Musique
Je récupère quelque cahier dans mon casier. Je baille en même temps, la première semaine de reprise à été épuisante. Les nouveaux élèves, les nouveaux groupes. Et moi.
Disons plutôt que je forme un groupe à moi toute seule pour le moment. Je n'ai pas trouvé d'amis. Je me débrouille sans, donc tant mieux ! Enfin si, j'ai trouvé une pote. On ne se voit pas souvent. Elle est quand même sympa.
Une musique s'élève dans l'amphithéâtre. Et dans les enceintes du lycée.
En dehors des nouveaux élèves et des nouveaux groupes. Ce lycée contient de petites célébrités. Un groupe de garçons plus beau les uns que les autres. Alex, James et Hayden.
Amy me rejoint en grognant. Sa frange lui tombe dans les yeux, sous son bonnet bordeaux. Son rouge à lèvres rouges couleur bordeaux lui aussi, mets des fines lèvres en valeur.
—Coucou Jo.
—Salut Amy. Dis-je simplement.
On traverse les couloirs du lycée jusqu'à arriver devant l'amphithéâtre. Le son est encore plus explicite devant celui-ci. On entre discrètement, il est rempli de lycéen. Tout ça pour un groupe de musique qui finira par se séparer.
Un guitariste (Hayden), un batteur (Alex) et un chanteur (James). Le pire c'est sans doute qu'ils chantent des chansons d'amour
—Tu n'aimes toujours pas ? Me questionne Amy, un petit sourire aux lèvres.
—Leur musique ? Ou leurs sales têtes ? Je demande.
Elle ricane doucement, en tournant la tête.
Je trouve ces trois personnages arrogants. Ils ont un physique de rêve, une musique qui marche bien apparemment mais ne sont pas reconnaissant envers leurs fans. Le lycée est à leur pieds (Ou presque). La seule chose qui les motive est de prendre la grosse tête.
—J'y vais moi. Je souffle à l'oreille d'Amy.
Elle tape du pied et hoche frénétiquement la tête, prise par leur musique.
Je marche dans les longs couloir en essayant de trouver la salle. Quand j'arrive devant je me pose tranquillement. Je sors mon casque et écrit doucement des bouts de textes.
«Just smile.» est écrit sur mon poignet. Avec un petit smiley de dessiné.
-You have to smile. See you have a beautiful life. Just, smile. You will survive. Life isn't easy. Finally, she is pretty. Just open you eyes, and see the life. After that, you will smile.
Cette voix masculine, rauque. Je la connais. Je relève les yeux, ferme brutalement mon cahier et descends mon casque sur mes épaules.
—Qu'est ce que tu veux ? Je lui demande d'un air mauvais.
—Doucement tigresse, on a cours ensemble je te rappelle.
—Ne t'avises plus de loucher sur mon cahier, le blondinet. Dis-je sèchement.
Je range mes affaires et rentre dans la salle. Nous avons mathématiques. Il y a des choses assez importantes à savoir sur moi, je n'aime pas les mathématiques. Et encore moins la physique.
Seulement, j'arrive quand même à me débrouiller et avoir de bonnes notes.
* * *
Je sors du bus, et marche sous la pluie. Qu'elle journée bien nulle. Une de plus, pas une de moins. Ici, toutes les journées semblent se ressembler.
Les cours sont différents, les discussions sont différentes, la nourriture au self aussi. Seulement, c'est toujours le même fond. Ennuyeux.
Je pose mon sac dans l'entrée, et mon chien vient m'accueillir.
—Salut Bob ! Comment tu vas, mon vieux ?
Il aboie seulement et remue la queue. Il me suit alors que j'arrive dans le salon, mon père dort dans le fauteuil. Une boîte de médicament et un vert rempli. Il a du s'endormir, encore.
Je bois un verre d'eau, et monte dans ma chambre. Pour m'aider à me concentrer je mets la radio locale. Evidemment, rien de trépignant mais ça m'apaise un peu. Seulement, en plein exercice de maths, une musique douce retentit. Seulement un acoustique et une voix rauque. Paroles d'amours.
