The island of secrets #1
Hello voici notre premier imagine, écris par moi même (#M) j'espère qu'il va vous plaire ! Let's go ^^
Correction fait.
***
En rentrant dans mon appartement, je me laisse tomber sur le canapé.
— J'en peux plus ! dis-je à voix haute, pour moi-même.
La sonnerie de mon téléphone résonne, brisant le silence. Si c'est pour une raison futile, la personne au bout du fil va m'entendre.
Je saisis mon portable. Léna.
— Allô ? dit-elle, sans attendre.
— J'espère que tu as une bonne raison pour m'appeler, je suis crevée !
— Oh Lou, t'as eu quoi, trois petites heures de cours ?! se moque-t-elle en riant.
— Les vacances m'ont complètement déphasée...
— Pareil pour moi !
— Pourquoi tu m'appelles ?
— Tu n'es pas au courant ? Il paraît que samedi, une nouvelle émission va être lancée, mais personne ne sait quel est le concept. Et, apparemment, aucun participant n'a été sélectionné à l'avance !
— C'est pour ça que tu m'appelles ? Sérieusement ?
— Mais c'est partout, Lou ! Ils en parlent sur les réseaux sociaux, à la télé, partout !
— À ce point-là ?
— Allume la télé et mets la une.
Je saisis la télécommande et obéis à sa demande.
À l'écran, une présentatrice annonce avec enthousiasme : « Seuls les producteurs connaissent les détails de cette émission. Même les journalistes ne sont pas dans la confidence ! Les spéculations fusent sur les réseaux, notamment Twitter et Facebook... »
— J'aime pas cette présentatrice, dis-je en fronçant les sourcils.
— Ce n'est pas le sujet ! Regarde à quel point tout le monde en parle !
Je zappe sur plusieurs chaînes et réalise qu'elle a raison.
— C'est bizarre qu'une simple émission fasse autant parler d'elle, je trouve.
— Moi, j'ai trop hâte d'être samedi !
— Patience, Léna. C'est dans cinq jours...
— Je sais... Bon, je te laisse, je dois bosser, moi ! lance-t-elle en insistant sur le « moi ».
— Comme si l'année dernière, ce n'était pas toi qui croulais sous les révisions...
— Ouais, ouais. Bisous !
Elle raccroche. Je repose mon téléphone sur la table basse et m'étire.
La porte d'entrée s'ouvre, et Mathias, mon frère, débarque dans le salon avant de s'affaler sur le canapé à côté de moi.
— Ta journée ? demande-t-il.
— Bof. Et toi ?
— Pareil. Tu as entendu parler de cette fameuse émission mystérieuse ?
— Oui, toi aussi ?
— Évidemment ! Regarde ce qu'ils ont tweeté.
Il sort son téléphone de sa poche et me montre un tweet.
« Les participants seront sélectionnés directement sur place. Aucun d'entre eux ne sera prévenu à l'avance. »
— Quoi ?! Mais comment ça peut fonctionner ? Ça va être le chaos total !
— Possible, dit-il en se levant. Au fait, demain soir, papa et maman nous invitent à dîner.
— OK.
Il s'éclipse dans sa chambre pendant que je sors mes cahiers.
— Mathias ?!
— Quoi ?
— Tu peux faire à manger, s'il te plaît ?
— Pas question. C'était mon tour hier.
— Bon, d'accord...
Je me traîne jusqu'à la cuisine, ouvre le frigo et soupire.
— Il faut vraiment qu'on fasse les courses !
— J'irai demain, promis.
— Mouais... Je vais faire des pâtes à la carbonara.
— Parfait !
Je rassemble les ingrédients et commence à cuisiner. Mathias débarque peu après, l'air détendu.
— On doit aller chez les parents à quelle heure, demain ?
— Dix-neuf heures.
— Ça va. T'étais avec Enzo aujourd'hui ?
— Non, Louis. Ça faisait longtemps.
— Ah, il est où, lui ?
— Je crois qu'il est parti dans le nord de la ville. Il n'a pas trop le temps, en ce moment.
— Normal.
Je finis d'égoutter les pâtes et les sers dans un grand plat.
— À table ! lance Mathias en mettant les assiettes.
On s'installe et mange devant la télé.
— Toujours aussi bon ! Tu devrais rester ici pour me cuisiner des bons petits plats toute ta vie, plaisante-t-il.
