V I N G T - S E P T
Le vol jusqu'en France s'est bien déroulé, si l'on omet le vomis d'Alfred à seulement trente minutes de l'arrivée, ce qui a provoqué un fou rire incroyable chez Harry. Depuis près d'une heure il n'a cessé de rire, se calmant à peine lorsqu'ils arrivent à leur hôtel, l'un des plus luxueux de la capitale française. Le majordome s'émerveille devant l'art et l'architecture tandis qu'Harry rit encore, traîné par Louis qui n'en peut absolument plus de lui.
- Je me demande qui a bien pu t'éduquer au point que de rire au nez des hôteliers, marmonne Louis en le regardant d'un air blasé.
- C'est Alfred en fait ! s'esclaffe le bouclé en riant de plus belle.
- Qu-quoi ? s'étonne le blond avant de se reprendre. T'es vraiment un gamin, Harry, sourit-il en le voyant presque se tordre de rire.
Ils entrent dans l'ascenseur, derrière Alfred et l'hôtesse qui les conduit à leurs chambres. Plus les étages montent, plus il y a de personnes qui se faufilent dans l'ascenseur. Et voilà un moment qu'Harry a arrêté de rire. Louis est presque collé à lui, le dos contre son torse, et le tatoué a du mal à se retenir de le toucher. Le cou de Louis est trop près de ses lèvres ; et les mains d'Harry rêvent de se poser sur ses hanches pour l'attirer plus près encore.
Lorsque l'ascenseur s'arrête, à l'avant-dernier étage qui est entièrement aménagé pour le confort des clients, de nombreuses personnes descendent et Louis se décale pour en laisser passer. Son corps s'embrase immédiatement lorsqu'il recule contre Harry. Il veut avancer de nouveau pour ne pas recommencer un énième moment de self-control difficile à garder, mais les grandes mains du bouclé le retiennent là où il est
Dans les miroirs dont sont faits les parois de l'habitacle Alfred les voit faire du coin d'oeil, et il ferme les yeux en remuant un peu la tête. Ils vont se jeter l'un sur l'autre au milieu d'une salle de cinéma si ça continue comme ça : ils ne peuvent pas se résister, alors pourquoi luter contre leur attirance mutuelle ? Certes ça va être une catastrophe qui risque de s'en suivre, mais s'ils s'attirent autant, alors pourquoi s'inquiéter ? Ils se reviendront toujours l'un à l'autre.
C'est bien pour ça que le majordome planifie de leur faire avouer leurs sentiments pour qu'ils réalisent qu'ils n'entretiennent pas une relation simplement basée sur une attirance physique. Ce qu'ils vivent, c'est une histoire d'amour, mais sont-ils prêts à se l'avouer, à l'accepter, et à s'y vouer corps et âme ?
Alfred rouvre les yeux mais évite de les regarder, il se sent trop gêné. Louis aussi... Harry le tient contre lui, ce qui rend ce dernier à la fois brûlant de désir et d'embarras. Mais au diable l'embarras, depuis quand il laisse sa morale lui parler ? Il ferme les yeux en s'abandonnant contre Harry, dont les lèvres effleurent sa peau... Il ne tiendra pas deux semaines avec Harry dans cette ville. Il s'apprête à se retourner, désirant plus que tout l'embrasser une fois pour toutes, mais les portes s'ouvrent et il faut descendre.
Louis regarde Harry se passer la main dans ses cheveux, presque avec agacement, puisqu'il les tire en lâchant un putain à peine audible.
- Le dernier étage est composé de deux suites penthouse avec chacune une terrasse, puisque nous sommes sur le toit, déclare l'hôtesse. Cet ascenseur s'ouvre immédiatement dans la vôtre, il suffit d'avoir le pass sur vous, et les portes le détecteront automatiquement. Nous vous souhaitons un merveilleux séjour dans notre capitale.
- Merci beaucoup, lui sourit Alfred alors qu'il entre, suivi des deux hommes.
- Vos bagages vous attendent dans vos chambres. A bientôt.
- Au revoir, souffle Louis en admirant le luxe qui l'entoure.
Ils explorent alors l'espace dans lequel ils vont vivre pendant deux semaines, et quand ils arrivent aux chambres, Harry se fige.
- Il y a deux chambres, souffle-t-il difficilement.
- Oui, vous dormez bien tous les deux ? sourit Alfred.
- O-Oui... Hum... Oui... Je... je vais aller prendre une douche.
Louis le regarde être bizarre et s'échapper de leur proximité.
- Vous devriez le rejoindre, suggère Alfred, le plus sérieux du monde.
- Pardon ? s'étonne Louis, ahuri.
- Sous la douche, vous devriez le rejoindre, répète Alfred. Je crois que vous vous frottez l'un à l'autre un peu souvent, alors jetez-vous à l'eau au lieu d'accentuer la tension entre vous deux.
- Il... Je ne vais pas... Il n'y aucune tension, nie le blond.
- Bien sûr, et ma barbe est bleue. Louis, vous connaissez la différence entre baiser avec quelqu'un et lui faire l'amour ?
- Alfred, qu'est-ce que vous...
- Réfléchissez-y. Et quand vous aurez compris ce que vous voulez, qui vous voulez, et pourquoi, alors j'espère que vous aurez le cran de l'accepter. Vous, autant que lui.
Le majordome le laisse là, perdu dans le couloir, noyé dans ses pensées. Louis tremble quand les mots du vieil homme se mettent à tourner en boucle dans sa tête. Faire... l'amour ? Mais l'amour, c'est fait de quoi ? D'envie, de frissons, de rires, de tendresse ?
L'amour, c'est ton coeur qui bat. Pour quelqu'un d'autre, et sans lequel il s'arrêterait. L'amour, c'est un ensemble d'émotions. Lou, l'amour c'est confier ton coeur à une autre personne, tout en sachant qu'elle peut le lâcher à n'importe quel moment, mais lui faire confiance pour qu'elle ne le fasse pas. Si elle t'aime en retour, elle en prendra soin toute sa vie, et te confiera le sien. Ce sont les sentiments...
Les sentiments... Les sentiments... Si seulement sa mère était là. Il saurait reconnaître sentiments et désirs... Faire l'amour ou baiser ? Baiser avec Harry, c'était génial. Ouais. Mais il ne veut pas recommencer. Il veut... coucher avec lui, mais pas comme ça. Il veut l'embrasser, le faire sourire, le toucher... Louis se laisse glisser contre le mur, s'asseyant par terre. Alfred sourit.
Les faire réfléchir : Réussi. ✔
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