2 : Steve, le garçon qui aurait dû aimer les filles
Chers SJWs, ne criez pas tout de suite. Quand on dit "aurait dû", c'est parce que c'est ce que la société voulait. Pas que c'est une erreur.
Bonne lecture !
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Je m'appelle Steve.
J'ai quinze ans.
Je suis un garçon, et je suis né garçon.
J'aime les garçons, et les garçons m'attirent.
Mon physique est masculin.
Et tout ça, ça fait mon identité.
Toute ma vie, on me reproche d'aimer les garçons.
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Steve se lève tôt pour aller à l'internat, comme tous les lundis. Un internat plutôt libre, sur le papier. Où ses parents l'ont envoyé après son coming-out, à cette rentrée. Steve est en seconde, et il ne s'habitue toujours pas à cet endroit. Avant d'avoir avoué qu'il aimait les garçons, lui et sa famille étaient heureux, vivaient d'heureux Noël et d'heureux souvenirs dans une famille tout ce qu'il y a de plus athée. Il a un petit frère, deux parents, la famille normale et classique pour beaucoup de personnes. Le problème de Steve, c'est qu'il s'assume. Le jour où il a découvert son attirance, il s'est assumé. Il a débarqué au repas du dimanche en famille avec un t-shirt drapeau gay, et le dîner s'est fini dans les cris et les larmes. mais Steve s'en fiche.
"Steve, quand on est... gay, il faut apprendre à être discret !"
Discret, hein ? Aussi direct que les couples hétéros qui s'embrassent à pleine bouche en ville, et sur lesquels les personnes âgées s'extasient.
"Regardez, ils sont si mignons !"
Mais quand Steve embrasse son petit ami à pleine bouche...
"Ils me dégoûtent, ils ne se cachent même plus ! Ils ont de la chance d'être en France, tiens !"
Forcément.
Steve hausse les épaules et sourit en finissant sa valise. Il repense à ce qu'il faisait quand il était petit. Lui, il a toujours montré une attirance pour les garçons. Pas d'amoureuse, et pas de participation aux stupides jeux consistant à soulever leurs jupes ou s'infiltrer dans leurs vestiaires. C'est ça qui l'a trahi, au collège. Les autres garçons le traitaient de "pédé". Pour rire. Forcément.
Après son coming-out, à quatorze ans, des tas de filles ont voulu discuter avec lui et en faire leur meilleur ami. C'est si bien, un meilleur ami gay. Et surtout, si différent d'un meilleur ami hétéro.
"Parce qu'au moins, même si je suis toute nue devant toi, tu me materas pas !"
C'est sûr que Steve s'en fiche. Sa première meilleure amie l'a abandonné quand il a maté son frère, le pensant hétéro, en caleçon dans la maison. Mais attention, c'est parce qu'il était très mignon. Alors Steve a changé de meilleure amie. Il a changé d'amis, aussi.
"C'est dégueulasse des mecs qui baisent ! Au moins les nanas elles font pas vraiment l'amour, toi tu prends des trucs dans le c.. !"
Steve ne comprend pas bien pourquoi entre une fille et un homme ça va, mais pas entre deux hommes. Alors il reste avec les filles. Forcément.
Il n'a jamais réellement eu de problèmes avec ça. Il l'a toujours su, il a juste attendu d'être sur. Sa famille le voudrait discret, mais Steve ne l'est pas.
"Steve, un bon gay est celui qui se tait !"
Et Steve répond inlassablement qu'il préfère être libre et un mauvais gay. La récompense a été l'internat. L'épanouissement des enfants passe bien après l'image de la société. Ses parents aiment dire que si leur enfant est gay, ils l'accepteront. Mais par contre, quand cela arrive, ils essayent de le faire changer d'avis. Forcément.
Il se souvient bien du jour où il l'a dit à sa bande. Deux lui ont craché dessus, et les autres ont posé les premières questions stupides.
"Tu te branles sur nous, du coup ?"
"C'est pas l'amour, c'est juste du sexe, c'est ça ? Tu fais des plans à plusieurs ?"
"Tu mets du vernis et du maquillage en scred ?"
"T'es fan de mode ?"
Steve encaisse toujours avec le sourire. Pourquoi pleurer ? Il est fier de lui, et son petit ami aussi, c'est tout ce qui compte. Il sait qu'il l'aime, il sait qu'il est fidèle, peu importe que les autres le sachent ou non.
Evidemment, après des dizaines de questions indiscrètes sur ce qu'il fait au lit avec son copain et combien ils sont, il a eu droit au reste.
