taste the poison from your lips
Un amer parfum de transpiration étouffait la pièce, à la luminosité douteuse ; il masqua maladroitement un bâillement entre ses lèvres et attrapa doucement le verre qui traînait sur le bois du comptoir, le liquide brun au fond du récipient lui arracha une légère grimace. Les années de son enfance avaient été bercées par la vision de son père, cet homme si fort, qui buvait constamment un fond de saké à la fin de sa journée ; il n'avait compris que plus tard que ce fichu rituel aidait son père à ne pas se fondre en un amas de sentiments désagréables.
Le crissement de la porte du bar l'arracha à ses hasardeuses pensées et une tignasse brune se hissa maladroitement sur le tabouret, à sa droite ; Saï adressa un sourire poli à l'homme, derrière le comptoir et commanda une bière. N'importe quelle personne, soudainement privé de l'une de ses jambes, aurait pu très mal vivre la situation mais plus les jours passaient, plus le brun semblait prendre ce bonheur entre les bras ; et cette simple constatation arracha un doux sourire au stratège.
- « ton épouse n'a rien dit sur ta sortie tardive ? » demanda-t-il, une pointe d'amusement dans la voix
- « je t'avoue que, pendant deux minutes, j'ai bien cru qu'elle refuserait ; mais dès qu'elle a entendu que c'était toi que j'allais voir, elle m'a limite mis à la porte de notre maison »
Un doux rire s'échappa de ses lèvres et pendant une demi-seconde, il se perdit dans les souvenirs d'une enfance, près d'elle, près de cette frimousse blonde, près de ce bout de femme qui semblait prête à tout pour qu'il soit heureux ; le sourire au coin de ses lèvres prit quelques centimètres et il tapa délicatement la dureté de son verre contre la bière du garçon.
- « et toi ? Temari n'a rien dit ? » demanda l'autre homme, le goulot de sa bière entre ses lèvres
- « elle est plutôt contente que je sois là, elle pense que ça m'aide » annonça-t-il, en haussant les épaules
- « et qu'est-ce que tu en penses, toi ? » ajouta le brun, un sourcil arqué
- « que ça me fait vraiment plaisir d'être là, avec toi »
Et bien que l'absence des sourires de Chôji et Naruto le touchait particulièrement à cet instant, bien que les souvenirs de toutes ces soirées qu'ils avaient passés entre hommes le frappait douloureusement, il s'autorisa à se sentir bien, là, au comptoir de ce bar à l'allure douteuse. Cinq jours s'étaient envolés depuis l'annonce de la reconstruction du village caché de la feuille, les hommes du kazekage avaient pris la route la nuit dernière, prêt à remettre de l'ordre dans les ruines.
- « à quoi est-ce que tu penses ? » demanda l'unijambiste, d'une douce voix
- « je me rends compte que mon beau-frère est un homme admirable » souffla-t-il, son verre à la main
- « tu en doutais ? » interrogea l'autre, un sourcil arqué
- « oh, tu sais, au début Gaara et moi, ce n'était pas vraiment la joie, bien que je comprenne » déclara le brun, un sourire au coin des lèvres « tu vois cette petite fille qui a toujours pris soin de toi, soudainement te tourner le dos pour un autre homme et d'une certaine manière, ça te brise le cœur »
Il se souvenait très bien des regards noirs du roux, lors de l'annonce officiel du couple ; visiblement, Gaara était bien le seul à ne pas croire du tout en l'évidence, en le fait que, Temari et Shikamaru se trouveraient, un jour, quoi qu'il arrive.
- « ça t'a brisé le cœur quand je me suis mis avec Ino ? » lâcha l'artiste
- « littéralement, j'ai pensé pendant un long moment à te faire disparaître discrètement ; sûrement que si Temari n'avait pas été si effrayante, j'aurai pris Ino comme deuxième épouse, juste pour l'éloigner des autres hommes qui tentaient de me prendre ma sœur »
- « tu es dingue, tu le sais ça ? » lança le brun, amusé
Un doux rire s'échappa des lèvres du stratège et pendant une demi-seconde, il oublia toutes les souffrances qu'il avait enduré silencieusement, ces derniers mois, toutes les erreurs qu'il avait commise, tous ces visages qu'il ne reverrait plus ; il attrapa délicatement son verre et le porta à sa bouche, un sourire au coin des lèvres.
