Pressentiments

Ça a commencé par un simple pressentiment. Un mauvais pressentiment. Puis c'est devenu des flashs. Très rapide. Ça arrivait comme ça, sans prévenir. Je ne savais pas pourquoi ni comment c'était possible qu'une telle chose se produise. Chaque fois, les visions devenaient réelles.

J'ai averti mes proches. Ça a commencé avec mes voisins, c'était pas si grave au départ. Jusqu'à ma meilleure amie. Elle allait à une soirée. Elle est montée dans une voiture avec un garçon nommé Tyler. Ils ont eu un accident. Je l'ai supplié de ne pas monter dans cette voiture. Elle ne m'a pas écouté. Je n'ai fait que l'énerver. Elle est morte dans cette bagnole. Il n'y a que Tyler qui en est sorti indemne.

Chaque personne fait une ou plusieurs grosses erreurs dans sa vie. La première grosse erreur de ma vie a été de parler de mes pressentiments à mes parents. Ils se sont inquiétés, ils m'obligent à voir une psychologue. Je refuse de parler. Il y a assez de mes parents qui me prennent pour une Folle. Je vais finir par croire moi aussi que je suis Folle.

En ce moment même, ma psychologue essaie en vain de capter mon attention. Sachant pertinemment que je ne parlerai pas.

—Si tu ne veux pas parler, moi je ne peux pas t'aider. Je pense qu'on devrait arrêter de se voir, tu perds clairement ton temps. Déclare calmement la psychologue assise devant moi, droite comme un piquet.

Enfin, première parole censée depuis quatre séances qui n'ont menées nulle part. C'est pas génial ça ?

—Je pense que c'est une bonne solution. Au revoir, Madame.

Je me lève, récupère mon sac et ma veste. Je sors du cabinet, un mal de tête me prend. Je regarde les alentours et essaie de me concentrer. Je vois seulement des maisons, de la route, des voitures, un garçon qui fume, adossé au mur.

Je regarde l'heure sur mon téléphone. Je vais rater mon bus. Je serre mon sac contre moi et je me dépêche d'atteindre cet arrêt de bus.

—Je ne ferai pas ça si j'étais toi. Conseil une voix rauque, essoufflé, derrière moi.

Je ne me retourne pas et continue dans ma lancée. Si je loupe ce bus je connais déjà les conséquences. Mes parents vont me tuer.

—Je ne monterai pas dans ce bus si j'étais à ta place.

Je me retourne. Je tombe nez contre torse sur le garçon de tout à l'heure. Je relève les yeux. Avec des conneries je vais rater mon bus, et je n'en ai aucunement envie. Je plisse les yeux pour l'analyser. Je n'ai aucun pressentiments sur lui. Je ne peux pas deviner s'il est une bonne personne ou une mauvaise personne.

—Et pourquoi ça ?

Il croise les bras. M'analyse du regard. Et laisse ma phrase en suspend.

—Tu sais parfaitement pourquoi.

Je fronce les sourcils. Les mauvais pressentiments me reviennent. Je n'ai rien ressenti, je n'ai pas eu de flashs. Mais pourquoi ?

—Je re raccompagne chez toi si tu veux.
—Je ne te connais pas. Je vais rentrer à pied.
—Tu ne regardes jamais la météo ? Il va pleuvoir ma belle. À moins que les soins pour cheveux soient tes meilleurs amis tu ferais mieux de rentrer avec moi.

—Tu ne sais absolument rien sur moi. Dis-je méfiante.

Mes poings se resserrent contre mon sac. Ce garçon est peut-être très beau, mais je ne sais pas qui il est.

—Oh si. Je sais des tas de choses sur toi, Cara Bluber.

Mon visage reste littéralement impossible. En revanche, dans ma tête s'allume un feu de camp. Comment peut-il connaître mon nom ? Je ne l'ai jamais vu. Je ne me connais pas. Apparemment lui si.

—Ok. Je n'ai pas trop le choix apparemment.

Son sourire s'agrandit. Je vois apparaître de légères fossettes, mais il redevient sérieux en quelques secondes. Il me désigne une direction du menton, et se dirige vers celle-ci.

—Tu devrais sourire plus souvent, t'as l'air moins méchant. Dis-je en m'installant dans sa voiture.

Sa voiture est aussi parfaite que l'est son visage. Belle allure. Des sièges assez confortable et rapide, je suppose.

—Avant toute chose, il faut que tu me promettes quelque chose, Cara. On doit se revoir, à tout prix.

Je le dévisage. C'est quoi ça encore.

—C'est une demande de rendez-vous ? Je te plais avoue.

Un sourire fait apparaître ses dents qui semblent être parfaites, et par la même occasion ses fossettes. J'arriverai à le faire rire un jour. D'après ce que je sais, ce n'est pas la dernière fois que je le vois.

—Prend ça comme tu veux, du moment que tu acceptes.
—D'accord on se reverra. Qu'est ce que tu as d'autre à me dire ? D'après ce que je sais, tu as des choses à cacher.

Il regarde par la fenêtre seulement quelque secondes. Malheureusement je réussi à capter son geste, quoi que bref. Il soupire.

—Tu vas me tuer. Mais ne le fait pas, je pourrais t'être utile. Il n'allait rien se passer avec le bus. Rien de grave, pas d'accident, de pannes ou même quoi que ce soit d'anodin. Il fallait juste que tu viennes avec moi, par n'importe quel moyen.

Il s'est arrêté dans un endroit que je ne connais pas, pas très loin d'une forêt. Et d'une route. Il y a des tables de pique-niques devant nous.

—C'est pas tout, Cara. C'est loin d'être terminé. Malheureusement je ne peux pas t'en parler ici. C'est trop dangereux.

—Tu peux tout me dire. Même si t'es littéralement un inconnu pour moi. J'aimerai au moins connaître ton prénom, et savoir où te contacter.

—Je m'appelle Jay. T'inquiète pas, quand je te contacterai tu le sauras. Maintenant, rentres chez toi, tu as besoin de repos.

—J'ai une dernière question. Je demande, retenant ma respiration.

Il me lance un regard en biais, il attend sûrement la suite. J'aimerai, mais les mots ne sortent pas tout de suite.

—Comment je peux t'accorder ma confiance ?

—C'est difficile à expliquer. C'est à toi de juger. M'explique-t-il.

