Chapitre 17 : Mystérieux courrier

Les fillettes passèrent leur après-midi à chercher une réponse à ces questions, sans en trouver aucune... elles ne comprenaient pas ces changements si soudain.

Perdues dans leurs pensées, aucune d'entre elles ne songea à manger le soir venu. Puis, le sommeil les attrapa et elles s'endormirent dans le lit qu'elles n'avaient pas quitté de la journée.

*

Les jeunes filles s'éveillèrent l'air surpris. Elles regardèrent tout autour d'elles. Elles semblaient avoir oublié l'arrivée de leur nouvelle cuisine et de la seconde chaise. La cabane leur paraissait si confortable à présent grâce à l'inconnu, même ce dernier continuait à susciter de l'angoisse chez les amies, elle le remerciait du fond du cœur. Toujours aucune identité sur cet homme ou cette femme... cela créait de la peur dans leurs yeux. Puis, le regard de Thaïs se reporta sur l'enveloppe blanche qui se tenait entre ses mains depuis la veille. Elle ne l'avait pas lâché une seconde. Emilie regarda son amie puis porta également ses yeux sur le courrier mystérieux.

- Et si on l'ouvrait ? proposa Emilie.

- Je ne sais pas... et puis si ça se trouve, on se pose des questions pour rien...

- Comment ça... ? ouvre l'enveloppe, on y trouvera sûrement des réponses à nos questions.

- Je me demande s'il y a réellement une lettre ou quelque chose à l'intérieur... se questionnait Thaïs.

- Sûrement qu'il y a quelque chose ! Regarde, elle a l'air pleine.

Les yeux verts de Thaïs ne cessaient de fixer l'enveloppe.

- Ouvre cette saleté d'enveloppe s'il-te-plaît ! supplia Emilie. J'en peux plus de me poser tout un tas de questions.

Thaïs voulait aussi avoir des réponses, pourtant elle hésitait encore à ouvrir cette mystérieuse enveloppe. En vérité, la fillette avait peur d'y trouver quelque chose de triste, de retrouver le sentiment de perte ou d'avantage avoir peur. Les deux amies ne sortaient que peu de leur abri, comme des ours en hibernation, il ne fallait pas que cela empire.

Thaïs pensait peut-être que derrière ce courrier se cachait la mafia, que la nouvelle cuisine et les lits n'étaient qu'un coup monté des méchants. Elle vint à penser que finalement, elle et Emilie ne s'étaient jamais libérées de l'emprise des mafieux... la cabane était en quelque sorte, une prison, comme elles n'en sortaient pratiquement pas. Si ça se trouvait, depuis le début de leur fuite, les mafieux les suivaient et attendaient le bon moment pour se montrer et les embarquer à leur destin funeste...

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'ouvrir l'enveloppe...

- Oh arrête Thaïs, ouvre cette enveloppe je t'en supplie ! Je ne tiens plus ! Que crois-tu y trouver pour réfléchir autant avant de te lancer ?

- J'ai peur d'y découvrir quelque chose qui nous tuera...

Emilie eut un frisson.

- Tu me fais peur... dit la jeune fille aux yeux bleus d'où des larmes voulaient s'échapper tout à coup.

Thaïs détourna son regard de l'enveloppe et se pinça les lèvres. Elle réfléchissait toujours. Elle reporta ses yeux verts sur l'enveloppe, puis se résolut à déchiqueter le papier blanc.

A l'intérieur se trouvait bien une lettre. La fillette la sortie de son emballage, puis la déplia lentement.

Emilie ravala ses larmes, enfin, elle s'apprêtait à découvrir ce que disait ce courrier mystérieux, qu'elle et son amie scrutaient depuis de longues heures.

La lettre dépliée, Thaïs proposa à Emilie de lire, mais cette dernière, trop excitée, laissa à son amie le soin de le faire. Thaïs commença alors à lire la longue lettre :

- « Chères jeunes filles,

Vous ne me connaissez pas, mais peu importe. Moi je sais que vous existez et c'est le principal. Rien ne vous sert de me connaître.

Je vous contact afin de vous aider. N'ayez pas peur de ce courrier.

Vous êtes encore gamines et vous avez besoin d'un adulte pour vivre, ainsi que d'aller à l'école.

