Chapitre 1

Une silhouette encapuchonée s'approchait de Gabriel d'un pas lent, tenant une hache tachée de sang dans une de ses mains gantées.
Pétrifié de terreur devant cette apparition , le garçon chercha une issue du regard mais dut rapidement se résoudre à l'évidence : il était bloqué. Il tenta de se clamer, de reprendre son flegme habituel, mais rien n'y faisait, un effroi surnaturel avait prit possession de lui.
Alors qu'il regardait à nouveau devant lui, l'adolescent constata avec effroi que la silhouette se tenait maintenant à moins d'un mètre de lui. Levant les bras au dessus de son visage dans un effort dérisoire pour se protéger de l'arme, il attendit le choc... qui ne vint pas.
La silhouette s'était contentée de se pencher vers Gabriel et de lui souffler deux mots à l'oreille:
-Éveille toi...
- ...éveillez vous !
-Mr Norian, réveillez vous !

Gabriel se réveilla en sursaut devant les regards mauvais d'une trentaine d'élève et d'une professeur au visage plus rouge qu'une tomate.
Constatant qu'il s'était encore endormie en classe, le jeune homme se prépara mentalement à subir pour la énième fois le discours de sa professeur, sur le manque de respect des jeunes , quand soudain lui vint une idée lumineuse.

-Madame ! s'exclama l'adolescent, je peux aller à l'infirmerie si il vous plaît ?

Lui jetant un regard noir, l'enseignante le questionna d'un ton acide :
-Et je peux savoir pourquoi Mr Norian ?

-Parce que... J'ai mal à la gorge ! répondit Gabriel tout en toussant de manière peu convaincante.

Quelques gloussements se firent entendre dans la salle de classe tandis que le visage de l'institutrice devenait aussi fermé qu'une huître morte.

Alors qu'il regardait d'un air dépité la feuille de retenue qu'il avait reçu en plus d'une interminable leçon de "savoir vivre", le jeune homme se dit finalement que l'idée de l'infirmerie n'était peut être pas la meilleure qu'il est eu à ce jour.

Sur cette conclusion, il partit d'un pas rapide vers chez lui, espérant ne pas rentrer trop tard afin de pouvoir profiter au maximum de sa soirée "spécial jeudi". Sachant que celle-ci consistée essentiellement à se gaver de chips couché sur son canapé.

Arrivé au dernier croisement avant chez lui, Gabriel était tellement absorbé par son portable qu'il percuta une masse molle la tête en avant sans faire attention. Alors qu'il leva la tête pour s'excuser il constata que ce qu'il venait de percuter était en fait un adolescent obèse habillé d'un survêtement distendu et d'une casquette. Cet individu geignait au sol tandis que trois autres adolescents du même style vestimentaire dépravé regardaient Gabriel d'un air colérique et un peu désapointé. Ce groupe était l'exemple parfait d'un groupe de délinquant de bas étage passant leur journées à fumer et à terroriser les passants.

-Eh le roux c'est quoi ton problème ?  Tu cherches ton âme ? s'exclama un des adolescents.

Ravalant ses excuse, le jeune homme rangea son téléphone dans sa poche et ne put s'empécher de leur jeter un sourire carnassier. S'ils n'avaient pas fait cette remarque, Gabriel les auraient peut être laisser partir indemne, mais que voulez vous, il faut croire que pour certains, le destin est tout tracé. Vers l'hôpital.

-Hé mec, interpella t-il l'adolescent à terre, pourquoi tu fais semblant d'avoir mal ? Avec ta couche de graisse, je suis sûr que tu n'as rien sentis du tout.

La réaction prévisible des racailles ne se fit pas attendre.
À peine eu t-il fini de prononcer ces mots que les adolescents debout se jetèrent sur lui pendant que le quatrième tentait de se relever, gêné par son ventre proéminent.

