L'amour. On dit toujours que c'est compliqué. Je pense que c'est les humains qui se compliquent la vie plus qu'autre chose. Aimer et être aimé. Rien de plus beau, rien d'aussi simple et compliqué à la fois.

Je ne suis jamais tombé amoureux, et pourtant de nombreuses fois j'ai cru l'être. Je croyais apprécier une fille, Jess et c'est quand elle m'a embrassé que j'ai compris que j'étais gay. C'était en quatrième. Mes parents le savent, ils n'ont pas eu vraiment de réaction. Juste ; «Ah Bon ?». Cependant, je les trouve plus soulagés. Ils devaient se questionner, sans doute.

Revenons au présent, nous sommes après les vacances de Noël, la reprise des cours. Je mets mon sac sur mes épaules et je descends les escaliers.

"Tu pars déjà ?" Demande ma mère.

"Ouais, je vais chercher Mad'.

-Tu lui passeras le bonjour, dans ce cas. À ce soir mon chéri. Tu iras chercher Kyle ?

-Ouais, pas de problème. À ce soir, M'man !"

Kyle est mon petit frère. Il est au collège, en quatrième. Et Maddie, c'est ma meilleure amie. Tout les matins je vais la chercher parce que son copain ne peut pas, apparemment. Je préfère dire que son copain est un trou du cul, il ne la mérite pas.

Si je dois aller chercher Ky le soir, c'est parce que mes parents travaillent beaucoup. Parfois même trop, ce qui explique la taille de notre maison. Mon père est écrivain, mais même si il est reconnu, Kyle et moi avons le nom de ma mère pour éviter les problèmes. Elle est aussi reconnue en tant qu'éditeur formidable, mais bref.

"Salut Mad'.

-Yo, Ad. Il va y avoir un nouveau."

Et elle m'explique tout ce qu'elle sait déjà sur le nouveau. Vous voyez, les filles peuvent être de vraies détectives, aussi efficaces que le FBI, même. Et Maddie est aussi curieuse que je suis gay. Elle adore les rumeurs et tout le tralala.

"Oublies pas, demain soir. Quentin vient chez moi. Pas de soirée film.

-Tu brises notre soirée film, pour ce crétin.

-Je t'aime plus, alors arrêtes. On a déjà eu cette conversation.

-J'ai quelque chose qu'il n'a pas." Conclus-je.

Elle me regarde et un sourire illumine son visage. On s'exclame ensemble :

"Les pots de glace !"

C'est un genre de tradition, entre nous. Quand il y a une dispute entre elle et Quentin, peu importe l'heure qu'il est, elle vient chez moi et nous mangeons de la glace. Et si c'est moi qui ne va pas bien, c'est la même chose mais chez elle, cette fois. Quentin est le pire petit ami qu'on puisse avoir, ils s'engueulent assez souvent, et Maddie vient se consoler chez moi.

Nous arrivons au lycée et je connais l'identié du nouveau mieux que lui-même, je pense. Maddie est une excellente agent secrète. Elle me suit jusqu'à mon casier et commence à sautiller sur place.

"Retournes toi, c'est luiii !" S'exclame t-elle.

Je me retournes discrètement et honnêtement, Mad ne m'avait pas menti. Il est diablement sexy. Si seulement il était gay.

"Il est dans notre classe en plus." Me chuchote t-elle.

* * *
La première matinée de cours s'est passée normalement. Ce midi, je mange avec Maddie et son Quentin. Génial. J'observe les alentours. Mon regard semble attiré par un visage en particulier, celui du nouveau. D'ailleurs son petit nom c'est Matthew.

"J'y vais moi, tu me rejoins en cour, Mad ?

- _No problem_, Ad." Me sourit-elle.

Je prends mon sac au casier et je sors. Je traverse la rue et longe rapidement le parking. Au fond du parking il y a un coin ou personne ne peut le voir, c'est là que je vais tout le temps, ou presque. Je mets mes écouteurs, mais malgré la musique j'entends des pas se rapprocher. Et ils parlent fort, croyant être seuls.

"Tu sais, on pourrait former un beau couple, toi et moi. Vu ton charisme, ton caractère. Ta popularité monterait en flèche."

Si les voix vous suffisent, en revanche, je vois aussi un bout de la scène. Et je reconnais sans mal les deux personnes. Le nouveau et Madison Cleek alias la populaire du lycée. Notre lycée respecte tout un tas de cliché plutôt amusant.