— Tu me flattes ! dis-je en riant.
À l'écran, un journaliste interroge une femme sur l'émission.
« Pourquoi cette émission intrigue-t-elle autant ? » demande-t-il.
« Parce que personne ne sait en quoi elle consiste. Tout le monde cherche à comprendre. »
— Sérieusement, ils ont que ça à faire ? Ces journalistes me fatiguent, je lâche en levant les yeux au ciel.
— C'est leur boulot, rétorque Mathias en rigolant.
— Peut-être que c'est juste une grosse blague des producteurs.
— Ou peut-être pas.
— On verra bien...
Après le dîner, je file dans ma chambre pour me changer et me préparer à dormir. Une fois en pyjama, je me brosse les dents, branche mes écouteurs à mon téléphone et lance une série de vidéos. Mes paupières s'alourdissent rapidement, et je sombre dans un sommeil profond.
Le lendemain matin, je suis réveillée par des cris venant de la cuisine.
— Mais pourquoi tu hurles comme ça ?! dis-je, les yeux mi-clos en entrant dans la pièce.
— Mon pain au chocolat a explosé dans le micro-ondes !
— Quoi ? Mais pourquoi tu l'as mis là-dedans ?
— Pour qu'il soit chaud. Je fais ça tout le temps, rétorque Mathias avec une moue boudeuse.
— T'es vraiment bizarre, toi, je réponds, exaspérée.
En ouvrant le micro-ondes, je découvre des coulées de chocolat partout à l'intérieur.
— Mais normalement, ça n'explose pas ! proteste-t-il.
— Peu importe, c'est toi qui nettoies.
J'attrape un verre et me sers un peu de jus d'orange pendant qu'il s'attaque au désastre chocolaté.
— Tu commences à quelle heure aujourd'hui ? je lui demande.
— Huit heures et demie. Et toi ?
— Neuf heures.
Je grignote un croissant, finis mon jus, puis je me prépare à sortir.
***
Je mets mon sac sur une épaule et quitte l'appartement. En chemin, je croise Pauline, une amie d'enfance.
Honnêtement, on n'a plus grand-chose en commun. Elle me considère comme sa meilleure amie, mais au fil des années, on est devenues très différentes.
— Tu vois Kilian ? me demande-t-elle soudain.
— Oui...?
— Il m'a parlé sur Instagram hier soir !
— Oh... super, dis-je avec un enthousiasme feint.
On arrive devant le lycée. Pauline n'a toujours pas fini son monologue sentimental quand Tiphaine nous rejoint.
— Ah, vous voilà enfin ! s'exclame Tiphaine.
Pauline lui saute dans les bras. J'ai toujours trouvé étrange cette habitude qu'ont certaines personnes de se jeter littéralement sur les autres à chaque rencontre.
Je les contourne et repère Hugo, mon petit ami, qui m'attend un peu plus loin. Il me serre dans ses bras, et je me détends immédiatement.
— Ça va, ma Lou ? demande-t-il en déposant un baiser sur ma joue.
— Oui, et toi ?
— Comme d'habitude, répond-il avec un sourire.
— Hé, les amoureux ! Faut aller en cours ! lance Tiphaine en riant.
On se sépare à contrecœur et rejoignons chacun nos salles respectives.
La journée passe plutôt rapidement. J'ai terminé à 16 heures, car ma prof de français était absente. J'en profite pour passer du temps avec Hugo, qui finit aussi à cette heure-là.
Cela fait un an que nous sommes ensemble, et je l'aime de plus en plus. Passer du temps avec lui est toujours agréable.
Il me raccompagne chez moi vers 18h30. Devant la porte, il m'embrasse avant de repartir.
— LOU ! DANS UNE DEMI-HEURE, ON DOIT ÊTRE CHEZ LES PARENTS ! crie Mathias depuis le salon.
— Oh non, j'avais complètement oublié ! dis-je en me précipitant dans la salle de bain.
Mes vêtements sont corrects, pas besoin de les changer. J'attrape juste ma trousse de maquillage et ma brosse.
— La salle de bain était à moi ! râle Mathias en débarquant torse nu.
— T'es un garçon, tu prends moins de temps que moi !
— Ça, c'est un cliché totalement faux, réplique-t-il en levant les yeux au ciel.
Je termine rapidement mon maquillage, mais je ne trouve pas mon rouge à lèvres préféré.