- « mais je suis content que ce soit toi » annonça-t-il, d'une voix rauque « tu prends soin d'elle et maintenant, je sais que tu serais prêt à perdre ta jambe pour ses beaux yeux »
Et si quelqu'un lui avait dit ça, des années en arrière, il aurait ri ; sûrement, parce que le brun avait toujours été ce garçon si froid, si maladroit avec les sentiments, si étrange. Pourtant, dans les décombres du village qu'ils avaient aimés, il avait découvert un côté de l'artiste, ce côté raide dingue d'amour pour une certaine blonde, ce côté si plein de courage, plein de faiblesses et de forces. Une partie de lui admirait cet homme, pour ce qu'il était, et ce qu'il avait eu le courage de faire dans le seul but de tenir la promesse qu'il avait fait à la femme qu'il aimait.
Oui, Ino était entre de bonnes-mains.
- « j'aimerai un autre enfant » lâcha le brun, d'un souffle maladroit « je n'ai encore rien dis à Ino mais j'aimerai vraiment, je m'en suis rendu compte lorsque je l'ai vu avec Shikae dans les bras, et puis, je ne veux pas que notre fils se retrouve seul, si nous ne sommes plus là »
- « je suis sûr qu'elle en veut un, elle aussi, tu sais comment elle est ; elle ne fera pas le premier pas, mais je suis persuadé qu'elle adorerait cette idée, mais tu ne penses pas que niveau grossesse, c'est un peu dangereux ? »
- « justement, avec ce qu'il s'est passé, il y a tellement d'orphelins, d'enfants seuls ; j'ai essayé de toutes mes forces mais je me suis identifié à tes enfants, Mitsuha et Shikae, je me suis souvenu de ce que ça faisait d'être seul dans un monde brisé » expliqua-t-il, une pointe de souffrance dans la cage thoracique, malgré le sourire sur ses lèvres « je t'admire et j'admire ton épouse, vous avez recueillis ces deux enfants sans une seule hésitation et ce sourire sur leurs lèvre.. j'aimerais offrir un avenir à un enfant qui en a besoin plus que tout »
Les mots de l'homme flottèrent un instant dans l'enceinte du bar ; il parlait à cœur ouvert et ça, ça le touchait profondément. D'un geste maladroit et tendre, Shikamaru passa son bras autour des épaules du garçon et lui adressa un grand sourire.
- « je suis prêt à être tonton, une troisième fois, dès que vous êtes prêts » annonça-t-il, joyeusement
Le tendre visage de Mitsuha se glissa dans son esprit et cette image lui mit un peu de baume au cœur, il se souvenait bien de toutes ces conneries qu'il lançait constamment dans son enfance, criant à n'importe qui que les femmes, les enfants, étaient galères et pourtant, là, il n'échangerait pour rien au monde ces trois enfants et son épouse.
Saï, ce sourire idiot au coin des lèvres, commanda une seconde bière au serveur et lança un mouvement de sourcil suspect au brun ; il étouffa tant bien que mal le rire qui le prenait, entre ses lèvres et intima au garçon de dire ce qu'il avait sur le cœur, au lieu de flirter maladroitement avec lui.
- « il y a autre chose » annonça l'artiste, d'une voix douce « quelque chose qui te concerne et dont j'ai discuté avec Ino, elle est d'accord »
Les sourcils froncés, le verre de Shikamaru retrouva sa place sur le bois du comptoir et il écouta attentivement les mots qui s'échappaient des lèvres du garçon.
- « euh.. » continua-t-il, avec une tendre maladresse « tu sais, la guerre m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, des choses importantes pour moi, pour ma famille et pour toutes ces personnes que nous aimons ; rien n'est éternel, Shikamaru » il prit une inspiration « j'aimerai.. 'fin, Ino et moi, nous aimerions que Temari et toi soyez les parrains de notre fils et du prochain, s'il y en a un »
- « Saï.. » lâcha le brun, le souffle court
- « nous avons confiance en vous et si quelque chose devait nous emmener loin de lui, au moins, nous saurons qu'il est entre de bonne-mains et qu'il sera heureux, même en notre absence »
Un sourire se glissa au coin des lèvres du stratège, un sourire empreint d'émotion ; il retint tant bien que mal les larmes qui menaçaient de prendre la fuite loin de ses paupières et acquiesça, dans un reniflement indiscret. Il se sentait tellement bien, à cet instant.
