T R E N T E - S E P T

Les meilleurs moments de notre vie sont constamment entremêlés aux pires. Louis, sans sa misérable existence, n'aurait jamais savouré le bonheur de celle que lui offre Harry ; et Harry, sans le malheur de Louis, ne l'aurait jamais rencontré. Aussi, que l'un et l'autre soient enfin conviés au bonheur, ensemble, ce ne saurait durer. Il y a trop d'éléments, certains inconnus, qui sont prêts à condamner leur récente joie de vivre.

A l'hôpital, Harry est assis sur l'une des chaises du couloir. Sa jambe remue dans un mouvement frénétique et ses mains sont jointes juste devant sa bouche. Il est paniqué. Si jamais quoi que ce soit arrivait à Alfred, le brun serait complètement perdu. Alfred est sa seule famille. Depuis toujours. C'est lui, et personne d'autre. Mais maintenant il y a Louis, et c'est différent... Il n'y aucun doute qu'Alfred fera à jamais partie intégrante de sa vie, mais pour Louis, il n'y a rien de sûr.

Il en est dingue, là n'est pas la question, et il est persuadé que jamais il ne ressentira toutes ces choses pour quelqu'un d'autre que le blond. Mais qu'en est-il de Louis ? Et puis ils sont jeunes, aussi paumés l'un que l'autre. Qu'arrivera-t-il lorsqu'ils trouveront enfin ce qu'ils veulent dans la vie ?

En attendant, Louis est juste en face de lui, le dos contre le mur. Il est tout aussi sur les nerfs et voir Harry dans cet état ne l'aide pas. Il a besoin qu'Harry soit le plus fort des deux... Sans ça, il ne sait pas vraiment pourquoi il essaie de se tenir debout. Peut-être que pour une fois, c'est à lui de soutenir Harry ? L'aider à balayer ses démons ? Louis inspire profondément avant de s'avancer vers le bouclé.

- Harry ? murmure-t-il.

Mais le brun est incapable de lui répondre. Louis se met à genoux devant lui, cherchant son regard. Ses doigts fins s'enroulent autour des poignets du bouclé, attirant ses mains vers son cou. Les grandes mains d'Harry caressent presque instinctivement la peau du blond, ses yeux dérivant vers ses lèvres. 

- Je suis là, Harry, souffle Louis, à quelques centimètres du visage du brun. Tout va bien se passer, Alfred va s'en tirer. Il ne voudrait pas que tu t'en fasses. Je suis certain qu'ils s'occupent bien de lui...

Harry plonge des yeux intensément désespérés dans ceux de Louis, dont la gorge se noue. 

- Hey, murmure Louis en posant ses mains sur les joues du bouclé. Ça va aller... C'est une vieille branche tenace, ce majordome. Il en a vu d'autres.

Harry esquisse un léger sourire, les larmes perlant aux coins de ses yeux verts. 

- Embrasse-moi, supplie-t-il.

Louis sourit avant d'avancer ses lèvres vers celles du brun, qui finit par s'en emparer avec désespoir. Le blond se retrouve bouleversé, inondé par la passion avec laquelle Harry l'embrasse. Après un long et fou baiser, Harry sourit doucement en voyant le visage ahuri de Louis. Il vient alors déposer une dizaine de baisers papillons sur ses lèvres, et un dernier sur sa joue, faisant exploser de coeur de Louis.

- J'étais celui qui devait t'embrasser, souffle le blond en retenant un rire. 

- Excuse-moi, rit Harry. Si tu veux, on peut recommencer ?

Louis rit adorablement, s'approchant une nouvelle fois d'Harry quand un médecin arrive dans le couloir, appelant son nom.

- Monsieur Styles ?

- Oui ?

Harry et Louis se lève en même temps. 

- Venez avec moi.

Le médecin ne mentionne pas le nom de Louis, et ce dernier suppose qu'il doit rester là, mais Harry entremêle ses doigts aux siens et l'entraîne avec lui. Le blond est bien trop fasciné par leurs mains liées pour rester dans le couloir. 

- Monsieur Valentine n'a aucun problème, affirme le médecin. Pas d'AVC ou quoi que ce soit. C'est un évanouissement des plus simples. Etant assez âgé, le trajet pour venir ici, le décalage horaire et aussi le manque d'un repas l'a fatigué et il s'est évanoui. Aucune lésion, une simple bosse et un genou douloureux pour quelques jours, mais tout va bien. 

Il ouvre la porte de la chambre d'Alfred, et Harry se précipite dedans, tenant toujours Louis. Ce n'est qu'une fois arrivé près du lit qu'il se détache de lui pour serrer Alfred dans ses bras.

- Ne me refais jamais ça, Alfred, sourit le brun tandis que le vieux enroule des bras hésitants autour de lui.

- Je ne te promets rien, Harold. 

- Alfred, t'es viré. Complètement viré. Tu mérites une bonne retraite.

Harry se recule, laissant Louis s'approcher à son tour. 

- Tu nous as fait peur, vieux, sourit le blond.

- Je vais bien, rit Alfred. Et vous, votre soirée ? C'était bien ?

Louis se mord la lèvre tandis qu'Harry passe sa main dans ses cheveux. Alfred sourit de toutes ses dents.

- Lequel de vous deux a bougé son cul en premier ?

- Alfred... marmonne Louis.

- Je crois qu'on l'a bougé en même temps, au rythme de la musique. Pas vrai, Lou ? susurre Harry en se rapprochant de lui, mordillant légèrement l'oreille du blond avant de déposer un baiser dans son cou. Tu danses comme un dieu, au passage... souffle-t-il en posant sa main sur sa hanche.

Louis déglutit difficilement, affichant un air résigné qui amuse Alfred.

- Ravi de voir que vous vous êtes amusés sans moi, plaisante-t-il.

Harry se glisse derrière Louis, posant son menton sur son épaule et enroulant ses bras autour de lui. S'ils ne savent pas ce qu'est la tendresse, ou l'amour dans toute sa gloire, ils ne devraient pas tarder à le découvrir... Et Alfred en est ravi.

Les laisser se guider l'un l'autre : Réussi. ✔

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