Madison touche le torse de Matthew et lui ne réagit pas. Je suis entrain de perdre espoir au sujet qu'il soit gay quand sa main attrape celle de Madison posé sur son torse.

"Si tu espérais m'exciter comme ça, chérie, c'est peine perdue. Je n'aime pas ton genre."

Madison ricane, pas du tout impressionnée par ce que vient de lui dire Matthew. Il lui sourit, joueur. J'ai ma petite idée de ce qui va suivre et en être spectateur risque d'être gênant.

"Je pourrais t'exciter rien qu'avec un baiser. J'embrasse comme une déesse." Déclare Madison.

"Prouves le, et si tu me laisses indifférent tu me fiches la paix ?

-Si tu veux, chéri." Rit-elle.

Elle semble sur d'elle au fait que le nouveau réagira au baiser. Personnellement, je doute. Et si il est gay, cela expliquerait pourquoi il est indifférent face à elle. Elle s'avance au plus près de lui et pose d'abord doucement ses lèvres contre les siennes. Ensuite elle passe ses mains derrière sa nuque et intensifie le baiser sans jamais, jamais que Matt n'aie une quelconque réaction. J'en suis certain maintenant, il est gay. Et honnêtement, ce n'est pas pour me déplaire

Madison s'éloigne Doucement de Matt, lui plisse juste les yeux. Il a les cheveux décoiffés, les lèvres rouges et pulpeuses. Notre populaire n'estpas décoiffée, elle a juste les lèvres plus rosées.

''Alors, chéri ?''Sourit-elle, certaine d'avoir sucité un quelconque intérêt chez le nouveau.

''Rien, nada,chérie. Maintenant tu me laisses ?'' il demande gentiment.

''Quoi c'est impossible. J'embrasse trop bien, tu ne me pas me dire que je ne t'ai pas fait d'effet !'' elle s'énerve.

''Ma belle, tu embrasses mal. En revanche, je suis certains de t'avoir fait de l'effet, moi. Dommage pour toi, je t'ai déjà dit que les filles ne m'interéssait pas. Alors maintenant, bye !'' Il lui sourit Faussement.

''Moi seulement, ou les filles en général ?'' elle fronce les sourcils. Elle a enfin compris, ou quoi ?

''J'aime les garçons, tu me laisses maintenant  ? Oh et tu peux le dire, je m'enfou littéralement. Que le monde entier soit au courant, si ça techantes.''

Elle part en furie.Et il s'assoit là où j'étais quelques instant plus tôt. Il met ses mains sur son visage. Je le trouve absolument adorable.

''Madison Cleek,c'est pas un bon choix pour les baiser.'' Dis-je.

Engager une conversation, c'est plus dur qu'on ne le croit.

''Surtout quand on est gay. Tu as entendu tout je suppose.'' Soupire t-il.

''Et tout vu,ouais.'' Je ricane.

Il soupire de plus bel.

''Je suis gay aussi.'' Dis-je doucement.

Même si Matthew est bien trop beau pour qu'il puisse être mon copain, je lui dit quand même. L'espoir de lui plaire est bien présent, je l'avoue. Un sourire coquin vient trouver ses lèvres.

''C n'est pas pourme déplaire.'' Déclare t-il.

J'aime déjà ce garçon. Il se lève et nous allons en cours. Les personnes homosexuelles ne sont pas vraiment aimés, dans notre lycée. Mais je suis convaincu qu'avec l'arrivée de Matthew, ça peut changer.

Les cours se passent vites. Et quand la sonnerie du dernier cours sonne enfin, je m'empêche de crier ''Alléluia''! Je me dirige rapidement sur leparking, plus vite j'irai chercher Kyle, plus vite je rentrerai chezmoi.

Je démarre rapidement, et j'arrive vite à l'école de mon petit frère.

''Adrien !'' Ils'exclame en montant dans la voiture.

''Alors cetterentré, p'tit frère ?

-Génial ! J'ai revu tous mes potes. Ils ont eu pleins de cadeaux géniaux. Et ils m'ont demandé ce que j'avais eu, je leur ai dit : «Le plus beautruc qu'on peut offrir, c'est à dire de l'amour.». Ils m'ontapplaudit.

