Et Harry a tenu sa promesse. Il a tout oublié dés que ses paupières se sont closes. Au matin pourtant, une part de Louis, aussi petite soit-elle, souhaite sincèrement qu'il se souvienne de tout. Harry est tombé dans le sommeil comme une pierre, et Louis a doucement levé son bras, l'a passé autour de ses épaules, et il s'est blotti contre lui. Il s'est senti si bien, respirant son odeur, bien qu'elle soit mêlée à l'alcool. Il s'est senti si bien, et il déteste que ce ne soit qu'avec Harry. Il mériterait de le gifler, de lui hurler dessus, mais Louis en est incapable. Et toutes ces choses horribles qu'il lui a dit sous l'effet de la colère... 

Brusquement, vers onze heures du matin, Harry se lève et se précipite vers la salle de bain, surprenant Louis qui l'a regardé pendant des heures. Quelque chose au fond des tripes du bouclé s'est retourné. Tout n'est pas du à la quantité énorme de Bourbon qu'il a ingurgité la veille. Son subconscient lui fait payer d'avoir fait souffrir Louis, même hier soir. Toutes ces belles paroles qu'il lui a avoué, il a inconsciemment l'impression de ne pas mériter le regard que Louis lui a porté. Et par dessus tout, il se hait tellement. Etre bourré, devant Louis... Ça a du lui rappeler son père, autrefois.

Et Harry vomit tout ce qu'il a en lui. Il déteste vomir. Ses mains s'accrochent aux toilettes et son corps est secoué de longues convulsions. Louis, en l'entendant recracher si violemment tout ce qu'il a avalé, court le rejoindre et se met à genoux à ses côtés. Il ne sait pas vraiment quoi faire, il n'a jamais aidé personne, il n'a jamais été vraiment là pour personne... Alors il se rappelle. Il se rappelle comment Harry s'y est pris quand c'était lui qui était en train de vomir tout son être.

Hésitant, il glisse tendrement sa main dans les longues boucles du brun, les retenant en arrière. Mais il ne se souvient pas où mettre sa deuxième main, et alors qu'Harry l'avait mise dans la sienne, Louis la pose doucement sur le dos du tatoué. Puis doucement, il caresse sa peau, douce et chaude, ce qui calme progressivement Harry, essoufflé, tremblant. Petit à petit, il se laisse bercer par Louis, tombe lentement contre lui. 

Il tombe amoureux.

Encore une fois. 

Son corps s'abandonne, fatigué physiquement, bouleversé, et drainé émotionnellement. Louis continue d'effleurer sa peau, avec tendresse, sans un mot. Ses lèvres se posent dans les cheveux du brun, plusieurs fois, puis sur sa tempe. Et Harry se sent si bien. A son tour.

- Je t'aime, Harry... 

- Je t'aime, Lou.

- Je t'en veux tellement...

- Je m'en veux aussi.

Les lèvres du brun déposent un baiser sur le poignet du blond, presque timidement. Louis se laisse tomber doucement sur le sol, entraînant Harry avec lui, dans ses bras. Ils restent allongés plusieurs minutes, respirant au même rythme. Sur les murs, sur le plafond, c'est comme s'ils voyaient leur amour, et ils les regardent... Ils observent leur amour, sans forme, ni fin.

- Tu... Tu as posé tes lèvres couvertes de vomis sur ma peau ? demande Louis, après un long silence.

- Oui... répond le bouclé sur le même ton.

- C'est répugnant...

- C'est vrai... J'aurais du me laver la bouche avant...

- Je le sens, ma peau est mouillée... C'est dégueu.

Alors Harry explose de rire, se tournant vers lui, et Louis rit avec lui. Sans qu'ils s'en rendent vraiment compte, leurs mains finissent entrelacées. Elles se retrouvent toujours ; elles s'attendront toujours. 

- Lave-toi les dents, sourit Louis en se redressant. Tu empestes l'alcool.

- Je veux pas te lâcher... 

- Quoi ?

- Je ne veux pas lâcher ta main... murmure le bouclé, jouant avec les doigts du blond.

- Alors... Tu tiens la brosse à dents de ton côté et je mets le dentifrice dessus... propose Louis.

Harry relève les yeux vers lui, cherchant s'il plaisante, mais il a l'air tout à fait sérieux.

- Mais avant de prendre la brosse à dents, faut que t'ouvres le dentifrice pendant que je le tiens, réfléchit Louis en se relevant.

- Hum... Ok... Euh, c'est parti alors.

Harry est un peu perdu, il a l'impression d'avoir manqué un chapitre. Ce qui, entre nous, est un peu vrai, non ?