— Mathias, t'aurais pas vu mon rouge à lèvres ? Celui que j'adore ?!
— J'en sais rien, moi !
En soupirant, je retourne dans la salle de bain et le repère posé sur le bord du lavabo.
— Tu te fiches de moi ?! Il était là, en évidence !
— J'avoue, j'ai pas trop cherché...
Je l'applique en vitesse et range ma trousse.
— Gel ou pas gel ? demande-t-il en tripotant ses cheveux devant le miroir.
— Pas gel. Je trouve que t'es mieux au naturel.
— OK, dit-il en souriant et en éteignant la lumière.
On met nos chaussures et ajustons nos manteaux avant de sortir.
— On est beaux, non ? plaisante Mathias en se regardant dans le miroir de l'entrée.
— Grave !
On éclate de rire, puis on descend jusqu'à sa voiture.
Le trajet se passe sans encombres. Avec Mathias, les trajets sont toujours agréables. Il se gare devant la maison, et, à peine sortis, la porte s'ouvre sur notre mère.
— Bonjour, allez, entrez vite !
On passe dans le salon, où papa est installé avec son ordinateur. Après les salutations habituelles, les conversations s'enchaînent.
La soirée se déroule tranquillement, bien qu'une certaine tension semble flotter dans l'air. Les sujets deviennent de plus en plus rares, et je ressens comme un décalage avec eux.
***
En rentrant, je jette mon manteau sur le porte-manteaux et me précipite dans la salle de bain.
— C'était bizarre ce soir, non ? demande Mathias en entrant pour se brosser les dents.
— Carrément. Ils nous ont presque mis à la porte, t'as vu ? D'habitude, on reste jusqu'à minuit...
— Ouais, c'est pas leur genre.
Je termine de me démaquiller et pars dans ma chambre.
— Bonne nuit ! dis-je en fermant ma porte.
— Bonne nuit, hermanita, répond-il depuis le couloir.
Je m'écroule dans mon lit, encore troublée par l'étrangeté de la soirée. Peut-être que je me fais des idées... Ou peut-être pas.
***
La semaine est passée à toute vitesse. Il est 19 heures, et Mathias n'est toujours pas rentré. J'ai essayé de l'appeler, envoyé plusieurs messages, mais aucune réponse. Cela ne lui ressemble pas du tout.
Déjà en pyjama après une douche rapide, je tourne en rond dans le salon. Le silence est oppressant, et l'ennui me gagne. Soudain, la sonnette retentit.
— Enfin, il est là, marmonné-je en attrapant mon trousseau de clés.
J'ouvre la porte rapidement, mais ce n'est pas Mathias qui se tient sur le seuil. Deux policiers, en uniforme, me fixent avec des expressions graves.
— Euh... oui ? Bonjour ? dis-je, mon ton oscillant entre la surprise et l'inquiétude.
L'un d'eux prend la parole :
— Bonjour. Nous venons à propos de Mathias, votre frère, c'est bien cela ?
Mon cœur s'emballe.
— Oui, qu'a-t-il fait ?
— On vous expliquera tout une fois au poste, mais vous allez devoir nous suivre.
Je balbutie, essayant de comprendre :
— Mais... je ne suis pas majeure. Mes parents habitent tout près, vous devriez leur parler.
— Pour l'instant, il a demandé à vous voir, et nous n'avons pas réussi à joindre vos parents.
Une sensation de froid envahit mon ventre. Tout cela semble tellement irréel.
— D'accord...
Je m'empare d'un manteau et de chaussures au hasard, complètement absorbée par mes pensées. C'est seulement une fois dehors, dans l'air frais de la nuit, que je réalise que je suis toujours en pyjama.
Les policiers m'escortent jusqu'à un fourgon stationné devant l'immeuble. L'un d'eux ouvre la porte arrière.
— Montez, dit-il simplement.
À l'intérieur, trois autres personnes sont déjà assises. Je m'arrête, hésitante.
— Je ne comprends pas. Mon frère... il n'a jamais été du genre à avoir des ennuis !
L'autre policier répond, presque avec lassitude :
— La preuve que si. Allez, montez.
À contrecœur, je grimpe dans le véhicule. La porte se referme derrière moi dans un bruit sourd.
