show me how we're good
- « merde. »
Un grognement s'échappa de ses lèvres ; sur l'écran, le personnage masculin se retrouva écrasé par une dangereuse créature et un « game over » clignota.
- « je te l'avais dit. » souffla Inojin, un sourire amusé au coin des lèvres. « ce jeu est sacrément dur, je suis coincé au niveau trois ; je pensais être nul, mais maintenant que je te v-.. »
Un coussin s'écrasa sur le visage du blond, étouffant la fin de sa phrase ; Shikadai déposa la manette sur la table de chevet et se roula en boule, dans une couverture. Il y avait cette fichue image qui ne quittait pas son esprit. L'image de son père, des mois en arrière, à genoux, sur le sol d'une chambre d'hôpital, qui s'excusait encore et encore, pour une mort dont il n'était pas coupable. Il n'avait pas compris ce qu'il se passait, ce jour-là, mais là, maintenant, il était capable d'apercevoir cette souffrance indélébile qui enveloppait la silhouette tremblante de son père. Est-ce que ça avait été la même chose avec Sasuke Uchiha ? Est-ce qu'il s'était retrouvé, à bout de souffle, noyé dans un flot de sentiments douloureux ? Les mains tremblantes, il tenta de prendre une inspiration, une seule, mais l'air se bloqua soudainement dans ses poumons.
- « Shikadai ? » entendit-il.
Mais la voix lui semblait si lointaine, qu'une pointe de panique le frappa dans les entrailles ; et s'il était seul ? Il le méritait, non ? Il avait craché toutes ces choses horribles au visage de son paternel, il avait fermé les yeux sur les signaux qui trahissaient l'état de l'adulte ; une petite voix lui glissa que oui, il le méritait. Les larmes perlèrent au coin de ses paupières.
- « merde, Shikadai. regarde-moi. » ordonna le blond, les sourcils froncés.
Les mains de l'adolescent frappèrent doucement ses épaules et il se heurta au regard bleuté de son ami d'enfance. Le père du blond ne serait plus jamais un shinobi, la guerre lui avait prit une jambe et ça, c'était injuste. Un tremblement s'accrocha aux mains du brun.
- « attends, j-je préviens ta mère. attends-moi. »
Inojin se hissa maladroitement sur ses deux jambes, prêt à prendre la fuite hors de la pièce, mais les mains tremblantes du brun se posèrent sur les siennes et il n'eut aucun mal à comprendre qu'il ne souhaitait pas que ses parents s'en mêlent. Une grimace déforma les lèvres du blond et il acquiesça, qu'était-il censé faire ? Son ami d'enfance semblait en proie à une crise d'angoisse et sincèrement, il n'avait aucune idée de ce qu'il était censé faire.
- « écoute, je reviens très vite, d'accord ? » promis le blond. « je ne dirais rien à tes parents. »
Les prunelles bleutées du blond se perdirent une demi-seconde dans les iris du garçon et il s'extirpa rapidement de la pièce, en étouffant le plus de bruit possible. Sans prendre la peine d'attendre une quelconque autorisation, il s'engouffra dans la chambre qu'occupait une ancienne camarade de classe. La brune était perdue dans la lecture d'un bouquin retraçant l'évolution du village caché du sable, les lunettes au bord du nez ; le grincement de la porte la tira de l'instant et elle posa un regard sévère sur le blond.
- « tu ne peux pas entrer comme ça dans la chambre d'une fi-.. » commença-t-elle, les sourcils froncés.
- « il y a un problème. » la coupa-t-il, dans un souffle paniqué.
Elle n'eut pas vraiment besoin de quoi que ce soit d'autre, à vrai dire ; elle ne savait pas comment, mais le visage souriant de Shikadai la frappa et elle se jeta sur ses deux pieds. Inojin referma la porte derrière leurs silhouettes et se rapprocha de son meilleur ami, les sourcils froncés ; les larmes qui perlaient au coin de ses paupières, quelques minutes en arrière, roulaient sur ses joues et il suffoquait.
- « qu'est-ce qu'il s'est passé ? » questionna-t-elle, une main sur le front tremblant du brun.
- « je ne sais pas. » répondit le blond. « il jouait, il a perdu et soudainement, il était comme ça. je ne comprends pas. fais quelque chose, s'il te plaît. »
Un grognement s'échappa des lèvres de la brune. Elle connaissait quelques trucs en médecine, bien qu'elle s'intéressait uniquement au poste de hokage, sa mère lui avait enseigné les bases. Dans un geste doux, elle attrapa le visage du brun entre ses mains et entrechoqua leurs regards.
