II- Meilin ou la cinglée qui m'a sauvée la vie
J'étais victime d'un mauvais film d'horreur, je ne voyais que ça comme explication. Mes jambes me faisaient mal, je flippai, j'étais taché de sang et je ne savais même pas si c'était le mien ou non. J'attendais que le réalisateur s'écrie enfin "coupez ! " et me demande d'arrêter de courir.
Ouais, c'est ça Victor. Tu peux toujours rêver.
Dans la dure réalité, je suivais Meilin alias la cinglée en essayant de tenir le rythme qu'elle imposait. Heureusement que son plan avait marché. Sinon on serait déjà morts. Mais les Irradiés nous poursuivaient toujours, animés par le désir de viande fraîche. (Moi quand j'ai faim, je bouffe un hamburger. Cette tendance au cannibalisme commence à me taper sur les nerfs !)
Meilin trébucha sur une pierre et je la rattrapais par le bras. Elle m'adressa un bref regard de remerciement.
- Il faut qu'on...trouve un endroit où...se réfugier. On peux pas...continuer à...courir...indéfiniment, me fit-elle remarquer entre deux souffles.
- Ça je sais...mais où ? m'essoufflai-je.
Elle me regarda d'un air affolé en haussant les épaules. Je me mordit la lèvre et regardai autour de moi, cherchant une solution. La seule possibilité qui pouvait nous garder en vie, ça serait de nous cacher. Mon cerveau tournait à plein régime tandis que je courais, cherchant un endroit pour échapper aux Irradiés. Mon regard parcouru la route et je l'apperçu que c'était celle ou je m'étais fait poursuivre lors de l'attaque. Attaque à laquelle j'avais échappé en...
Je m'arrêtai net.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Meilin en s'arrêtant à son tour.
- Je sais ! M'écrirai-je.
Je lui expliquait mon plan en quelques mots.
- Ah non non non! Protesta-t-elle en comprenant où je voulait en venir. Or de question !
- Bon bah dans ce cas ravis de t'avoir connu ! Lui lançai-je en faisant mine de m'en aller.
- Non attends ! S'écria-t'elle
- On a pas le temps d'attendre, la pressai-je en voyant les Irradiés se rapprocher de plus en plus vite. On doit tenter le tout pour le tout. Je l'ai déjà fait ! Ça pue un peu mais on peux facilement les semer là dedans.
Meilin me regarda bizarrement et et me répondit à contre cœur :
- OK. Mais si je meure à cause de toi, je te tue !
Elle me fourra quelque chose dans les mains avant de se précipiter vers la bouche d'égout quelques mètres plus loin. Je l'observait dévisser la plaque à l'aide de son couteau et se glisser dans le trou, me jetant un dernier regard. J'abaissai ensuite les yeux vers ma main et dépliais mes doigts. J'y découvrit le revolver qu'elle avait prestement rechargé tout à l'heure.
Je regardai le pistolet en pensant que si moi et Meilin sortions vivants de cette connerie, je ne la traiterai plus jamais de cinglée. Ou moins.
Les Irradiés, qui avaient continué d'avancer tout en observant notre petit manège, hésitèrent en apercevant mon arme puis se ruèrent sur moi en comprenant que leur dessert (je parle de Meilin bien évidemment) venait de leur échapper. Je reculai en brandissant le pistolet devant moi. J'avais dit à Meilin que je lui ferai gagner du temps pour qu'elle s'enfuie. Les jambes en chamallow et un nœud serré dans la gorge, je visais la tête du "leader" de la bande d'Irradiés en priant pour que les stands de tir à la fête foraine m'aient servis à quelque chose et appuyais sur la détente. La détonation résonna avec la force d'une bombe atomique tandis que le corps de l'irradié tombait mollement sur le sol.
Il y eu une seconde de silence qui me parut durer des heures, où les Irradiés s'arrêtèrent brusquement et fixèrent leur chef avec des yeux ronds. Ils levèrent un regard plein de haine sur moi et je déglutis.
Mort. Je suis mort et enterré.
J'eus à peine le temps de tirer mon couteau avant d'être submergé par une dizaine de zombie dont, heureusement pour moi, la morsure n'était pas contagieuse.
Je donnai des coups de pieds à droite à gauche, distribuait des coups de couteaux de toutes part et entendais de temps en temps des cris de douleur qui prouvaient que mes coups faisaient mouche. Certain Irradiés se battaient même entre eux pour savoir qui allait me bouffer en premier, ce qui me facilitait légèrement la tâche.
Il n'en restait plus que trois/quatre et j'entrevis une minuscule chance de m'en sortir.
Malheureusement, un Irradié ressemblant étrangement au monstre de Frankestein me sauta dessus et dans l'élan je tombais à terre, me cognant la tête contre une pierre pour la deuxième fois de la journée.
Aïe.
Ma vison se brouilla légèrement et des étoiles apparurent devant mes yeux. Le zombie me fila un coup de poing sur la tempe qui me fit quasiment perdre connaissance.
Même sûr que j'allais mourir, je me débattais faiblement contre mon agresseur qui m'arracha mon couteau des mains. J'avais laissé tomber mon revolver quelques mètres plus loin et j'étais sur le point de perdre connaissance.
R.I.P à Victor Emmera. Si celui-ci avait été un peu moins con à jouer les héros, il n'en serait pas là.
L'Irradié brandis le couteau avec un sourire dément et j'attendis le coup fatal en priant pour ne pas avoir trop mal. A la place, un coup de feu retentit et le zombie s'effondra sur moi, mort.
- Hé le hérisson ! Laisse tomber pour le plan et dégage toi de là ! me cria la voix reconnaissable de Meilin la cinglée.
Elle venait ENCORE de me sauver la vie ?
Et plus important : elle venait de me traiter d'hérisson ??
Mettant de côté mon amour propre, je lui obéis et me dégageais de dessous la carcasse de Frankestein avec difficulté. Ce monstre pesait le poids d'une vache morte !
Pendant ce temps, Meilin avait supprimé les deux derniers Irradiés, trop occupés à se battre entre eux pour l'avoir vue venir. Elle s'approcha de moi, mis ses mains sur ses hanches et me sourit sarcastiquement.
- Besoin d'aide ? demanda-t-elle.
- Je veux bien, avouai-je.
Elle me tendis la mains et m'aida à me relever. J'eus un léger tournis une fois debout mais il disparu quelques secondes après. Je lui adressais un regard timide.
- Merci.
- De rien, dit-elle en souriant.
C'était un vrai sourire, sans sarcasme. Un beau sourire.
- Bon le hérisson, il vas falloir y aller ! dit-elle, me faisant sortir de ma rêverie.
- Hé, mon nom à moi c'est Victor ! protestai-je.
- C'est pareil, décréta-t-elle.
Elle marcha jusqu'à la plaque d'égouts et commença à descendre.
- Attends tu fais quoi là ?
Meilin tourna la tête vers moi.
- Il y a des indications pour sortir de la ville en bas. Je compte pas rester ici à attendre la mort ! Après, toi, tu fais ce que tu veux...dit-elle avec son air provocant.
Cinglée. Elle est cinglée. Elle fit mine de continuer à descendre dans les égouts.
- Attends je viens avec toi ! m'exclamai-je.
Pourquoi t'as dis ça ?! T'es complètement dingue toi aussi ?!
Meilin haussa un sourcil.
- Dans ce cas grouille toi de venir !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top