Je m'assois, observant les autres. Deux garçons et une fille. Le premier garçon est blond, avec des yeux bruns et un air calme. Le second est brun, ses cheveux décoiffés encadrant des yeux sombres. Tous deux sont habillés simplement, en jeans et pulls, mais ils ont une prestance indéniable.
La fille, en revanche, est celle qui attire le plus mon attention. Rousse, ses cheveux flamboyants tombant en cascade sur ses épaules, des yeux verts perçants et des taches de rousseur délicates sur ses joues. Elle est belle, mais son regard sur moi est étrange, comme si elle essayait de deviner mes pensées.
Personne ne parle. Le silence est lourd, presque oppressant.
L'ennui se mêle à une angoisse sourde. Je me lève et frappe à la vitre qui sépare notre espace de celui des policiers. Pas de réponse.
— Hé ! Je peux savoir ce qui se passe ?! criai-je.
Ils ne réagissent pas.
Je soupire, frustrée, et m'assois par terre, le froid du métal traversant mon pyjama. En désespoir de cause, je sors mon téléphone, que j'ai gardé par chance. Je vérifie mes messages. Le dernier reçu de Mathias date de 17 h 30.
"Je vais faire les courses, j'arrive dans une heure."
Une heure ? Alors qu'est-ce qu'il fait ici, dans cette histoire invraisemblable ? Tout cela n'a aucun sens.
Je me redresse soudain, frappant à la vitre avec plus d'insistance.
— Sortez-moi de là ! criai-je, ma voix résonnant dans le fourgon.
Les trois autres se tournent vers moi, leurs expressions allant de la surprise à l'agacement.
Le blond finit par lâcher d'un ton neutre :
— Tu n'y arriveras pas.
Je me tourne vers lui, furieuse.
— Et vous, vous êtes quoi au juste ? Ça ne vous dérange pas qu'on nous kidnappe, là ?!
Le brun, qui n'avait pas encore parlé, intervient calmement, mais fermement :
— Calme-toi.
Je l'ignore et m'acharne sur la porte arrière, la secouant et y donnant des coups de pied.
— Si c'est une blague, c'est pas drôle du tout ! hurlé-je.
C'est alors que je sens une main sur mon épaule. Je me retourne brusquement, mais avant de pouvoir protester davantage, je suis plaquée doucement mais fermement sur un siège.
— Arrête, dit le brun, son ton grave et autoritaire. Tu ne peux pas sortir.
Je tente de me dégager, mais ses yeux me clouent sur place.
Le fourgon ralentit soudain, et je m'avance vers la porte. Elle s'ouvre sur un homme que je ne reconnais pas.
Avant que je puisse dire ou faire quoi que ce soit, je ressens une piqûre aigüe dans mon bras.
— Maintenant, tu dors, dit-il d'une voix calme, presque mécanique.
***
J'ouvre les yeux lentement. Tout est noir. Pas une seule lueur à part un faible liseré de lumière sous une porte. Mon cœur bat à tout rompre, et ma respiration s'accélère. Où suis-je ?
Je me lève péniblement, encore engourdie, et commence à frapper à la porte de toutes mes forces. Mes poings cognent contre le métal froid, mais aucun son ne semble résonner à l'extérieur.
— LAISSEZ-MOI SORTIR ! hurlé-je. JE SUIS CLAUSTROPHOBE !
C'est un mensonge total, mais si ça peut me sortir de ce cauchemar, je suis prête à tout. Mes mains rougies me lancent de douleur, et mes pieds ne sont pas en meilleur état après plusieurs coups de pied désespérés.
Enfin, après ce qui me semble une éternité, la porte s'ouvre. Une silhouette féminine se dessine dans l'entrebâillement. Elle est grande, au moins dix centimètres de plus que moi, et dégage une aura d'autorité.
— Tu peux me suivre, dit-elle froidement.
Je la suis, la gorge sèche et le cerveau en ébullition. Nous marchons dans un couloir sombre jusqu'à une clairière éclairée par des torches. Cinq personnes sont déjà présentes, dont les trois que j'ai vues dans le camion.
Je repère un tronc d'arbre allongé à l'écart et m'y installe, cherchant à m'isoler des autres. Pendant que j'observe, deux nouvelles personnes arrivent et rejoignent les autres. Ils semblent se regrouper naturellement, alors que je reste seule, silencieuse.
— On va dire que je ne suis pas sociable, murmuré-je pour moi-même.
