this is why we fight
L'esprit torturé, il était là, assis sur une chaise hasardeuse, dans un corridor au parfum de désinfectant ; quelques éclats de voix se répercutaient aux murs, parfois, se mêlant au son de sa respiration légèrement saccadée. Les souvenirs de la nuit précédence ne le quittaient pas ; ses mains autour de la gorge de son épouse, les larmes de sa mère, la dureté du regard de son fils. Qu'est-ce qu'il était en train de faire, sérieusement ? Prendre la fuite était, à cet instant, une option des plus envisageables ; sûrement que s'il partait, là, tout de suite, les personnes qu'il aimait profondément seraient en sureté. Shikadai effacerait ce souvenir de sa mémoire et deviendrait un grand homme, Mitsuha et Shikae apprendraient à vivre sans une once de peur dans les entrailles, bercée par une famille aimante ; ces enfants iraient bien et il agirait comme un homme, non?
Le crissement de la porte, de l'autre côté du couloir, en face de sa chaise le tira de ses sombres pensées et il posa un regard incertain, maladroit et empreint de souffrance sur le doux visage de sa mère ; elle, elle était là et elle ne le quittait pas, persuadée qu'avec du temps et un peu d'aide, il irait mieux, de jour en jour. Les larmes avaient roulé sur ses joues une bonne partie de la nuit, dans les bras de son fils, elle s'était souvenue de son époux ; d'à quel point il lui manquait à chaque inspiration qu'elle prenait. Dans un geste doux, elle lui ébouriffa les cheveux et s'accroupit un instant, dans une inspiration empreint de courage ; elle attrapa ses mains dans les siennes et les caressa du bout des doigts.
- « j'ai expliqué la situation au docteur Haruno » souffla-t-elle, d'une voix douce « je lui ai dit ce qu'il s'était passé hier soir et elle est d'accord pour une consulte »
- « maman » lâcha-t-il, dans un murmure douloureux
- « je sais, ce n'est pas facile pour toi, mais si tu ne le fais pas de suite, tu ne le feras jamais, d'accord ? » ajouta-t-elle
Délicatement, elle déposa sa main frêle sur le côté gauche de la cage thoracique de son garçon, là où son cœur battait douloureusement, à bout de souffle.
- « tu as besoin de soigner ton cœur » continua-t-elle, tendrement « et je sais que tu as confiance en elle »
- « hm » marmonna-t-il, dans sa légère barbe brune, un soupir au bord des lèvres
Une tignasse rose, enveloppée dans une blouse blanche, se glissa derrière sa mère et il n'osa pas se confronter à son visage ; après tout, elle savait, elle était au courant du fait qu'il avait été sur le point de tuer son épouse, la nuit précédente, incapable de faire la différence entre les souvenirs de la guerre et la réalité. Dans un élan de courage, il se hissa sur ses deux pieds et acquiesça, s'enfonçant dans le bureau de la demoiselle, sans un mot ; qu'était-il censé dire, après tout?
- « assis-toi » lâcha la rose, en refermant la porte derrière leurs silhouettes
Bien qu'il fixait ses mains presque tremblantes, il n'eût aucun mal à comprendre qu'elle se glissait derrière son bureau ; elle tira une feuille de papier vierge et un stylo, doucement, une paire de lunettes sur le nez.
- « Yoshino m'a dit ce qu'il s'était passé » commença-t-elle, d'une voix calme « comment tu te sens, Shikamaru ? »
Sans réellement comprendre pourquoi, la question de la rose fit naître une pointe de colère dans ses entrailles ; il posa soudainement un regard électrique sur elle, les sourcils froncés. Pendant une demi-seconde, elle fut presque surprise de ce soudain changement, mais ne dit rien.
- « tu te fous de moi ? » grogna-t-il « c'est quoi cette putain de question ? »
- « je fais mon boulot, Shikamaru » souffla-t-elle « tu as failli tuer Temari hier soir, de ce que j'ai compris alors au lieu de faire la forte tête, dis-moi comment tu te sens »
Les souvenirs de cet instant au ton tragique lui revinrent et il tenta tant bien que mal de ne pas se mettre sur ses pieds, de ne pas envoyer valser Sakura et ces fichues questions idiotes. Les poings serrés, il prit une inspiration tremblante.