- « regarde-moi. » ordonna-t-elle, doucement. « ne regarde que moi, d'accord ? inspire et expire. inspire et expire. »
Les mots de l'adolescente se heurtaient avec une telle tendresse à ses oreilles, qu'il aurait vraiment aimé que ça marche ; mais il se sentait de plus en plus restreint et il y avait ces fichues larmes qu'il n'arrivait pas à dompter.
- « ouvre la fenêtre, Inojin. » lança-t-elle. « il a besoin d'air, j'essaie quelque chose. »
Inojin s'exécuta immédiatement, les mains tremblantes ; il paniquait sûrement tout autant que le brun. Il observa silencieusement la jeune Uchiha prendre une inspiration, une longue inspiration, comme ci elle puisait le plus d'oxygène possible dans la pièce. Et puis, elle emboîta les lèvres du brun aux siennes. Elle lui prêtait de l'oxygène, à travers leurs lèvres ; lentement, une douce lumière verte enveloppa le visage du garçon qu'elle tenait entre ses mains. Et ça, cet instant, le blond le trouva incroyable.
- « calme-toi, d'accord ? » souffla-t-elle, contre les lèvres du brun. « ça va, tout va bien. tu es en sûreté. »
Et peut-être qu'elle disait vrai. Parce que, soudainement, il se sentait bien. L'oxygène se glissa dans ses poumons et il prit une inspiration, dès que les lèvres de la brune quittèrent les siennes. Il effleura du bout des doigts ses joues au teint légèrement hâlé et se rendit compte qu'elles étaient sèches, les larmes ne coulaient plus.
- « je.. » commença-t-il. « o-okay, ça va. je suis.. je vais bien. »
- « putain, ne fais plus jamais ça. » grogna le blond, en frappant l'épaule du brun. « j'étais en totale panique et heureusement qu'elle, elle était là, parce que j'aurais jamais capté qu'il fallait que je t'embrasse. »
- « s'il te plaît. » souffla le concerné. « si ça recommence et qu'il n'y a que toi et moi, ne m'embrasse pas. laisse moi crever. »
- « mais avec plaisir, connard. » répliqua vulgairement Inojin.
Un soupir soulagé s'extirpa des lippes de la brune et elle s'autorisa un sourire amusé. Elle gérait sûrement mieux sa panique que n'importe qui dans cette pièce, mais n'empêche qu'elle, elle l'avait senti la panique dans ses tripes ; pendant une seconde, elle avait été effrayée à l'idée de perdre le brun. Elle prit place silencieusement au bord du lit et posa son regard sur Shikadai, qui reprenait doucement son souffle, quelques nuances de rose sur les joues ; peut-être était-ce à cause de ce baiser ou bien était-ce tout simplement à cause des larmes qui avaient ravagé son visage.
- « qu'est-ce qu'il s'est passé ? » interrogea-t-elle. « il s'est forcément passé quelque chose pour que tu fasses une crise d'angoisse. »
- « non. » répliqua immédiatement le brun. « ça va, c'est juste que.. que j'ai perdu à ce fichu jeu, okay ? c'est juste ça. »
Le mensonge lui brûla les lèvres, mais il avait pris la décision d'être l'épaule dont elle avait besoin, d'être là dans tous ces mauvais et bons moments. Par contre, il refusait catégoriquement que l'inverse se produise ; il refusait d'être faible, sous ses yeux. Un sourire maladroit déforma ses lèvres et il passa une main dans ses mèches brunes, arrachant l'élastique qui les retenait au passage.
- « Sarada ? » appela-t-il.
- « hm ? » souffla-t-elle, un sourcil arqué.
- « tu veux bien me rendre un service ? »
Les iris bleutés d'Ino ne le quittaient pas et sincèrement, il aurait accepté d'être n'importe où à cet instant, sauf sur ce canapé. Il accepta la tasse de café que son épouse lui offrait et la porta à ses lèvres, gêné de l'inspection de sa meilleure amie. Elle avait débarqué, une bonne heure en arrière, à la porte, avec son fils et bien qu'il avait essayé, il n'avait pas eu le droit de se cacher dans une autre pièce.
- « c'est.. » commença-t-elle. « très moche. »
Un sourire a l'allure moqueuse se glissa sur le visage de la blonde. Shikamaru étouffa un grognement entre ses lèvres et lui tira la langue, tel un enfant ; son épouse s'empressa de prendre place à côté de lui, glissant ses doigts fins dans les mèches courtes du brun.
