Chapitre 12 : Fuyez !

- Mesdemoiselles, veuillez bien nous rendre ce que vous m'avez volée, je vous prie, dit calmement la vendeuse en s'approchant des voleuses.

Emilie et Thaïs pivotèrent la tête l'une vers l'autre, se fixèrent dans les yeux. Puis, elles partirent en courant. Ce fut la seule solution qui vint à leur esprit dans ce moment de panique.

La vendeuse se mit à crier aux voleurs en les voyant s'enfuir.

Les coupables poussèrent violemment les portes d'entrées du centre commercial toujours surveillées par des vigiles qui se mirent aussitôt à leur poursuite.

Quelques minutes après cette sortie remarquée, les fugueuses entendirent une sirène. Leur cœur s'accéléra une fois de plus.

- Suis-moi, les voitures de polices ne pourront pas nous suivre dans le parc !

La crinière blonde courait en tête, comme un leader voulant sauver sa troupe d'un ours féroce.

Elles traversèrent le parc en courant à une vitesse extraordinaire. L'aire de jeu encore remplie d'une multitude de fourmis, il fallait ainsi se frayer un chemin dans toute cette masse. Et ce n'était pas chose facile.

- Pardon, excusez-nous ! répétait Thaïs en écartant tout le monde sur son passage.

Au loin, la sirène se faisait toujours hurlante.

Les voleuses, enfin sorties du parc, arrivèrent dans une rue chic. Grandes maisons, doubles garages, palmiers et somptueux jardins. Emilie continuait de courir jusqu'à dépasser son amie... mais ce ne fut pas le cas de Thaïs, qui venait de s'arrêter devant une maison. Emilie jeta un regard furtif derrière pour vérifier que son amie la suivait, toutefois ne la voyant plus, elle se stoppa à son tour. Bougea la tête frénétiquement, la cherchant des yeux. Elle la vit. A quelques pas d'elle, elle fixait une maison et ne semblait hypnotisée.

- Thaïs, tu fais quoi ?! cria-t-elle en se rapprochant de son amie. On va nous rattraper, dépêche-toi !

- Je reconnais cette maison. J'y suis venue, il y a longtemps... je m'en souviens...

Thaïs était étrangement calme tout à coup.

- D'accord, ok, je te crois, mais il faut s'enfuir ! s'empressait Emilie.

La tignasse blonde ne bougeait toujours pas.

La sirène retentissait non loin d'elle à présent.

Affolée, Emilie attrapa Thaïs par le bras et l'emmena dans le jardin de la petite et chic maison que cette dernière fixait encore. Les jeunes filles se cachèrent derrière la haie. Elles attendaient accroupies.

Quelques secondes plus tard, elles entendirent la voiture de police débarquée dans la rue.

- Pourquoi je me souviens de cette maison ?

- La ferme, Thaïs.

Cette dernière, surprise par ce ton sec, se tut tandis que les policiers passaient leur chemin et partaient plus loin.

- Et dire qu'on voulait dénoncer les mafieux aux flics et que maintenant eux-mêmes nous cherchent... répliqua Emilie.

Celle-ci s'assit et s'adossa à la haie. Elle baissait la tête, elle ne savait plus quoi faire... voilà que les policiers étaient à leur recherche pour vol. Les pauvres fugueuses se retrouvaient désormais livrées à elles-mêmes, et sans lieu où se réfugier...

- On fait quoi ?

- Une seule chose à faire, commença Thaïs. Retourner dans la forêt où on sera à l'abri des flics et des mafieux, si on se cache bien.

Emilie approuva cette solution, ainsi les fillettes se retranchèrent dans la forêt, en espérant y vivre longtemps et tranquillement, mais était-ce réellement possible ? 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top