela dans le prochain chapitre !
D'ici là, prenez soin de vous ❤
PetitKoala
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top