-« arrête, Ino. » répliqua la sunienne, un fin sourire amusé au bord des lèvres. « personne n'a l'habitude, c'est tout. dans peu de temps, toutes les femmes le trouveront incroyablement séduisant. »
-« c'est ce que tu penses, ma chérie. » se moqua la concernée. « c'est vraiment bête pour lui, en plus, parce que les hommes de son clan vieillissent très bien. il était encore si beau, il y a une semaine. »
-« tu es une meilleure amie en carton. » s'exclama le brun, les sourcils froncés. « le soutien, tu connais? »
- « soutien-gorge? » répondit-t-elle. « oui, justement, j'en porte un magnifique, bleu en dentelle. regarde. »
La main de Temari cogna brutalement le visage du brun, alors qu'elle lui cachait la vue du soutien-gorge de la blonde ; un doux rire s'échappa de ses lèvres et elle remit correctement son haut.
- « tu es une idiote, Ino. » grogna la sunienne.
- « je vais avoir un hématome sur le visage de ta faute. » marmonna le brun, dans un soupir.
Dans un simple haussement de tête, la blonde attrapa une tasse de thé sur la table basse et prit une gorgée.
- « comment c'est arrivé ? » questionna-t-elle, au bout de quelques minutes, la mine un peu plus sérieuse. « j'imagine que ce n'est pas Temari. »
- « Mitsuha. » avoua la blonde, le menton dans le creux de sa main.
- « ma nièce me plaît de plus en plus. » répliqua-t-elle, aussitôt.
Mitsuha n'avait eu aucun mal à séduire la blonde, avec ses grands yeux bleus et son sourire maladroit ; elle se retenait tant bien que mal de ne pas la prendre constamment dans ses bras pour couvrir son doux minois de baisers tendres. Bien sûr, elle aurait aimé que l'adoption se fasse dans d'autres conditions qu'un massacre et des traumatismes, mais ils étaient là et chaque fois qu'elle tombait sur le sourire de l'enfant, elle l'aimait un peu plus.
- « où est Sai ? » demanda le brun, un sourcil arqué. « c'est la première fois que je te vois sans lui, depuis que je suis revenu. »
- « au bureau du kazekage. » répondit-elle. « il a reçu une lettre ce matin, de Gaara. une convocation, je n'en sais pas plus. »
- « c'est étrange. » souffla la grande sœur du kazekage.
Le brun posa un instant son regard sur la blonde, à ses côtés ; il était vrai que s'en était étrange, mais il ne s'inquiétait pas. Gaara prenait les bonnes décisions, il prenait soin d'eux depuis plus d'un an.
- « je suis sûr que ce n'est pas grand chose. » rassura le brun, dans un hochement de tête. « ils discutent sûrement de la suite pour lui. »
- « la suite ? » répéta la douce Yamanaka.
- « oui. » acquiesça-t-il. « ton époux ne pourra peut-être pas reprendre son poste de shinobi. »
Ino en avait presque oublié ce point. Le brun avait tenu la promesse qu'il lui avait fait, il était revenu, mais dans le fond, elle oubliait parfois que ça lui avait coûté une jambe. Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle acquiesça, relançant une blague sur les cheveux courts de son meilleur ami.
- « attends, tu es sûr de toi, Shikadai ? » s'exclama le blond, les sourcils froncés.
Le neveu du kazekage était sagement installé une chaise, au milieu de la chambre, le dos droit et une pointe de détermination dans le fond de ses prunelles ; le brun acquiesça énergiquement et prit une inspiration.
- « fais-le, Sarad-.. » souffla-t-il.
- « a-attends. » le coupa Inojin. « tu es bien sûr de toi ? ça va être un choc. »
- « ferme-la, blondinet. » grogna-t-il.
- « toi, ferme-la. » répliqua le blond, les sourcils froncés.
Un soupir s'échappa des lèvres de la jeune fille et elle tapa doucement dans ses mains ; les deux adolescents se disputaient une bonne vingtaine de minutes et elle commençait à perdre patience. D'un geste rapide, elle attrapa une paire de ciseaux qui traînait sur la surface en bois du bureau et coupa l'une des mèches brunes du garçon, assis sur la chaise.
- « voilà. » dit-elle. « taisez-vous, maintenant. »
Plus aucun son ne s'échappa des lèvres des deux garçons ; seul le bruit des ciseaux derrière la silhouette du brun se répercutait dans la pièce. Une demi-heure en arrière, il lui avait expliqué qu'il souhaitait des cheveux courts, il avait tenté de trouver un tas d'excuses pour expliquer ce soudain changement, mais elle n'était pas dupe ; il faisait ça pour son père.