- « j'allais mal » lâcha-t-il « mais là, j'ai trouvé une solution, alors ça va ; tout va bien »
Les sourcils de la rose se froncèrent automatiquement et elle écrivit quelque chose sur sa feuille.
- « qu'est-ce que c'est cette solution ? » demanda-t-elle, incertaine
Incertaine, parce qu'elle avait ce mauvais pressentiment ; cette voix qui lui hurlait que la suite ne lui plairait sûrement pas, que la suite la mettrait peut-être en colère ou pire, la blesserait. Shikamaru ne dit rien pendant quelques minutes, ses prunelles d'un bel ébène se posaient par moments sur ses mains ; ses mains au teint hâlé, mais qu'il voyait couvertes de sang. Le sang de toutes ces personnes qu'il aimait et qu'il avait aimé ; ce pourpre qui le hantait.
- « euthanasie » dit-il, d'une voix rauque, presque brisé
Le stylo entre les doigts de la rose s'échappa soudainement et claqua brutalement contre le bois du bureau, alors que ses prunelles d'un bel émeraude se perdaient sur le visage du garçon ; elle le connaissait depuis si longtemps, bien sûr elle n'était pas aussi proche de lui qu'elle l'avait été de Naruto ou Saï, mais elle tenait à lui, d'une certaine façon. D'aussi loin que remontait ses souvenirs d'enfance, il était là, un bâillement au bord des lèvres, un air las, mais constamment à suivre le blond dans des bêtises ; et puis, il avait participé à la mission pour reprendre Sasuke à Orochimaru, bien que ça se soit terminé en un échec.
- « a-attends, quoi ? » bégaya-t-elle, le souffle coupé
- « je veux mettre fin à mes jours, je ne veux plus jamais faire du mal à qui que ce soit »
- « est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis, Shikamaru ? et ton fils, dans cette histoire ? ta mère et ton épouse ? tu les abandonnerais ? » s'exclama-t-elle, une pointe de colère dans la gorge
- « pourquoi est-ce que tu crois que je choisis cette solution, putain ? » s'écria-t-il, les sourcils froncés « tu n'étais pas là hier soir, j'ai failli tuer la femme que j'aime, la mère de mes enfants ; penses-tu vraiment que j'ai encore le droit de vivre après ça ? »
- « ce sont des erreurs ; tu n'as pas fait exprès » répliqua-t-elle
- « est-ce que tu dirais la même chose si j'avais vraiment le sang de Temari sur les mains ? »
La question du brun coupa court à la dispute ; que dirait-elle, si c'était vraiment le cas? Un frisson la prit à cette pensée et un grognement s'échappa de ses lèvres ; dans un geste maladroit, elle balança ses lunettes sur un coin du bureau et se hissa sur ses deux pieds.
- « bien, tu restes ici ; je reviens avec plus de renseignements sur le suicide assisté » lâcha-t-elle
- « merci Sakura » souffla-t-il, un fin sourire au coin des lèvres
Une telle sincérité émanait de son sourire et de son remerciement que les battements de son cœur dans sa cage thoracique prirent immédiatement une teinte encore plus douloureuse ; elle acquiesça faiblement et s'extirpa de la pièce. Yoshino s'empressa de se mettre debout, prête à entendre le verdict, mais la rose lui intima silencieusement, le souffle coupé, de s'asseoir de nouveau et d'attendre encore un peu ; les sourcils froncés, la brune s'exécuta.
Dans une démarche maladroite, la rose se glissa dans une pièce à quelques mètres de son bureau et referma la porte derrière elle, elle fourra rapidement sa main dans la poche de sa blouse et en tira son téléphone portable. Elle n'eut aucune hésitation en composant le numéro d'une certaine demoiselle, qui ne se doutait sûrement de rien, mais qui souffrait, elle aussi.