Gabriel évita sans aucun mal les coups de ses adversaires, bien lents à côté de ceux de Mario Rodriguez, son compagnon de chambre du centre de détention pour mineur.
Il finit cependant par encaisser un coup à la mâchoire qui ne le fit même pas chanceler.
Souriant à pleine dents à ses adversaires abasourdis, il dit d'une voix dégageant la même excitation qu'un enfant le soir de Noël:

-Maintenant c'est de la légitime défense !

Avant même que les délinquants aient put réagir, il plaça un judicieux coup de pied dans l'articulation du genou d'une des racaille. Le craquement sinistre qu'émit celui-ci tandis qu'il se pliait dans un sens peu commun parut doux aux oreilles de Gabriel. Tout comme le hurlement de douleur de son propriétaire.

Les deux encore debout reculèrent prudemment, fixant d'un air mauvais le jeune homme. Tandis que l'un d'entre eux, un adolescent avec un bonnet, commençait à chercher quelque chose dans la poche de son survêtement. Son acolyte, un petit moustachu, fit quelque pas dans la direction de son adversaire, les mains placées devant sa tête dans une garde sommaire.

Pouffant devant la nulité de sa défense, Gabriel feinta d'une droite avant de cueillir le moustachu d'un uppercut à l'estomac. Plié en deux par la douleur, celui ci ne vit pas le genou de l'adolescent qui, arrivant avec la douceur d'un rhinocéros en pleine charge, lui brisa la mâchoire.

Tandis que le sosie de Mario sans la salopette s'affaissait lourdement au sol, son compagnon finit par trouver ce qu'il cherchait dans sa poche. Pointant un couteau suisse dans la direction de l'adolescent, le porteur de bonnet s'exclama d'une voie faible et peu assuré :

-Si tu te casse pas tout de suite, je te plante !

Puis voyant Gabriel se baisser et regarder le sol, la racaille jeta un regard remplit d'incompréhension à son adversaire. Adversaire qui avait l'air plus intéressé par l'inspection de la route délabrée que par la personne armée en face de lui.

L'adolescent se redressa soudain, tenant dans sa main un pavé de la taille d'une chocolatine.

-T'as déjà joué à la marelle ? répondit le jeune homme d'une voix enjouée, un grand sourire éclairant son visage, Moi, ma partie préféré c'est celle où on lance le caillou, attends je vais te montrer !

Sur ses mots pour les moins percutant, Gabriel projeta son bras vers l'avant et propulsa son pavé qui fendit les airs à une vitesse phénoménale avant d'entrer de force dans la cavité buccale de l'homme au bonnet, brisant évidemment au passage tout se qui pouvait géner sa course.

Fier de son succès, l'adolescent se tourna avec enthousiasme vers le dernier membre de la bande, le Big boss : l'adolescent obèse.
Celui qui était, en toute logique de jeux vidéo, le plus fort de la bande se trouvait....par terre.
En effet celui-ci, malgré de violents efforts et de très nombreuses injures envers notre héros, le sol et ses acolytes, n'avait pas réussit à se relever.
Déçu par ce constat, Gabriel ne prit même pas la peine de le tabasser et rentra chez lui en quatrième vitesse afin de ne pas rater le début de sa série du moment.

Arrivé chez lui, l'adolescent balança ses chaussures dans l'entrée et se regarda dans le miroir.

Un petit hématome commençait à apparaître sur le côté droit de sa mâchoire, la rendant plus épaisse que d'habitude. Les traits normalement très doux de son visage étaient extrêmement tirés "sûrement à cause du lycée "pensa t-il. Ses yeux verts habituellement pétillants étaient ternes, à peine rehaussés par ses courts cheveux roux coiffés en brosse.

Après avoir grommelé quelques mots contre ce gouvernement surmenant les lycéens, Gabriel se jeta sur le canapé, alluma sa télévision, ouvrit une poche de chips goût barbecue et commanda une pizza quatre fromage à son livreur préféré.

"Enfin une soirée tranquille " pensa t'il.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top