- « bien sûr, j'en serai ravi » souffla le brun, la voix tremblante « mais tu sais, c'est quelque chose qui serait arrivé, quoi qu'il se passe ; le clan Nara prendra toujours soin des clans Yamanaka et Akimichi, c'est une tradition plus que sacrée, transmis de génération en générations et tu sais quoi, Saï ? »
Les sourcils froncés, l'artiste attendit patiemment que le brun termine sa phrase.
- « tu fais parti du clan Yamanaka, tu fais parti de notre famille, de nos traditions, de nos liens ; tu es un membre plus qu'important de-.. »
- « non » le coupa le brun, une lueur triste au fond des prunelles « je suis un orphelin et parfois, je ne comprends toujours pas pourquoi elle m'a choisi, elle aurait pu avoir n'importe qui, un gars empli de courage, de force, entouré d'une grande famille ; je ne comprends pas pourquoi moi »
Pendant un instant, une petite poignée de secondes, Shikamaru eût l'impression d'avoir, face à lui, les visages tourmentés de Chôji et Naruto, quelques années en moins ; une pointe de tristesse naquit au coin de ses lèvres, dans un sourire maladroit et dans un geste mécanique, il intima silencieusement au serveur de remettre de l'alcool dans son verre vide. Doucement, il tira une cigarette de sa poche et la coinça entre ses dents.
- « tu veux que je te dise ? » répliqua-t-il, un tube de nicotine au coin de ses lèvres « ce que tu ressens, là, chaque fois qu'elle te lance un de ces sourires si beau, chaque fois qu'elle prend soin de toi, chaque fois que tu la vois nue, dans tes draps, chaque fois qu'elle te vole un baiser ; tous ces sentiments, toutes ces peurs, c'est normal. il y a un truc, dont Temari n'est pas au courant, je ne lui ai jamais dit et la seule personne qui sache vraiment, c'est ton épouse »
Un liquide brun tomba délicatement dans le fond de son verre et il lança un simple « merci » au gré du vent, portant le récipient à ses lèvres. L'alcool lui brûla la gorge et une légère grimace déformait ses lèvres. Quelques éclats de voix accompagnaient l'instant, dans leurs dos ; des hommes riaient, s'amusaient, passaient un bon moment, autour d'une table, les joues rougis par les boissons fortes.
- « j'ai pris la fuite » annonça simplement le brun, dans un soupir « je me suis enfui, après ma première nuit avec elle »
- « a-attends, quoi ? » s'exclama l'autre, les sourcils froncés
- « je sais, j'étais un idiot et ce matin-là, quand je l'ai regardé, j'ai juste vu ce bout de femme si magnifique, si fort, si parfait ; je me suis convaincu que je ne la méritais pas et j'ai pris la fuite, j'ai fais un sac et je me suis caché chez ma meilleure amie » continua-t-il, un fin sourire au coin des lèvres « j'ai écris une lettre à Temari, annonçant que je partais pour une mission, à durée interminée et je suis resté caché presque deux semaines, tu imagines ça ? »
Le doux rire qui s'échappa des lèvres de l'homme résonna un instant, entre les murs à l'allure douteuse du bar ; ses prunelles d'un beau jais ne quittaient pas le fond marbré de son verre.