Le groupe du lycée. Je savais bien que leur musique prenait de l'ampleur. Mais la radio locale, et puis quoi encore ? Je change de radio, en grognant.
Manque de chance, c'est encore sur eux que je tombe.
Mon portable vibre, sans arrêt. C'est une succession de messages d'Amy qui me parviennent. Étant une grande fan de leur groupe, elle me raconte ses trouvailles sur eux. Elle a du les entendre à la radio.
Je soupire puis ferme mon cahier de mathématiques. J'abandonne, l'exercice n'a même pas de solutions sur internet !
Je remets mes baskets, enfile un sweet à capuche. Je prends mes clés, mon cellulaire et des écouteurs. Le plus important c'est mon carnet. Je redescends à la va vite, mon père se réveil tout juste.
—Tu vas où comme ça ?
Je plisse les yeux. Questions pièges. Autant lui dire la vérité, Mais je vais lui rendre service par la même occasion.
—Prendre un café en ville. Tu veux que je fasse les courses ?
—Ouais, prends ce qu'il faut dans mon porte monnaie.
Je mets tout ce dont j'ai besoin dans mon sac, puis je sors. Je cours pour rattraper le bus. Et je m'assois au fond.
La ville n'est pas très loin, Mais en bus c'est plus rapide. D'autant plus qu'il pleut.
Quand j'arrive au café, à moitié trempée, je vais m'installer au fond. Je m'attache les cheveux en chignon. J'enlève ma veste et la pose derrière ma chaise.
Le serveur arrive avec un petit sourire. Je prends ma commande et elle arrive bientôt. Je pose mes mains froides autour du mug chaud. Mes yeux se ferment pour profiter de ce moment apaisant.
En terminant mon chocolat je range mes affaires. Ce petit moment m'a fait du bien. Même s'il était de courte durée.
Je sors du café mais on me bouscule au même moment.
—Argh ! Tu peux pas faire attention ?
—Pardon ? Tu m'as bousculée ! C'est à toi de t'excuser, mon vieux. Je serre les dents.
—T'es malade. Tu sais qui je suis ma belle.
—Qui tu es n'a rien à voir là dedans. Le respect on l'apprend autant aux célébrités qu'au personne civiles.
Je lève les yeux au ciel, et sors du café. Après avoir payé, bien sur.
Je vois le super marché. Et je marche jusqu'à celui-ci, tête baissée. Je ne perds pas de temps à observer les rayons, je sais déjà ce dont j'ai besoin. Je paye avec l'argent de mon géniteur. Une fois ressortie, le dernier bus de la journée part sans moi.
—Merde ! Je crache.
Je déteste devoir rentrer en marchant sous la pluie. Elle est fine, mais c'est justement ça le pire. Mon sac serré contre moi, mes chaussettes trempées de la pluie. J'aurais peut-être dû prendre un parapluie.
Une voiture ralenti en passant à côté de moi. Manquait plus que ça !
—On te dépose ? Demande une voix masculine, bien rauque.
On ? Le blondinet est avec son groupe, c'est à parier.
—Pour me faire pardonner de mon imprudence. Allez !
Je ne me fais pas prier. Et monte dans sa voiture. Elle a une odeur de bois. C'est apaisant. À l'arrière, je suis assise avec le bouclé. Sûrement lui, le moins chieur du groupe.
—T'es trempée. Tu veux une serviette ? Demande y-il.
—Quel sens de l'observation, Alex. Me dit pas que vous avez des serviettes dans une voiture ?
—C'est Si étonnant que ça ? S'étonne James.
C'est sûrement lui que je déteste le plus du groupe. Celui qui se la joue le plus.
—Ouais, tête de noeud. Tout le monde n'a pas des serviettes dans sa voiture, excuse nous d'être de ne pas être des célibrités.
—Ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Déclare le blondinet en me lançant un regard dans le rétroviseur.
—Pourtant il l'a fait comprendre. Arrête toi là. Je vais continuer seule.
