Chapitre 37 : Tempête
Alors que Thaïs suffoquait, elle eut la force de frapper d'un coup de coude son bourreau qui la lâcha aussitôt. Thaïs se laissa tomber à quatre pattes sur le ring essayant de retrouver une respiration calme.
- Thaïs ! cria le coach, non pas sur un ton inquiet pour savoir si son élève allait bien, mais sur un ton de reproche.
La jeune fille tourna la tête vers son entraîneur, elle était surprise et prête à attaquer cet homme s'il continuait à l'engueuler.
- On ne donne pas de coup de coude en boxe française !
- On n'attaque pas non plus par derrière et on tente pas d'étrangler son adversaire ! protesta Thaïs d'un ton sec.
Thaïs sortit du ring la colère se lisant sur son visage. Elle se dirigeait vers les vestiaires, mais avant de l'atteindre, son coach la rappela à l'ordre. Elle se retourna brusquement.
- Quoi encore ?!
- C'est quoi ces manières ?! demanda l'entraîneur. Qui es-tu pour me parler comme ça ? Tu t'es laissé déconcentrer !
- Je vous dois le respect parce que vous m'entraîner, c'est ça ? Et vous ne me devez aucun respect de votre côté ? beugla Thaïs.
Le coach ne répondit pas, alors la jeune fille s'approcha de lui d'une marche rapide, ses yeux vert sombre tiraient sur le noir.
- Depuis le début vous ne vouliez pas de mon amie ni de moi, vous nous avez critiqué à chaque entraînement, vous nous engueuliez tout le temps, alors pourquoi avoir accepté de nous entraîner ? Vous n'êtes qu'un macho ! Je vous déteste, je ne sais pas pourquoi depuis toutes ces années j'essaie d'attirer votre attention !
- Votre oncle m'a persuadé de vous entraîner, je n'aurais peut-être pas dû à cause de ton caractère, Thaïs !
- J'me casse, vous allez être content.
Thaïs se retourna d'un coup, faisant voler sa chevelure blonde. Elle se dirigea vers les vestiaires. Après avoir soigneusement claqué la porte en entrant dans ceux-ci, la fillette s'assit sur le banc et laissa couler quelques larmes, tandis qu'elle porta à sa gorge une main douce. L'étranglement lui faisait encore mal. Une marque rouge se dessinait dans son cou.
La porte des vestiaires s'ouvrit et Emilie entra.
- Ça va ?
Thaïs leva des yeux tristes vers son amie. Emilie s'assit près d'elle.
- C'est injuste ce qu'il t'a fait.
- Je suis désolée, Emilie...
Emilie fixait Thaïs, elle ne s'était pas attendue à des excuses.
- T'as mal à la gorge ?
Thaïs répondit d'un hochement de tête.
- Alors tu vas arrêter la boxe ? questionna Emilie.
- Oui, c'est ce que le coach voulait de toute façon... et toi, je ne t'ai pas vu de la semaine, alors pourquoi étais-tu là aujourd'hui ? demanda Thaïs.
- Je veux arrêter la boxe, moi aussi.
- Et que vas-tu faire à la place ?
- De la danse, dit Emilie en souriant d'un air rêveur. J'en faisant avant... avant ce mauvais jour.
Thaïs lui demanda alors quel style de danse l'intéressait et celle-ci répondit la danse classique.
- Tu dois être drôle avec un tutu, dit Thaïs en rigolant.
Emilie se mit également à rire et toutes deux s'en allèrent de la salle de boxe en direction de chez elles n'accordant aucun regard à quiconque dans la salle, tandis qu'eux les fixaient.
Le soir, Emilie fit à manger pour le plus grand bonheur de Thaïs qui n'avait mangé que des gâteaux les soirs précédents. Ce soir-là, Emilie montra à son amie comment cuire des pâtes.
Au petit matin, Emilie fit une petite promenade dans la forêt. En revenant, une enveloppe blanche sur le pas de la porte de la cabane attendait, pourtant ce n'était pas le jour de paye. Elle prit l'enveloppe et poussa la porte. Elle l'ouvrit et en sortit une lettre sur laquelle, tout en haut à gauche, était marqué à l'encre noir « Thaïs ».
Emilie s'assit à côté de son amie et lui remit la lettre. Thaïs lut rapidement.
- Il veut que j'aille m'expliquer avec le coach.
La jeune fille refusa immédiatement, mais Emilie ne fut pas de cet avis.
- Il faut que tu le fasses si notre « oncle » le demande.
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