Un homme entre alors dans la clairière, suivi par une équipe de caméras imposantes. Le déclic se fait dans mon esprit. Une émission.
— Bonjour à tous et à toutes ! lance l'homme d'un ton enthousiaste. Comme vous pouvez le voir, vous avez été sélectionnés pour participer à The Island of Secrets!
Je me redresse, incrédule.
— On n'a jamais accepté de participer à cette émission ! lancé-je, furieuse.
Tous les regards se tournent vers moi, surpris par mon intervention. L'homme ne se démonte pas et répond avec un sourire professionnel :
— C'est le principe de cette émission. Vous êtes choisis par notre équipe en fonction de votre vie.
Je fronce les sourcils, croisant les bras.
— Vous ne pouvez pas connaître ma vie.
Il ignore ma remarque et continue, d'un ton jovial :
— Bon, vous couperez ce passage au montage. Maintenant, écoutez bien les règles.
Je souffle bruyamment. Pourquoi suis-je la seule à m'indigner ici ?
— Vous serez séparés en deux équipes de quatre. Chaque équipe aura sa propre île. Chaque semaine, vous découvrirez un secret sur votre vie que vous n'auriez jamais imaginé.
Un rire nerveux m'échappe.
— N'importe quoi, marmonné-je.
— Mais bien sûr, vous devrez survivre sur cette île. Et pour ça, vous affronterez l'autre équipe dans des épreuves.
— Donc, en gros, c'est Koh-Lanta, soufflé-je sarcastiquement.
La fille rousse du camion, Julie, se tourne vers moi avec un sourire amusé :
— C'est clair.
Un autre garçon renchérit :
— Aucune originalité.
L'animateur continue, imperturbable :
— Vous allez maintenant prendre un tube portant votre nom. Il contient la couleur de votre équipe.
Nous nous avançons à tour de rôle pour récupérer un petit tube en bois. À l'intérieur, un foulard plié révèle notre couleur d'équipe.
— Sulivan, tu commences, annonce l'animateur.
Le blond du camion sort un foulard jaune, un sourire éclatant sur son visage. Luc, le second blond, dévoile également un foulard jaune.
Je fronce les sourcils en constatant qu'il y a seulement trois filles, ce qui me semble inégal.
Un garçon sort ensuite un foulard rouge. Puis vient le tour de Julie, qui révèle un foulard jaune.
— Andrew, à toi, continue l'animateur.
Le brun décoiffé du camion lève les yeux.
— Tu es Américain ? demande Sulivan avec curiosité.
Andrew secoue la tête sans répondre davantage et dévoile un foulard rouge.
Il reste deux filles, dont moi, et un garçon. Mathis, le garçon, sort également un foulard rouge.
L'animateur se tourne alors vers nous deux.
— Malia, Lou, à vous.
Nous ouvrons nos tubes en même temps. Mon foulard est rouge. Celui de Malia est jaune.
— Génial... murmuré-je avec sarcasme en constatant que je suis entourée de trois garçons.
L'animateur récapitule avec enthousiasme :
— Équipe jaune : Sulivan, Luc, Julie et Malia. Équipe rouge : Mathis, Andrew, Maxence, et Lou.
—Très bien, les équipes, vous allez maintenant pouvoir rejoindre vos îles.
Alors qu'il continue d'expliquer quelques détails, mon esprit dérive. Où est-ce que je pourrais bien accrocher ce fichu foulard ? Le poignet, non, ce serait trop gênant... Je le noue finalement à l'élastique de ma couette, de manière à ce qu'il ne me gêne pas.
— T'as pas écouté... me dit le garçon à côté de moi, visiblement agacé.
— C'était important ? répondis-je avec un sourire en coin.
— Bah...
— On va dire que non, dis-je, d'un ton détendu, même si je me doute que ça va se retourner contre moi plus tard.
Il commence à marcher vers les bateaux, et je le suis du regard, les sourcils froncés.
— Il rigolait pas, on va sur des vraies îles ? demandai-je, un peu perplexe.
— Si on a pris l'avion, c'est pas pour rien, me répond Mathis, un sourire narquois aux lèvres.
— On a pris l'avion !? m'écriai-je, plus surprise que je ne devrais l'être.
— Ne vous inquiétez pas, dit Andrew en se retournant, elle a tellement paniqué dans le camion qu'ils ont dû l'endormir.