Il soutien mon regard mais ne se laisse pas convaincre. La voiture continue son chemin. Le pire va arriver, je le sens.
—Hayden. Arrête toi ici ! Je lui demande, la panique m'envahissant.
La maison est au bout. Mais il continue. Il sait que c'est au fond. Seulement, je ne veux pas qu'il le voit.
—C'est ici ! Arrête maintenant. Et repartez vite. Dis-je sèchement.
—Et tu ne nous remercie même pas. Tu parlais de respect tout à l'heure !
C'est trop tard. Mon géniteur arrive, batte en main. Il ne supporte pas que quelqu'un s'approche de sa propriété.
—Dégagez d'ici et vite ! Hurle t-il.
Je prends mes affaires et lance un regard paniqué à Hayden. Il doit partir, maintenant !
Il ne se fait pas prier et la voiture part aussi vite qu'elle est arrivée.
—N'apprichez plus cette foutue baraque ! S'écrit-il d'une voix rauque.
Il marche vers moi, enfin essaie. Seulement il tangue un peu trop.
Je prends le sac de course, mon sac et je marche sans même faire attention aux cris de mon Tom.
Bon aboie en me retrouvant. Je lui lance un sourire triste, range les courses aussi vite que possible.
Une douleur le comprime le bras. Je baisse les yeux et vois Tom le serrer aussi fort qu'il le peut. À tel point que ses jointures sont blanches.
—Tu me fais mal. Je déclare calmement.
—Qui était ces types ? Tu traines avec des gamins de riches !
—Non, je ne traîne pas avec eux. Lâche moi ! Je dis, un peu plus fort.
Il desserre sa prise et je me libère. Je me frotte le poignet, une marque rouge y fait son apparition. Un regard mauvais habite mon visage.
—Traines plus avec ces sales gosses. Il dit.
Je retourne dans ma chambre et m'enferme. Je me pose sur mon lit et respire longuement.
Je ne vois pas pourquoi mon père tient tant à rentrer dans ma vie. Je ne parle même pas aux garçons. Je n'ai qu'Amy.
* * *
J'arrive au lycée et vais directement aux casiers. Amy vient directement à côté de moi. Aujourd'hui elle a un bonnet gris, et le rouge à lèvres qui va avec.
—Il y a eu des rumeurs. Déclare t-elle.
Elle aime toujours faire durer le suspens. Seulement, je ne suis pas trop d'humeur aujourd'hui.
—Hum, quel genre de rumeurs ?
—Les rumeurs comme quoi tu sortirais avec un des membres de Jah's.
Je ricane amèrement, seulement elle est très sérieuse.
—Tu déconnes là ?
—Non, il y a même des pourcentages de votes pour un couple "goal". Tu vas le mieux avec Hayden, apparemment.
Super, j'ai le droit au blondinet.
—En fait, une fan du groupe t'aurais vue monter dans leur voiture hier soir, l'histoire à pris de l'ampleur.
—Ils m'ont ramenée parce qu'il pleuvait ! Je m'indigne.
—J'y suis pour rien s'il y a des rumeurs moi ! S'exclame t-elle, les deux mains en l'air, innocente.
En parlant de toutes ces rumeurs, j'entends aussi des critiques. Si pour les fans, Hayden et moi sortons ensembles, ils peuvent émettre des critiques sur ma personnes. Les trois stars de ce lycée arrivent.
Je claque la porte de mon casier et me dirige vers la bibliothèque. Je n'ai pas cours avant une heure. Je laisse Amy seule, en extase devant son groupe.
La bibliothèque est vide à cette heure là. Je m'installe au fond, écouteurs dans les oreilles, livre entre les mains.
Quelques minutes après je crois, quelque retire mes écouteurs. Je lève les yeux, le blondinet est là. Seul.
—Quoi ? Je chuchote, puisqu'il le faut.
—Tu n'as vraiment aucune maturité. Tu as fais ces rumeurs ! C'est complètement débile, Jordan. Déclare Hayden.
