VIII- Les éléments sont contre moi ou est-ce que j'ai l'air d'une pizza ?

J'ai un goût de fumée dans la bouche. Ma gorge est aussi sèche que le Sahara et mes membres sont horriblement lourds. Je tentai de bouger et un faible gémissement s'échappa de mes lèvres. Mon corps entier me faisait mal. Je restai allongé sur le sol sans faire de mouvements, le temps de retrouver peu à peu mes esprits et lorsque je m'en sentit enfin la force, je papillonnais des yeux et les ouvris difficilement.

Ma première pensée en regardant le ciel fut que j'étais au paradis. Des flocons blancs tombaient du ciel, se posant sur moi, mais ils n'étaient pas froids. J'inspirai une goulée d'air. Loin d'être aussi glacé qu'il devrait l'être un jour de neige, l'air était chaud et irritant. Je fus prix d'une violente quinte de toux qui me secoua la poitrine.

Les souvenirs de la nuit se bousculèrent alors dans ma mémoire. Le feu, la fuite...

Je tentait de me relever. Enfin déjà de m'asseoir.

Après quelques tentatives infructueuses, je réussi enfin à me redresser en position assise. Des tâches jaunes vinrent obscurcir ma vision et je clignai plusieurs fois des yeux pour les faire disparaître.

Ce que j'avais pris au départ pour de la neige était en fait de la cendre. J'étais assis dans un paysage de désolation. Tout autour de moi était recouvert par cette couche grise et blanche, les arbres n'étaient plus que des souches calcinés. Des bous d'herbe jaunie par la chaleur et quelques arbres avaient survécu par miracle à l'incendie.

Bizarrement, je n'étais pas mort brûlé ou asphyxié (j'allais pas m'en plaindre hein...). Mais j'étais seul, moi et (Dieu merci) mon sac, sans personne en vue.

On devrais peut-être bouger nan?

Je suivis ce conseil et me relevai avec hésitation. Je fis quelques pas en avant, titubant. Malheureusement, mes jambes se dérobèrent sous moi et je tombait à terre. Je soupirai, lassé de moi-même et de mon incapacité à faire trois pas.

Moi aussi j'en ai marre de toi.

- Oh toi ferme là hein ! grommelais-je.

Schyzo...

J'étais dans un sale état. Je me sentais faible, ma tête tournais et j'avais horriblement soif. J'attrapais une bouteille d'eau d'une main tremblante et la vidais en en mettant la moitié à côté avant de me relever pour de bon cette fois. Je regardai autour de moi et poussais un soupir.

Qu'est-ce que je faisais maintenant ?

***********

J'avais erré pendant des heures dans cette plaine grise. Au fur et à mesure, ce décor sinistre avait finit par laisser place à des champs d'herbes jaunie et de maïs pourris. C'était toujours déprimant, mais moins que la cendre...

Le ciel restait obscurci par la cendre grise. Les petites cabanes à outils qui se dressaient tristement dans les champs étaient les seuls indices qu'il y avait eu une présence humaine à un moment donné. La solitude mêlée à la fatigue me pesait. Je marchai sans aucun but, à part peut-être celui de m'en aller d'ici le plus vite possible. Cet endroit me faisait carrément flipper. Des corbeaux tournaient dans le ciel en lançant des croassements rauques et de gros nuages gris s'amoncelaient au dessus de ma tête.

Sans destination précise, je ne savais pas très bien où aller. Peut-être pourrai-je trouver un endroit calme pas très loin d'une ville (pour pouvoir me réapprovisionner quand j'en aurai besoin) et m'y installer ? Ou devais-je chercher à rejoindre Meilin, Alexandre et Hadrian à Portland ?

Un vent frais se leva, faisant danser les hautes herbes en produisant ce bruissement si caractéristique. Je fut pris d'un frisson, sentant le froid pénétrer à travers ma veste. Un grondement retentit au loin et je soupirait, levant les yeux vers le ciel. Les nuages étaient devenus noirs et les corbeaux avaient complètement disparus de ma vue. L'air était chargé d'électricité. Un orage se préparait.

