Q U A R A N T E - Q U A T R E

Après de longues minutes à le serrer contre lui, Alfred a laissé Harry seul. Il a besoin d'être seul après cette journée. A ce moment-là, Liam est arrivé à l'hôpital, escorté par un policier. Une infirmière s'occupe de désinfecter ses plaies et d'ausculter son torse, couvert d'hématomes. Alfred s'approche de lui, assis sur un lit installé dans le couloir. 

- Je suppose que nous vous devons des remerciements, suggère Alfred en attirant son attention.

- Je... Non, vraiment, je n'ai rien fait, je... je n'ai rien pu faire. Scott et Jim étaient des potes, cons sur les bords mais on était potes. Et ils ont commencé à frapper Louis, et puis, j'ai réalisé qu'ils n'étaient pas des gars si cools que ça. J'aurais du défendre Louis. Même seul...

Il grimace quand l'infirmière appuie sur ses côtes.

- Vous avez deux côtes certainement fêlées, déclare-t-elle. Il va falloir vous tenir à carreaux et vous reposer.

- Je partage un appart avec Scott, avoue-t-il en regardant l'homme aux yeux bleus. Je ne retournerai pas là-bas. 

- Nous ne pouvons pas vous garder, prévient l'infirmière.

- Au point où on en est, vous pouvez venir chez nous, propose Alfred.

Liam relève la tête en souriant, puis réalise.

- Hum... Je ne crois pas qu'Harry veuille bien de moi chez lui. Et puis, Louis m'en voudrait certainement et... la cohabitation serait étrange.

- La maison Styles est peut-être au nom d'Harry mais c'est moi qui m'en occupe, et comme il s'est trouvé un colocataire, je peux bien en faire de même.

Liam pouffe légèrement mais s'arrête immédiatement, ses côtes le rappelant à l'ordre. L'infirmière s'applique inlassablement à nettoyer les plaies qui couvre sa peau.

- Venez chez nous, propose plus sérieusement Alfred. Vous y êtes le bienvenu, je vous assure.

- Merci...

- Si vous avez des affaires à récupérer sur votre campus, nous devrions y aller aujourd'hui. Cela vous débarrassera de Scott, si jamais il trouve un moyen de se détourner de la sentence de la police.

- Ouais... Bonne idée.

Après un bref silence, Alfred s'appuie contre le mur et regarde Liam d'un air intrigué.

- Louis n'a jamais parlé de vous, affirme-t-il. De vous ou des deux autres.

- Il devait nous mettre probablement dans le même panier, sourit tristement Liam.

- Quelle était votre relation avec Louis, avant qu'il ne vienne chez nous ?

- Il... On était pote, vraiment, rien de plus. On... on a couché une fois ensemble, et je...

Il s'arrête pour sourire adorablement.

- Je l'aime bien...

- Mon dieu, ça va être compliqué si on part de là, marmonne Alfred en levant les yeux au ciel.

- Pardon ?

- Si vous tenez à rester chez nous, il va falloir suivre l'ordre de cette maison, le prévient-il. Personne ne touche Louis, ou n'essaie de coucher avec lui.

Liam fronce les sourcils.

- A part Harry.

- Oh... Alors, hum, Scott a visé juste, toute à l'heure, quand il a dit que Louis aimait Harry ? demande timidement le plus jeune.

L'infirmière sourit, mais garde le silence, se concentrant sur la peau mâchée du jeune brun.

- Dans votre jargon, je dirais qu'ils sortent ensemble, oui, sourit Alfred, toujours appuyé contre le mur. Et je compte bien veiller à ce que leur relation fonctionne, sur le long terme. Chose, dans votre jargon encore, qui signifie quelques semainess, mais dans le mien, c'est une portée plus large qui est attendue.

- Je vois, sourit Liam. Eh bien, je me tiendrai à carreaux.

- Parfait. Oh, au fait, votre nom ? 

- Payne, dit-il dans un rire. Liam Payne.

- Je suis Alfred, se présente le plus âgé en lui tendant la main.

- Vous êtes le grand-père d'Harry ? 

Alfred se fige, puis un sourire se dessine doucement sur ses lèvres quand le jeune homme lui serre la main.

- Oui... C'est à peu près ça.

Les deux hommes font plus ample connaissance le temps que l'infirmière finisse son travail. De l'autre côté du couloir, Harry est assis, les yeux dans le vague. Ses mains sont tâchées du sang de Louis, tout comme ses vêtements. Il a l'impression que l'odeur salée et métallique lui brûle le nez. Le temps ne passe pas... Attendre, dans un couloir de l'hôpital. Harry n'en veut plus de ces attentes-là.

- Monsieur ? l'interpelle la femme qui a emmené Louis. Le jeune homme que vous avez amené ici est dans un état stable. Son visage est très abîmé, il faudra plusieurs semaines avant qu'il n'y ait plus aucune cicatrice. Il a trois côtes cassées et quatre fêlées, un rétablissement total est parfaitement envisageable. Son corps est couvert d'hématomes plus ou moins importants, et certaines plaies sont plus profondes que d'autres mais rien de grave à ce niveau-là. Sa mâchoire risque d'être douloureuse pendant quelques temps. Mais après des semaines de calme, de repos, il sera totalement rétabli. C'est sur le plan psychologique qu'il risque d'y avoir des conséquences, je vous recommande des séances de psy et de lui assurer un environnement stable.

Harry hoche la tête, heureux d'entendre que Louis va se rétablir, mais dévasté par tout ce qui lui a été infligé. 

- Vous... Vous pouvez rejoindre votre ami, affirme-t-elle.

- Petit-ami, la corrige Harry en se dirigeant la chambre de Louis. Merci pour tout.

- Il ne devrait pas tarder à se réveiller, mais il lui faut du repos. Beaucoup de repos. Au revoir, Monsieur Styles.

Harry la regarde, surpris qu'elle connaisse son nom.

- Vous ressemblez à votre mère, sourit-elle avec tendresse avant de s'éloigner, laissant Harry troublé.

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