Un énième soupir s'échappa des lèvres du brun, sagement installé dans le bureau de la rose ; la jeune Haruno, devenue Uchiha quelques années en arrière, avait disparu depuis une bonne demi-heure et il était encore là, en train d'attendre. La semelle de sa chaussure claquait sur le sol, démontrant que sa patience parvenait lentement à sa fin ; un bruit de pas effréné s'éleva de l'autre côté de la porte et à peine eut-il tourné la tête, pensant que la rose revenait enfin, que son cœur rata un battement. Le bois de la porte céda au visage de son épouse ; elle était là, à bout de souffle, ses mèches d'un beau blond habituellement si bien coiffé tombaient sur ses épaules dans un ton bordélique et elle portait un vieux tee-shirt du clan Nara lui appartenant, en plus d'un pantalon de pyjama.
- « Tem-.. » commença-t-il, maladroitement, les sourcils froncés
Le bruit de la claque se répercuta aux murs, pendant un instant ; le brun ne dit rien, bien que c'était la première fois qu'elle le giflait de cette manière. Combien de fois s'étaient-ils disputés? Combien de fois avait-elle haussé la voix, contre lui? Mais jamais, au grand jamais, l'un des deux n'avait levé la main sur l'autre ; ils s'aimaient profondément, après tout, non?
Des larmes perlaient au coin des paupières de la femme, elle semblait sur le point de fondre en larmes, de se mettre terriblement en colère ; bien qu'elle l'était déjà, visiblement, au vu du bruit de sa respiration saccadée.
- « comment oses-tu ? » s'exclama-t-elle, d'une voix forte mais tremblante « est-ce que tu penses vraiment que je serai capable de vivre sans toi ? »
Les mots de la blonde le frappèrent en plein cœur ; pendant un instant, il résita tant bien que mal à l'envie de se mettre en colère, lui aussi, en colère parce que la rose l'avait trahie, mais la voix colérique de Temari l'en empêcha.
- « pour le chef du clan Nara, tu es un idiot, putain » continua-t-elle, sévèrement « tu penses que tout ira mieux ? que j'irai mieux sans toi ? que je serais heureuse ? tu ne sais pas à quel point ça a été dur pour moi cette année, j'ai vécue tous les jours, une boule au ventre ; effrayée à l'idée que Gaara vienne me dire que tu étais mort, que l'homme que j'aime était mort »
Une voix brisée ; c'est ce qui se répercutait dans la pièce, aux oreilles du stratège. Le souffle coupé, il tenta tant bien que mal de faire taire les battements douloureux de son cœur, dans sa cage thoracique ; elle était là et ça lui coupait le souffle.
- « tu es revenu, pourtant ; tu es revenu vivant et j'ai été tellement heureuse, mais.. parfois, j'ai l'impression que tu es mort à l'intérieur, Shikamaru » lâcha-t-elle, dans un souffle « je comprends ton état, je sais que tu es blessé, brisé et que tu as vécu des choses terribles ; je sais que tu souffres constamment et je me déteste pour ne pas savoir comment faire pour que tu ailles mieux. je n'aurai jamais crû dire ça un jour, mais même tes fameux galères me manque ; tu me manques. »
Le brun ne bougeait pas de sa place, le regard perdu sur les lignes du sol ; qu'était-il censé dire? Il prit une inspiration, douloureusement, mais ne releva pas les yeux, sûrement incapable de supporter le regard de son épouse, à cet instant.
- « tu ne comprends pas, Temari » souffla-t-il, dans un murmure faible « ce que j'ai fais.. hier soir et.. pendant la guerre.. ce sont des choses horribles ; je suis quelqu'un d'horrible »
- « qu'est-ce que tu racontes ? » répliqua-t-elle, les sourcils froncés « Shikamaru, tu n'es pas quelqu'un d'horrible »
- « comment est-ce que tu peux dire ça ? » s'exclama-t-il ; en colère
Soudainement, il se hissa sur ses deux pieds, à bout de souffle ; comment osait-elle dire ça? Des heures en arrière, ses mains traînaient sur sa gorge, lui coupant le souffle ; des heures en arrière, il avait été à deux doigts de lui prendre sa vie. L'air ne parvenait pas à se rendre dans ses poumons ; ça lui faisait tellement mal.