"C'est une phase."
"Ma cousine est canon, elle va te rendre hétéro !"
Certains essayent de faire des efforts. Mais souvent, ces efforts tombent mal, très mal.
"Tant que tu te maries pas, ça va !"
"Moi je t'accepte totalement ! C'est pas grave si t'as jamais d'enfants !"
Steve aura des enfants, il le sait. Il aime ça, et il veut adopter. Il veut se marier, il a déjà tout prévu dans sa tête. Il ne sait pas avec qui, il a le temps de changer de petit ami, mais il sait qu'un jour, il se mariera, quoi qu'en disent les autres. Comme tous les hétéros, il a le droit de vivre, d'adopter, et d'aimer, quoi qu'ils en disent.
Ce qu'il adore, c'est voir des couples composés de personnes trans, pans, asexuelles, et de rire en voyant ceux qui les citent en exemple de la norme. Il aime rappeler ces exemples aux homophobes, pour leur dire qu'ils ont prouvé par eux même que l'homophobie est composée de conneries.
Personne n'ose l'insulter. Steve fait de la boxe, et il n'hésite pas à foutre des raclées à ceux qui le méritent. Il traîne avec des gens qui l'acceptent, même si elles se servent de son orientation pour dire à leurs copines "j'ai un meilleur pote gay !". Son meilleur ami vit loin de chez lui, mais lui, il sait qu'il ne l'abandonnera pas. Steve se considère comme n'importe quel humain, avec des défauts, des qualités, des sentiments.
Et vous savez quoi ?
Il a entièrement raison.
Forcément.
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Je m'appelle Steve.
J'ai vingt ans.
Je suis un garçon, et je suis né garçon.
J'aime les garçons, et les garçons m'attirent.
Mon physique est masculin.
Et tout ça, ça fait mon identité.
Toute ma vie, on m'a reproché d'aimer les garçons.
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Je suis marié, aujourd'hui, et j'ai lancé une demande d'adoption avec mon petit ami actuel. On s'aime comme des fous, on fait l'amour comme des fous, et on vit comme n'importe quel couple hétéro. Ma famille m'accepte enfin, sauf les vieilles tantes ringardes et les grands-parents coincés du derrière. Mais je m'en fous. Tout ce qui compte, c'est mon bonheur. Pourquoi vivre pour d'autres ? Vivez pour vous, c'est déjà bien.
Je fais un métier génial, assistant social. J'aime beaucoup ça. Mon petit ami fait des études de médecine, alors souvent, on blague sur le fait qu'il voie trop de pénis à mon goût. Être gay n'empêche pas d'être jaloux et d'aimer garder son partenaire pour soi, qu'est ce que vous croyez. Souvent je me moque de son prénom, parce qu'il s'appelle Bucky et que je le surnomme Becky. Il me tape pour rigoler, et on se marre bien.
J'ai une nouvelle meilleure amie. Lesbienne, et qui ne me voit plus comme une simple orientation sur pattes. On fait chaque Gay Pride de notre ville ensemble. On trolle des forums homophobes, mais toujours dans le respect. On trolle ausi les messages hétérophobes. Ne soyez pas cons. Mary et moi, on s'amuse bien, et parfois mon copain arrive à être jaloux d'elle.
Il y a toujours des commentaires négatifs. Il y a toujours des jugements. Mais il y a aussi des bons moments, de joie, de partage, et surtout d'amour. Car n'oublions pas que c'est de l'amour. Et même si les gens nous fusillent du regard, même si les enfants nous montrent du doigt, même si parfois, c'est dur de se dire que ses propres parents ne veulent plus nous voir, on arrive toujours à être heureux.
Quand quelqu'un me dit "Et alors ?" quand je lui dis que je suis gay.
Quand quelqu'un me dit que lui aussi fait partie de la communauté LGBT+, et qu'on échange des témoignages et des points de vue.
Quand quelqu'un d'hétéro me défend pour mon orientation.
Quand quelqu'un de ma famille me défend face à la terrible homophobe de tante que j'ai.
Quand quelqu'un de ma famille m'accepte.
N'oubliez pas qu'il y a toujours des moyens de s'assumer et d'être heureux. En même temps. Attendez de pouvoir être indépendant, et n'oubliez pas que la chance va vous sourire, à vous aussi. Que vous soyez homo, hétéro, transgenre, non-binaire, vous finirez par avoir droit à vos bonheurs et à vivre comme vous êtes.
Gardez espoir, un jour, vous serez heureux.
- Steve.
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