- « au bout de ces deux semaines, où je n'ai fais que me plaindre, me convaincre de ma stupidité et maudire tous les dieux, ton épouse m'a mis à la porte, littéralement » ajouta-t-il, amusé par ce souvenir « elle m'a tiré par la main dans tout le village, comme si j'étais un bébé et m'a ramené chez moi, avec une gifle bien sûr ; et je suis retourné auprès de Temari »
- « elle n'est pas au courant de ça ? » demanda l'artiste, un sourcil arqué
- « non, Ino voulait absolument que je lui dise, mais j'ai eu soudainement si peur qu'elle s'en aille, qu'elle me quitte comme j'avais essayé de le faire, mais qu'elle ne revienne jamais ; la gifle m'avait remis les idées à peu près en place et quand je suis retourné auprès d'elle, je me suis concentré sur le fait de lui faire comprendre à quel point je l'aimais et à quel point j'avais besoin d'elle »
- « attends » souffla le brun « c'était quand ça ? »
- « l'année de mes vingt ans et oui, c'est ce que tu penses ; trois mois plus tard, ton épouse et Karui m'engueulaient fortement et neuf mois plus tard, notre fils pointait le bout de son nez »
Saï rit doucement, ravi. Bien qu'il n'en avait pas réellement douté, cet instant avec l'autre homme lui faisait étrangement beaucoup de bien ; les souvenirs de la guerre continuaient parfois de le prendre par surprise, à la gorge, le manque de sa jambe le blessait profondément, chaque fois qu'il posait son regard sur son fils qui courait joyeusement, mais le doux sourire sur les lèvres de son épouse était un remède. S'en était si idiot, pourtant, il n'y avait rien de plus vrai.
Les heures suivantes se déroulèrent dans une parfaite tranquillité, enveloppés dans le bonheur de l'instant ; tantôt l'un riait aux éclats, tantôt l'autre racontait une blague douteuse. Une brise douce soufflait dans les rues du village caché du sable et la montre, maladroitement attaché à son poignet, affichait presque vingt-trois heures, dans une belle écriture d'un bleu électrique. Le portail du jardin grinça furieusement quand il le poussa, se refusant à être silencieux un jour dans son existence. Shikamaru remonta l'allée d'un pas discret et s'engouffra dans la demeure, aux lumières éteintes ; ses chaussures restèrent dans un coin de l'entrée et il étouffa maladroitement un bâillement entre ses lèvres. Sûrement, que la blonde s'était endormie très tôt, profitant de l'absence des enfants et du calme de la maison.
La bouche désagréablement pâteuse, il se tira doucement dans la cuisine et attrapa l'une des bouteilles de jus qui traînait dans le frigo, si son épouse le voyait faire, à boire directement au goulot, elle le gronderait. Un sourire se glissa au coin de ses lèvres, à cette constatation et il savoura la sensation du goulot contre ses lèvres, l'impression de vivre comme un hors-la-loi à cet instant. Un bruit sec se répercuta un instant entre les murs de la pièce et il rangea la bouteille, à son emplacement habituel, refermant la porte dans un crissement indiscret.
- « c'est toi, Shikamaru ? »
Et c'est à cet instant que, dans sa cage thoracique sûrement bien trop petite pour l'intensité de ses sentiments, son cœur manqua un battement. Elle était là, debout dans l'embrasure de la porte, des mèches blondes humides collés à son visage et un tee-shirt bien trop large pour elle, bien qu'à cette seconde, il épousait un peu trop les formes de son corps. L'emblème du clan Nara traînait fièrement sur l'une des manches et ça lui coupait le souffle.
- « e-euh » bégaya-t-il, quelques nuances de rose sur les joues « je.. 'fin, oui, c'est moi »
- « je sais, je te vois » répliqua-t-elle, un sourire amusé au coin des lèvres
Sans un mot de plus, la blonde passa près de lui, insouciante des sensations qui broyaient les tripes du garçon et se pencha légèrement, attrapant une assiette pleine, soigneusement emballée dans du film alimentaire ; elle referma doucement la porte du frigo et la déposa sur le bois de la table.
- « ton repas, je me suis dit que tu aurais peut-être faim » souffla-t-elle, d'une voix bien trop douce pour le pauvre cœur de l'homme « ça s'est bien passé ? comment allait S-.. »
- « faisons un bébé » la coupa-t-il, d'une voix tremblante mais forte
Les lèvres entrouvertes, elle déposa ses iris d'un bel émeraude sur le visage du brun, un sourcil arqué ; avait-elle bien entendu ?