-T'es génial.Changes jamais.''

Mon petit frère,collégien je rappelle, viens de vous donner une belle leçon de vie.

''Il faut que tu dises ça à maman, elle sera fière de toi.'' Je lui dis, un souriresur les lèvres.

''Tu crois ?
-Oui.'' Je lui souris.

En rentrant chez moi, Kyle se dépêche et saute dans les bras de ma mère. Elle rangeait la cuisine.

"Alors la reprise ?" Demande t-elle doucement, plus à l'attention de Ky que pour moi.

"Ton fils est littéralement génial. Il mérite un diplôme." Je déclare et Ky se cache le visage, rouge et gêné.

"Vraiment ? Dis moi tout mon grand garçon !" S'exclame ma mère.

Mon petit frère se lance alors dans ses explications. Je monte dans ma chambre et me mets rapidement à mes devoirs. Les profs ne nous laissent jamais respirer, j'ai déjà des contrôles de prévu !

«Je hais les maths.»

Je souris devant de message. C'est Matt, on s'est échangés nos numéros entre deux cours.

«Besoin d'aide ?»

Je reçois un appel assez rapidement de Matthew. C'est un FaceTime. Je le découvre torse nu, la vue est loin d'être déplaisante. C'est un bel homme, vraiment.

"La vue te plaît ?"

"Tu l'as fait exprès !"

"Touché, coulé babe. Pas d'exercices de maths. J'aime juste pas être seul."

"T'habilles tout seul ?" Je fronce les sourcils.

"Ouais. Mon père est censé vivre avec moi mais il est jamais là. Donc c'est comme si."

"J'ai un père célèbre dans le monde entier. Et une éfitrice connue chez moi sous le nom de Maman. Oh et, je vis dans une maison gigantesque, on a même pas de femme de pénale. T'y crois toi ?"

"Ça doit être trop cool. Mieux que de vivre seul."

Petit silence.

"Non, pas tant que ça. J'ai besoin de mes parents. Et ils sont pas toujours libre pour moi, j'aimerai qu'ils soient là.  Ne dis rien à personne. Personne ne sait pour mes parents, personne ne sait que je suis gay ni rien. Sauf Maddie."

"Qui est Maddie ?" Il m'éterroge du regard et mord sa lèvre inférieure.

"Un agent secret. Et occasionnellement ma meilleure amie."

Petit rire. Sourire.

"Viens on se voit."

Silence. Se voir ? J'adorerai.

"Quand ? Où ?" Je demande.

"Mercredi aprem, chez moi. Et Samedi aussi, chez toi." Propose y-il.

"No problem."

Ma porte s'ouvre un petit peu, je vois Ky apparaître. Un doudou à la main.

"Tu l'as encore ?" Je m'étonne.

J'oublie presque que je suis au téléphone avec un garçon diablement sexy et qui me plait.

"Hey Matt, ça te dirait de rencontrer quelqu'un ? Le président de la république version Adrien." Je ricane.

Et lui aussi.

"Ce serai adorablement sexy ça."

Je prends Kyle sur mes genoux.

"C'est ton petit-ami ?" Me questionné Kyle, tout sourire.

Je voudrais lui répondre, oui. Mais nous ne sommes pas ensemble. Matthew me devance. Un sourire adorable apparaît sur son visage.

"Bientôt, mon chou."

"Quand c'est qu'on te rencontre pour de vrai ?"

"Hum , si tout se passe bien, très bientôt."

Son regard plongé dans le mien pour quelques secondes. Kyle est partie.

"Ton frère est adorable ."

Je sais bien. Je sais.

* * *
Nous sommes Mardi soir. Ky dort chez un de ses amis. Mes parents sont montés se coucher. Je suis donc seul, je regarde un film que j'ai sûrement du voir de nombreuses fois.

Toc toc.

Je regarde l'heure sur mon téléphone, 23h49. Je me lève péniblement et vais ouvrir la porte. Je découvre Maddie, frigorifiée et en larmes. Une fois de plus encore.

"Il..Il.." elle pleure beaucoup trop pour prononcer une phrase correcte.

"Attends, je reviens." Dis-je doucement.

Je prends deux cuillères, un pot de glace, du soda, un paquet de mouchoir et un plaid bien chaud. Je suis paré à ce genre de choses, depuis le temps. Mad s'est installée sur le canapé, elle sanglote encore.