Ce qu'il me dit m'intrigue encore plus sur sa personne. Comment est-ce possible ?

Je suis rentrée chez moi ensuite. Ce Jay m'intrigue. J'ai envie de lui faire confiance, je suis peut-être dingue mais je ne sais pas, il a l'air d'être quelqu'un de bien.

Les jours ont suivi leur cours. Je suis allée au lycée. Mes parents ont continué de s'inquiéter pour moi. Seulement, aujourd'hui est un jour différent. C'était son anniversaire.

Je prends mes clés, mon téléphone et un peu d'argent, tout ça dans un sac à dos noir. Je grimpe rapidement sur mon vélo, je n'ai dis à personne où j'allais. J'espère donc être seule. Je passe d'abord chez un fleuriste du coin.
Je regarde rapidement dans les rayons et trouve ce que je cherche. Je paye et repars aussi tôt sur mon moyen de transport.

J'arrive devant le cimetière un quart d'heure plus tard. L'endroit est triste, vidé de toute émotions. Le cimetière est ouvert aujourd'hui mais je ne vois personne qui pleure sur une tombe. C'est littéralement vide. Je déteste les cimetières. J'avais fait une crise de panique pour son enterrements, il y a quelques semaines.

J'arrive devant sa tombe. Je peine à respirer. Elle était si belle. Alyson allait avoir 18 ans, aujourd'hui. Nous avions pleins de projets pour cette journée. Une fête, une soirée sur la plage, un feu de camp.

—Bon Anniversaire, Aly...

Alyson et moi nous connaissions depuis toutes petites, notre amitié avait traversé toutes ces années sans trop d'égratignures. Si elle m'avait écoutée...si seulement elle était encore là.

Respirer commence à devenir compliqué. Mes yeux se remplissent de larmes. Elle me manque. Pourquoi me l'avoir enlevé ? Elle était si jeune, si belle. Son avenir était tout tracé.

—Elle devait être magnifique. Murmure une voix sortie de nulle part.

Mes yeux s'écarquillent et je regarde les alentours. Je deviens folle. Il n'y a personne, je ne vois personne. Ce n'était qu'une illusion. Oui, c'est sans doute ça. Pourtant, devant mes yeux horrifié, un éclat de rire traverse l'atmosphère.

—Jay ?

—En chair et en os.

Il fait une manipulation que je ne discerne pas et apparaît devant moi. Je le dévissage, les yeux baignés de larmes.

Il n'a pas le droit de faire ça. Pas ici, pas maintenant. En clair, pas aujourd'hui. Hors de question de lui adresser la parole.

Je me retourne devant la tombe. Et je sors du sac la rose blanche que j'ai acheté quelque dizaine de minutes plutôt. Je la pose sur la tombe, une larme s'échappe et coule le long de ma joue. Elle me manque tellement putain.

—Cara ? Dis-moi qui est enterré ici ?

—Va te faire foutre, Jay. Je m'exclame, ma voix se brise.

Je n'ai pas fais mon deuil. Je ne le ferais sans doute pas. Elle est partie il y a un mois. Je ne peux pas me remettre. Je n'y arrive pas. On se connaissait depuis l'enfance bordel. Et elle est partie. On voulait continuer à grandir ensemble, traverser les épreuves de la vie à deux.

Nous fonctionnions bizarrement, mais cela marchait. On se retrouvait quelque part et on parlait pendant des heures. C'était elle et moi contre tous. Maintenant je suis seule.

—Arrêtes un peu tes conneries. Pleurer sur sa tombe ne la ramènera pas. Et tu perds ton temps ici. Je dois te parler, c'est plus important.

Mon coeur manque un battement. Important ? Qui y'a-t-il de plus important que d'aller sur une tombe. C'est mon seul moyen d'avoir du lien avec elle. Je sais parfaitement que pleurer ne la ramènera pas. Pleurer pour elle m'aide à faire mon deuil. Il n'a pas de sentiments, de cervelle ou quoi ?

Je me retourne vers lui, je lui donne une claque. D'une telle violence que sa joue devient rouge, et qu'il tourne la tête.

—Bien joué mon ange. Je l'avais mérité.

—Ne m'appelle pas comme ça. Je réplique, le regard dur.

Qu'il me laisse en paix pour aujourd'hui. Il aurait dû venir demain. Ou un autre jour.

—C'est pourtant simple non ? La conclusion ne saute pas aux yeux ?

—Quoi ? Je le dévissage de plus bel.

Mes neurones fonctionnent à 100 à l'heure. Un ange ? Comment c'est possible ? Je fronce les sourcils, plisse les yeux. Il explose de rire.

—Je rigole. Tu n'en est pas un. Je dois juste t'emmener dans un endroit plus sûr pour tout t'expliquer. C'est un peu compliqué ici.

—Je ne te suivrais nulle part. En tout cas, pas aujourd'hui.

—Pourquoi ? Il relève son regard vers moi, le visage impassible et froid.

—Je n'ai plus personne. Elle était la seule personne à laquelle je tenais le plus au monde. Laisse moi en paix. Seulement pour aujourd'hui. Et si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour elle.

Je suis fatiguée, triste et à bout de force. Je n'ai pas le courage de lui tenir tête. Peu importe ce qu'il a de si important à me dire. Ça peut attendre encore une journée. Rien qu'une petite journée.

—Et tes parents dans tout ça ? Ça ne peut pas attendre plus longtemps, Cara. Tu es en danger ici.

Je ricane amèrement. Si je suis en danger dans un cimetière, où je peux bien être en sécurité ?

—Mes parents sont comme des étrangers pour moi. Ah...

Un mal de tête me prend, et me brûle le crâne. Je m'accroupie, et me frotte les tempes. Ça fait tellement mal. Je ne supporte pas cette douleur. Elle est horrible. Jay accourt à mes côtés, et me soutiens.

—Tu me crois maintenant ? Allez viens, je t'emmène.

Il m'aide à me relever, je passe mon bras autour de ses épaules. À l'aide de sa main, il trace un signe qui m'est familier et cela ouvre une sorte de portail. Il m'emmène avec lui.

J'atterris les fesses par terre, et Jay debout. C'est quoi ça encore ? Quand il me voit à terre, il ricane au lieu de m'aider. Ah, ah. Très drôle tout ça.

—Nous sommes dans un centre spécialisés pour les gens comme toi et moi. Explique-t-il une fois calmé.