Je cherchais un abris du regard, bien décidé à ne pas finir trempé. La solution qui s'imposa à moi fut de me réfugier dans une des petites cabanes de pierres. La plus proche étant a une bonne centaine de mètres de moi, je pressai le pas pour y arriver avant le déluge.

Malheureusement, les gouttes commencèrent à tomber et je n'étais pas à la moitié du chemin. Frissonnant, je mis ma capuche et plongeais mes mains dans mes poches, chopant au passage un coup de jus du à l'électricité statique. La pluie tombait petit à petit en émettant un chuintement dés qu'elle touchait le sol. Je fronçais les sourcils en le remarquant et levais la tête vers les nuages. Une vive douleur me transperça soudainement le front, puis la joue. Je baissais à nouveau la tête en faisant une grimace et sortit une main de ma poche pour rabattre encore  plus ma capuche. Le rythme de la pluie s'accélérait.

Ma main fut soudain transpercée du même genre de douleur que toute à l'heure, et je m'arrêtais pour regarder de plus près ma peau, surpris et inquiet. Le dos de ma main était constellé de petites traces qui me rappelaient étrangement les grandes traces de brûlure sur le bras d'Hadrian. Une goutte tomba à sur ma main, suivie d'une autre, provoquant une vive douleur. De nouvelles traces de brûlures s'ajoutèrent à celles présentes.

Quelque chose fit soudainement tilt dans mon cerveaux.

- Oh shit ! jurais-je avant de me mettre à courir à toute vitesse vers la petite maison de pierre.

La pluie acide, dont le rythme augmentait de plus en plus, me brûlait à présent sur tout le corps. J'avais l'impression qu'on m'enfonçait de petites aiguilles incandescentes dans la peau et je me protégeais les yeux du mieux que je pu en mettant mon bras devant.

Haletant et le corps en feu, j'atteignis enfin la cabane en pierre et reculai le plus loin possible sous la partie du toit la moins défoncée avant de m'écrouler au sol. Ma peau me piquait et me brûlait. Épuisé par la douleur et la course, je tentai de m'asseoir confortablement. Après une bonne dizaine de minutes à bouger le plus délicatement possible pour éviter d'appuyer sur mes brûlures (ce que je ne parvint pas à faire), j'y renonçais et me recroquevillais dans un coin en priant pour que le toit ne s'écroule pas sur ma tête. Je fermai enfin les yeux pour me reposer, sûr de ne pas pouvoir dormir à cause de la douleur et de la peur.

***

De légers bruits de pas me parvinrent aux oreilles, me sortant de mon sommeil. Je me maudis intérieurement de m'être endormi mais ne fit pas un geste, tentant de garder une respiration régulière, attentif au moindre bruit. Je remarquai que la pluie s'était arrêtée car je n'entendais plus de bruits à l'extérieur. Je sentis les pas se rapprocher de moi. Mon instinct entier me criait de fuir mais je résistai et restait immobile.

La chose s'était arrêté à un pas de moi. J'entendais sa respiration sifflante et ses mains qui fouillaient dans mon sac juste à côté.

- Il est mort ? murmura l'inconnu d'une petite voix.

Je me figeai. Il y avait une autre personne avec lui ?

- Mais non imbécile ! grogna l'inconnu d'une voix totalement différente. Il est simplement endormi !

Génial. Un A complètement schizo. L'avantage c'est qu'il était seul, mais ça ne me rassurait pas pour autant.

- J'ai faim..., se plaignit la petite voix.

- On le mange ? proposa l'autre.

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Je m'excuse pour le retard !!! Coupure un peu brusque mais bon...si vous aussi vous aimez les humains goûts pizza, postez un petit review !

(Vous avez vus, le titre rime !
On s'en fout Anna...)

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