C I N Q U A N T E - E T - U N
Comme la toute première fois, Harry glisse tendrement ses doigts sous le pull fin de Louis. La peau claire du faux blond frissonne tandis qu'il est assis à califourchon sur le bouclé. Chaque toucher est une vague de merveilles qui fait vivre son corps, et tout ce temps qu'il a passé à se détruire encore plus lui paraît si lointain.
- Où étais-tu toutes ces années ? murmure-t-il, la voix perdue.
Ses paupières se ferment doucement, empêchant les larmes amères de perler aux coins de ses yeux. Ses mains s'accrochent fébrilement à la chemise sombre d'Harry, le retenant ici, maintenant, à jamais. Le brun sourit légèrement, ne sentant pas son être se fissurer un peu plus à chaque fois qu'il effleure la peau abîmée de Louis. Tout est calme, tout est beau. Puis viendra les démons, les orages. Et si Harry le sent au plus profond de lui, il l'ignore. Et il l'ignorera jusqu'à la fin.
C'est cet instant, c'est Louis contre lui le plus important.
Ses lèvres se posent sur le haut de sa joue, et Louis soupire, son corps un peu tremblant. La délicatesse d'Harry lui donne envie de pleurer, il se sent si pitoyable et pourtant... ça n'a aucune importance. Chaque nouvelle caresse d'Harry prend la place d'un vieux souvenir, violent et douloureux. Chaque nouveau baiser lui fait oublier le goût immonde de ces mêmes souvenirs. Quand il sent les lèvres du bouclé se perdre dans son cou, et y abandonner de doux baisers, Louis n'est plus qu'un être en manque d'amour.
Harry remonte progressivement ses mains sur le torse de Louis, puis lui retire son pull. Le garçon aux mèches folles enroule ses bras autour du cou d'Harry, ses yeux clairs de nouveau ouverts et dévorant chaque parcelle du visage du bouclé.
- Je t'attendais, je suppose, souffle Harry avant de s'emparer de ses lèvres dans un baiser brûlant.
Tout deux s'enflamment instantanément et l'air explose autour de leurs corps ne cherchant qu'à faire qu'un avec l'autre.
- Dis-moi que tu m'aimes... gémit Louis.
- Je suis amoureux de toi, Louis, lui avoue Harry en parsemant mille baisers sur son visage.
- Dis-moi que tu as envie de moi.
- J'ai toujours envie de toi, souffle le brun, incrédule mais fasciné par les mots qu'il prononce tout haut.
- Redis-le...
- Non.
Le souffle de Louis se coupe.
- Tu es effrayé que je puisse me détourner de toi, tu n'attends que ça, murmure Harry. Mais ça n'arrivera pas. Et te dire ce que tu veux entendre, pour les mauvaises raisons, je ne le referai jamais. Je t'aime, de quelque chose sans fin ni forme, et ça ne changera pas. Libère-toi, de tout, laisse-toi faire... Laisse-moi aimer ton corps pour toi, laisse-moi faire battre ton coeur pour toi. Mais sache que si je le brise un jour, si je te brise, il faudra me foutre un poing dans la gueule pour me rappeler que c'est la plus grosse connerie possible que je puisse faire. Et je tomberai à genoux, je ramperai devant toi, je te supplierai de me pardonner même si je ne me pardonnerai jamais moi-même, et je remercierai le ciel tous les jours, toutes les nuits, de m'avoir apporté la plus belle aventure de tous les temps. T'aimer. Et je la vivrai jusqu'à la fin de ma vie. Alors arrête. Arrête de croire que nous deux ne peut pas être réel, arrête d'avoir peur de la solitude. Tu ne la connaîtras plus jamais, Louis.
- Harry.
- Tu es ici chez toi, et Alfred est ta famille, tout comme Liam. Tu es chez toi, dans cette maison, dans cette chambre, dans ce coeur...
Il prend la main de Louis pour la poser sur son coeur battant.
La porte s'ouvre brutalement.
- Harry, il y a quelqu'un au téléphone pour toi, annonce sèchement Alfred, l'air grave. C'est urgent.
Inquiet, le bouclé embrasse Louis plusieurs fois avant de lui échapper et de suivre Alfred dans le couloir.
- Qui ? demande-t-il simplement.
- Le type. Il a retrouvé Lucy.
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