—Comment ça un centre ? Et puis, qu'est-ce que tu sous-entends par *des gens comme toi et moi* ?

—Laisse moi parler, je vais t'expliquer. Si tu me coupe la parole à chaque fois, ça risque d'être compliqué.

Je plisse les yeux, il m'agace déjà. Cette journée est horrible. Je ne vois pas comment elle pourrait être pire.

—Nous sommes les Save. C'est ça notre petit nom. Notre rôle est de protéger les humains, d'empêcher le destin obscure.

—Save, comme sauver ? Le destin obscure ?

—Laisse-moi parler ! S'agace-t-il. Oui, comme sauver, si tu préfères. Le destin obscure est créé par les êtres sombres. C'est un peu comme des démons, si tu veux. Les êtres sombres trouvent des moyens de changer la destinée des humains et crééent des accidents, des pannes. La plus part du temps ce sont des choses anodines, mais parfois il arrive qu'ils aillent trop loin.

—J'ai déjà pu voir ce que ça donnait.

Quand je prononce ces mots, ma gorge me serre.

—Les pressentiments, les flashs que tu as, c'est notre moyen de lutter contre les êtres obscures. Nous pouvons empêcher un humain de mourir.

—Je croyais être folle. Je ne sais pas comment je suis censée me sentir maintenant, c'est vrai Quoi, mon rôle est juste de sauver des humains d'accident horrible dont ils pourraient mourrir. Rien que ça. Et en plus j'ai des foutus pressentiments qui me font mal. Génial.

Moi qui croyais que ma journée ne pouvait pas être pire. Voilà comment.

—Viens, je vais te montrer ta chambre.

Il me prend la main et commence à m'emmener. Je l'arrête d'une simple pression contre sa main.

—Comment ça ma chambre ? Et mes parents ? Je ne peux pas.

—Admet la réalité. Tes parents croient que tu es malade. Que tu es folle. Il faut juste que tu leur dises que tu as emménagé chez des amis à toi. Que tu ne pourras plus les voir, trop occuper par ton nouveau travail. C'est ta nouvelle maison ici.

Je ne dis plus rien. Et le suit jusqu'à ma nouvelle chambre. Le lieu semble ancien, cette chambre n'a pas servit pourtant. Je peux le sentir ? Enfin je crois.

—J'ai encore quelque questions, Jay.

—Je t'écoute.

—Comment c'est possible que je ne ressente rien pour moi ? Je peux ressentir s'il va arriver quelque chose à quelqu'un que je connais, mais pas pour moi. Et puis aussi, c'est quoi le signe que tu as tracé tout à l'heure ?

—Une question à la fois, jeune Save. Quand on est un Save on ne peut pas pressentir s'il va nous arriver un malheur. Imaginons, tu pourras pressentir s'il m'arrive quelque chose, mais tu ne pourras pas savoir s'il t'arrivera quelque chose.

Je fronce les sourcils. Je peux pressentir s'il lui arrive des mauvaises mésaventures. En revanche je ne peux pas savoir s'il est quelqu'un de bien ? «C'est difficile à expliquer. C'est à toi de juger.»

—Et pour ce qui concerne les signes ? Je demande, perplexe.

—Forms. Ça s'appelle des forms. On peut les dessiner dans l'air pour créer des portails. Mais on en dessine aussi sur la peau, pour des techniques de combat, de la guérison ou d'autres choses.

Je m'assois brutalement sur le lit. Littéralement perdue.

—Tu vas bien Cara ?

Je hoche simplement la tête, les paroles m'ont quittées. J'ai besoin d'être seule. Et de pouvoir digérer tout ça.

—Cara, je sais que tout ce que je t'ai dit était dur à gérer. Mais si tu fais partie des Save, c'est que tu es faite pour ça. Tu as un pouvoir de convaincre, tu veux simplement aider et sauver les gens. Comme nous tous ici.

—Je n'ai pas toujours réussi. Dis-je difficilement.

—Tu vas apprendre, et tu vas y arriver. Ne doute jamais de toi.

—C'est facile à dire pour toi, toi tu sais déjà comment t'y prendre.

—Je t'appendrais personnellement.

Je lui souris faiblement. J'apprécie qu'il veuille m'aider. Et il est adorablement craquant, mais il ne sait pas consoler.

—Tu consoles jamais les gens pas vrai ?

Il sourit, puis se gratte la nuque. Oui, adorable est le bon mot.

—Non. Avoue-t-il. Je te dis juste que si tu as besoin je suis là.

—Merci. Je vais dormir un peu, histoire de digérer tout ça.

—Tu sais où me trouver.

Je hoche la tête. Puis je m'endors aussitôt qu'il est partit.

—Alyson ? Je questionne en me réveillant.

—Hey ma belle. Bien dormi ? Je suis tellement contente de te retrouver !

—Oh mon dieu. Je ne rêve pas ? Tu m'as tellement manqué.

Ma vue se brouille, des larmes de joie roulent sur mes joues. Ma meilleure amie.

—Pourquoi tu n'as rien fait ? Tu pouvais me sauver ! Elle m'accuse.

Ensuite elle disparaît dans un nuage de poussière. Je me redresse immédiatement. Je suis pleine de sueur, mes cheveux sont en batailles et je pleure absolument toutes les larmes de mon corps. Elle... C'était un cauchemar.

—Cara. Je suis là. Je suis là.

Jay accours à mes côtés, il semble inquiet. Je m'effondre dans ses bras, les yeux remplis de larmes. Je n'en peux plus, elle me manque bordel.

—Ce n'était qu'un cauchemar, Cara. Je suis là maintenant.

—Elle... Jay...

* * *
—Cara. Je te présente Maya.

—Enchanté ? Dis-je doucement.

Je suis remise de mes émotions, et j'ai même commencé à m'entraîner. Je crois que j'y arrive plutôt bien. Jay disait que c'était une sorte de don pour ces choses-là, je crois qu'il a raison.

—C'est ma sœur jumelle.

—Et je vais t'aider à t'entrainer. Sourit-elle.

—Merci. C'est gentil.

Elle me lance une sorte de bâton, que je rattrape. Il ne scintille pas ni rien. Ensuite, elle me lance une épée, toujours rien. Je ne comprends pas. Ensuite elle me lance un arc. Et il se met à briller.