"Respires. Mouches toi et dis moi tout calmement. Je vais le défoncer.

-Comme d'habitude. Il me balance des horreurs, des insultes.. Il était sous alcool, comme à chaque fois. Il ne pense pas vraiment ce qu'il dit, Ad." Elle renifle.

Voir ma meilleure amie dans un tel état me mets en rogne. Je déteste ce garçon un peu plus chaque fois. Honnêtement, il a dépassé les bornes. Maddie me suppliait de ne pas intervenir, à chaque fois.

"Je m'en fou, j'en ai marre qu'il te fasse autant de mal. Ça va devenir toxique pour toi si tu continues. Je m'en fou que tu l'aimes ou non. Ce garçon ne t'a jamais mérité. Tu dois le quitter." Je déclare froidement.

Ses petits yeux brillants remontes vers moi. Je fais tout ça pour son bien. Et elle le sait parfaitement.

"Tu vas dormir à la maison. En attendant, prends autant de glaces que tu veux et les mouchoirs aussi. Envoies lui un message maintenant. Je reviens, à tout Mad." Dis-je en mettant une veste.

Je mets mes chaussures à la va-vite, prends mes clés de voiture et mon téléphone. Ce soir, il est temps que je règle quelques comptes avec cet ordure de Quentin.

Je suis énervé mais pas au point de rouler comme un fou furieux sur la route. Je sais que Quentin n'habite pas très loin, de toute façon. Je me gare devant sa fabuleuse demeure. Je claque la porte de ma voiture et me dirige d'un pas assuré vers la porte. C'est justement lui qui m'ouvre.

"Oh, tiens, tiens. Mon petit gay préféré !" S'exclame t-il avec une voix bizarre, déraillée.

"Salut, trou du cul. T'as l'air en forme, dis moi." Je commence d'un ton neutre.

Je ne vais pas m'énerver pour lui. Juste lui laisser une trace de ma présence ici sur sa face. Et lui faire comprendre qu'on ne fait pas de mal à ma meilleure amie.

"Tu sais où est Maude ?"

On parle d'un petit ami là ? Il se trompe de prénom. Qu'il soit bourré ou non, il n'a pas le droit de faire ça.

"Maddie." Je le corrige."Et Non, je ne sais pas." Mentis -je.

Que je lui mente ou non, quelle différence ? Il ne s'en souviendra pas.

"Juste, je viens ici pour te prévenir, cocorico. T'approches de plus d'elle. Tu lui a fait assez de mal comme ça, tu ne crois pas ?" Je déclare simplement.

Peut-être qu'il n'aura pas besoin d'un coup de poing, finalement. Il me pousse violemment. Je recule même d'un pas. Je ne m'énerve pas, je ne m'énerve pas.

"Tu sais quoi Quentin ? Tu vaux même pas un coup de poing. Et je suis bien content que Mad ait enfin ouvert les yeux sur toi." Je conclus en partant vers ma voiture.

Je rentre rapidement pour retrouver Mad, mieux que tout à l'heure. Elle s'est calmée, je pense.

"Rassures moi, tu ne lui a pas mis ton poing en pleine face, hein ?" Demande t-elle doucement.

Je ris.

"Non, il aurait pleuré, le pauvre."

Elle soupire de soulagement. Elle n'aime pas quand je suis un tantinet violent. Ça s'est déjà produit.

Je monte Mad dans la chambre d'ami, enfin dans une chambre d'amie qui lui est réservée. Dans la maison il y a un nombre incalculable de chambres. Une dizaine, peut-être.

Et ensuite je vais dormir dans ma chambre, demain risque d'être une longue journée mais une agréable journée.

* * *
"Au fait, t'as bien dormi ?" Je lui demandé Alors qu'on arrive au lycée.

Elle me regarde avec un petit sourire.

"Comme un bébé en manque de sommeil. Les chambres chez toi sont tellement géniales !"

Je ricane, nous habitons dans le luxe, mais je ne perds pas la tête pour autant.

Mes parents me disent toujours qu'il faut se donner les moyens pour avoir ce que l'on souhaite. Ils voulaient la célébrité, ils ont réussi. Et le plus important, ils ont réussi ensemble.

"Surtout, tête de mule, si Quentin vient me voir comme si il avait oublié, laisse moi gérer." Déclare Mad.

