A la recherche de l'automne
Les feuilles craquaient sous mes pieds nus. Le vent faisait balancer mes cheveux emmêlés. L'Automne arrive, me suis-je dis, lui il saura quoi faire. J'aimais beaucoup l'Automne, il était doux, rassurant, joyeux, coloré ; un peu comme pour réconforter les pauvres cœurs se désespérants de l'Hiver approchant. Ce n'était pas vraiment mon cas, l'Hiver était aussi très plaisant et sa compagnie fort agréable ; d'un blanc certes nostalgique et peut-être mélancolique pour certains mais pour d'autres il évoquait les fêtes, la famille et les jeux. Je pensais bien qu'il serait en retard cette année là, l'Hiver n'a jamais eu le sens de la ponctualité, il était toujours soit beaucoup trop en retard soit beaucoup trop en avance à nos rendez-vous. Mais pour l'instant c'était l'Automne que je cherchais et il me fallait le trouver au plus vite car l'Eté me pourchassait. Je n'ai jamais apprécié l'Eté, il voulait toujours rester plus longtemps que prévu accompagné de son soleil ridiculement brillant et de sa chaleur presque infernale à mes yeux mais beaucoup de personnes l'aimaient car il est vrai qu'il était agréable parfois mais seulement au bord de l'eau. Perdue dans toutes ces pensées je n'avais pas remarqué que j'étais déjà arrivée au Chêne, il connaissait bien l'Automne et allait sûrement pouvoir m'aider.
« Je cherche l'Automne, peux tu me dire où il se trouve ?
- Je ne crois pas jeune fille, je connais beaucoup de choses mais ton ami l'Automne ne se montrera que s'il le veut et il me semble que si tu viens me voir c'est qu'il ne l'a pas voulu, enfin pas encore, me répondit le vieux Chêne grinçant.
- Mais cela ne se peut ! J'ai trop de questions à lui poser. Il ne doit pas m'abandonner.
- Ne t'inquiète pas mon enfant, il t'aime trop pour faire une telle chose. Demande aux Feuilles elles connaissent bien celui que tu cherches, peut-être qu'elles, pourront mieux te guider. »
C'est sur cette note que le vieil arbre se rendormit et me laissa seule. Je ne les connaissais pas moi Les Feuilles, on m'en avait bien parlé une fois ou deux mais sans plus. C'est l'Hiver bizarrement qui m'en avait parlé, il m'avait dit qu'elles étaient très bavardes et que leur confier un secret était la meilleure chose à faire si on voulait que le sus nommé secret soit connu de tous la journée suivante. Il me racontait qu'elles étaient un peu pimbêches ou prétentieuses, je ne sais plus, sans cesse à virevolter et à défier le vent. Je cherchais les arbres que l'Automne n'avait pas encore touchés et j'arrivais au Saule-pleureur dont les Feuilles restaient vertes comme des pommes.
« Avez-vous vu l'Automne passer par ici mesdemoiselles ? demandais-je poliment.
- Non désolées, jamais vu ma puce.
- Hum... Et vous ne savez donc pas du tout où il se trouve ?
- Bien sûr que si, nous savons tout ce qui se passe dans cette forêt. Nous ne l'avons jamais aperçue mais nous savons d'après les Feuilles du Peuplier qu'il se trouve près du lac.
- Et bien merci beaucoup. »
Sur ce, je me dirigeais vers le lac, je le connaissais bien car j'y allais souvent avec l'Eté lorsqu'il était en avance. Le temps d'y penser j'y étais déjà, mais je ne voyais personne. Ces satanées Feuilles m'auraient-elles mentis ? Je réfléchissais à cela quand soudain je vis un homme à l'air vieux sortir de derrière un arbre. Il était habillé en orange, rouge et marron, drôle de mélange et malgré cela je le reconnu tout de suite.
« Automne !! m'écriais-je en me jetant dans ses bras. Où étais-tu donc passé ? Je t'ai cherché partout.
- Tu sais ma petite, j'avais beaucoup de travail et la forêt est grande.
- D'accord mais quelle est cette étrange apparence ? Non pas que je ne l'aime pas mais la dernière fois que je t'ai vu tu étais un jeune homme plein de vitalité, et maintenant te voilà grand-père ! demandais-je avec stupéfaction.
- Eh bien, je trouve ce visage rassurant et puis il faut bien que je change de temps en temps. Mais dis-moi plutôt, pourquoi me cherchais-tu ?
- J'ai une question à te poser et je crois qu'elle est importante. En fait, j'ai fait un rêve, le même et tout le temps et ce rêve était une question que je ne m'étais jamais posée. Qui suis-je Automne ?
Suite à cette question l'Automne me demanda si je connaissais le Printemps, je lui répondis que non. L'Hiver m'en avait parlé quelques fois, il m'avait dit que le plus souvent le Printemps prenait la forme d'une petite ou d'une jeune fille, que c'était quelqu'un de joyeux qui apportait avec elle toujours la joie, les fleurs, le soleil chaleureux et qui donnait du bonheur aux enfants. Il disait qu'elle représentait le renouveau à mis chemin entre lui et l'Eté, qu'elle ne donnait ni trop chaud ni trop froid et que chaque fois que les gens la voyaient, ils souriaient. Suite à cette réflexion l'Automne m'annonça que nous ne pourrions plus jamais nous voir et que les fois où nous nous étions vus relevaient du miracle. Je me souviens pourquoi la question était importante car à présent je sais qui je suis : le Printemps.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top