- « oh mon dieu. » lâcha Inojin, sur le lit du brun. « je ne veux pas voir ça plus longtemps. »
Le blond attrapa l'oreiller de son meilleur ami et enfouit son visage dans le tissu, un gémissement peureux au bord des lèvres ; il était effrayé par le résultat, mais une infime partie de lui admirait le brun pour ce geste. Parce que lui, il ne savait pas vraiment quoi faire pour rendre heureux son père ; le brun apprenait lentement à vivre avec ce handicap et toutes ces choses qu'ils faisaient ensemble, une année en arrière, n'étaient plus possible. Est-ce que Sai savait à quel point son fils l'aimait et était fier de lui ?
Un doux rire s'échappa des lippes du jeune Nara et il haussa simplement les épaules ; ce son resta quelques instants entre les murs de la pièce. Assez de temps pour que le cœur de la brune rate un battement. Mais elle étouffa simplement ce sentiment étrange et se concentra sur les cheveux bruns qu'elle tenait entre ses doigts. Quelques minutes plus tard, elle reposait les ciseaux sur le bureau, un fin sourire au coin des lèvres.
- « oh merde. tu as tout raté, c'est ça ? » s'exclama le blond, d'une voix anormalement aigüe, camouflé derrière le coussin.
- « hein ? » souffla le brun, une pointe de panique dans la gorge.
- « attends, ne bouge pas. » ordonna-t-elle. « je regarde. »
Elle contourna doucement la silhouette du brun et déposa un regard presque craintif sur lui ; sûrement qu'elle s'en voudrait un long moment si c'était raté. Ses iris d'un bel ébène se perdirent un instant sur les mèches brunes sur la tête du garçon, sur les prunelles vertes qui appelaient à la noyade, à ce teint légèrement hâlé, à ces lèvres. Elle détourna le regard, quelques nuances de rose sur les joues, perdue face à son propre comportement.
- « eh, tu as détourné le regard. qu'est-ce qu'il se passe ? » s'exclama le brun, les sourcils froncés.
- « oh merde, mec. » lâcha vulgairement le blond, en repoussant le coussin. « tu es canon. ça me donne envie d'être gay. »
Un grognement s'échappa des lèvres du Nara et il se hissa maladroitement sur ses deux pieds, attrapant un oreiller qui traînait sur le sol ; il le balança au visage de son meilleur ami et passa une main dans ses mèches brunes. Il osa un regard vers le reflet que lui renvoyait et se heurta à cette image ; pendant une demi-seconde, il eut l'impression de se retrouver face à son père. Et pour la première fois depuis des mois, cette pensée ne le dégoûta pas.
Ino attrapa un gâteau entre ses doigts et croqua généreusement dedans, un sourire ravi au coin des lèvres ; sa nièce traînait joyeusement sur ses genoux, des étoiles dans le fond de ses prunelles. Mitsuha avait appris à lui faire confiance, doucement.
- « dis-moi Mitsuha, qui suis-je ? » questionna-t-elle.
- « tata. » s'exclama l'enfant, dans un éclat de rire.
- « qu'est-ce que tu as dit ? je n'ai pas très bien entendu. »
- « tata. » répéta la brune, en tapant des mains.
- « encore. » lâcha la blonde, d'une voix enjouée.
- « tata. tata. tata. » s'exécuta-t-elle, un grand sourire sur les lèvres.
Impatient, et légèrement jaloux, le brun se hissa sur ses deux pieds et glissa ses mains sous les aisselles de la petite fille ; il la souleva sans une once de difficulté et la déposa sur ses genoux, un mauvais regard posé sur sa meilleure amie.
- « calme-toi avec ma fille, sorcière. » balança le trentenaire, les sourcils légèrement froncés.
- « eh. » souffla la « sorcière ». « prête la, non ? »
- « non. tu n'as qu'à faire un autre enfant avec ton époux. laisse les miens tranquilles. » répliqua-t-il, en resserrant doucement sa prise autour de la taille de l'enfant.
Un doux rire s'échappa des lèvres de Temari, qui observait silencieusement la scène ; elle coula un regard vers l'enfant, mais celle-ci ne semblait pas se plaindre de ce traitement. Elle attrapa simplement le biscuit que la sunienne lui tendait, un grand sourire sur les lèvres.