- « enfin » ajouta-t-il, dans un souffle maladroit « pas littéralement, trois enfants, c'est déjà plus que très bien mais ce que je veux dire.. c'est.. euh.. l'acte, 'fin, je.. »
Il cherchait ses mots, du mieux qu'il pouvait, les mains légèrement tremblantes ; et d'une petite voix, dans un coin de sa tête, il se maudissait. Depuis quand était-il devenu si timide, si bégayant, si maladroit ? Les joues gonflées d'embarras, il secoua doucement la tête de droite à gauche et attrapa les pans du haut qu'il portait, il le tira vers le haut et le bruit étouffé du tissu s'étalant au sol résonna un instant dans la demeure.
Sans prendre le temps de réfléchir un peu plus longtemps, il effaça les quelques mètres qui les séparait l'un de l'autre et plaqua sa bouche contre la sienne, le regard brûlant d'un désir flamboyant. Elle se sentit fondre dans l'intensité du baiser, sûrement parce que ce n'était que la deuxième fois qu'il prenait les commandes et l'embrassait ; et dieu que ça lui avait manqué. Passionnément, elle entoura sa nuque de ses bras et colla un peu plus leurs corps, tentant maladroitement de n'en former qu'un seul et unique ; sûrement, par automatisme, les mains du brun agrippèrent fortement sa taille et d'un geste habile, il la souleva. Un grognement s'échappa des lèvres de la blonde, lorsque la fraîcheur de la table agressa la peau de ses cuisses. Dans une douce vengeance, elle s'amusa à mordre la lèvre inférieure de son époux.
À bout de souffle, Shikamaru rompit l'échange entre leurs lèvres avides de plus et agrippa impatiemment les pans du haut qu'elle portait, qui lui gâchait la douce vue de ce corps qu'il aimait tant ; le tissu retrouva son homologue, déjà sur le sol de la cuisine et le brun oublia le prendre une inspiration, lorsque son regard s'attarda sur les seins nus de son amante. Elle était là et bordel, ce qu'elle était belle. Il savourait cette tendre vue.
Ses lèvres vagabondèrent quelques instants sur la peau pâle de la femme, la réduisant à des gémissements incontrôlés ; il goûta la variante sucrée de sa poitrine, la tendresse de l'abdomen qui avait porté son fils pendant neuf mois et récupéra sa bouche, contre la sienne. Il était dingue de ses lèvres, ce bout de femme lui avait toujours fait un certain effet et qui aurait crû, à l'époque où ils n'avaient que quelques douces années d'innocence au compteur, qu'ils se trouveraient, un jour, se diraient oui au pied de l'autel et auraient un enfant.
Perdu dans ses douces pensées et dans l'instant empreint de luxure, le brun ne remarqua pas les sourcils froncés de son amante, lorsqu'elle effleura sans faire exprès la virilité du garçon, camouflé sous le sous-vêtement et le pantalon.
- « attends, Shikamaru » lâcha-t-elle, dans un souffle désireux « a-attends »
- « pardon, est-ce que je t'ai fait mal ? » demanda-t-il, quelques nuances de rose sur les joues
Doucement, elle secoua la tête de droite à gauche et attrapa l'une des mains du garçon dans les siennes ; la différence de taille ou la contraste entre leurs peaux lui arracha presque un tendre sourire.
- « est-ce que tu te forces ? pour moi ? » demanda-t-elle, les yeux baissés
- « quoi ? pourquoi est-ce que tu dis ça ? » souffla le brun, les sourcils froncés
Une pointe d'incompréhension flottait dans les prunelles de l'homme et dans un geste doux, elle attira la main du brun un peu plus bas, sur son entre-jambe ; les sourcils froncés, il mit quelques secondes à comprendre et lorsque l'information fit son chemin, il retira vivement sa main, comme si ce simple contact l'avait brûlé.
- « Shikamaru » l'appela-t-elle, d'une douce voix
Mais déjà, le brun s'éloignait d'elle, une déchirante triste dans les traits de son visage.
- « je ne bande pas » lâcha-t-il, de la déception dans la gorge « je ne comprends pas, je ne bande pas »
- « ce n'est pas grave, Shikamaru » souffla-t-elle, tendrement
- « si, c'est grave ; comment je suis censé être ton époux si je ne suis pas capable de te faire l'amour, comment est-ce que je suis censé faire ça, putain ? »
Au fur et à mesure que les mots s'échappaient des lèvres du garçon, le ton montait ; les poings serrés, il baissa les yeux, incapable de soutenir ce regard qu'elle lui jetait. Comment était-il censé se sentir, face à cette découverte ? La blonde descendit délicatement de la table et récupéra le tee-shirt qui traînait sur le sol, elle l'enfila maladroitement et se rapprocha de lui.