Les garçons éclatent de rire.
— J'ai pas paniqué, me défendis-je, rouge de honte.
— Un peu, dit-il en se tournant vers moi avec un regard amusé.
— Pas du tout ! répliquai-je en montant dans le bateau, agitant les bras pour me donner une contenance. Et d'ailleurs, on n'a pas un minimum de sacs ?
— Si tu avais écouté, tu n'aurais pas posé cette question, rétorque Maxence d'un air désabusé.
— Pourquoi je suis avec trois gars, moi !? dis-je, désespérée, en jetant un coup d'œil à l'autre équipe.
— C'est la vie ! lance Mathis en passant un bras autour de mes épaules.
— Oui, oui, dis-je en enlevant son bras, m'éloignant un peu.
Le bateau démarre et nous nous éloignons de la plage, je lève les yeux et aperçois un drone qui survole l'eau. Je n'y avais pas pensé, mais évidemment, ils filment tout ce qu'on fait.
— On est d'accord qu'on est un peu dans une émission de télé-réalité, là ? demande Mathis, toujours aussi décontracté.
— Exactement, confirme Maxence avec un air trop serein.
Après quelques minutes de navigation, nous arrivons enfin sur une île immense, l'odeur de sel et la brise chaude me frappent. Je commence à fouiller dans mes poches, mais mon téléphone... il n'est pas là.
Le bateau ne rejoint même pas la plage. Il s'arrête dans l'eau à quelques mètres du rivage, et tout le monde se regarde, incertain de sauter dans l'eau froide.
— Et si mon portable était dans mon sac ? pensais-je
Sans réfléchir, j'enlève mes chaussures et saute dans l'eau tiède, me précipitant vers la plage. Les garçons me suivent, se marant, et nous commençons à nager en direction de l'île, à environ 400 mètres. Une nage qui me semble infinie, je me sens déjà épuisée.
Arrivés sur l'île, presque à bout de souffle. Je me laisse tomber dans le sable, mes jambes en coton. Un cameraman s'approche immédiatement et commence à filmer.
— Ok, maintenant on fait comme si les caméras n'étaient pas là, m'explique l'un des garçons.
Je m'extirpe du sable, repérant les sacs posés sous un arbre. Je m'approche et prends celui marqué "Lou". J'ouvre le sac, jetant un regard sceptique à l'intérieur. Un maillot de bain, c'est plutôt utile, même si ça me met dans une situation délicate. Me retrouver en maillot devant plus d'un million de téléspectateurs et trois garçons dont un qui me regarde déjà comme si j'étais un trésor à découvrir... génial, n'est-ce pas ?
Je continue à fouiller, mais je ne trouve pas mon téléphone. Ça m'énerve.
Les garçons fouillent dans leurs sacs également. Je prends mon maillot de bain et un short, puis je m'éloigne dans la forêt pour me changer. Je m'habille discrètement, sous mon tee-shirt, mais je me rends vite compte qu'un cameraman me suit. C'est fou comme ils sont partout.
Je prends un bâton de bois et fais semblant de chercher quelque chose à manger. Mais tout ce que je vois, c'est une énorme toile d'araignée entre deux arbres. Un frisson d'horreur me parcourt l'échine.
— Oh putain... dis-je, horrifiée.
Le cameraman rigole derrière sa caméra, probablement enchanté de ma réaction.
— Les gars ! criai-je en jetant le bâton sur la toile d'araignée.
Ils accourent vers moi, déjà en maillot de bain, et je les guide vers la toile géante.
— On devrait peut-être chercher de l'eau, non ? proposai-je en essayant de rester calme.
— Oui, et faire une cabane, dit Mathis. Andrew, tu vas avec Lou chercher de l'eau, et nous, on s'occupe de la cabane.
— Ok, répond Andrew, sans poser de questions.
Je lève les yeux vers Andrew, il semble hésitant.
— T'es pas sérieux, hein ? Va devant et laisse-toi prendre la toile d'araignée, je t'en prie.
Il hésite, mais finit par contourner l'arbre. Soudain, il revient précipitamment vers moi.
— Qu'est-ce que tu fais ? demande-je en fronçant les sourcils. Viens, je te suis !
Il me pousse alors sans prévenir dans la toile d'araignée.
— AH !!!