- « c'est prévu. » lâcha la fleuriste, comme si de rien n'était. « bientôt. »
- « h-hein ? » bégaya le brun, les sourcils froncés.
- « ne fais pas comme si de rien n'était, je sais déjà que tu es au courant. » s'exclama-t-elle. « il t'en a parlé, il me l'a dit. »
Quelques mots incompréhensibles s'échappèrent des lèvres de l'adulte, finalement, il haussa simplement les épaules et attrapa le biscuit que son épouse lui tendait. Il n'avait aucun doute, lorsque Sai lui en avait parlé ; il se doutait que la blonde dirait oui, elle aimait profondément son époux et elle avait tellement d'amour à donner.
- « nous allons adopter. » annonça-t-elle, simplement. « enfin, d'abord, nous devons en parler à Inoj-.. »
- « pardon ? » entendirent-ils. « vous allez adopter ? pourquoi ? »
D'un même mouvement, les trois adultes se tournèrent vers Inojin, dans l'encadrement de la porte ; il était là, les sourcils légèrement essoufflés, ses iris bleutés posés sur le visage de sa mère.
- « parce qu'il y a un tas d'enfants qui n'ont plus de famille avec ce massacre. » expliqua-t-elle. « nous avons les moyens de donner beaucoup à ces orphelins. et.. ton père et moi refusons que tu sois seul, le jour où ça sera fini pour nous. »
- « d'accord, mais je reste le préféré et je garde ma chambre. » lança le blond, dans un hochement de tête.
Temari manqua de s'étouffer avec une gorgée de café, à l'entente de la réponse de l'adolescent ; s'en était étrange, ça n'avait clairement pas été si facile avec Shikadai. Et ça ne l'était toujours pas, il faisait simplement comme si les deux autres enfants de la maison n'existaient pas.
- « euh, d-de base, j'étais là pour autre chose. » lâcha l'adolescent, d'une voix légèrement tremblante. « euh, voilà.. nous avons peut-être fait une petite bêtise. »
- « Inojin, qu'est-ce que tu as fait ? » questionna sévèrement la mère du concerné.
Le blond se poussa légèrement sur la gauche et la silhouette des deux autres adolescents se dessina lentement ; le gâteau que tenait la douce Yamanaka entre ses doigts s'échappa et s'écrasa sur la table, dans un petit bruit étouffé. Une pointe de courage dans les tripes, Shikadai se hissa un peu plus à la lumière, les mains dans les poches.
- « qu'est-ce qu'il s'est passé avec tes cheveux, Shikadai ? » interrogea la sunienne, les sourcils froncés.
- « eh bah, j-je.. » tenta-t-il, maladroitement. « j'ai.. enfin, nous.. »
Inojin étouffa un rire amusé entre ses lèvres et jeta un coup d'œil à Sarada, derrière le brun ; quelques minutes en arrière, alors qu'ils étaient encore dans la chambre, il lui avait semblé si plein de courage, et là, il bégayait sévèrement. La brune se hissa doucement près du brun et lança un petit sourire désolé aux adultes.
- « c'est de ma faute. » souffla-t-elle. « il souhaitait que je raccourcisse ses cheveux, mais j'ai éternué et les ciseaux ont dérapé. pardon, monsieur et madame Nara. »
Elle se pencha en avant, en guise d'excuse, mais Temari secoua la tête de droite à gauche. Elle échangea un regard avec la meilleure amie de son époux et esquissa un sourire ; elles n'avaient eu aucun mal à trouver le mensonge là-dessous. Ses prunelles vertes dévièrent naturellement vers son époux, qui tenait fermement Mitsuha sur ses genoux ; l'enfant tapait joyeusement dans ses mains, en pointant du doigt l'adolescent. Shikamaru, lui, ne bougeait pas ; il était là, les lèvres entrouvertes et n'avait aucune idée de ce qu'il était censé faire ou dire. Pourquoi diable était-ce arrivé ? Une petite voix lui souffla que peut-être, il était la cause de ce changement, mais le brun étouffa ce son ; impossible, la relation qu'ils avaient eue des années en arrière n'existait plus et l'adolescent lui avait fait comprendre maintes fois qu'il le haïssait.
- « ce n'est pas grave, Sarada. » lâcha-t-il, simplement. « tu n'as pas fait exprès. »
Et sans un son de plus, il reporta son attention sur la tasse de thé qui traînait sur la surface lisse de la table en bois.
