"Arrête de faire l'enfant, bon sang !" S'agace mon père, il se masse les tempes.

"Je viens d'avoir 18 ans, papa." Je déclare froidement en lui lançant un regard noir. "Alors non, je ne suis plus une enfant."

Une boule dans ma gorge se forme. J'ai mal et pour, je-ne-sais quelle raison, je n'ai qu'une envie ; fondre en larme.

"L'âge ne donne pas la maturité, Jessica." Dit-il simplement.

"Je le sais bien mieux que toi. Mais regarde moi deux petites secondes, tu ne me connais pas !" Je lui crache.

"Oh que si, jeune fille. Je te connais. Et figure toi que je ne te reconnais plus." Il fronce les sourcils un peu plus à chaque réplique.

"Tu me connais ?" Demandais-je sérieusement. "La réponse est non. Tu ne fais pas attention à ta fille, ni même à ta femme !"Je ris nerveusement.

Je n'ai pas dormis cette nuit, j'attendais qu'il rentre et j'étais décidée à régler mes comptes. Ensuite, je vais disparaître.

Finalement, quand il est rentré, il n'est pas venu me voir et est directement monter se coucher.

Et moi, je n'ai pas eu le courage de l'affronter. Alors en attendant j'ai préparer mes affaires. J'ai pris une valise, j'y ai mis tout ce dont j'avais besoin et j'ai même pris un sac à côté en plus de mon sac à main.

J'ai tout pris. Même une photo. Ou nous étions ensembles et heureux. C'était avant.

J'attends que tout le monde soit endormis et, dans le plus grand silence je mets mes chaussures, mon manteau et je mets aussi ma veste en jean dans ma valise, puis ensuite je sors de ce qui était mon chez moi. J'arrive à un arrêt de bus et je ne descends qu'une fois arrivée à la gare la plus proche.

Je m'achète un billet avec mon argent, et j'attends le prochain train en direction de Bordeaux.

Je m'assois dans le train, seule et déboussolée, je regarde par la fenêtre.

* * *
Après deux heures de train, je suis arrivée à destination.

Je sors de la gare, avec cet air un peu perdue sur mon visage. Quelques larmes sont tombés.

J'ai fini par abandonner et je suis allée faire des recherches sur mon téléphone. Après avoir trouvé un itinéraire, je me suis mise en route.

J'arrive devant l'imposante maison. Et tout d'un coup, ma soudaine détermination s'envole. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de retrouver les démons de mon passé.

Que va t-il pensé ? Que je suis pathétique ? À vrai dire, il a bien raison.

Je m'avance, chancelante. Puis je sonne, ma valise et mes sacs à mes pieds. Je baisse la tête quand une jeune femme m'ouvre.

Je ne la connais pas. Elle est grande, les cheveux ondulé et de couleur rousse. Elle a les yeux vert et tout ce que je peux dire, c'est qu'elle est magnifique.

"Qui êtes vous ?" Me demande t-elle en regardant la valise, les sacs puis en me regardant de nouveau.

"Euh, Alexandre est ici ?" Je demande, plutôt hésitante.

Voyant mes yeux brillant et mon expression vulnérable. Elle m'adresse un regard hésitant elle aussi.

"C'est mon petit ami. Oui il est ici, que lui voulez vous ?" Me demande t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

"Ah...J'aimerai lui parler, si c'est possible ?" Je demande d'une toute petite voix, presque inaudible.

Comment aurais-je ne pas pu m'en rendre compte ? C'était évident qu'il devait avoir une copine. Maintenant j'allais passé pour l'ex qui revient dans sa vie et qui veut le récupérer. Non, ce n'est pas mon intention.

"Hum. De la part de qui ?

-Le passé. Il va comprendre.."

Quelques minutes plus tard, Alex apparait.

Toujours aussi grand et malheureusement, toujours aussi beau. Ses iris grises me lance un regard agacé.

"Qu'est ce que tu fais ici ?