—Pardon ? Faire des rumeurs ? T'es débile ?
—Arrêtes de m'insulter, merde ! Viens avec moi.
Je range mes affaires en pagaille dans mon sac, et le suit dans les couloirs. Évidemment, ses groupies viennent. Il les ignore totalement, poursuit son chemin.
—Lâche moi ! Je grogne.
—Alors ? C'est quoi ces rumeurs !
—Tu crois peut-être que je le sais, gros crétin. Je te déteste, toi et ton stupide groupe. Je lâche, le regard noir.
Il ne dit rien d'autre.
—Tu craches sur moi, tu m'engueules sans même savoir si c'est moi qui ai fait cette rumeur. Et tu la même pas démenti. Ensuite c'est moi qui ait un problème ?
Il ne dit toujours rien, le regard toujours sombre.
—Tu sais quoi, espèce de blondinet à la noix, c'est pas toi qui reçoit des critiques parce que le blondinet trop chou ne mérite pas quelqu'un comme moi. Je déclare, d'une voix calme.
Je reprends mes affaires, le laisse en plan. J'en ai marre de ces foutus célébrités qui ne disent rien, se croient tout permis. Hayden était gentil, enfin il avait l'air. Seulement, c'est pas la réalité.
Il me course après, prends ma main et retourne à l'écart.
—Si toi t'as finis, c'est pas mon cas. Alors tu me laisses parler. S'énerve t-il.
Je croise les bras sur ma poitrine, attendant la suite.
—J'ai pas démonté leur rumeur parce que je n'en ai pas eu le temps. Ensuite, figures-toi que le groupe reçoit aussi des critiques. Pas plus tard qu'il y a quelques minutes.
Je lève les yeux en l'air, excédé.
—Très bien. Maintenant, tout ce que tu as à faire est de démentir tout ça. Et de ne plus m'adresser la parole.
Il sourit en coin.
—Tu trouves toujours les solutions qui t'arrange, Jordan. Seulement, ce n'est pas aussi simple que ça, parce que je n'ai pas envie d'arrêter de te parler.
—On en aura jamais terminé avec leurs rumeurs. Dis-je, en soupirant.
—Dernière chose, j'ai besoin de comprendre. Ton père, il...
Je pose ma main contre sa bouche, sans réfléchir aux conséquences. Trop tard, une photo a été prise.
Je jure, enlève ma main de sa bouche, prends mes affaires et pars pour de bon cette fois.
Mon cœur bat vite, en allant en cours. Cela risque d'être compliqué de se concentrer, aujourd'hui.
* * *
Je sors des cours, une migraine me prends. Je vais au casier pour poser mes affaires, seulement une mélodie me retient. C'est un morceau de piano. Je me dirige vers là salle de musique.
Il y a seulement une seule personne, et il ne m'a pas vue. Hayden inspire et commence à changer.
«Feeling used,
But i'm
Still missing you,
And I can't
See the end of this,
Just wanna feel your kiss
Against my lips
And now all this Time
Is passing by
But I still can't seem to tell you why
It hurts me everytime I see you
Realize how much I need you..»
Le piano continu doucement, et je continue d'être bercée par la voix douce d'Hayden. Je connais cette chanson.
Sans réfléchir aux conséquences encore une fois, je me mets à chanter avec lui.
«I hate you I love you
I hate that I love you,
Don't want to, but I can't put
Nobody else above you.
I hate you I love you,
I hate that I want you.»
Il s'arrête de chanter et m'observe longuement et je prononce les deux dernières phrases, les yeux fermés.
«You want her, you need her,
And I'll never be her.»
Quand j'ouvre les yeux, sans même savoir pourquoi, j'ai les larmes aux yeux.
—Tu connais cette chanson ? Demande t-il, l'air détaché.
En réalité, on sait tous les deux que ça l'étonne.
—Ouais, je l'aime bien. Cela doit être la seule chanson de votre groupe que j'aime bien.
