S O I X A N T E - Q U A T O R Z E

En ce moment, Harry et Louis sont inséparables et partent presque tous les soirs au restaurant ou en balade. Il y a une semaine, ils ont pris la Cadillac, ont roulé jusqu'à la côte et ont passé le week-end sur une plage abandonnée. La voiture étant plutôt étroite à l'intérieur, ils ont fait l'amour sur la carrosserie, sous les étoiles, bercés par le bruit des vagues un peu plus loin. Louis a fait l'amour à Harry, et lui a promis toute la nuit qu'il était fou de lui. Qu'il n'imaginait pas un monde sans Harry, un monde où il n'aurait pas de place.

Depuis, et ça arrive presque chaque nuit, Harry se laisse aimer par Louis, et il y prend terriblement goût. Il adore quand Louis a le contrôle, il aime tellement le voir si sûr de lui, le voir prendre conscience qu'il est capable d'amour et de gérer son manque de confiance en lui. Il commence à le gérer... parfaitement.

Alors qu'Harry est sous la douche, Louis sourit et ouvre la porte de la salle de bain, retirant ses vêtements sous le regard soudainement affamé du bouclé. Il se glisse sous l'eau avec lui, croisant ses mains derrière le cou d'Harry.

- J'ai envie de te dévorer, souffle-t-il en l'embrassant tendrement.

- Je t'emmène au restaurant dans moins de trente minutes, sourit le brun en posant ses mains sur ses hanches. Tu mangeras autre chose, d'accord ?

Louis presse son sexe contre celui d'Harry, qui perd son souffle.

- Pas d'accord, susurre le châtain.

- Je te déteste de me faire ça, gronde Harry contre ses lèvres.

- Tu adores que je te fasse ça.

Louis plaque Harry contre le mur, l'eau chaude coulant sur leurs corps bientôt assemblés. Et Harry doit tout faire pour s'empêcher de crier de plaisir.

_____

Une heure plus tard, la maison est calme et Alfred est assis sur le canapé, le regard un peu perdu, et effleurant ses lèvres du bout des doigts. Liam l'a hanté toute la journée, même si le brun n'a pas été là, livrant ses oeuvres de l'autre côté de la ville. Il relève la tête quand la porte s'ouvre sur celui qui comble ses pensées.

- Je suis en retard ! s'écrie Liam en se précipitant dans la cuisine, s'affairant à poser ses sacs. Je suis désolé, j'ai dû naviguer aux quatre coins de la ville, et putain je prends conscience qu'elle est plutôt grande, tu la savais aussi grande ? J'ai failli rentrer dans un bus, il s'est arrêté au plein milieu de la route mais en fait il était dans son droit, c'était son arrêt, et moi j'ai rien vu. Je suis con des fois ! Ensuite je me suis trompé de clients, j'ai débarqué chez des vieux qui faisaient un truc bizarre avec leur chien, je pense qu'ils le lavaient mais le pauvre, il était couvert de mousse, on voyait à peine quelle forme il pouvait avoir. Après j'ai demandé un thé, parce que je me suis arrêté dans un bar, et ils m'ont regardé avec de ces yeux, t'as pas idée. Je suis sûr que tu te serais marré parce que moi c'est ce que j'ai fait quand je suis parti. Et puis je me suis dit que leur thé était dégueulasse, j'arrive à boire que le tien, va savoir pourquoi. Et une cliente m'en a proposé un plus tard, j'ai pas pu refuser, ça aurait été incorrect du coup j'ai avalé son truc, mais c'était immo...

Alfred le regarde, un sourire aux lèvres, les yeux attendris. Il écoute chaque mot, les exploits de Liam dans sa journée et ses conneries adorables, mais le brun est un vrai moulin à paroles et il a l'air débordant d'énergie. Alors Alfred ne l'écoute plus vraiment, il l'admire surtout.

- Tu entends ce que je dis ? se vexe Liam en se mettant face à lui.

- Tu es magnifique quand tu es heureux, souffle-t-il, toujours assis sur le canapé, sa tête appuyée sur sa main.