-Je...Tu n'aurais pas un peu de place pour une troisième personne ?" Je lève les yeux vers lui, Le suppliant du regard.

"Qu'est ce que tu crois ? Bien sûr qu'il y a de la place. Mais pas pour toi, Jessy." Dit-il froidement.

Il m'appelle par mon ancien surnom. Cela me fait frissonner.

"J'ai juste besoin d'un lit, même de ton canapé, Alexandre ! Je ne serais pas là de la journée, je me trouverai un travaille pour pouvoir te donner de l'argent !

-Tu ne peux pas revenir comme ça dans la vie des gens, Jessy !" S'énerve y-il.

Je baisse les yeux.

"Très bien. Alors bonheur à toi et à ta copine.

-Elle s'appelle Keila.

-Je te souhaite du bonheur avec elle dans ce cas."

Il fronce doucement les sourcils et moi, je me dirige pour prendre mes affaires. Je commence à partir et je l'entends soupirer.

Son bras attrape le mien et je lève les yeux vers lui.

"Tu resterai pour combien de temps ?

-Je ne...C'est compliqué." Je soupire.

"Je sens que je vais le regretter..."marmonne y-il. "Tu peux rester, il y a une chambre de libre là haut, mais tu dois te trouver un travail."

Je reste sérieuse mais dans ma tête c'est une danse de la joie qui se joue.

"Merci, Alexandre."

Nous retournons à l'intérieur et sa copine me fait un léger sourire, presque imperceptible.

"Nous avons à parler, toi et moi, Alexichou."

Il hoche la tête, puis me désigne d'un signe de tête.

Elle ferme les yeux et hoche légèrement la tête à son tour, ensuite elle disparaît, en disant qu'elle va faire les courses pour ce soir.

Alex me fais visiter et nous sentons tous les deux qu'il y a une tension entre nous. C'est pesant mais c'est vivable.

"Vous ne dormez pas ensemble ?" Je demande quand il referme sa chambre.

"Ce..C'est compliqué Jessy."

Une nouvelle fois, je frissonne. En me laissant, cette sensation ne semble pas m'avoir laissée.

"C'est gentil, de faire ça pour moi." Dis-je d'une toute petite voix.

Il hoche la tête puis me laisse, il s'enferme dans sa chambre avec Keila.

Je baisse la tête et je vais dans la chambre qui va être mon refuge durant ses prochaines semaines.

Point de vue d'Alaxandre :

"Qu'est ce qui t'a pris de raconter qu'on était un couple ?" Je m'énerve.

Un petit rictus se forme sur ses lèvres. Elle s'approche doucement de moi et plante ses iris dans les miennes.

"Alexou, pourquoi tu es venu ici au départ ?

-Pour mes études. Quel est le rapport entre ta question et la mienne ?

-Quand tu es parti, vous vous aimiez toujours. C'est la distance qui vous a séparé. Aujourd'hui elle est là, quelque chose me dit que c'est parce qu'elle n'a pas non plus réussi à t'oublier, hein ?

-Ce sont mes histoires. Et tu ne réponds pas à ma question.

-Si j'ai fais ça Alexandre, c'était pour vous rapprocher, que vous soyez de nouveau ensemble !

-Mais pourquoi ?" Je demande, ne comprenant pas.

"Ça saute aux yeux que vous vous aimez encore. Fonce, Alexou. Fonce."

"Ne me dis pas ce que je dois faire." Je soupire.

Elle vient s'asseoir à côté de moi et baisse la tête.

"Tu comptes faire quoi avec elle ?" Demande ma cousine en posant sa tête sur mon épaule.

"Je sais pas. Un an est passé et rien n'est plus comme avant. Elle a dit qu'elle ne serai pas là de la journée alors je ne sais pas vraiment..Je n'y ai pas tellement réfléchi, Keila."

Elle rit puis me fait un léger câlin.

Nous nous levons et je rejoins Jessy tant dis que Keila part vraiment pour faire les courses, cette fois.

