prologue

Romance, Tragedy, Angst
Rating M
Personnages principaux : Shikamaru Nara § Temari No Sabaku.
Personnages secondaires (mais très présent) : Chôji Akimichi, Shikadai Nara, Sakura Haruno, Ino Yamanaka, Saï Yamanaka, Hinata Uzumaki, Karui Akimichi, Gaara No Sabaku, Sasuke Uchiha, Yoshino Nara, Naruto Uzumaki.

Un cri empli de désespoir brisa le silence macabre ; ses iris d'un beau brun se heurtèrent à ce pourpre qui recouvrait doucement le sol sous ses pieds. Il repoussa maladroitement ces larmes qui se frayaient un chemin et dans un élan agile, il tourna les talons. Quelques bribes de la quatrième grande guerre lui revinrent en mémoire et un haut de cœur le prit ; le bruit de ses pas effrénés se mêla au son des explosions, des cris, de la détresse et il tenta tant bien que mal de rejoindre le plus vite possible sa demeure. Les rues qui abritaient tant de souvenirs heureux n'étaient plus ; des décombres traînaient dans tous les coins et ce liquide écarlate tachait le sol. Les poings serrés, il doubla la cadence ; il sentait ce liquide épais sur son torse, qui s'échappait de cette entaille profonde qui lui barrait le pectoral, mais à cet instant, il s'en fichait. Il manqua de fondre en larmes lorsque les murs de sa demeure se dessinèrent sous ses yeux et il s'engouffra à l'intérieur, sans un mot ; il remerciait son clan pour avoir construit leurs demeures au bord du village.

- « Temari ! Shikadai ! » s'écria-t-il, à bout de souffle.

Il y avait ce grain de panique dans sa voix, qui se mélangeait aux tremblements dans sa gorge ; il s'élança à travers les pièces et tomba nez à nez avec son fils, concentré sur son jeu-vidéo. Dans un geste brutal, il attrapa le bras de l'adolescent et le tira à sa suite, ignorant les gémissements de douleur de sa progéniture ; et lorsqu'il croisa les iris verts de son épouse, un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Les sourcils froncés, elle s'empressa de libérer son fils de l'emprise de son père.

- « tu lui fais mal, Shikamaru » lança-t-elle, cette pointe de colère dans la voix « qu'est-ce que tu fiches, bon sang ? »

Pendant un court instant, il oublia le sang qui coulait dans les rues de son village, il oublia les larmes amères sur le visage de tous ces gens ; parce qu'elle était là, ils étaient là, devant lui, en bonne santé. Mais l'image du corps inerte de ces camarades se posta sous ses yeux et il ignora la voix colérique de son amour de jeunesse, fourrant quelques vêtements féminins dans un grand sac. Il sentait les regards plein d'incompréhension de la blonde et de leur fils, mais il ne dit rien, se contentant de le remplir du mieux qu'il pouvait ; la douleur dans sa cage thoracique le faisait souffrir toujours un peu plus au fil des secondes.
Ses doigts se refermèrent sur une photographie et ses iris bruns se posèrent sur le visage souriant de son paternel. Il était là, près de sa mère, une main protectrice sur son ventre rond ; ce ventre qui renfermait leur fils, le fruit de leur amour. Bordel ce qu'il lui manquait. Il fourra la photographie dans sa poche et balança le sac sur le lit ; une quinte de toux le prit et il se plia un instant en deux, une main sur ses lèvres. Du sang s'échappa de ses lèvres et il grimaça ; son état n'était pas vraiment au top et c'est à cette seconde, que Temari sembla s'en rendre compte. Elle tenta de s'approcher de son époux, mais il la repoussa sans une once de douceur et posa un regard dur sur les deux personnes qui comptaient le plus à ses yeux ; il était temps pour lui d'agir en homme, non ?

- « Shikadai, dans ta chambre ; prépare un sac avec quelques affaires, rien d'encombrant » ordonna-t-il d'une voix rauque

L'adolescent ne fit pas un geste ; il était là, en suspens, cette expression effrayée dans les yeux et le brun sentit un pincement dans sa poitrine. D'un geste vif, il s'approcha de lui et le gifla ; sa main se heurta à la douce joue de son fils et il regretta à l'instant où il croisa son regard embué. Le Nara attrapa sa progéniture par les épaules et posa un regard dur sur lui, les sourcils légèrement froncés.

- « écoute-moi bien, nous ne sommes pas dans un jeu-vidéo ; c'est la réalité, là » grogna-t-il « alors fais ce que je te dis, fais vite et ensuite, reviens ici »

Dans un tas de bafouillages confus, l'adolescent acquiesça et s'extirpa de la pièce ; les iris ébènes du brun croisèrent les prunelles vertes de son amante et il se tut. Il avait beau fouiller dans sa mémoire, il ne savait pas à quand remontait la dernière fois qu'il lui avait dit qu'il l'aimait, qu'il la trouvait magnifique et qu'il était un homme comblé auprès d'elle ; il ne se souvenait que de ces remarques machistes, de ces grognements et de ces « galère ». Un soupir s'échappa de ses lèvres.