"Moi ? Une tête de mule ? C'est une blague !" Je marmonne.

Elle rit. Et justement, l'ex petit-ami de ma meilleure amie débarque.

"Coucou mon ange." Il s'avance pour l'embrasser mais elle le repousse d'une main sur le torse.

Hum, ça va être drôle.

"Qu'est ce qu'il y a ?" Questionne y-il.

Il fronce les sourcils. Et Mad sort son téléphone.

"Regardes tes messages." Lui conseille t-elle.

Une main se pose sur mon  épaule et je me retrouve nez à nez avec le garçon le plus beau de la terre. Il s'agit de Matthew. Il m'interroge du regard et je lui chuchote :

"Séparations."

Il hoche la tête. Et je retourne mon attention sur Maddie et son trou du cul d'ex.

"C'est finit. Rends toi à l'évidence, tu m'as fait assez de mal comme ça." Dit-elle.

Oh elle reprend mes phrases. L'élève dépasse le maître. Évidemment, je lui ai raconté la scène en détail hein.

Quentin voit rouge. Il détourne son visage vers moi et me pointe du doigt.

"Tout ça c'est de ta faute ! C'est à cause de toi qu'elle veut rompre." Il cri.

Génial, l'attention des curieux et curieuses se dirige sur moi.

"Évidemment." Dis-je. "Si elle ne veut plus d'un trou du cul comme toi, c'est forcément parce que je la force à rompre." Je déclare simplement, neutre.

Quelques personnes ricanent. Super, il va porter sa foudre sur moi. Et ça ne va pas être joli.

J'ai soudain très peur. Il connait mon petit secret. Et il peut très bien l'utiliser contre moi. Pourtant, je ne bouge pas d'un poil, et garde une expression impassible.

Un sourire en coin apparaît sur ses lèvres. Il va le faire.

"Dit le meilleur ami gay. Tu sais je t'aimais bien, mais j'ai peur de t'attirer alors je vais partir." Ricane t-il.

Le silence se fait. Tous les gens agroupés autour de nous me fixent, ils attendent une réaction de ma part.

«gay ?» «Adrien est gay ? Et dire que je le trouvais tellement craquant !» «C'est tellement triste.» «C'est anormal» «Et Alors bordel ?» «C'est rien.»

Je tiens à dire que l'on tombe amoureux d'un coeur, pas d'un corps.

Je remonte mon regard sur Quentin. Il sourit, fier de lui et de son coup. Il sait que l'école est clichée, que les élèves n'aiment pas la différence. Être différent fait-il pour autant de moi un monstre ?

"T'inquiète. Les trou du cul dans ton genre ne m'intéressent pas. Je ne touche pas la merde." Je crache, le regard plus que noir.

Je prends mon sac et me retourne. La colère m'envahit. Hors de question que j'aille en cours, pas dans cet état là. Ce que j'essayais de cacher pendant tous ce temps est parti en éclat. Ce trou du cul se sentait en danger et il était obligé de dévoiler une bombe nucléaire pour détourner l'attention sur moi. Et ça, ça c'est dégueulasse.

Je pousse les gens sur mon passage et je marche vite. Le regard toujours noir. Je ne connais qu'un seul endroit capable de le calmer. Le terrain de foot. J'ai juste besoin de courir.

Je balance mon sac dans les vestiaires.

L'entrainement de foot n'est que cet après midi, vers 14h30. Et il est 10h. Aujourd'hui, nous n'avions qu'une heure de cours.

J'envoie un message à ma mère.

«Je vais pas en cours. Problème à l'école.»

Elle va m'engueuler, je le sais. Mais honnêtement à cet instant, je m'en fou littéralement.

Je mets mon téléphone dans mon sac, le laisse dans les vestiaires et je commence à courir. Je devrais m'entraîner, mais honnêtement là, si je ne cours pas tout de suite je vais littéralement avoir des envies de meurtres. Bizarrement, cela se penche sur Quentin.

Ce que ça lui apporte de dire que je suis gay ? Détourner l'attention. Évidemment, se faire plaquer c'est jamais très cool. Quentin a une réputation à tenir. Donc détourner l'attention et dire que je suis gay ça marche. Personne ne s'en doutait. Et comme je l'ai dit, dans notre école, les gens n'aiment pas les gay, ou les lesbiennes.