Nous ne nous parlons pas, en réalité, je ne sais pas vraiment quoi lui dire.

Point de vue de Jessica :

Ça a été dure pour moi. Quand Alexandre est partie, je me suis retrouvée seule, sans vraiment de pilier. Lui et moi étions ensembles depuis longtemps et palgré quelques petits obstacles notre couples était solide.

Alors quand il m'a dit qu'il devait partir pour ses études, quelque chose s'est brisé en moi. J'avais mal.

Alex était le premier garçon que j'ai vraiment aimé de tout mon être, j'aurais tout fait pour lui. Et  il aurait fait n'importe quoi pour moi.

Nous passions nos week-ends ensembles.

Ce n'était une bonne idée, de venir le déranger. Il a refais sa vie. Je devais refaire la mienne. C'est ce que nous nous étions dit. Mais pour ma part, je n'ai pas réussi.

Je n'ai pas réussi et j'aime troujours Alex. Ce qui est horrible, c'est de savoir que celui qu'on aime ne nous aime pas, qu'il aime une autre fille et vit avec elle. Ça, c'est le genre de chose qui fait souffrir.

"Tu as eu ton bac, du coup ?" Demande t-il.

Je hoche la tête et lui demande lui aussi, si son travaille ça va.

Nos échanges sont timides. Nous sommes beaucoup éloignés, et nous n'osons pas nous rapprocher. Qui sait ce qu'il pourrait arriver ? Je n'ai pas envie de souffrir à nouveau.

"Demain j'irai chercher un travail, et ça ira. Je vous aiderai pour la nourriture et tout ça..

-Tu n'es pas obligée." Souligne t-il.

"Je sais. Mais tu m'as toi même dis que je ne pouvais pas arriver comme ça dans la vie des gens. Je ne peux pas tout chambouler et vous déranger. Tu as raison."

Il baisse la tête puis soupire.

"Je ne voulais pas dire ça, Jessy. C'était maladroit de ma part mais tu m'as pris au dépourvu."

Les larmes me montent aux yeux. Mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il peut l'entendre.

"Pourquoi tu m'as fait ça, Alex..."

Keila ouvre la porte avec un large sourire et elle découvre cette scène. Alex a les yeux baissés vers la table et moi, je suis au bord des larmes.

"Excusez moi."

Je me lève et je sors dehors, seule. Je m'assois sur le banc posé dans le jardin d'Alexandre.

Cette petite discussion ravive de douloureux souvenirs.

Il est partit, notre couple n'a pas supporté la distance et il sort avec cette fille. Et moi...moi, comme une idiote, je ne peux m'empêcher de l'aimer. C'était le premier, et j'espèrais au fond de moi qu'il soit le dernier.

Cette fille m'a remplacée et c'est surement mieux ainsi, mais j'ai mal.

Quand je rentre, peut-être une heure plus tard, je suis apaisée. L'air libre m'a fait du bien et m'a permis de me ressourcer.

La cuisine sent super bon et un bon petit plat semble cuire au four.

"Jess ! On compte prendre l'apéro, tu nous rejoins hein ?" Demande Keila.

Je hoche la tête et je viens m'asseoir avec eux. Alex a le bras posé autour des épaules de Keila, sa tête est posée sur son épaule.

Je me revois, à la place de Keila. Elle n'a pas la même flamme qui l'animait lorsqu'Alex et moi formions un couple.

"Sinon toi tu fais quoi ?" Me demande Keila, elle semble vraiment intéressée.

"Hum, je viens d'avoir bon baccalauréat avec mention. Je n'ai pas vraiment d'idée pour la suite et j'avais surtout besoin de me changer les idée.

-Il y a une épicerie pas loin de la maison, je pense que si tu cherchées un petit boulot en attendant tu peux aller là bas. Si tu veux demain je t'accompagne." Elle me sourit.

"Oui pourquoi pas !

-On pourra faire un peu de shopping ! Ah j'ai trop hâte !" S'exclame t-elle.