Je hurle, paniquée, et me précipite vers l'eau pour me débarrasser de cette chose dégoûtante. J'enlève mon tee-shirt, qui a été touché, et le jette dans l'eau avant de le poser sur une branche en l'essorant. Puis je retourne vers Andrew, qui est en train de mourir de rire.
— Tu rigoles, mais tu vas voir quand je vais te jeter du sable pendant que tu dors ce soir, marmonné-je en le poussant au sol.
Il tombe dans le sable avec un cri étouffé.
— Tu vas à gauche, moi à droite, dis-je en me détournant de lui. Je prends pas le risque de rester avec toi, tu m'as bien trop fait flipper.
Deux jours passent depuis notre arrivée sur l'île. J'ai commencé à m'habituer à l'idée d'être ici. La faune et la flore sont magnifiques, mais je n'ai pas vu de singes, contrairement à ce que je pensais. Les journées passent tranquillement, à chercher de l'eau, à manger des noix de coco et à se construire un abri, mais personne n'a encore réussi à faire du feu. C'est déjà un miracle qu'on tienne sans.
Je regrette pas mon équipe. Je m'entends bien avec les garçons, et même si c'est une expérience étrange, c'est aussi... amusant.
J'ai entendu des cameramans dire que sur l'autre île, l'ambiance est plus tendue. Et, vu la situation ici, je suis bien contente d'être du côté rouge.
—Mais j'ai faim, moi, sérieux... dit Mathis, les bras croisés.
Étant donné que nous sommes tous flemmards, personne n'a la volonté de faire du feu.
—Faudrait peut-être se bouger, non ? dis-je, un peu agacée
—J'avoue... soupire Maxence
—Hé, regardez la plage, dit Maxence en pointant du doigt un mouvement près de l'eau.
On voit un homme, sûrement un cameraman, déposer une bouteille dans l'eau.
—On dirait un crabe, dit Andrew, hilare.
On éclate de rire et je me précipite vers l'eau pour récupérer la bouteille.
—Venez, il y a une bouteille !!! criais-je, excitée.
Je les vois rire et ils me rejoignent en courant.
Je déplie le bout de papier qu'il y a dedans.
Soyez le plus rapide et vous aurez votre récompense...
—Déjà, c'est une épreuve de rapidité, dit Maxence.
—C'est sûr, peut-être sous l'eau, dit Mathis.
—Je pense plus à un parcours du combattant... dit Andrew, l'air concentré.
—Oui, je pense pareil, dis-je, un peu inquiète.
On monte dans un bateau en direction d'une autre île.
—Le principe de l'épreuve est simple, commence l'animateur. Vous serez accrochés par une corde et vous devrez faire passer cette caisse jusqu'au point d'arrivée. Comme c'est une nouvelle émission, voici les règles : au fil des semaines, vous devrez passer des épreuves, mais la récompense restera secrète. Ce sera soit un confort, soit quelque chose d'autre.
Il finit son explication et on se met en position.
—C'est parti !
On court tous vers le premier obstacle, tenant la caisse. On rampe au sol tout en s'encourageant, le sable nous écorchant les genoux.
On entend l'autre équipe se crier dessus, ce qui nous fait bien rire, visiblement coincés dans un élastique.
On arrive au dernier obstacle, et ils sont pas loin derrière nous. On le franchit avec beaucoup de difficultés, mais on arrive premiers.
L'équipe jaune semble déprimée et furieuse.
—Étant donné que c'est la première, vous avez la chance d'avoir du confort, plus quelque chose de mystère. Pour le confort, vous avez le choix entre du feu ou du riz. Que voulez-vous choisir ?
On se regarde tous, hésitants.
—Le riz, on n'arrive pas à manger sinon, propose Maxence, les yeux brillants.
—Tu vas pas manger un truc cru, non ? Et le riz, on pourra l'avoir à un autre moment, autant prendre le feu vu comment on est feignants. On prend le feu, dis-je, décidée.
—D'accord, dit Maxence en donnant une torche à Andrew.
—Maintenant, passons à la fameuse chose. Vous êtes sur The Island of Secrets, donc vous recevrez ceci, dit-il en montrant une grosse bouteille contenant une lettre. Elle contient un secret sur votre vie que vous ne connaissez pas, il y en a un pour chaque membre de votre équipe.
Il me tend la bouteille, que je regarde attentivement, un peu inquiète.