Il soupire, néanmoins un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
Des auplaudissements retentissent. Je m'éloigne rapidement de lui et me retourne. Il s'agit d'Alex et James.
—Je ne savais pas que tu chantais si bien, Jordan ! S'exclame Alex, tout sourire.
—Euh, merci...
—On pourrait tenter un featuring, sur notre chaîne ! Ou encore mieux, un duo acoustique de la chanson ! Vous deux. Ça va faire un tabac. Dit James.
—Ça n'arrangera rien à vos rumeurs à la con. Il est hors de question que je chante pour votre groupe. Je croise les bras sur ma poitrine.
—Ça pourrait nous faire de la bonne pub, et pour toi aussi. Rétorque James.
Tout ce qui les importe c'est leur musique, les sentiments ne comptent pas.
—Chou ! J'ai écouté votre dernière chanson elle est absolument magnifique ! S'exclame une voix féminine.
Il s'agit de Caitlyn. Et elle se lance quasiment sur les lèvres d'Hayden. Ce dernier ne réagit pas.
Si ce matin, il ne voulait pas d'une rumeur, c'est justement parce qu'il a déjà une copine. Ouais, les sentiments compte encore moins pour Hayden, finalement.
Je récupère mes affaires et sort de la salle, en vraie voleuse.
Je réussit à rattraper mon bus, je m'installe au fond d'un siège. Tout ce que je veux maintenant, c'est oublier ces trois crétins.
Je n'ai plus qu'une année de lycée à attendre et ils partiront pour leur vie d'artiste.
Mon portable vibre. C'est Amy. C'est un lien vidéo. Je clique dessus. C'est la chanson. Quelqu'un a filmé quand on chantait.
À ce point ce n'est plus des fans qu'ils ont, mais des paparrazis.
Je rentre chez moi, une foule de message d'Hayden me parviennent. Il est indécis. Un coup, il veut me parler, et l'autre il m'emgueule pour des fautes que je n'ai pas commise.
Je rentre, Bob remue la queue, tout content.
—Salut mon vieux. Je lui souris doucement.
Mon géniteur est dans sa chambre, entrain de dormir je suppose. Je ne m'occupe pas de lui et monte dans ma chambre, suivie de près pas mon chien.
Je m'allonge sur mon lit et il ne tarde pas à venir. Il me lèche la figue, ce qui me fait sourire. Je l'éloigne un peu de moi, et lui caresse la tête.
—Si tu n'étais pas là, ça ferait bien longtemps que je ne serai plus là.
Il me fait une moue triste, j'ai l'impression qu'il comprends absolument tout.
Je réponds à l'énième appelle d'Hayden.
—Ah, enfin tu réponds ! Grogne t-il.
Je ne dis rien, je ferme juste les yeux. S'il continue avec sa petite crise de pseudo-star, je vais lui dire le fond de ma pensée.
—Tu me mets mal avec tes histoires, Jo. J'espère que tu t'en rends compte. Je suis en couple, j'ai pas besoin d'une rumeur à la noix.
Est-ce le même garçon qui disait vouloir me parler ?
—Signale la vidéo. Ne me parle plus. Dernière chose, va bien te faire foutre Hayden.
Et je raccroche. Sa petite personne est plus importante que ses propres sentiments. Cette fille ne doit même pas compter pour lui, ce n'est qu'une de plus à son palmarès.
Amy m'appelle. Je réponds.
—Salut Jo ! Je suis certaine que ça va pas fort mais j'ai des bonnes nouvelles.
—Je t'écoute. Dis-je, d'une petite voix.
Je suis fatiguée de tout ça, la bonne humeur d'Amy va sûrement m'aider.
—J'arrive. J'espère que papa Jo est de bonne humeur.
Je ricane, c'est comme ça qu'elle appelle mon père. C'est d'ailleurs la seule à être bien aimée de mon géniteur.
Effectivement, cinq minutes plus tard elle arrive dans ma chambre, petit cadeau en mains.
—Je t'ai apporté un petit quelque chose.