J'ai alors pris la liberté de vous inscrire au collège Emile Zola. Vous trouverez dans l'enveloppe un plan de la ville pour vous rendre au collège. Vous trouverez aussi dans l'enveloppe de l'argent. Vous pourrez ainsi vous achetez toutes les fournitures scolaires dont vous aurez besoin (la liste des fournitures se trouve également dans l'enveloppe) et acheter des vêtements et un sac pour les cours.

Toutefois n'utilisez pas l'argent que dans les fournitures et vêtements, puisqu'il vous servira aussi pour acheter votre nourriture et le nécessaire quotidien (gel douche, dentifrice, etc) pour la fin du mois d'Août.

Chaque mois, je déposerai sur le pas de votre porte, une enveloppe avec de l'argent. »

Thaïs s'arrêta dans sa lecture. Elle regarda de nouveau l'enveloppe et en retira des billets ainsi qu'un plan de la ville, comme précisé dans la lettre.

Les jeunes filles se regardèrent. Leurs yeux brillaient à la vue de tout cet argent. Elles retrouvaient espoir ! Elles pourraient à présent sortir et vivre comme avant leur enlèvement, puis surtout, avoir des amis. Voir du monde !

La tête blonde se baissa et continua la lecture. Elle lisait le sourire aux lèvres à présent.

- « A la rentrée de Septembre, dans deux semaines, vous rentrerez en 6ème. Le jour j est le 2 Septembre à 9h. Ne stressez pas pour savoir dans quelle classe vous serez, j'ai demandé à la directrice de bien vouloir vous mettre dans la même classe toutes les deux.

Pour tout le monde dans cette ville, je serai votre oncle et vous serez sœurs.

D'ailleurs, votre nom de famille sera, à partir d'aujourd'hui, Adler. Vous êtes inscrites alors sous les noms de Thaïs et Emilie Adler.

Si vous avez besoin de quoi que ce soit, comme vous inscrire dans un club de sport, de musique ou autre, écrivez-moi une lettre que vous déposerez sur le pas de la porte de votre cabane et je ferai le nécessaire.

Je vous souhaite de bonnes courses et une bonne rentrée au collège ainsi qu'une bonne année scolaire, après cet été triste et compliqué...

A bientôt. »

La lecture de la lettre finit, les fillettes se regardèrent. Elles ne disaient rien et se contentaient de sourire. Elles étaient plus qu'heureuses de pouvoir sortir ! Quelqu'un les aidait, les surveillait, les protégeait ! Elles pouvaient maintenant vagabonder dehors sans problème.

Mais, une question demeurait sans réponse après la lecture de la lettre : qui était ce bienfaiteur ?

Oh, les filles ne prêtèrent plus attention à l'identité de cet inconnu, elles ne pensaient plus qu'à rejoindre le centre commercial pour refaire leur garde-robe et acheter tout le nécessaire pour aller à l'école.

Cette enveloppe, bien que mystérieuse, leur redonnait espoir. Thaïs comme Emilie n'avait pas songé une seule fois de l'été à retourner un jour à l'école, alors cette lettre faisait partie d'un miracle à leurs yeux.

Elles songeaient à tout ce que cela signifiait. Elles allaient retourner à l'école, se faire de nouveaux et nombreux amis, elles pourraient faire du shopping comme avant. Elles vivraient, tout simplement. Ainsi, Thaïs oublia un temps l'image de prison qu'elle avait associée à la cabane, grâce à ce courrier miraculeux.

Emilie s'empara des billets qu'elle remit dans l'enveloppe.

- On y va tout de suite ? dit cette dernière un sourire aux lèvres qui n'était pas apparu depuis longtemps sur son visage.

Thaïs lui rendit ce merveilleux sourire.

- Oui mais avant, j'aimerai bien manger un peu, répondit-elle en scrutant le garde-manger rempli.

L'estomac plein, toutes deux sortirent avec une grande joie de leur habitat, ne faisant plus attention aux dangers quelconques qui pouvaient régner à l'extérieur.

Elles quittaient enfin la forêt, après y avoir vécu pendant deux mois sans en sortir. Les deux amies rejoignaient le centre commercial, toutes chantantes. 

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