Keila à la joie de vivre, même si je voulais la détester je ne crois pas que je pourrais. Elle a l'air si contente d'avoir quelqu'un avec qui parler et pouvoir partager des choses.

La soirée s'est bien passée et nous avons dans l'ensemble bien rit. C'est difficile de maintenir le regard d'Alexandre. Je regardais plutôt Keila.

* * *

Je me réveille doucement, la nuit de sommeil m'a aidée à me sentir mieux.

Je me lève et je vais dans la cuisine, personne n'est réveillé. Je monte mes manches et me mets au fourneaux.

Je prépare des gaufres et après une heure de travaille je mets le tout dans le micro ondes et je laisse un mot pour qu'ils prennent ce que j'ai laissé.

Ensuite, je vais dans ma chambre et je m'habille rapidement, je veux découvrir un peu la ville toute seule.

Je sors en prenant bien soin de prendre un sac.

Je veux visiter la ville par moi même et si possible trouver un petit travaille pour pouvoir aider Alexandre et Keila.

J'arrive une dizaine de minutes plus tard en ville, heureusement elle n'est pas très loin. Je trouve des magasins qui ont l'air plutôt sympathiques et on voit même des supermarchés. Je trouve la fameuse épicerie dont m'a parlé Keila et j'entre dedans.

Je regarde un peu tout les rayons et je trouve justement quelqu'un qui range les rayons. Un jeune homme, plutôt jeune et mignon dans son genre.

"Bonjour, euh, excusez-moi.

-Qu'est ce que je peux faire pour vous ?" Demande y-il sans se retourner.

"Euhm, j'aimerai savoir. Est-ce que vous prendriez quelqu'un pour travailler ici ? À mi-temps j'entends ?" Je demande poliment.

Je l'entends soupire et il marmonne un : "bougez pas, je reviens."

Effectivement, quelques minutes plus tard il revient avec un homme un peu plus âgé et avec un sourire bienveillant.

"Bonjour madame ! Vous aviez une requête d'après Jonathan ? Je vous écoute.

-J'aimerai savoir, vous pourriez prendre quelqu'un qui travaillerai ici à mi-temps ? Le matin ? Même le Samedi ?

-Hum." Il semble réfléchir quelques secondes. "Je pense qu'une employée de plus ne pourrai pas faire de mal à l'équipe. Et puis, il faut juste que l'on aborde la question de votre salaire madame. Suivre moi dans mon bureau."

Une trentaine de minutes plus tard je suis ressortie. Je lui ai laissé mes coordonnées et je suis repartie, un petit sourire sur les lèvres.

J'ai visité encore un peu la ville et je suis rentrée, un peu fatiguée par cette matinée !

En rentrant, je les ai trouvé tout les deux sur le canapés, en train de regarder un film, blottis l'un contre l'autre. Aussitôt mon cœur se sert.

"Salut !" Je lance.

"Tu as réussi à trouver un petit job ?

-Je suis allée à l'épicerie. Le patron à mes coordonnées donc il me retiendra au courant.

-C'est génial ça !" S'exclame Keila avec un sourire sincère.

Plus tard dans la journée, en début d'après midi, Keila m'a embarquée avec elle. Elle pense que faire les magasins pourrait me détendre et m'aider à me changer les idées. En réalité, elle dit plutôt vrai.

J'accepte donc avec joie. J'aimerai sincèrement apprendre à ma connaître, mais avant je vais un peu jouer avec elle.

"Alors avec Alex vous vous êtes rencontrés comment ?" Je demande quand nous nous asseyons à la table d'un café.

"Euh..au cinéma ?" Tente t-elle.

"Au cinéma ?" J'hausse un sourcil. "Ce n'est pas banal ça."

"Oui je sais. Nous sommes un peu...exceptionnels, ah ah !" Elle rit nerveusement.

Ses réactions ne font que confirmer ce que je pense. En quelque sorte, cela me rassure un peu.

"Et ça fait combien de temps que vous êtes ensembles ?