—Je commençais à douter. Je ne vais pas pouvoir m'occuper de ton entraînement en entier, Jay se chargera de t'apprendre la partie avec l'arc. Moi je t'apprends seulement comment te défendre. Si tu n'as pas le temps avec l'arc.

Je hoche la tête. Elle pose son arme, je pose l'arc. Elle me lance un regard et saute directement sur moi, son pied essaie d'atteindre mon visage.

Je me baisse, par je ne sais quelle souplesse venue. J'attrape ensuite son pied et le retourne. Elle jure quelque chose et se libère. Elle retenté une attaque que je n'arrive pas à contrer. Je tombe donc sur le sol. Mon dos et lui vont devenir amis.

L'entraînement continue, je sens sens mon épaule brûler. Je soulève mon tee-shirt. Une signe se trace. Il est d'abord doré avant d'être noir, comme une sorte de tatouage.

—Ton premier forms. Je suis contente pour toi !

—À quoi il me sert ?

—La force. Quand tu n'as plus de force pour un combat, pense à quelque chose qui te met vraiment en colère. Ton forms s'activera, et tu seras invincible, ou presque. Essaie !

Ce qui me mets en colère ? La mort de mon amie. Ma meilleure amie.

Je repense à tout ce que j'aurais pu faire. Et que je n'ai pas empêché. Elle est morte par ma faute. J'aurais pu l'empêcher. Elle serait vivante. Et pourtant aujourd'hui...

Elle est morte par ma faute bordel !

Je me lève, la colère bouillant dans mes veines. Je prends le bâton, et nous commençons à nous battre. Très vite, je commence à bien maîtriser Maya.

—C'est de ta faute pas vrai ?

—Non !

Je repousse l'attaque qu'elle tente, mon bâton est horizontale, droit devant moi. Poussé dans sa direction. Ce simple geste qui semble inoffensif, la propulse à l'autre bout de la pièce. Sa respiration est saccadée, quand elle se relève. Une seul chose ne quitte pas ses lèvres, un sourire.

—T'as vu ça Jay ?

—Ouais.

Il s'approche de moi, et se place face à moi. Et pose ses mains sur le bâton, il s'illumine. Et son regard se plante dans le mien. Honnêtement, si j'arrive à faire de nouveau ce que j'ai fais, c'est mauvais signe pour lui.

Je suis toujours aussi énervée contre moi-même. J'essaie de recréer l'attaque, mais il la contre. En ne faisant strictement rien. Ses mains sur le bâton suffisent à contrer.

Je lâche le bâton, et cours dans ma chambre.

C'est de ma faute. Tout est de ma faute. Si elle n'est plus là aujourd'hui, c'est ma faute.

Je m'allonge sur le lit, la tête enfoncée dans un coussin. Je suis la seule fautive. Et quand j'ai revu ses parents, c'était encore pire. Et son enterrement... Je n'ai été qu'une lâche.

—Cara ? Demande une voix féminine.

J'entends une conversation dans le couloir.

—Tu n'entres pas. Elle a besoin d'être seule. Tu as déjà fait beaucoup pour elle. Mais laisse moi y aller, et je te dirais ce qu'il s'est passé.

—Laisse moi y aller, Maya. Tu la connais depuis seulement une heure. Je la connais depuis plus longtemps.

—Je peux être une amie pour elle et essayer d'être là pour elle.

Il souffle. Et elle entre. Elle vient s'asseoir sur mon lit je suppose.

—Tu veux en parler ? Questionne-t-elle doucement.

Je me redresse doucement.

—Avant qu'on me prenne pour une folle. En tout cas Avant que mes parents me prennent pour une tarée et que je connaisse tout ceci, j'avais une meilleure amie. Alyson. Elle est morte. C'est uniquement ma faute.

—Euh. D'accord je ne m'attendais pas du tout à ça pour être franche. Écoute, certains humains sont têtus à convaincre. Et tu ne pouvais pas tout lui dire, vu la réaction de tes parents. C'est de l'exercice, et c'est dur. Tu as essayé, tu ne peux pas te le reprocher.

—Mais... Je n'ai pas réussi.

—Stop, tu ne peux pas tous les sauver.

—C'est la seule que j'aurais voulu sauver.

Elle me prend dans ses bras, et ça m'apaise. Jay entre doucement, mais reste dans l'encadrement de la porte.

—Repose-toi, demain on t'emmène sur le terrain. Souris Maya.

Je lui souris, elle est adorable.

* * *
—Prête ? Demande Maya.

J'attrape l'arc qui à présent était derrière moi, puis une flèche.

—Sois prudente, ils arrivent sur toi comme ça. Prends un couteau au cas où.

Je hoche la tête, et nous partons en expédition. Nous arrivons très vite sur les lieux. Un humain est décédé.

Il est étendu sur le sol. La bouche ouverte, du sang dégouline de sa bouche.

Je réprime un haut le coeur. Cette vue est, disons choquante.

—Alors c'est ça être un Save ?

—Non pas tout le temps, rassure toi. Mais là, c'est l'œuvre d'un être sombre. Et nous aurions eu un pressentiment, nous étions proches. Les meurtres ont un pressentiments plus puissants que les choses anodines.

—Euhm.

J'observe le corps, malgré mon envie de détourner les yeux. Il a un trou béant à la place du coeur, des marques de griffes déforme son visage, ses bras. Ses vêtements sont déchirés. C'est horrible.

—Les êtres sombres sont des loups ?

—Pas seulement. Ils ne sont pas tous méchants, en règle générale.

—Et hormis les loups, il y a qui d'autre ?

—Les vampires et les sorciers.

J'ouvre grand les yeux. Tout ce que je croyais être des légendes, des choses inexistantes vivaient sous mon nez.

Rassurant. En voyant de quoi ils peuvent être capable.

—On va retrouver le coupable, Cara. C'est promis.

Une main se pose sur mon épaule, c'est Jay. Je hoche doucement la tête, incapable de retirer mes yeux du cadavre.

Le flash du corps de ma meilleure amie me revient en tête. J'inspire un bol d'air frais.

Je m'abaisse au sol, et observe d'un peu plus près le corps. Le bas du corps n'a rien de particulier.

Une chose m'interpelle. Sur la main droite il y a une croix dessiné. À l'encre noire. Elle est énorme.

Je ne connais qu'une personne qui faisait ce signe. C'était son petit ami, Tyler. Quand il devait penser à quelque chose, il le faisait.