Les prunelles vertes de l'adolescent effleurèrent un instant le sourire ravissant sur les lèvres de Mitsuha ; n'importe quel cœur raterait un battement, face à ce joli minois. Elle était adorable, mais il n'était pas digne d'elle ; une minuscule partie de lui haïssait encore ces deux enfants, mais la colère qui avait brûlée au creux de ses tripes pendant si longtemps se transformait un peu plus chaque jour en honte.
Il détourna le regard, honteusement ; ce qui n'échappa pas à Sarada. Elle n'était pas idiote, elle avait remarqué depuis un petit moment le comportement étrange de la part du garçon, chaque fois qu'il était dans la même pièce que sa sœur ou son frère. Dans un hochement de tête poli, elle accepta l'invitation de la douce Yamanaka à se joindre à elle, sur le canapé et s'empressa de prendre place, réceptionnant délicatement Mitsuha près d'elle. Les deux brunes s'entendaient à merveille ; Sarada n'avait jamais eu la chance d'avoir une soeur ou un frère, ses parents s'étaient contentés d'elle, mais souvent, elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer ce qu'aurait été son existence si elle n'était pas la dernière survivante du clan Uchiha.
- « j-je retourne dans ma chambre. » bégaya l'adolescent aux iris verts.
La silhouette du garçon s'échappa très vite de la pièce ; dans un bond agile, Temari se hissa sur ses deux pieds et lui emboîta le pas. Elle s'engouffra dans le couloir qui conduisait aux chambres.
- « attends, Shikadai. » souffla-t-elle, d'une voix douce.
Les mains dans les poches, le brun s'arrêta immédiatement, à l'instant où la voix de sa mère se hissa à ses oreilles ; toujours ces quelques nuances de rose sur les joues, il fit volte-face et attendit qu'elle parle. Elle le regardait, ce petit sourire tendre au coin des lèvres et il détestait ça, parce qu'il ne résistait jamais très longtemps à ce fichu sourire.
- « est-ce que tu as fait ça pour lui ? » demanda-t-elle, une pointe de tendresse dans la gorge. « pour ton père. »
- « j-je ne vois pas de quoi tu parles. » grogna-t-il, le visage pourpre. « c'était un a-accident, c'est tout. t-tu tu fait des films. »
L'adolescent n'était pas un très bon menteur et chaque fois qu'il se lançait sur ce qu'il ressentait, il rougissait et bégayait ; il lui rappelait Shikamaru. Un doux sourire au coin des lèvres, elle le tira dans une étreinte ; depuis combien de temps n'avaient-ils pas partagé une étreinte ?
- « merci, Shikadai. » le remercia-t-elle, dans un murmure.
Il aurait aimé rompre l'instant, lui dire qu'il refusait les câlins, qu'il était trop grand maintenant, mais les bras chaleureux de sa mère autour de sa silhouette l'en empêchèrent ; il acquiesça, sans un mot et profita simplement de l'instant.
Un tremblement le prit ; Sai tenta maladroitement de le faire taire, en vain. Qu'est-ce qu'il fichait là ? Il n'aurait jamais dû ouvrir cette lettre. Une grimace déforma le coin de ses lèvres et il s'appuya un peu plus sur sa béquille, les sourcils froncés, le souffle court.
- « est-ce que tu peux.. répéter s'il te plaît, Gaara ? » lâcha-t-il, le cœur en vrac.
Le concerné acquiesça. Il attrapa un parchemin qui traînait sur un coin de son bureau et l'ouvrit, vérifiant une nouvelle fois les informations ; lui aussi avait du mal à y croire.
- « en plus de la reconstruction du village de Konoha, certains de mes shinobis avaient une deuxième mission. » répéta-t-il. « elle consistait à retrouver la trace des hommes responsables du massacre de la nation du Feu et c'est ce qu'ils ont fait. »
Gaara fit une courte pause ; le brun, de l'autre côté du bureau, semblait sur le point de perdre connaissance.
- « leurs troupes et la personne qui semble être leur chef, ont été retrouvées à la frontière de pays du Feu, à l'opposé de nous. » continua-t-il, le parchemin entre les mains. « près du village d'Oto. ils ont établi un campement. »
- « est-ce que.. est-ce que Shikamaru est au courant ? » interrogea le brun, en s'efforçant de ne pas perdre l'équilibre.
- « non. » répondit le roux. « je préfère que mon beau-frère profite pleinement des prochains jours, parce qu'à la prochaine réunion des anciens, je communiquerai l'information à tout le monde et déclarerai la guerre à ces monstres. »
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