- « regarde-moi » lâcha-t-elle, dans un souffle tendre « s'il te plaît »
Les prunelles d'un bel ébène du brun se heurtèrent aux siennes et pendant quelques secondes, elle ne dit rien, se noyant littéralement dans ce flot d'émotion. Ses mains s'attardèrent sur les joues rugueuses de son époux.
- « je ne t'ai pas épousé parce que tu es un dieu du sexe » annonça-t-elle, une pointe d'amusement dans la voix « je t'ai épousé parce que je t'aime, Shikamaru, je t'aime plus que n'importe qui, je t'aime comme je n'aimerai plus jamais ; le sexe, ce n'est qu'un bonus et je comprends ce que tu ressens, je comprends que tu t'en veux, que tu sois en colère, mais ne le sois pas, d'accord ? »
- « je ne comprends pas, Temari » souffla le brun, douloureusement « je ne comprends pas, ce n'est jamais arrivé et j'ai envie de toi, vraiment beaucoup, je te le jure, mais.. ça ne marche pas, je ne sais pas »
- « ce n'est pas grave, je ne suis pas pressé, tu sais ; je t'ai attendu plus d'un an, je t'attendrai encore un million d'années, je t'attendrai toujours »
Et dans une tendresse extrême, elle écrasa ses lèvres contre les siennes, dévoilant tout l'amour qu'elle lui portait, à travers ce baiser.
Le lendemain, dans la matinée, le brun se retrouva assis sur l'une de ses chaises étrangement vieilles dans le bureau du docteur Uchiha, son épouse près de lui ; sans réellement lui demander son avis ou lui donner le choix, la blonde l'avait tirée de son sommeil et l'avait emmené ici. La rose, de l'autre côté du bureau en bois, retira les lunettes qui pendaient au bout de son nez et les déposa doucement sur la surface lisse, un sourcil arqué, attendant patiemment que la soeur aînée du kazekage lui annonce le pourquoi du comment, ils se retrouvaient dans son bureau, de si bonne heure.
- « je t'explique, Sakura » lâcha la blonde « hier soir, Shikamaru et moi avo-.. »
- « Temari » s'exclama le brun, coupant les explications de son épouse
- « ne fais pas le timide, c'est bon ; elle est médecin » annonça-t-elle, simplement, en haussant les épaules « alors je disais, nous avons commencé les préliminaires et-.. »
- « Temari, bon sang » grogna le brun, un beau pourpre sur les joues
Un doux rire s'échappa des lèvres de la femme et elle tapota doucement la cuisse de son épouse, haussant une nouvelle fois les épaules. Sakura ne disait rien, observant la scène sous ses yeux, un sourire au coin des lèvres.
- « nous avons eu un petit soucis technique » termina la blonde
- « un soucis.. technique ? » répéta la rose « tu as besoin de la pilule du lendemain ? »
- « non » répondit-elle, dans un doux rire « en fait, nous ne sommes pas allés jusque-là »
Sakura mit quelques minutes à comprendre, ses lèvres formèrent un « o » et elle acquiesça vivement, tirant une feuille de papier vierge de dessous un dossier ; elle attrapa maladroitement un stylo et nota quelques informations.
- « comment c'était ? » interrogea-t-elle, le nez fourré dans la feuille « totalement mou ou une semi-érection ? »
- « totalement mou » répondit la blonde, de suite
- « tuez-moi » gémit le concerné, renfrogné sur son siège
- « c'est quelque chose de tout à fait normal » déclara la rose « ça n'enlève en rien ta masculinité, Shikamaru ; c'est le traumatisme de la guerre qui déclenche ça, ça arrive très souvent dans des cas comme le tien, rassure toi, tu n'es pas seul »
- « parce que c'est censé être rassurant ? » souffla le brun, une moue boudeuse sur les lèvres
- « ça reviendra, ne t'en fais pas ; essayez juste assez souvent, d'accord ? »
Le pourpre sur les joues du brun s'accentua violemment sous les rires des deux femmes.
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