Mais celui qui est décédé, ce n'est pas Tyler.

—Dis moi, ces meurtres se reproduisent souvent ces derniers temps ?

—Ouais. Il y a déjà eu trois autres humains.

Je me relève. Je regarde Maya, les sourcils froncés.

—Et est-ce qu'à chaque fois, il y avait une petite croix sur la main ?

—Je sais pas vraiment. On y a pas fait attention avoue-t-elle. Je passe un coup de file au centre, tu penses connaître quelqu'un qui est susceptible de les avoir tués ?

—Je connais quelqu'un qui a cette habitude. Mais ce n'est pas un loup. Pas que je sache en tout cas.

—Qui c'est ?

—Celui qui était avec ma meilleure amie quand elle est morte. Tyler.

—Tyler ? Demande Maya.

—Tyler Woods. Il était le petit ami d'Alyson. Et il était également sous forte dose de drogue, ce jour-là. Pourtant ils n'étaient pas fautifs. C'est la première victime ayant des croix.

Je m'arrête, et mes yeux rencontrent ceux de Jay.

Tyler n'a pas tué Alyson. Il... Il l'aimait ? Je suppose. Je n'ai jamais apprécié Tyler. Avais-je raison de me méfier de lui ? Il est temps de régler ceci, dans ce cas.

Je prends un scooter qui traîne par là, et je démarre.

—CARA ! NON PUTAIN ! Crie Jay, déchirant le silence de sa voix.

Je n'ai pas le temps de savoir la suite, beaucoup trop concentrée sur la suite des événements.

Est-ce réellement de ma faute, ou celle de Tyler ?

L'autre conducteur. Celui qui leur a foncé dessus, qui bizarrement était indemne aussi. Ce sont des loups garous, ils guérissent vites de leurs blessures. Et Tyler l'a engagé. Et il a tracé cette croix, Alyson était seulement la première de toute une lignée. Mais pourquoi ?

J'arrive rapidement devant l'immeuble où habites Tyler. S'il sortait avec Alyson, c'était simplement pour l'approcher facilement, pas parce qu'il l'aimait.

Tyler me fait monter dans son appartement, l'air de rien. Et si c'était encore une tactique ?

—Salut Cara, ça fait longtemps.

Je ne contrôle même pas mes réactions. La colère a pris le dessus. Je le pousse du doigt à l'intérieur de son appart.

—Connard ! Tu l'as tué ! C'est toi ! J'en suis certaine ! Je crie.

Il fronce les sourcils, puis ouvre grand les yeux. Fais l'étonné, sale type.

—De qui tu parles Cara ? Tu vas bien ?

Réponses toutes faites, évidemment.

—Arrêtes de mentir ! L'autre type ! Tu le connaissais. Il fait partit des pauvres types comme toi !

Un sourire vicieux envahit ses lèvres.

—Tu as vraiment besoin de repos, Cara. Honnêtement, tu as des cernes énorme. C'est un jour particulier aujourd'hui, c'est pour ça.

—Hum. Ça sent le chien mouillé ici. Plaisante une voix féminine que je commence à connaître.

Je me retourne et croise le regard de Maya, Jay est là aussi. Son regard ne se décroche pas de celui de Tyler.

—Oh, mes amis. Les Save. Cara vous à rejoins à ce que je vois.

—Tu es un loup garou hein. Et c'est toi le tueur.

—Bravo ma belle. Et comment es-tu arrivé à cette conclusion ?

—Les croix. Tu en faisais toujours, à l'ancre noire.

—Tu sais. C'était à toi de la protéger. C'est plutôt toi, qui l'a tuée au final.

—Tu mens... grogne Jay.

—Comme Jay a tué Ethan.

—C'était toi ! C'est toi qui l'a tué putain ! Hurle Jay.

—Tu es le tueur de beaucoup de victimes. Peu importe qui elles sont.   Intervient Maya.

—Vous ne vous êtes rendus compte de rien. Et les humains sont tellement facile à approcher. Ricane-t-sauvagement. Encore plus Alyson. Elle me portait un amour aveugle.

Des larmes roulent sur mes joues.

—Tu es la seule tueuse Cara. Tu aurais pu la sauver. Tu le sais. Mais tu ne l'as pas fait.

—C'est faux...

Nous avons ramené Tyler au centre. Et il a été emmené devant les supérieurs dans un pays lointain. Il va être jugé etc. Les humains sont hors de danger.

«Tu es la seule tueuse.» J'aurais pu la sauver. Je n'ai rien fait.

J'entends quelqu'un rentrer dans la chambre.

—Je l'ai tuée. Je sanglote comme une petite fille.

Jay vient me prendre dans ses bras.

—Les humains sont difficiles à convaincre. Tu ne peux que les dissuader de faire un choix. Mais les choses risquées les attire. Tu ne peux rien contre ça. Tu ne l'a pas tuée. Elle s'est tuée toute seule, Cara.

—J'aurais pu la sauver...

—Et mourrir à sa place, en effet. En sachant que Tyler était prêt à arriver à ses fins. Il l'aurait tuée la fois d'après.

Je ne l'avais pas vu sous cette angle. Mais malgré tout, j'ai l'impression d'être fautive.

—Mon frère est mort. De coeur, j'entends. Peu de temps après Alyson. Il avait une croix sur la main droite.

—Le deuxième d'une longue lignée. Et le troisième Alors ?

—Mon petit ami. Dit Maya en entrant dans là pièce. Tyler nous a fait croire à un suicide de sa part. C'était le garçon de ce matin.

—Et si les victimes étaient liées ? Elles n'ont aucun rapport entre elles. Seulement cette croix.

Je me lève en annonçant cette théories.

—Ça ne nous avance pas.

—Les victimes n'ont rien à voir là dedans. Celui qui les a tué voulaient s'en prendre à leur proche. Il en voulait à nous trois. Et nous, nous sommes liés.

—Par plus de choses qu'on ne le pense, apparemment. Je déclare.

Nous avons cherchés. Seulement, nous n'avons pas réellement trouvé de réponses.

Sans grande convictions nous sommes allés dormir dans nos chambres respectives. J'avais la tête lourde d'émotions.