Liam se détend instantanément, ne pouvant s'empêcher de retenir un sourire et vient s'asseoir contre lui, sa tête sur son épaule. Alfred cependant est loin d'être amusé, et son regard se voile de chagrin. 

- J'espère que tu seras heureux encore longtemps, murmure-t-il. Que tu auras une belle vie.

Le brun le regarde dans les yeux.

- Qu'est-ce que tu es train de me dire ? demande-t-il tout bas, la voix un peu brisée. 

- Rien, sourit tristement Alfred.

- Alfred...

- Je ne dis rien, Liam. Je ne dis rien, oublie ça, chuchote-t-il en passant un bras autour de lui, ses doigts effleurant ses cheveux.

- Je serai heureux aussi longtemps que je t'aimerai.

- Pour m'aimer, il faut que j'existe.

- Pourquoi tu n'existerais plus ? Tu es...

Liam se fige.

- Alfred, on ne va pas parler de ça, lâche-t-il durement. Tu n'as pas le droit de parler ça, encore moins maintenant. Tu es là, et c'est tout ce qui compte.

- Liam... Tu n'as pas d'avenir avec moi.

- C'est ce que tu ne cesses de me lancer à la gueule depuis un an maintenant et regarde, on s'en sort plutôt bien !

- On est un secret, on est une tragédie ou alors une vaste blague, on n'est rien.

- On n'est rien... Je n'ai besoin de rien, juste de toi, se désole Liam.

- Depuis quand tu n'as pas dragué quelqu'un ? Depuis quand tu n'as pas couché avec quelqu'un ? Depuis quand tu veux gâcher tes plus belles années avec un homme de soixante ans ?

- Mais depuis toi, espèce de crétin ! Et si ma vie sexuelle t'inquiète tant, on n'a qu'à y remédier maintenant, sur ce canapé ! Il n'y a personne de toute façon.

- Liam...

- Tu m'énerves à ne pas profiter d'aujourd'hui, et à être terrifié de demain.

Le brun s'est levé, blessé et agacé.

- On va dans un mur, Liam.

- Et alors !? Je te promets de réussir à passer au-dessus. 

Alfred sourit, il veut tellement y croire mais en vain.

- Juste... Aime ta vie, aime aujourd'hui, aime moi, souffle Liam.

- Et si je ne m'aime pas, moi ? demande l'homme aux cheveux blancs.

- T'en fais pas, sourit le brun. C'est mon boulot de t'aimer.

Il vient s'asseoir à califourchon sur les cuisses d'Alfred, un sourire aguicheur aux lèvres. Alfred sourit en refusant de le regarder dans les yeux.

- Tu n'as pas le droit de me chauffer, Liam.

- Je ne te chauffe pas, je sais que tu ne veux rien faire. Crois-moi j'ai compris, sourit-il en déposant de légers baisers dans son cou. Mais tu pourrais m'embrasser... et peut-être m'enlever ma chemise... et je pourrais m'en contenter... 

Alfred soupire doucement, tournant son visage lentement vers celui de Liam.

- Trente-six ans d'écart, murmure le brun. Mais une planète vieille de milliards d'années, et vaste de milliards de kilomètres carré. Je suis aux anges, d'être ici et aujourd'hui avec toi. Trente-six ans, c'est rien à côté. C'est du vent. Maintenant, défais-moi cette chemise...

Alfred s'avance et pose ses lèvres sur celles de Liam, qui l'embrasse amoureusement. Sans défaire leurs lèvres, l'homme aux yeux bleus déboutonne la chemise claire du brun qui sourit contre sa bouche. En sentant les mains d'Alfred glisser sur sa peau, retirant doucement sa chemise, Liam frissonne et s'empare plus avidement de ses lèvres. 

- Touche-moi, souffle-t-il. 

Et si l'alcool n'a jamais grisé Alfred, il s'est laissé enivré par l'ivresse que lui a procuré Liam, toute la soirée. Il a même accepté de venir au mariage de Chrissie et Mark, à un moment entre deux baisers, lorsque Liam lui a demandé, un sourire aux lèvres.

- Tu es très influençable, s'est moqué le brun.

- Je te déteste de me faire ça...

- Tu adores que je te fasse ça.

Si on veut profiter de la vie, il faut se laisser aller.

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