Elle me donne le paquet, un petit sourire se dessine sur ses lèvres. J'ouvre et y découvre un petit bracelet.
Il est en tissu tressé et il y a un petit signe de l'infini dessus. Je trouve ça adorable.
—Merci. Je la serre un petit moment contre moi.
—Alors, dis-moi.
Elle s'assoit sur mon lit, prend ma main. Je lui raconte le passage de la chanson avec Hayden et Caitlyn qui se jette sur ses lèvres. Et ensuite le coup de la vidéo.
—Dis donc, ce qui est sur c'est que tu es jalouse. Tu as beau dire le contraire, le petit Hayden tu l'aimes bien ! S'exclame t-elle.
Je baisse la tête. Touchée. Vaincue.
—C'est pas réciproque de toute façon. Et puis il m'énerve. Monsieur est une star dans son foutu lycée donc il a tous les droits !
Elle grimace légèrement.
—Je ne vais pas l'attendre toute ma vie, s'il veut Caitlyn alors tant mieux pour lui. Je m'efface du tableau.
—C'est vrai que dit comme ça, c'est plutôt simple. Il lui faut un peu de temps, il est plutôt maladroit, je pense.
—Dis moi que tes bonnes nouvelles ne le concerne pas. Je supplie, une moue triste peinte sur le visage.
Elle sourit tristement Mais sourit vite plus gaiement.
—Il n'y en a qu'une qui ne le concerne pas ! Mais c'est déjà pas mal.
—Je t'écoute !
—Tu dors chez moi ce soir ! Je te kidnappes, tu n'as pas le choix ! Sourit-elle.
Effectivement, c'est la meilleure nouvelle de la journée.
—Ensuite, regardes moi ça !
Elle pianote sur son cellulaire et me montre la vidéo. Les vues ne cessent d'augmenter, le nombre de j'aimes aussi. Pourtant, le groupe est connu seulement dans la ville.
—Ils commencent à se faire connaître grâce à cette vidéo Jordan ! En plus tu te fais connaître aussi ! Hiiiii ! Elle pousse son crie, comme signe de victoire.
—J'ai dit à Hayden de la supprimer.
Elle s'arrête dans sa danse de la victoire et hausse les sourcils. Elle m'observe comme Si j'avais dit la pire chose au monde.
—Quoi ? Je demande.
—Il ne va pas le faire. Les gens chipent beaucoup trop votre couple et votre duo pour ça. Et puis...
—Comment ça notre couple ? Je l'arrête.
—Bah ils vous chipent ! Plus qu'avec Caitlyn. Elle ricane méchamment, comme dans les Disney.
—Nan j'hallucine. Tu nous chipe pas ? Je questionne en plissant les yeux.
Elle prend un air sérieux, cache son téléphone derrière elle. Elle a l'air innocente comme ça.
—Non...Pas du tout.
Sa voix est légèrement plus aigu. La seule amie que j'aie aime bien un couple totalement impossible ! C'est génial, j'en fait partie !
—Amy ! T'es sérieuse ! Je croise les bras sur ma poitrine.
—Quoi ?! J' y suis pour rien si vous allez bien ensemble ! S'exclame t-elle.
Je soupire, me pince l'arrête du nez.
—Regardes ! Les fans du groupes ont créé des sites pour vous.
—C'est un groupe local Amy ! C'est pas possible.
—Apparemment, plus Si local que ça. Ces derniers temps leur groupe commence à se faire connaître de plus en plus. Et je crois qu'ils vont bientôt donner un petit concert dans un bar cette semaine.
—Carrément ? Je demande.
—Mais oui ! C'est trop bien ! Elle continue sa petite danse de la victoire.
Amy est toujours au courant de tout, c'est un peu flippant. Je l'adore quand même.
—Allez Viens ! Prépare ton sac, on embarque !
Je ricane doucement et elle descends prévenir papa Jo. Je prépare mon sac en vitesse et la retrouve dehors.
—J'y vais ! Je préviens.
—Ouais. Rentre tôt demain.