Je n'ai pas envie d'être seule. Alors j'ai demandé à Jay de dormir avec moi. Et ça m'a rassuré, m'a appaisé.
* * *
—J'ai réfléchi. Si l'un des meurtres n'avaient rien a voir avec les deux autres. Si Carter (son petit ami) s'était vraiment suicidé. Tyler savait qu'il était mon copain, il a voulu brouillé les pistes ! C'est plausible, comme hypothèse ! S'exclame Maya.

Ouais, mais en quoi Jay et moi sommes liés ?

—Alors en quoi Cara est liée à moi ? Demande Jay.

—L'amour ? Propose-t-elle.

—Je ne connais qu'un moyen de le savoir. Dis-je doucement.

J'imagine un forms pour rendre visite à Tyler. Je la trace dans l'air. Jay me prends la main. Le portail s'ouvre.

—On sera vite de retour, promis. Dis-je doucement.

Nous entrons dans le portail, et arrivons directement dans la cellule de Tyler.

—Toujours aussi classe, Cara. Tiens, que me vaut ce retour ?

—Quelques Minutes de vies supplémentaires ? Dis-je en me relevant.

Les portails ne sont pas fait pour moi, apparemment.

—Tu as fait exprès pour la croix sur le corps de Carter. Pour une fausse piste. En réalité il n'y a que moi et Cara qui sommes liés. Par quoi ? Demande Jay, en pointant son arme sur Tyler.

—Dis nous ce que tu sais, Tyler.

—Sinon Quoi ? Ricane t-il.

Jay avance un peu plus son arme sur le cou de Tyler. Non !

—Il nous le faut vivant, Jay ! Je m'exclame, appeurée.

Une telle haine se lit dans ses yeux. Ça me fait peur. Il baisse son arme, battu.

—Jay, c'est la première fois qu'une femme ose faire baisser ton arme. Elle a un contrôle absolu sur toi. Tu ne t'es jamais demandé ce qui t'attirait autant chez elle ? Son physique, son charme intellectuelle, sa force de caractère ? Ce besoin incessant de vouloir la protéger.

—Qu'est-ce qu'il dit Jay ? Je questionne, les sourcils froncés.

Jay me regarde inquiet, et littéralement les larmes au bord des yeux.

—Je... il ose à peine parler.

—Et toi Cara ? Si on parlait un peu de tes sentiments pour lui. Cette affection que tu lui portes. Ce besoin de protection. Et cette confiance littéralement aveugle que tu lui portes depuis le début. Tu l'aimes bien, peut-être même plus que ça. Vous ne supportez pas vraiment être loin l'un de l'autre.

Je baisse la tête. Je n'ai pas besoin de le contredire. Au fond de moi, je sais à quel point il a raison.

—Il y a longtemps, des rumeurs avaient été répendues dans la ville. Ces rumeurs disaient qu'un couple de Save allait se former. Encore plus fort que tout ce qu'on avait jamais vu. Jusqu'à présent, cette rumeur s'était révélée fausse. Et puis je t'ai vue, Cara. Ne me l'explique pas, j'ai su que c'était toi. Je savais déjà qui était Jay. Et c'est quand je t'ai vu que les images se sont assemblées dans ma tête. Je devais retarder l'instant où vous vous rencontrerez. Alors j'ai tué Alyson. Et je l'aimais de tout mon coeur.

—Menteur ! Crié-je, la rage au ventre.

—J'ai ensuite tué Ethan. Tellement facile. Pour semer le doute, j'ai mis une croix sur la main de ce pauvre Carter. Suicide, ce fut un plaisir de le griffer. Je ne savais pas qu'il était le petit ami de Maya, mais honnêtement je m'en fous.

—Tu es vraiment un être horrible.

—Vous n'avez pas l'air de comprendre. Vous allez tuer les êtres sombres ! Le destin obscure n'existera plus. Mais le monde à besoin de cet équilibre, sinon nous courrons à sa perte. Le ying et le yong, ça ne vous dit rien ? S'exclame Tyler, en hurlant.

Je tombe à terre, abasourdie pas toute ces révélations.

—Cara !

Jay s'approche de moi, et me serre contre lui. Sa présence me fait du bien, j'ai l'impression d'être dans une bulle.

—La terre à besoin d'un certain équilibre. Et votre destin est voué à tuer les êtres sombres. Vous ne pouvez pas rester en vies. Il en va de l'avenir pour tout le monde, y compris les humains. Hurle Tyler.

—Nous n'avons fait de mal à personne ! Je crie à mon tour.

—Elle a raison. Et nous ne rueront personne. Tu l'as dis toi-même, les êtres sombres doivent rester pour l'équilibre terrestre. Quand tout est parfait, il y a forcément une zone d'ombre. Mais quand tout est sombre, il reste une partie d'espoir. Déclare Jay.

Une migraine, Non. Pas une migraine. Pire que ça. Quelque chose me détruit le cerveau.

—Jay... Dis-je, les larmes aux yeux.

J'ai l'impression d'être à bout de force. Il m'encercle de ses bras et me protèges. Une barrière de protection se forme autour de nous deux. Jay se relève, me portant dans ses bras.

—J'avais raison. Souffle Tyler.

—J'ai besoin que tu trace le forms. Je t'en prie Tyler. Elle peut mourrir. Et tu mourras aussi. Je t'en fais la promesse. Aide-nous ! Supplie t-il.

J'arrive à entendre les conversations, je sens même ma traversée dans un portail. Mais je ne peux pas bouger, je n'arrive plus à parler. Cette chose me ronge le crâne. J'ai mal. Je ne me sens pas vraiment bien.

—Je vais t'emmener voir Balyon, c'est un sorcier connu. J'espère qu'il nous aidera. Ne t'en fais pas, ça va aller.

J'espère que cela va aller. Pour le moment, je n'en n'ai pas l'impression.

—Reste avec moi Cara. J'ai besoin de toi.

—Balyon ! J'ai besoin de toi !

—On me dérange toujours quand c'est pas le bon moment. J'ai un verre de vin qui m'attends moi !

—S'il te plaît. Cara va mal. J'ai vraiment besoin de ton aide, mon ami !

—Hum. Je vais voir ce que je peux faire.

Il touche ma main, et se recule immédiatement. Il fronce les sourcils, je suppose.

—La légende est vraie ! Vous êtes le couple de Save. Comment je peux avoir la garantie que vous n'allez pas tuer des êtres sombres après ? Si je vous aide.

—La destinée à été créée pour être changée... J'articule difficilement.