-Euh...je ne sais plus trop. Tu sais, les dates et moi ! Pfou, c'est pas important !"

Je ris devant son air nonchalant, elle love la main en l'air comme pour montrer que cela lui passe au dessus de la tête.

Un petit silence de créé. Il n'est pas tellement gênant, ça va encore.

"Vous n'êtes pas ensembles, pas vrai ?" Je demande comme ça, aussi simplement que si je demandais du pain.

"Euh, qu'est ce que tu dis ?"

J'haussd les sourcils et elle rit nerveusement.

"Comment tu as deviné ?

-Les lits, tes réponses nerveuses et confuses. Alexandre aussi s'est un peu trahi, il m'appelle par mon ancien surnom, que lui seul pouvait utiliser. Vous n'êtes pas vraiment doués."

Nous rions toutes les deux et j'avoue que ça fait un bien fou.

"Je suis en réalité sa cousine. Lui et moi sommes plutôt proches, mais pas au point qu'il dorme avec moi." Elle sourit.

Mon petit cœur est soulagé. Alex et célibataire ! J'ai le droit de l'aimer, sans reproches.

"J'ai besoin de te poser une question." Ses yeux se posent sur moi. Elle redevient sérieuse.

"Est-ce que tu l'aimes encore ?"

"Je..."

Cette question me prends de court. Ma respiration s'est coupée quelques secondes et mon cœur s'est ensuite mis à battre très fort et très rapidement.

Oui. C'est une évidence que je l'aime encore, mais je ne peux pas le lui dire. C'est sa cousine !

"Je ne peux pas te le dire, Keila !

-Pourquoi pas ? Je ne vais pas le lui dire.

-Même...

-De toute façon, je pense déjà connaître la réponse. "

Je l'observe avec de gros yeux. Elle le sait ? Mais comment ? Enfin, je suis discrète, pas vrai ?

"Selon toi, la réponse est ?

-Ça se voit comme..bon euh, je n'ai pas d'idée là. Mais ça se voit ! Clairement ! Si il ne le remarque pas, c'est que mon cousin est un terrible crétin.

-Tu penses que c'est réciproque ?" Je demande d'un petite voix.

Elle me regarde attendrie.

"Il te le dira lui même. De toute façon je dois lui dire que tu nous a cramé !"

Nous rions ensembles et ensuite, bras dessus et bras dessous nous rentrons.

En rentrant elle s'enferme avec lui dans sa chambre et il reste ensuite seul. Il a besoin de réfléchir.

J'aide ensuite Keila à préparer le repas pour ce soir.

Après avoir bu mon verre, j'ai une soudaine envie de me déhancher sur la piste de danse.

Je danse tout seule, je m'éclate et me vide la tête. Je sens souvent le regard d'Alexandre peser sur mes épaules, je ne le regarde pas.

Parfois même, certains garçons viennent se coller derrière moi et danse un peu avec moi. Mais Alex n'est jamais très loin et il leur fait comprendre en un regard qu'ils n'ont pas trop le droit de danser avec moi.

Son attitude m'énerve et je préfère m'éclipser dans la cours derrière le bâtiment. Je n'ai qu'un gilet sur mes épaules et pourtant, l'air frais me fait du bien. J'ai besoin de cette bouffée d'air frais, je me détends un peu et regarde l'horizon, un peu perdue.

Son attitude si protectrice m'énerve, je voulais m'amuser et quand enfin j'y parviens et que j'arrive à le chasser de ma tête deux minutes, aussitôt il arrive et gâche tout.

J'ai compris qu'avec lui je devais passer à autre chose, il devrait surement comprendre ça aussi et passer à autre chose, ma décision est prise et il ferait bien d'en faire de même.

"Pourquoi es-tu partie ?" Me demande une voix masculine que je ne connais que trop bien.

"Tu m'énervais." Dis-je calmement et directement.

Je pense qu'il fronce les sourcils, et ensuite, je vois ses mains dépasse du balcon. Oui nous sommes sur une sorte de balcon, un endroit pour les amoureux soi-disant.

