I- Les effets de l'apocalypse ou pourquoi je me suis mis à courir comme un con
Je me présente : Victor Emera, 16 ans, groupe AB, pour vous servir. J'habite à Seatle, ou du moins ce qu'il en reste...Ma planque est la cave d'un immeuble effondré en plein milieu de la route. Là, les Irradiés n'ont pas encore eu l'idée de venir débusquer un survivant bien croustillant (je vous dégoute ? Moi aussi).
Je n'avais pas mangé depuis hier midi et on était la fin d'après-midi. Je fouillais dans mon sac pour trouver à manger, mais ne trouvai rien. Je pris ma bouteille d'eau, mais il n'y avait plus une goutte d'eau à l'intérieur. Je me rappelais que je l'avais finit hier. Soupirant, je refermais mon sac et me levais. J'allais devoir m'aventurer dehors pour aller me réapprovisionner. Mon ventre se noua à cette idée. Si les Irradiés dehors étaient encore plus mal en point que le jour de l'attaque...Non, il ne valait mieux ne pas y penser. Je m'extirpai de ma cave avec difficulté en sortant mon couteau de ma poche et me mis à déambuler dans les rues au hasard. J'étais suant à cause de la chaleur et de la peur qui me tordait les tripes. J'avais réuni mes affaires dans mon sac, au cas ou je doive m'enfuir en courant. Je repérais une maison sur la droite qui paraissait en bon état, alors j'y pénétrais prudemment. Aucun Irradié en vue. Je me dirigeai vers la cuisine et ouvrit le robinet, m'attendant à ne voir tomber que de la poussière, mais un filet d'eau coula dans l'évier en chuintant. J'exécutai une danse de la joie silencieuse et remplit ma bouteille d'eau. Je la rangeai et m'apprêtai à faire les placard lorsque j'entendis un grognement derrière moi. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et ma respiration s'accéléra. Je me retournais en me préparant mentalement à ce que j'allais voir.
Devant moi, un Irradié me fixai
avec haine, la peau cloquée et les vêtements déchirés, des plaques de cheveux arrachés. Un filet de sueur me coula dans le dos. Le zombie avança d'un pas et poussa un deuxième grognement. Je brandis mon couteau d'une main tremblante. Ma terreur était aussi visible que si j'avais brandis une pancarte : ATTENTION, ADOLESCENT MINABLE ET TERRIFIE. Je fis un pas en arrière. L'Irradié ne bougea pas. Je continuais à reculer sans qu'il ne paraisse esquisser un geste. Je baissais mon arme et jetai un coup d'œil derrière moi. La porte n'était qu'à quelques pas derrière. Il suffisait juste que je...
- Aaaaaaargh ! hurlai-je.
L'Irradié venait de me sauter dessus. Je sentis ses ongles s'enfoncer dans la peau de mon épaule tandis que son autre main s'employait à me filer un coup de poing. Mon œil émit une protestation et je gémis. D'une main tâtonnante, je cherchai mon couteau qui m'avais échappé tout en essayant de repousser l'Irradié dont les mâchoires claquait à quelques centimètres de mon oreille.
Aller...Aller...je veux pas mourir déchiqueté...
Apparemment, mes prières furent exaucées car mes doigts rencontrèrent le manche de mon arme. Avec un sursaut d'adrénaline, je tendis mon bras au maximum, empoigna ma lame et l'abattit sur le dos de l'Irradié. Celui-ci émit un gargouillement et se convulsa. Enfin, avec un grognement, il s'affala sur moi et ne bougea plus. Ma respiration se calma peu à peu tandis que je me dégageai de dessous la carcasse de l'Irradié que j'avais tué. J'eus un haut le cœur lorsque je dégageais mon couteau d'entre ses omoplates. Je me relevai en soufflant et me passais une main dans mes cheveux hérissés mais stoppai mon geste immédiatement.
- Oh non...
Une bande d'Irradiés me fixait avec haine, l'air prête à me sauter dessus. Cette fois, plus d'hésitation : je fonçai vers la porte en oubliant mon sac à dos tombé à terre et détalai à toute vitesse de la maison. J'entendis les cris de mes poursuivants lorsqu'ils se bousculèrent pour sortir et me courir après. La rue était accidenté, alors j'étais obligé de me concentrer sur mes pieds plutôt que sur mon chemin, ce qui fait que je me retrouvais vite perdu. Je choisissais les rues au hasard mais la seule chose qui m'importait c'était d'échapper aux monstres. Je tournai une énième fois à droite lorsque je m'aperçus que c'était une impasse.