J'ai à peine le temps de voir un sourire éclore sur les lèvres de Jay. Mes yeux se ferment. Le sommeil m'appelle.

Je me réveille brusquement. La main de Balyon est serré dans la mienne. Il m'a aidé. Et je lui en serai éternellement reconnaissante.

La première personne que je vois est Jay. Je lui saute dans les bras, heureuse que l'on s'en soit sortis.

—J'ai eu peur. Souffle y-il.

Apparemment, je le rend faible. Je suis son point faible. Alors si la légende est vraie, Jay est aussi mon point faible ?

—Tu m'as manqué, beau brun. Souris-je.

Il me serre fort contre lui, je profite simplement de cet étreinte.

Un raclement de gorge se fait entendre, je me détache de Jay. Je me retourne pour voir Balyon, les bras croisés et les sourcils haussés.

—Merci à toi. C'est grâce à tes talents que je m'en suis sortie. Je ne te remercierai jamais assez !

—La routine ! J'espère que ça ira pour vous deux. Notre destin dépend de vous.

Je hoche la tête doucement. Je ne pensais pas que le destin des êtres sombres pèserait un jour sur mes épaules et sur celles de Jay. En clair, c'est le destin de la terre qui est entre nos mains.

Si la destinée dit que Jay et moi sommes voués à les tuer, je vais changer notre destiné. Et je sais comment. Jay et moi devons nous éloigner. C'est la seule solution qui semble s'offrir à nous.

—Ça te dirai un petit tour de moto ? Demande Jay.

—Pourquoi pas ! Allez, il faut qu'on rentre au centre.

Une fois là bas. Je devrais avoir une discussion avec lui. Et je sais d'avance qu'elle ne lui plaira pas.

Je mets le casque et m'accroche au torse de Jay. Il démarre rapidement. L'air paraît plus léger. J'ai l'impression de voler. Je regarde le sol. C'est incroyable. Je m'accroche un peu plus à Jay. J'adore cette sensation.

En un rien de temps nous rentrons au centre.

—Il nous est arrivé pas mal de trucs. Dis-je à Maya.

—Comment ça ? Raconte !

—Tyler nous a dit pourquoi nous étions liés. C'est une légende de malade. Enfin, j'ai eu une migraine ou je ne sais pas trop. Et Balyon m'a aidé.

—Ça fait une journée chargée dis moi.

—Ouais, j'avoue. Mais je dois parler à Jay. Tu sais où il est partit ?

—Non, aucune idée. Va voir sur le toit.

—Ouais. Bonne idée.

Je monte donc sur le toit. Effectivement, il est assit sur le toit.

—Dur journée, hein. Je m'assieds à ses côtés.

—Ça tu peux le dire. Il me lance un regard de côté.

Je regarde les alentours. La ville semble calme, on dirait.

—C'est surtout dur à admettre. Enfin, je trouve que c'est une histoire de malade. Dis-je doucement.

—Non. Le plus dure c'est d'admettre que ce que Tyler nous a dit est totalement vrai. Je ne peux pas rester trop longtemps loin de toi, Cara. J'ai comme le besoin de t'avoir près de moi.

Je baisse les yeux. Il n'a pas tout à fait tort.

—Oui, c'est vrai. Et pour ne pas que l'avenir des êtres sombres flanche on doit s'éloigner tous les deux.

—Quoi ? Non. S'exclame Jay.

—Jay. Tu sais aussi bien que moi que c'est la seule solution qui s'offre à nous. Si on s'éloigne suffisamment la légende n'en restera qu'une.

Il ne dit rien pendant un instant. Je crois avoir pris la bonne décision.

—Donc c'est ce que tu veux ? Que je ne t'approche plus ? Qu'on ne se parle plus.

—Oui. Je réponds simplement.

Enfin, j'espère.

Je reste une éternité dehors, à regarder la rue vide, les passants rentrer chez eux, écouter le bruit des voitures qui déchire le silence.

Je crois encore avoir pris la bonne décision. Une partie de moi me dit quand même que Non, j'ai fais une erreur.

Il y a peut-être un autre moyen, en attendant de le trouver, nous devons rester loin de l'autre. Pour le bien des humains, pour le bien des êtres sombres, pour le bien des autres Save et pour notre bien à nous.

Je me relève, il faut que j'aille faire un tour en ville. Pour me vider la tête et m'éloigner un peu plus de Jay.

Je prépare un petit sac ou j'y mets des affaires. Je ne vais pas aller au centre pendant un petit bout de temps.

Je passe devant les salles d'entraînements. Mon regard est consciemment attiré par celui de Jay. Il m'observe, et a arrêté son entraînement acharné. Je détourne le regard, serre mon sac contre moi et je sors du centre. J'ai pris un arc et des flèches, on ne sait jamais. Si quelqu'un veut me faire du mal.

Je marche rapidement dans les rues sombres. Et j'arrive bientôt devant l'appartement de Balyon. Il m'ouvre, un verre de vin à la main.

—Qu'est-ce que tu fais ici mon chou ? Questionne t-il.

—Tu veux bien m'héberger quelques jours ?

—Oui. À condition que tu me dises pourquoi.

—Je m'éloigne de celui qui pourrait te détruire s'il est proche de toi.

Il ne répond rien. Et ouvre la porte d'un claquement de doigt. C'est une petite chambre, mais ça m'ira très bien.

—Je penses qu'il existe d'autres solutions. Vous êtes faits pour être ensemble. Retarder ce moment ne sert à rien. L'émoigner de toi ne diminuera en rien l'affection qu'il a pour toi. En revanche, être loin l'un de l'autre vous mets en danger.

—Comment ça ? Danger ? Je suis avec le sorcier le plus génial de cette ville.

—Être loin l'un de l'autre diminué tes faccultés. Vous êtes plus fort ensemble, mais en danger loin de l'autre.

—Oh merde.

—S'il a un problème, tu le sentiras. J'espère qu'il ne t'arriveras rien non plus.

Sur ma main se dessine un nouveau forms. Il ressemble à un coeur, avec des formes arabesques. Jay. Nous sommes liés par un forms, maintenant.

—Balyon !

—C'est un nouveau forms. Il vous unit, je pense. Il doit venir. Essaie de l'appeler.

Je fais ce qu'il me dit. Jay me répond, il paraît essouflé.

—Cara ! Je suis en route. Où es-tu ?