Maddie n'aurait jamais dû sortir avec ce trou du cul. Cela m'énerve encore plus. En parlant d'elle, elle court vers moi, avec une grimace. Courir n'a jamais été son fort.

"Ad ! Arrêtes de courir, juste deux secondes. Écoutes moi." Dit-elle en se stoppant devant moi.

Je relève les yeux vers elle et je m'arrête.

"Écoute, Ad. Tu es un garçon génial. Être gay ne fait pas de toi un monstre et tu le sais très bien. Cette école est pourrie de toute façon. L'opinion des gens ne doit pas compter. Tu le dis toi-même, on tombe amoureux d'un coeur, pas d'un corps. Je t'en prie, Ad. Tu dois t'en foutre de tout ça." Me souffle t-elle.

Je lève les yeux au ciel.

"C'était à moi de choisir à qui le dire. Il m'a pris ce droit. Tout le monde va me voir comme un monstre, parce qu'évidemment je suis différent." Dis-je froidement.

Je m'en prend à elle alors qu'elle n'a rien fait. Je soupire.

"Excuse-moi Mad. C'est juste que Quentin m'énerve. Il ne comprend absolument pas ce qu'il a fait. Je vais être insulté, pourri. Tu sais ce que pense l'école des gens comme moi.

-Des gens comme toi ? Excuse moi, je vois la même personne que moi en face de moi. Je vois une espèce qui s'appelle Humaine. C'est bizarre hein, mais je suis presque certaine que toi et moi on fonctionne de la même façon." Déclare t-elle calmement.

Je ne réplique rien, donc un petit silence s'ensuit. D'une certaine façon elle a raison. Malheureusement les gens ne fonctionnent pas comme elle, ils ne pensent pas de la même façon. Elle soupire puis me rend la main.

"Allez vient. On va leur montrer que t'es un humain. Et que toi, tu as quelque chose qu'eux n'ont pas.

-Et Quoi donc ? Une beauté incomparable ? Un physique de Dieu grec ?

-Non. Tu m'as moi crétin. Et tu as de l'amour. Eux, ils sont aveuglés par d'autres choses qu'ils ne savent même pas que le plus important est le plus simple. Tu donnes de l'amour aux autres, tu fais les choses simplement, Adrien. "

Elle est tellement convaincu de ce qu'elle m'annonce. Et honnêtement, à cet instant précis, je m'en fou complètement des autres. Ce qu'elle dit est vrai. Je lui prend la main et, ensemble, nous retournons au vestiaire pour prendre mes affaires.

«On parlera de ça à la maison, jeune homme.»

Je remet mon téléphone dans mon sac, et je sors des vestiaires. Je vois Matthew adossé à la porte. Il me sourit faiblement. Il paraît vraiment triste.

Je le regarde doucement, les yeux dans le vide.

"Ce sont des crétins, Ad." Me dit-il.

"Je le sais. Mais ça ne les empêche pas de suivre les autres. Et de me réduire sous prétexte que je suis différent."

Matthew s'approche de moi, et prend ma main valide.

"Cet après midi, viens chez moi. Tu n'as pas le choix." Dit-il.

Et il part nonchalamment. Ne me laissant absolument aucune explication.

"Mad, je veux pas une confrontation avec le lycée. J'ai juste besoin de rentrer chez moi et de prendre une bonne douche."

Elle hoche la tête et me serre dans ses bras.

"Prends soin de toi Adrien. Je t'appelle ce soir et tu as intérêt de tout me raconter."

Je lui souris faiblement, même si on est dans une situation critique, Maddie reste un espionne en or.

Je rentre chez moi en voiture. J'essaie de ne pas penser à mes futurs problèmes à venir. Quand je rentre je vois la voiture de ma mère. Elle n'a pas été au travail. Elle est assise sur les marches du perrons, elle m'attend. Le message a du l'alerter, je pense. Un instinct maternel ou un truc dans le genre.

Je sors de la voiture, ferme la portière et m'approche doucement. Elle a l'air épuisé, vu comme ça. Elle est simplement vêtue d'un vieux bas de pyjama et d'un tee-shirt avec des inscriptions bizarres.

Je peux comprendre qu'elle se soit inquiété, c'est vrai. Je n'ai jamais séché les cours, je n'ai jamais eu de soi-disant problèmes à l'école. J'ai jamais cherché à me faire frapper où à être un élève parfait. J'ai juste été discret, pour les notes, les amis et le reste des obligations qu'un adolescent doit subir au lycée.