Je ferme les yeux et sors de la maison. Plus vite je pars, mieux c'est.
—En vrai, vois les choses du bon côté. Tu peux te faire connaître au niveau du chant ! S'exclame Amy.
—Ouais, c'est possible. Tu sais que je suis trop timide. Je ne peux faire ça...
Amy sourit en coin, sort sa paire d'écouteurs et me tends une oreillette. Elle met la vidéo et me dit de bien écouter. C'est ce que je fais.
C'est la chanson, évidemment .
—Tu vois, ça c'est une fille heureuse de chanter. Ça s'entend rien qu'avec ton brin de voix !
—Si tu le dis. Seulement je ne veux pas chanter avec eux ! Je n'aime pas...
—Tu n'aimes pas Quoi ? Me coupe-t-elle. Leur groupe ? Leur musique ? En attendant, c'est avec qui que tu chantes ? Et quel musique tu chantes hein ?
Je soupire. C'est vrai elle a raison. Peut-être que je les aimes bien au fond. Seulement, certaine fois ils m'énervent tellement !
—Ce soir, ils vont dans un bar. Ils vont sûrement chanter. Et on y va !
—C'était pas prévu ça ! Je m'écris.
—Ah Si Si Si, seulement je ne t'ai pas prévenue ! Sourit-elle sournoisement.
Nous arrivons chez elle et montons dans sa chambre. Sa mère vient nous voir à plusieurs reprise, elle nous a apporté des cookies avec un verre de lait. Ce soir, nous mangeons même pizza préparé par ses soins.
La famille d'Amy est géniale, du peu que je l'ai vue.
—Tu vas t'habiller comment..? Demande Amy.
—Comme ça. C'est un bar ! Pas une soirée de gala ! Je déclare, neutre.
Amy m'observe d'un œil critique, elle m'analyse. Elle plisse les yeux sur mon jean délavé et mon sweet. Ensuite elle baisse les yeux sur mes chaussures.
—Hors de question que du sortes dans un bar comme ça. T'es Folle ! Elle rétorque.
Elle se lève et s'affaire dans son dressing. Elle en sort juste un jean noir serré et un top en dentelle rose pâle. Elle branche ensuite un liseur et sort son maquillage.
Elle me tend les vêtements et me montre les toilettes. Pas la peine de parler, j'ai compris le «changes-toi.»
Je fais donc ce qu'elle m'a demandé et enfile ses vêtements.
Je sors de ses toilettes et retourne dans sa chambre.
—Wouah ! Maintenant étage maquillage !
Je la laisse faire ce qu'elle veut de mon visage et ensuite de mes cheveux. Elle se prépare rapidement et sa maquille en dernier.
C'est sa mère qui nous dépose devant le petit bar de la ville. Je n'ai qu'une veste en cuir sur les épaules et la brise d'hiver se fait déjà sentir.
Nous rentrons et nous commandons deux sodas. Nous restons assises au bar, attendant que le concert commence.
Le nightdrink est déjà pas mal rempli, et il continu de se remplir. À tel point que les gens se collent entre eux. Je n'ose même pas imaginer ce que cela donnerait s'ils dansaient.
—Nous avons la chance de recevoir un groupe pas comme les autres ce soir ! Il commence à se faire connaître de plus en plus...
Je n'écoute pas le reste, je sais que c'est leur groupe. Pourtant je n'ai pas envie de les écouter. J'observe Amy qui sautille déjà sur place.
Le son de la guitare se fait entendre, la batterie résonne et ensuite le chanteur.
James a une voix assez rauque mais plutôt belle. La musique reste douce même si la batterie déchire l'air de temps en temps. La guitare est plus discrète, Mais sans toujours l'entendre elle reste très présente. Les paroles défilent, les musiques aussi. Je suis à moitié bercée par leur musique, au contraire d'Amy. Qui est totalement absorbée par leur musique romantique.
Je décide de sortir à l'arrière du bar, pour prendre l'air et être au calme. Enfin, au calme. Même à l'extérieur on entend la musique. Seulement les rues sont désertes et la musique moins forte. Le contact humain y est réduit à 0%, aussi.