- « si notre fils n'était pas intervenu, est-ce que tu sais ce qui se serait passé ? » continua-t-il, les poings serrés « je t'aurai tué, Temari ; est-ce que tu te rends compte de ça ? »
- « Shikamaru » lâcha-t-elle, dans un murmure
- « j'aurais eu ton sang sur les mains, putain ; je t'aurai tué, Temari »
Dans un élan douloureux, elle se hissa sur ses deux pieds, à son tour et prit une inspiration ; délicatement, elle déposa ses mains sur les joues rugueuses du brun, bien que ce simple frôlement arracha un sursaut au garçon.
- « je t'aime, Shikamaru » dit-elle, d'une voix douce
- « ne dis pas ça, Temari » grogna-t-il, difficilement
- « ce qui s'est passé hier soir, ce n'était pas de ta faute, tu le sais ; tu t'es senti submergé par les souvenirs et tu n'as pas réussi à te reconnecter à notre réalité, ça arrive » expliqua-t-elle « tu es traumatisé »
Et au fond de lui, il savait qu'elle avait raison, qu'elle voyait juste ; cette fichue guerre avait laissé un traumatisme qui lui collait à la peau, l'éraflait constamment, lui broyait les tripes. Un soupir épuisé s'échappa des lèvres du brun et malgré cette sensation de brûlure, il repoussa les mains de la jeune femme, les yeux baissés.
- « tu n'as aucune idée de ce que j'ai fait, là-bas » avoua-t-il, dans un murmure agonisant
Les mots du brun la surprirent ; après tout, depuis son retour, ils ne parlaient presque jamais de ce qui s'était passé, là-bas, sur le champ de bataille. Elle lui faisait confiance ,mais se doutait bien qu'il avait dû faire des choses, horribles peut-être ; ils étaient des shinobis, au final, perdus dans les tourments d'un univers impitoyable.
- « et je m'en fiche, Shikamaru » lâcha-t-elle, au bout de quelques minutes « je sais à quoi ressemble une guerre, je-.. »
- « ce n'était pas une guerre » la coupa-t-il, durement « c'était un massacre, ces hommes tuaient parce qu'ils aimaient ça ; ils ont tué.. N-Naruto parce qu'ils aimaient ça.. »
Sûrement que quelque part, elle faisait parti des chanceux, de ceux qui avaient quittés le village à temps ; elle n'avait pas participé à la guerre, s'était contenté d'assister silencieusement à la souffrance des combattants. Et bien qu'elle avait participé à la quatrième grande guerre, elle se doutait que cette fois-ci, ça n'avait rien à voir ; les témoignages n'avaient cessé de se transmettre dans le village caché du Sable et beaucoup avait comprit que les survivants ne reviendraient pas, entièrement. Un massacre, oui, c'était le bon terme.
- « mais toi.. vous.. vous vous êtes battus pour la protection des autres ; vous n'êtes pas ces hommes, tu n'es pas comme eux, Shikamaru » souffla-t-elle, doucement « quoi que tu ai fais, je sais que quelque part, il y a une justification compréhensible »
Le doux visage de Fune se confronta durement à l'esprit du brun et soudainement, ses jambes le lâchèrent ; ses genoux s'écrasèrent contre le sol et son front cogna brutalement la fraîcheur du marbré. Il tremblait si fort qu'il avait l'impression de se perdre dans un amas de terribles souffrances.
- « Shikamaru » murmura-t-elle, dans un souffle incertain
Les larmes roulaient sur les joues du brun, s'écrasaient sur le sol bien trop froid et se perdaient dans les quelques fissures ; il attendait désespérément l'instant fatal où la mort lui tendrait une main, froide et empreint d'une pointe de frayeur, mais une main solide, sur laquelle il pourrait prendre appui, dans une dernière once de courage. Pourquoi aurait-il le droit de vivre avec ce sang sur ses mains ? Pourquoi aurait-il le droit de vivre, alors que Fune n'en avait pas le droit, par sa faute ? Dans un univers alternatif, peut-être qu'ils s'étaient de nouveau rencontrés, au coin d'une rue hasardeuse ; il l'aurait invité à prendre un café, ils auraient parlés, se seraient perdus dans quelques blagues et peut-être qu'ils seraient tombés amoureux l'un de l'autre, il aurait élevé Shikae, à ses côtés, comme si il était le sien. Peut-être qu'ils auraient été heureux.