"Tu veux en parler ?" Demande t-elle doucement.

"Je ne pense pas avoir trop le choix. C'est trois fois rien, j'aurais pas du t'inquiéter à ce point.

-En fait, j'ai pris un jour de congé. C'était prévu mais personne ne s'en est souvenu. Et si ça peut rassurer ton égo, je me suis aussi inquiétée pour toi." M'explique-y-elle.

Je ricane un peu. Ma mère ne cherche pas à me mettre la pression. Elle ne me force pas non plus à m'expliquer sous la torture. Et puis, ne pas lui dire serait bête. Me confier me ferait du bien. Et ma mère sait toujours comment me remonter le moral. Je suppose que c'est un secret de parents ?

"Quentin a pété un câble suite à leur rupture avec Maddie. Il m'a accusé et pour se venger, il a révélé mon petit secret. Toute l'école saura dans peu de temps qu'Adrien est gay ! Yay ! Je saute de joie à cette idée." Je m'exclame en levant les bras.

Ma mère me lance un regard désolé.

"Dis moi, chéri. Est-ce que tu connais la plus part de ces gens ?" Me questionne-t-elle.

Je fronce les sourcils. Cette question me déconcerte un peu.

"Non, je les connais certainement de vue.

-Est-ce qu'ils savent qui tu es ? Est-ce qu'ils savent que ton père est écrivain et qu'il est connu ? Est-ce qu'ils savent que ta mère est une éditrice et accessoirement une mère absolument géniale. Ils savent peut-être quels cours ils ont en commun avec toi, et peut-être que bientôt ils sauront que tu es gay. Dans ton quotidien, qu'est-ce que cela peut changer ?" Me déclare- t-elle.

"Tu sais l'opinion des personnes du lycée sur les personnes homosexuelles. Mais merci maman, tu es vraiment géniale. Et tu sais comment remonter le moral. Je vais aller prendre une douche, et assumer que je suis gay." Dis-je avec un petit sourire.

"Tu as rencontré un garçon ?!" S'exclame t-elle.

Elle se lève et me suit dans la cuisine alors que je bois un verre d'eau. Elle commence à me poser des questions mais je réponds seulement par des «Mmh». Je ferme la porte au moment même où je suis dans la touche, portant toutes mes affaires à bout de bras.
* * *

Je tripote nerveusement le bout de ma veste en jean. Je suis tout propre, affamé et devant l'adresse de Matthew.

Je suis devant un immeuble, il est plutôt imposant. Je sonne à l'adresse que Matthew m'a donné. Dans l'ascenseur l'attente me déchire. Honnêtement j'ai juste envie de me changer les idées. Et j'aime vraiment bien Matthew. Je le connais depuis peu, mais nous nous voyons tous les jours. Et chaque fois nous nous rapprochons un peu plus. Je ne sais pas si c'est parce qu'il est gay mais avec lui tout paraît plus simple.

Je toque nerveusement à la porte, triturant toujours le bout de ma veste. Matthew ouvre, torse nu et un sourire au coin des lèvres en cadeau.

"Salut toi.

-J'arrive pas trop tôt ?"

Pour simple réponse j'ai le droit à un rire. Cette réponse, quoi que simple et brève, me plait.

"Entre abruti. Tu as mangé ?

-Nope. Je suis affamé, en fait.

-Ce qui est à moi est à toi. Sers toi dans le frigo. Au fait, tu veux faire quoi cette aprèm ?" Me demande y-il en allant dans sa chambre.

"Euh, aucune idée ? On peut rester ici ?" Je propose.

J'ouvre le frigo et prends une bière. Je me retourne et vois sur la table un paquet de chips ouvert. Ça fera l'affaire. Je bois une gorgé de la boisson, évidemment c'est une bière avec alcool. Le goût amer de celle-ci me fait du bien.

"Tu la joues seul ?" Demande Matt en s'approchant de moi.

Il a remis un tee-shirt, dommage j'aimais bien la vue. Il s'approche du frigo, juste derrière moi et prends lui aussi une bière brune.

"On trinque ? À notre rencontre !" S'exclame-t-il.

"À ma réputation qui va être détruite.

-Non, je préfère trinquer à nous deux." Déclare y-il.