Je m'adosse au mur, serre ma veste contre moi et inspire un grand coup.
Je regarde l'air frais qui s'échappe de ma bouche.
—T'as froid ?
Question plutôt maladroite. Qui plus est, elle vient d'un crétin.
Je ne répond pas et regarde dans toutes les autres direction que la sienne.
—Tu comptes m'ignorer maintenant ?
C'est une bonne proposition, je trouve. Tant pis si c'est pas son cas.
—Jordan. Arrêtes de m'ignorer.
—Pourquoi ? Je devrais faire Quoi à la place ? Je ricane amèrement.
—Pas ça, en tout cas.
Il s'approche un peu plus de moi et au fur et à mesure, je recule. Je me retrouve collée au mur, son regard ne se détache pas du mien.
—Qu'est-ce que tu fais ? Je demande, d'une petite voix.
Je lui demande, même si la réponse paraît évidente.
—Ce que j'ai envie de faire depuis un petit bout de temps déjà.
—Et t'attends un soir dans un bar, où il fait pratiquement nuit. Où monsieur est en couple avec une certaine Caitlyn.
—Tu as faux. Totalement faux sur elle. Caitlyn s'est jeté sur moi, en vérité elle est en couple avec James.
—C'est ça, parce que tu penses que je vais te croire ?
—Tu devrais. Quand je t'ai dit que j'étais en couple je voulais juste te rendre jalouse. Voir si ce que je ressentais était réciproque.
—Il y a d'autres moyens pour rendre jalouse une fille.
—Lesquels ? Demande y-il.
—Tu crois vraiment que j'ai un exemple en tête ? Excuse moi Si les garçons n'ont jamais eu besoin de me rendre jalouse vu que j'étais invisible.
—Plus depuis un bout de temps, Jo.
—La faute à qui ? J'aimais mon invisibilité.
—Tu n'es pas obligé de sortir complètement de l'ombre. Je veux juste que tu restes avec moi.
—Pour faire Quoi ? Je vais faire tâche avec votre groupe de "Super stars".
Il ricane doucement, se doutant que je fais de l'ironie.
—Tu n'as pas besoin de supporter le groupe. Seulement moi. Et mes musiques à l'eau de rose.
—Aïe ! Tu m'en demandes beaucoup là. Je grimace, ce qui redouble son rire.
—Tu les aimes bien je te signale. Tu as aussi aimé chanté avec moi, je me trompe ?
—Peut-être bien.
Il sourit en coin, et s'approche de moi encore plus afin que l'on soit à quelques centimètres l'un de l'autre.
—Tu comptes faire quoi maintenant ? Je questionne dans un souffle.
Il veut s'approcher un peu plus, seulement....
—Oh merde ! Je dois fumer une clope ! S'exclame Alex.
James ricane et jure à son tour.
—On va devoir aller fumer autre part. Tu vas faire des cauchemars sinon ! Déclare James, un sourire en coin.
Hayden leur lance un regard meurtrier, afin qu'ils partent en vitesse.
James lève un pousse en l'air dans ma direction ce qui me fait rire. D'accord, peut-être qu'ils ne sont pas si insupportables que ça.
Je ne dis plus rien et regarde de nouveau Hayden. Je pose ma main dans ses cheveux.
Et enfin, il scelle nos lèvres ensemble. Je ne pourrais pas expliquer la sensation qu'il me procure rien qu'avec un baiser.
Ses mains entourent mes hanches et me rapproche de lui, pour approfondir notre étreinte. Sa langue vient chercher la mienne.
Vous connaissez sûrement la suite. Je ne pensais pas un jour sortir avec le guitariste d'un groupe de musique, ni même que je lui plairais.
Les apparences sont trompeuses. Et je ne suis pas déçue de m'être trompée. Ça m'a permit de découvrir ce qu'il se cachait vraiment. J'aime ce que j'ai découvert. Je pense qu'Hay aussi.
#E
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