Je n'eus même pas le temps de chercher une cachette du regard qu'on m'attrapa le bras et me tira dans un coin de mur, derrière des poubelles puantes. L'inconnu me força à m'accroupir. Je me débattit mais m'arrêtais vite en sentant une main se plaquer sur ma bouche et surtout en voyant les Irradiés débarquer dans l'impasse. Ils s'avançaient, courbés en deux, jetant des regards à droite et à gauche en poussant des gémissements lancinants, presque comme si ils étaient triste que j'aie disparu. J'étais aussi immobile qu'une statue. Au bout d'un temps, ils finirent par lâcher l'affaire et s'en aller mais l'inconnu attendit quand même quelques minutes avant de me pousser (littéralement) hors de la cachette. Doué comme je suis, je percutais une poubelle, m'écrasais au sol et me cognais la tête contre une pierre.
J'eus le tournis quelques secondes et je vis une jeune fille s'extirper du recoin du mur. Elle me lança un regard désabusé et resserra sa queue de cheval noire et poussiéreuse. Elle était habillée comme les tueuses dans les jeux vidéos (je ne m'y connais pas trop, je suis plutôt bouquin. Dans mon lycée, on me traitait d'intello, mais en attendant, c'est qui qu'est en vie ? C'est l'intello ! BIM ! Désolé, je m'égare), vêtue d'un débardeur noir rentré dans un pantalon également noir, sa taille serrée par une ceinture à laquelle était accroché un poignard à l'air redoutable et un...un flingue. Sérieux ?
- Pourquoi tu me fixe comme ça ? m'agressa-t-elle.
Je haussais les sourcils et m'assis.
Rien, tu est juste la première personne à peu près normale que je vois depuis des semaine, à part ça...
-Oh, pour rien. Tu as un truc entre les dents, lançais-je, sarcastique.
La fille leva les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de porter une main à son visage lorsque je détournais les yeux. Je retint un sourire de victoire.
- Sinon c'est quoi ton nom ? demandai-je.
- Meilin, me répondit-elle en s'epoussetant.
- T'étais planté là depuis combien de temps ? demandais-je en lorgnant le creux dans le mur.
- Ça te regarde pas, me rétorqua-t-elle en croisant les bras.
Je me retins de souffler et me contenta de lui répondre avec un air exaspéré :
- Ben un peu quand même. Je te signale que c'est toi qui ma entrainé dans ce trou poussiéreux.
- La prochaine fois je te laisserai crever si t'es pas content, s'énerva-t-elle.
Génial. Elle est susceptible en plus. J'avais envie de me taper la tête contre les murs (je finirait surement par mourir d'une overdose d'exaspération un jour), mais à la place je me relevais et essuyais le sang qui me coulait sur ma tempe avec ma manche. Celle-ci passa de bleu clair à rouge vif.
- Non, mais ce que je voulais dire c'est : pourquoi tu m'a arraché des griffes des Irradiés ?
La jeune fille prit le temps de s'étirer avant de répondre...mais s'interrompit avant d'avoir commencé. Les zombies étaient revenus à la charge avançaient doucement vers nous, nous toisans d'un regard emplis de folie.
- Nous tuer vous, grogna celui qui semblait être le "chef" de la bande des monstres. (Vu qu'il était le premier et le seul à avoir parlé, je me suis dis que ça devait être une sorte de leader...)
- P*tain de m*rde de sh*it de...Merde ! jura Meilin.
Je me relevai en lui lançant un regard faussement choqué.
- Mais enfin, comme tu es vulgaire !
La cinglée me fixa de son air meurtrier qui me fit regretter d'avoir un sens de l'humour aussi pourri, et sortit son flingue de sa ceinture.
- Ben va falloir être moins sensible mon gars, sinon on est pas sortit.
L'Irradié grinça des dents à la vue de l'arme et l'inquiétude me tordit le ventre.
- Euh...tu as un plan ? lui demandai-je.
- Je tire, on cours, et si l'un de nous se fait choper ben c'est tant pis pour lui, me répondit elle avec désinvolture.
Génial. Cette fille est cinglée.
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