Et au fond, il se haïssait pour ces fichues pensées qui prenaient possession de son esprit, parfois ; comment osait-il se dire de telles choses? Il était marié à Temari, l'adolescente devenue femme dont il était tombé amoureux ; ce bout de femme qui se battait tous les jours pour leur bonheur, qui élevait seule leurs enfants, attendant patiemment l'instant où il se rendrait compte qu'il avait le droit de vivre.
Un sanglot s'échappa de ses lèvres et son poing s'écrasa brutalement sur le sol ; elle n'osait pas faire quoi que ce soit, il était là, agonisant d'une telle tristesse et avait-elle le droit de prendre soin de lui ? Les jours passaient, dans une lenteur douloureuse, et à chaque inspiration qu'il prenait, il semblait un peu plus lui tourner le dos, sans s'en rendre compte ; comme si l'homme dont elle était tombée amoureuse était mort sur ce fichu champ de bataille, comme si la seule chose qui était revenue, survivante, était l'enveloppe charnelle.
Ses genoux claquèrent doucement sur le sol du bureau et elle lutta tant bien que mal contre ses propres larmes, au bord de ses paupières ; dans un geste délicat, elle attrapa le visage du brun entre ses mains, presque tremblante et prit une inspiration.
- « je t'ai haïe, tu sais » avoua-t-elle, dans un murmure « je t'ai haïs, lorsque tu es resté près des portes ; tu m'abandonnais seule, avec notre fils et je me suis dit que tu étais un idiot, que tu ne me méritais pas, que tu étais lâche de faire une telle chose » elle prit une inspiration douloureuse, à l'instant où les prunelles du brun se confrontèrent aux siennes « mais ensuite, je me suis rendu compte d'une chose ; je me suis rendu compte d'à quel point ce que tu as fait était empli de courage »
Le brun ne disait rien, les sourcils froncés, les joues couvertes de larmes.
- « je sais qu'à la mort de.. du hokage, Sasuke t'a donné le choix ; et tu es resté, tu aurais pu prendre la fuite, nous conduire jusqu'aux portes de Suna mais tu es resté » continua-t-elle « tu as sacrifié ton bien-être, tu as sacrifié ton existence, notre mariage, pour ce village, pour les villageois, pour Shikadai, pour ta mère, pour moi ; et quand je m'en suis rendu compte, tu sais ce qu'il s'est passé ? »
Il secoua doucement la tête de droite à gauche.
- « je suis tombée un peu plus amoureuse de toi »
Les mots de la femme le frappèrent et il prit une inspiration, douloureusement ; comment pouvait-elle dire une chose pareille ? Il tenta de fuir son regard, mais la blonde maintint solidement son visage en face du sien, une pointe de détermination dans les prunelles et ça, ça lui coupa le souffle.
- « tu t'es battu sur un champ de bataille, durant ce massacre ; bats-toi dans notre demeure, bats-toi à mes côtés, maintenant » ajouta-t-elle, d'une voix douce « je suis là, je ne pars pas ; il te faudra du temps, beaucoup de temps, mais ça me va, je resterai un million d'années à tes côtés si c'était possible ; je me battrai pour toi lorsque ce sera trop dur, lorsque tu seras épuisé »
Du bout des doigts, elle caressa tendrement les joues rugueuses de son époux ; elle le trouvait beau.
- « je suis fière d'être ton épouse, Shikamaru » dit-elle, doucement « d'être l'épouse du chef du clan Nara »
Une pointe de soulagement naquit dans ses entrailles aux mots de son épouse, malgré lui ; et lorsque le souffle de la blonde caressa ses lèvres, il tenta de faire taire les battements douloureux de son cœur dans sa cage thoracique et ferma les yeux. Dans une brûlante tendresse, elle déposa ses lèvres sur les siennes, presque timidement, les larmes au bord des paupières ; parce qu'elle savait, au fond d'elle, qu'il ne répondrait pas à son baiser, parce qu'il n'était pas prêt.
Pourtant, les mains du brun se posèrent sur ses joues et il prolongea le baiser avec une maladresse presque adorable ; elle se sentait fondre, si près de lui. Les larmes qu'elle retenait tant bien que mal coulèrent sur ses joues, s'écrasèrent sur les mains rugueuses du brun ; elle se sentait revivre contre ses lèvres, elle se sentait bien.
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