La jeune blonde se pencha sous son lit, en sortit un sac en papier et le donna à son amie. Cette dernière la regarda avec un grand sourire et prit le cadeau. Elle retira un paquet cadeau du sac et déchira le papier d'emballage fait en magasin. C'était une boîte cachant à l'intérieur une peluche chat aux poils blancs et aux longues moustaches. Sur la boîte était inscrit « Coconut ».

- Il s'appelle Coconut, j'ai pensé que tu aurais besoin d'un compagnon.

Emilie ne dit point un mot, observant avec attention la peluche qu'elle sortait de sa boîte. Cette dernière serra fort la peluche dans ses bras. Depuis longtemps elle n'avait pas tenu un jouet dans ses mains. Thaïs actionna ensuite un petit bouton sous une patte du chat qui se mit à miauler et à bouger ses oreilles, sa tête et sa queue. Emilie laissa échapper un petit rire d'amusement, puis se perdit une nouvelle fois dans sa tête et posa la peluche par terre s'agitant toujours.

- Tu sais Thaïs, j'ai eu une chienne, mais elle est morte quand j'avais 8 ans. Mes parents n'ont jamais voulu en avoir un autre. Je l'aimais énormément, c'était mon amie.

- Comment elle s'appelait ?

- Neige. La plus mignonne au monde... merci Thaïs.

Celle-ci lui répondit par un sourire. Puis Emilie monta dans son lit et en redescendit aussitôt avec un cadeau.

- Tiens, dit-elle à son amie, un large sourire se dessinant sur son visage.

Thaïs tendit ses mains et attrapa le paquet. Elle déchira avec avidité le papier. Lorsqu'elle vit cette poupée, une larme s'échappa de son œil droit. Emilie lui raconta que c'était une poupée de collection et quand elle avait vu celle-ci, tout de suite elle avait songé à la poupée qui avait appartenu à la mère de Thaïs. Cette dernière ouvrit la boîte avec précaution et sortit la poupée avec délicatesse lui caressant ses cheveux.

- La poupée de ma maman était blonde, elle aussi.

Emilie fut heureuse de savoir qu'elle avait bien choisi.

- Elle lui ressemble ? demanda-t-elle.

- Non, mais elle est belle, affirma Thaïs sans quitter son regard de la poupée, comme hypnotiser par l'objet.

- Comment tu vas l'appeler ?

- Mmmh... Danielle, c'était le prénom de ma maman.

Toutes deux s'étreignirent longuement. Des larmes de joie noyaient leurs yeux. Elles s'amusèrent avec leurs nouveaux jouets tout l'après-midi. Elles retrouvaient leur enfance, si vite échappé en 6 mois. Elles n'avaient pas été de véritables enfants depuis leur enlèvement, elles avaient grandi trop vite, mais aujourd'hui elle retrouvait l'innocence d'une enfant de 12 ans.

Elles jouaient. Elles riaient beaucoup. Thaïs faisait monter sa poupée sur le dos de Coconut, en affirmant que Danielle faisait du chat comme on fait du cheval. Elles rigolaient. Leur insouciance était touchante.

Les jours d'après passèrent à une vitesse incroyable, le temps avance plus vite lorsqu'on s'amuse et bientôt ce fût le jour de Noël. Leur premier Noël seules, mais pas le plus triste. Elles avaient mis de côté leur tristesse suivant toujours le slogan de leur entraîneur de boxe, puis quand on joue c'est plus amusant.

Les fillettes avaient acheté un petit sapin qu'elles avaient partiellement décoré de rouge et d'argent. Des boules de noël, une guirlande de perles argentées et pour finir la décoration : une belle étoile blanche au sommet de l'arbre.

Pareil à chaque matin, Thaïs et Emilie s'entraînèrent le 24 Décembre. Pour elle, la boxe avait facilement pris une place dans leur quotidien. C'est donc tout à fait normalement qu'à peine levées, elles s'entraînaient dans leurs déplacements. Depuis le début de l'année, toutes deux avaient incroyablement progressé, leur vitesse avait considérablement augmenté tout comme leur équilibre, elles étaient devenues plus précises avec le temps.

Leur entraînement matinal terminé, elles pouvaient prendre leur petit déjeuner. Emilie prit soin de donner une gamelle remplie d'eau à son chat accompagnée de croquettes en plastiques, tandis que Thaïs donnait le biberon à sa poupée.

Puis, lavées et chaudement habillées, elles sortirent se promener dans la forêt avec Coconut et Danielle. Le cadre était si enchanté. Les fleurs recouvertes de gel leur donnaient un côté féérique et magique et le lac, maintenant glacé devenait un nouveau terrain de jeu. La couche de glace était si épaisse qu'il leur était tout à fait possible de courir, de déraper, de patiner et de sauter !

Les deux amies s'amusèrent tout l'après-midi sur le lac. La peluche d'Emilie patinait aussi, attachée au cou avec une corde que celle-ci tirait, et Thaïs faisait sauter en l'air sa poupée comme un parent fait à son enfant, comme son père le lui faisait à 4 ans.

- On fait une course ? proposa Emilie.

Thaïs la regarda d'un air de défi, posa sa poupée sur le côté, tout comme son amie le fit avec son chat.

Elles se préparèrent, un pied devant l'autre... 1... 2... 3 ! Elles patinèrent à toute vitesse pour atteindre l'autre bout de la glace. Thaïs poussait Emilie pour la faire tomber. Mais, elle ne réussit pas et ce fut elle qui tomba à plat ventre. Elle glissa de tout son long sur 1 mètre avant de s'arrêter. 

- Ça va Thaïs ?

Emilie, entendant sa chute, s'était retournée immédiatement. Thaïs ne bougeait plus.