"Et en quoi je t'énervais ?

-Tu viens tout gâcher."

Quand je parviens à t'oublier, je pense.

"Ces garçons ne te méritent pas." Dit-il simplement, aussi calme que moi.

Nous sommes calmes et distants, on comprend bien qu'il y a une tension dans l'air !

"Comment tu peux le savoir ?" Je rigole nerveusement et je joue avec mes mains.

"Ils ne méritent pas de voir tes yeux scintiller. Ils ne méritent pas cette étincelle que tu as dans les yeux quand tu es amoureuse. Parce que ces garçons ne veulent que s'amuser un peu." Dit-il simplement, le regard planté dans l'horizon.

Ce qu'il dit me donne des frissons et je baisse la tête.

"C'est toi qui dit ça ? Mais que se passe t-il quand celui dont j'étais amoureuse est partie loin. Il jouait, lui aussi ?" Dis-je, en tremblant.

Il enlève lentement sa veste et me la pose sur les épaule. Je ne veux pas de sa veste, je ne veux pas qu'il voit mes faiblesses !

"Non. Je n'ai jamais joué avec toi, Jessy. Je t'aimais vraiment, je devais partir pour mes études. Crois moi, je serai rester sinon." Ses prunelles me regardent.

"Tu es partis quand même, Alex. Tu m'as laissé. Tu as pensé à ce que j'ai ressenti ? N'as-tu pas penser une seule seconde que j'aurais pu aller mal ? Moi aussi je t'aimais. Mais j'aimerai vraiment passer à autre chose maintenant." Dis-je froidement, et les larmes aux yeux.

D'un geste rapide, j'enlève sa veste de mes épaules et la lui rend. Dans un regard pour lui, je me retourne et je rentre dans la salle.

Tout les reste de la soirée, je suis restée assise sur une chaise, sans rien regarder, sans rien faire, sans rien boire non plus.

Je me réveille tout doucement, encore habillée et une migraine me donne une grimace. Il ne faut pas aller en soirée.

Je me relève et je viens m'asseoir sur un tabouret devant le bar de la cuisine.

Il n'y a qu'Alex qui est réveillé.

"Tu veux un peu de café ?" Demande t-il en voyant que je me masse la tête.

"Non, je n'en bois pas." Dis-je sans relever la tête.

"Je le sais." Il s'assoit en face de moi et dépose une tasse devant moi.

C'est un chocolat chaud. Je relève les yeux vers lui.

"Je n'ai pas soif.

-Et alors ? Bois quand même. Il faut que tu aies quelque chose dans le corps." Dit-il en plantant ses iris dans les miennes.

"Tu n'es pas mon père. Je mangerai à midi." Dis-je.

Je me lève et je pars dans la salle de bain pour me préparer. Une fois prête je prends mon sac et je m'en vais.

"Tu vas où ?" Demande Alex en se postant devant moi.

"Je vais à l'épicerie, pour travailler. Je peux y aller ? Je vais être en retard."

Je me décale et je sors de la maison, je marche vite pour arriver à l'épicerie et l'oublier un peu, au moins le temps d'une matinée.

À mon tour, je commence à trembler et mes yeux se remplisse de larmes. Je ne veux pas pleurer devant lui. Je ne peux pas.

Je me retrouve un an en arrière. Quand il est partit, et que je le suppliais de ne pas le faire. Mon cœur se serre.

Je ferme les yeux et  une larme roule le long de ma joue. Avec son pouce Alex l'essaie et nous restons comme ça.

Quelques secondes plus tard, je sens des lèvres chaudes et humides sur les miennes. Ce contact fait battre mon cœur a une telle vitesse qu'il devient incontrôlable. Des papillons font du voltige dans mon ventre et ma tête se retrouve dans les nuage. Mes doigts s'accrochent à la chevelure du brun et je profite de ce contact.

Je l'aime, je l'aime tellement putain.