Personnellement, j'ai pleins d'autres préférences. Un exemple ? J'aimerai bien qu'il arrête de flirter avec moi et qu'il m'embrasse, que les choses soient claires. Matthew m'attire, je ne sais pas ce qu'il en est de son côté mais, personnellement c'est ce que je ressens.

"Qu'est-ce que tu vas faire pour le lycée ?" Me questionne-t-il.

"J'en sais rien. Et toi ? Tu penses qu'ils savent que tu es gay ?

-Je m'en fou. Que je sois gay ou non, qu'est-ce que ça leur apporte dans leur minable vie ?

-Tu n'as pas totalement tort." Dis-je.

Un petit silence suit. Ce n'est pas vraiment dérangeant. Mais j'aimerai réellement savoir ce qui va suivre.

"Et sinon tu penses faire quoi là maintenant ?" Je demande en relevant mon regard vers Matt.

Ce dernier s'approche un peu plus de moi. Sa main droite s'accroche à un bout de mon tee-shirt. L'autre vient de placer contre ma mâchoire. Cette sensation me plait. Ma main vient s'accrocher à son tour à son tee-shirt, tant dis que nous continuons d'approcher.

"On ne reviendra pas en arrière." Me prévient Matthew.

"En ce moment, j'assume plus que tout être gay. Si ça me permet de continuer ceci."

Le sourire de Matthew s'agrandit, et il met enfin un terme à cet espace entre nos lèvres. Nos deux corps s'enflamment. Cette sensation que ses lèvres me procurent. J'aimerai qu'elle ne s'arrête jamais. Une sensation de bien être m'envahit. J'adore ça.

Nous nous séparons. Essoufflés et soulagés. Ce baiser a mis les choses au clair. On s'attire et nous allons former un couple.

"On recommence ?" Demande y-il, les yeux écarquillés.

Je ricane, il est adorable comme ça.

"Quand tu veux."

* * *
Je suis arrivé au lycée anxieux. Maddie me n'arrêtait pas de me demander si j'allais bien. Et elle m'ordonnait de me calmer.

Je ne suis pas anxieux de retourner au lycée. C'est une obligation, sinon mes parents vont me botter le derrière. J'ai juste peur de revoir tous ces gens, de subir leurs avis, leurs moqueries.

Même les personnes les plus renfermés, même les personnes qui prétendent ne plus rien ressentir ont mal. Une remarque peut offenser quelqu'un plus qu'on ne le pense. On devrait toujours faire attention à ses mots. Et on devrait surtout arrêter d'être cons. Mais ce n'est pas pour maintenant, c'est pas au programme cette année.

Donc je disais, revoir ces personnes me fera du mal. Même si je prétends le contraire absolue. Être gay n'est pas un défaut. Être gay ne fait pas de moi un monstre, ni même quelqu'un de différent. On dit toujours qu'il faut être soi-même. Être gay fait parti intégrante de moi. Comme être hétérosexuel peut faire parti intégrante d'une personne. Si les gens émettent des restrictions à ce que nous sommes, comment être soi-même ? Dans une société qui n'aime pas toujours la différence.

Je sens une main serrer la mienne. Mon regard remonte vers le sourire éclatant de Matthew. Ce garçon est un ange gardien. Même si Maddie restera mon ange gardien numéro 1.

"Ça va aller, Ad ?" S'inquiète Maddie.

Je serre un peu plus la main de Matthew contre moi. J'ai un copain et on va apprendre à se connaître encore plus, on va botter les fesses de ces lycéens. J'ai une meilleure amie, espionne et ange gardien à mes côtés. Une éditrice absolument adorable et une mère géniale. Un père connu dans le monde entier et absolument nul en cuisine, mais surtout un père aimant. Et enfin, j'ai un petit frère absolument merveilleux, qui très jeune sait déjà quel est la chose la plus importante de la vie. L'amour.

J'aimerai ajouter aussi que la famille est importante, que le bonheur est primordial, mais que l'amour restera toujours la chose la plus précieuse qui soit. L'amour ne règle pas tout, mais elle partage la douleur quand c'est trop dure à supporter.

J'ai juste besoin de ça. Ma famille, ma meilleure amie, et mon petit-ami.

"Adrien ?" Questionne Matthew.

"Oui, maintenant ça va aller."

#E