—Chez Balyon. Dis moi où es-tu, je te rejoins !

Il me le dit, je prends mon manteau et je cours.

Je cours aussi vite que je peux, j'espère qu'il va bien. Si je ne ressens rien c'est qu- ahh ! Oh mon dieu. Je dois me dépêcher.

Je ne me concentre pas sur la douleur, et je cours plus vite encore. Même si je ne pensais pas que ce soit possible. J'arrive sur les lieux. Jay se bat avec un loups. Des vampires arrivent. D'autres loups sont prêt à arriver.

Je sors mon arme, cachée dans ma botte.

Je ne sais pas comment, mais j'arrive au milieu. Et je l'intrépide entre le loup et Jay. J'attrape la main de Jay, et une bulle se forme autour de nous. Le loup est écarté de Jay.

—Tu vas bien. J'observe ses blessures.

Son tee-shirt est déchiré, il a une blessure profonde. Sa lèvre est fendillée, et il a un hématome sur l'œil.

—Ne lâche pas ma main. Demande-t-il.

—Plus jamais. Je lui promet.

Je retourne mon attention sur les êtres sombres devant nous. Elles nous regardent d'un œil malveillant.

—La légende dit vraie. Vous êtes ce couple de Save.

—Techniquement, nous ne sommes pas ensemble. Rectifie Jay.

Le loup de tout à l'heure lui grogne dessus, et montre les dents.

—Écoutez. Peu importe ce qui dit la légende. Nous faire du mal ne va rien résoudre. S'il a déjà existe un couple plus puissant de Save, c'est qu'il en existera d'autre.

Les vampires se regardent entre eux, hésitants.

—Quelqu'un de mauvais m'a rappelé le principe du ying et du yong. La terre a un équilibre aussi fragile que ce ying-yong. Alors la légende a faux sur un point.

—Lequel ? Que vous êtes un couple ? Ça On le savait déjà. Ricane t-il amèrement.

—Faux sur deux points, le loup. Le couple, et votre destin. La terre à besoin des êtres sombres. Pour rappeler aux humains que leur vie ne tient qu'à un fil, et qu'elle est fragile. Comme l'équilibre de la terre. La solution n'est pas de vous tuer. Et votre solution à vous n'est pas de nous tuer, Jay et moi. Je déclare, haut et fort.

Tout le monde semble m'écouter, certains semblent même convaincus.

—Comment peut-on être sur que vous n'allez pas nous tuer ? S'écrie le loup.

—Crois moi, si je voulais te tuer, je l'aurais déjà fait. Raille Jay.

Je souris. Je crois que le loup à sa réponse.

—Nous devons cohabiter. Mais si vous commettez une faute grave, vous devrez être jugé. Rien ne change, nous sommes juste plus fort à deux, Jay et moi.

Les vampires semblent convaincus. Les loups aussi. L'alpha de la meute semble encore craintif, mais avec le temps ça viendra. Je pars avec Jay main dans la main.

—Chapeau bas, madame. Je n'aurais pas aussi bien réussi.

—Tyler parlait de force de caractère, de charisme non ? Je ricane.

—Hum. On s'en fout un peu.

Il m'attire vers lui, passe sa main derrière ma nuque. Et m'embrasse le front. Je ferme les yeux, profite de ce contact.

—Alors ? S'écrient Balyon et Maya en arrivant vers nous deux.

Je les hais presque d'arriver dans un moment comme celui-ci. Mais je ne dis rien, je suis contente de les savoir sains et saufs.

—Cara les a convaincu avec brio ! S'exclame Jay.

—On l'a fait ensemble.

—Quand je suis en danger, tu es plutôt douée pour trouver les mots.

Je lui frappe l'épaule, une moue boudeuse sur le visage.

Il ricane doucement, et Maya hausse les sourcils, amusées.

—Tu es blessé Jay ? Demande Balyon, les yeux plissés.

Sa lèvre est toujours fendillée, son coquart commence à être visible. En revanche sa blessure au torse semble guérie.

—Ça lui donne un côté rebelle. Je ricane à mon tour.

—Tu vas voir toi. Quand on sera enfermés entre quatre murs, tu vas souffrir.

Je fais une mine horifié, puis je rigole.

—Bon, si on rentrait plutôt au centre, pour fêter ça ? Proposé Maya.

—Balyon, tu viens avec nous ! Je m'exclame.

Nous rentrons tous les quatre le sourire aux lèvres.

Tous les Save fêtent cette grande nouvelle, content d'apprendre que Jay et moi sommes plutôt respectés par les êtres sombres.

Je suis sur le balcon, la tête relevé vers les étoiles. Je souris. Si on m'avait dit que les vampires, les loups garous et tout le reste existaient il y a trois semaines, j'aurai ri. Maintenant, je sais que tout ça est bien réel. C'est mon monde maintenant, les Save sont ma nouvelle famille. Et Jay, le garçon auquelle je suis liée. Pour l'éternité.

—À quoi tu penses ?

Je tourne ma tête vers le sourire charmant de Jay. Il passe un vieux sweet-short sur mes épaules. Son odeur m'envahit.

—Plein de choses.

Un petit silence naît, mais il n'est pas dérangeant. Pas pour moi, en tout cas. C'est l'histoire de ma vie. Et moi qui croyais qu'elle était simple.

—Pour nous deux, tu as réfléchi ?

Un petit sourire vient se loger sur mes lèvres. Il est adorablement craquant.

—Hum. Il y a quelque chose que je ne peux pas nier. J'ai besoin d'être prêt de toi. Je me sens en sécurité à tes côtés, et je me sens juste bien. Parfaitement bien.

—Je vais te dire quelque chose d'insensé. Mais notre vie est insensée.

Je me retourne pour être face à lui. Je pose mes doigts contre sa bouche. Son regard descend sur mes lèvres puis il remonte sur mes yeux. Ma main caresse sa mâchoire. Il s'approche encore un peu plus. Et réduit l'espace entre nos lèvres. À cet instant, plus rien d'autre ne compte. Il n'y a plus que Jay et moi. Il n'y a plus qu'un nous.

S'il y a bien une chose que j'ai retenu de cette aventure. C'est que la destinée à été créée pour être changée. Le futur n'est pas toujours celui qu'on nous prédit, nous pouvons le changer. Nous seuls sommes les maîtres de nos destins.

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