Je rompt le contact, et pose mon front contre le sien.

Alex m'aime. C'est réciproque. Mon cœur s'emballe et ne se calme pas.

"Pourquoi ne pas l'avoir fait plutôt ?" Je souffle.

"J'attendais un signe." Il me fait un clin d'œil et je le serre contre moi, tellement heureuse de l'avoir retrouvé.

Nous avons passé le reste de l'après midi à nous remémorer nos souvenirs d'avant, de notre couple.

D'un seul coup, je sans quelqu'un me sauter dessus et pousser des cris aigus. Keila !

"Je suis trop contente ! Enfin ! Depuis le temps que je l'attendais votre couple ! Vive Alssy !!!

-Alssy ?" Je demande dans l'incompréhension totale.

"Rho la la, il faut tout lui apprendre à celle-là ! C'est un nom de couple, et votre nom à vous c'est Alssy ! Original Non ?

-Hum, si tu le dis." Je lance un regard interrogateur à Alex.

Ce dernier rit et il tape dans la main de sa cousine. Ils se moquent de moi et je leur lance un coussin.

Plus tard, Keila s'interrompt brusquement et me regarde sérieusement.

"Qu'est ce qu'il y a ?"

Alexandre s'était allongé et son dos était contre le mur, la tête était posé contre son torse et en face de nous Keila était assise en tailleurs.

"Tu vas rester ici du coup ?" Me demande t-elle en plantant ses iris dans les miennes.

"Je...Je ne sais pas. Je vais peut-être devoir rentrer..." Dis-je à contre cœur.

"Mais pourquoi ?!" S'exclame t-elle.

"Je..Peut-être qu'il faut que je poursuive mes études...je n'ai pas envie de reparler à mes parents mais je ne peux pas rester en froid avec eux. Tu comprends ?" Je demande doucement.

"Euh, non. Je ne comprends pas. La première fois, votre couple n'a pas pu tenir et tu me dis que tu vas repartir ? Ah non hein !" S'agace t-elle en croisant les bras.

Alexandre soupire doucement et son emprise sur moi se serre.

"Je viens avec toi. Je ne peux pas te laisser partir, pas une seconde fois."

Je me retourne pour le regarder, mes yeux sont grand ouvert et mon cœur se met à battre plus rapidement que la normale.

Ai-je déjà dit que j'étais amoureuse de ce garçon ?

"Tu ne peux pas abandonner tout ce que tu as construit, Alex." Dis-je, d'une petite voix.

"Et ta cousine tu y a pensé, hein ?" S'exclame Keila en levant les bras en l'air, pour montrer qu'elle est là.

"Non je ne t'oublie pas Keila, mais et toi ? Tu penses vraiment vivre toute ta vie avec moi ?" Demande Alexandre en la regardant dans le blanc des yeux.

"Je ne pense pas. Mais une colocation avec sa cousine c'est plutôt bien Non ?

-Tu sais Keila, tu es une fille géniale et je pense que tu pourrais trouver facilement un garçon qui te mérites." Dis-je doucement, avec un sourire sincère.

"Ok alors trouves moi quelqu'un Jess." Elle hausse un sourcil. " C'est pas si simple de trouver un garçon qui doit respectueux et fidèle de nos jours.

-Ouais je sais, mais tu le trouveras un jour et tu ne voudras plus restée avec ton Alexou, Kei.

-Je sais..." soupire t-elle.

* * *
Un mois plus tard, j'ai continué trouvé un vrai travaille et j'ai pu signer un CDI avec une entreprise. Keila s'est enfin trouvé un copain et Alex et moi filons le parfait amour.

Je n'ai pas reparlé à mes parents. Je pense que je ne suis pas encore prête, surement un jour, ça viendra. Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.

Enfin, je suis heureuse d'être revenue dans cette ville. Sans elle, sans Keila, Alex et moi ne nous serions pas remis ensemble.

Bordeaux est surement devenue ma nouvelle ville préférée !

#E