Un secret sur ma vie ? Ma vie est loin d'avoir des secrets...
On retourne sur l'île sans dire un mot. Chacun se pose des questions sur le contenu de cette bouteille.
Je me demande si c'était une bonne idée de remporter cette épreuve...
Je jette la bouteille près de notre cabane et m'assois sur le sable, les yeux perdus dans le lointain.
Andrew met la torche en feu à l'endroit prévu et s'assoit à côté de moi, les yeux rivés sur les flammes.
—Vous voulez pas qu'on regarde ce qu'il y a dedans ? dit Mathis, en faisant référence à la bouteille.
—Si... dis-je, une pointe d'angoisse dans la voix.
Je prends la bouteille et en ressors les quatre papiers.
—On peut chacun se séparer, au pire des cas...
—Oui... répond Andrew, un peu hésitant.
Je prends le papier plié sur lequel mon nom est inscrit.
Chacun part de son côté, accompagné d'un cameraman.
Je m'assois sur un rocher pas loin du campement et je déplie le papier. Le cœur battant, je commence à lire.
Pour votre premier secret, on va y aller "soft". Je pense que tu aimes ton petit ami... malheureusement, en un an, il t'a trompée deux fois.
Je vois la caméra se rapprocher de moi et je me mords les lèvres pour ne pas éclater en sanglots.
Je dépose le papier à côté de moi et prends ma tête entre mes mains.
Un an de vent... Un an de mensonges...
"Soft" ? On appelle ça "soft" ?
Les larmes me viennent, comme une rivière qui ne veut pas s'arrêter.
Je me relève, mes jambes tremblantes, et je commence à marcher sur le sable, mes pensées noyées dans la colère et la tristesse. Je me voyais construire ma vie avec lui, je m'étais fait des projets, des rêves...
Je me sèche les larmes, mais elles sont rapidement remplacées par d'autres.
J'aimerais tellement avoir mon portable pour lui dire ses quatre vérités.
Je pleure sans m'arrêter, mes yeux fixés sur le sol, marchant sans but, mon esprit perdu.
Une fille, accompagnée d'un cameraman, s'approche de moi.
—Retourne vers le camp, me dit-elle doucement.
Je lui fais signe de la tête que non et éclate une nouvelle fois en sanglots.
—Je suis désolée, dit-elle, pleine de compassion.
Je me mords les lèvres, contrôlant tant bien que mal mes émotions.
—Ils sont tous dévastés comme toi, dit-elle en me tapotant l'épaule.
Je ne réponds pas, incapable de prononcer un mot, et je la suis vers le campement.
Elle s'éloigne de moi quelques mètres avant d'y arriver et je rejoins les 3 garçons qui étaient déjà.
J'enfile un sweat rapidement et finis par m'installer dans le sable les bras croisés, l'esprit vide.
Mes larmes n'ont pas fini de couler.
Je regarde les garçons du coin de l'œil. Je vois qu'ils me regardent, leur "secret" devait être moins douloureux que le mien, ils parlent comme si de rien n'était...
Je les sens se rapprocher de moi.
—Ça va, Lou ? demande Maxence, d'une voix douce.
—Elle pleure, Max, dit Mathis, en soupirant.
Andrew me relève la tête avec son doigt et demande :
—C'était quoi ton secret ?
Je réfléchis à ma réponse et j'éclate une millième fois en sanglots.
Je ris jaune et les regarde.
—Il se trouve que mon connard de soi-disant copain m'a trompée deux fois en même pas un an...
—Tu n'avais rien remarqué ? demande Mathis, un peu choqué.
Andrew et Maxence lui lancent un regard noir.
—Bah non, parce que moi je l'aimais, dis-je, en essuyant mes larmes.
—Si tu veux savoir, ma petite amie m'a caché sa relation avec un mec avec qui elle est depuis 3 ans, et moi un an comme toi, dit Andrew, le regard sombre.
—Moi, mon père a payé cher mon école où je rêvais de faire mes études pour que je sois pris, dit Mathis, la voix pleine de déception.
—Et moi, apparemment, j'ai eu une sœur, une jumelle, mais elle est morte à ses deux ans et mes parents ne m'ont jamais rien dit.
—Allez... dis-je en ouvrant mes bras.
Ils m'entourent de leurs bras et nous restons enlacés pendant une bonne minute.
À suivre...
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