- « qu'est-ce qui se passe, Shikamaru ? » souffla-t-elle, dans un murmure tremblant
- « s'il y a quelque chose que tu souhaites rajouter dans le sac, fais le vite » lâcha le brun, d'une voix grave
- « le sac ? mais pourquoi tu me prépares un sac ? »

Il y avait cette lueur dans les iris de la blonde ; cette lueur, qui hurlait « ne me quitte pas » et il sentit cet étau se resserrer un peu plus autour de son cœur. Il aurait aimé lui crier qu'il l'aimait, comme un dingue, qu'ils ne seraient jamais séparés, mais la guerre était à leur porte et il préférait vivre sans elle que de la voir succomber à une quelconque blessure.

Ces lèvres s'entrouvrirent dans le but de lui dire quelque chose, mais le bruit d'une explosion le coupa dans sa lancée ; les battements de son cœur se firent plus vifs et une légère grimace déforma ses lèvres. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, elle ne comprenait rien ; il était là, blessé, le visage fermé et elle sentait que quelque chose n'allait pas. Une seconde explosion retentit et il se crispa.

- « fais vite, Temari ; vous devez partir, maintenant » s'écria-t-il

Elle ne fit pas un geste et dans un soupir à peine camouflé, il attrapa les albums photos ; il savait à quel point elle tenait à ces photographies, à quel point elle tenait à ces souvenirs d'une vie heureuse. Il les balança sans un mot dans le sac et le ferma à la hâte, le jetant sur son épaule ; son fils apparut dans l'embrasure, à cet instant, quelques sillons de larmes sur les joues.

- « Shikadai, tu me suis, ne t'éloignes surtout pas » ordonna le grand brun

Et sans un mot de plus, il attrapa la main de son épouse et la tira derrière lui ; Shikadai les suivait silencieusement, son sac sur son épaule, il tentait tant bien que mal de mémoriser les imperfections de cette demeure parce qu'il le sentait, au fond de lui, il ne reviendrait pas de sitôt. Ce sentiment de peur lui prenait les tripes et il se rendit compte que pour la première fois de sa vie, il était totalement effrayé, au bord d'une crise d'angoisse. Le claquement de la porte lui arracha un léger sursaut et cette amère odeur, qui flottait dans l'air, termina de l'achever ; les larmes coulèrent de plus belle sur ces joues enfantines alors qu'il observait son village, en proie aux flammes, au sang. La main forte de son paternel se glissa dans la sienne tremblante et il échangea un court regard avec lui ; un regard qui suffit à lui donner un peu de courage.

Le chemin jusqu'aux portes du village se fit silencieux, coupé de temps à autre par des cris ; sans une once de douceur, il les poussa de l'autre côté des portes. Elle se confronta à la vision d'un tas de villageois, les joues couvertes de larmes ; elle ne comprenait toujours pas ce qu'il se passait. Le brun les poussa jusqu'à un groupe de kunoichis et elle n'eût aucun mal à reconnaître ses amies ; ses iris bruns se posèrent sur la silhouette de sa meilleure amie, sur le sol et il fronça les sourcils.

- « qu'est-ce qui est arrivé à Ino? » demanda-t-il, le visage déformé par l'inquiétude
- « t'en fais pas, j'ai juste été obligé de l'endormir » lui souffla un grand brun

Shikamaru et Saï échangèrent un regard silencieux ; ils le savaient au fond, ils étaient perdus. Dans un geste lent, il se pencha face à son fils, attrapant son visage entre ses mains ; il était son portrait craché, en dehors des yeux, il avait hérité des billes émeraude de sa mère.

- « je suis désolé pour la gifle, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour te sortir de ton état ; tu tiens ça de moi, cette paresse, je suis désolé pour ça aussi » souffla le grand brun « tu sais, Shikadai, je suis vraiment fier de toi et ton grand-père l'aurait été encore plus ; tu es la plus belle chose qui m'est arrivé, pourtant, j'ai eu du mal avec ta naissance »

Il se remémora ce sentiment de frustration qu'il le prenait constamment à la naissance de son fils ; persuadé qu'il ne serait pas un bon père, persuadé que cet enfant ne l'aimerait pas. Un sourire triste se glissa au coin de ses lèvres et il tira l'adolescent contre son torse, le forçant à une dernière étreinte.

- « n'oublie jamais que ton père t'aime, d'accord ? » lâcha-t-il, dans un murmure, au creux de son oreille « prends soin de ta mère »

Le bruit d'une explosion se mêla à cet instant entre un père et son fils ; il repoussa son fils, dont les joues se recouvraient peu à peu de larmes et s'approcha de son épouse. Il était là, planté face à elle, n'osant pas faire un seul geste ; ils n'étaient pas ce genre de couple à se prendre dans les bras constamment, à s'échanger des baisers enflammés. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il se gratta l'arrière du crâne, un peu gêné.

- « je me rends compte que je n'ai jamais pris le temps de te dire que je t'aime » souffla-t-il, maladroitement « sûrement parce que je suis Shikamaru Nara et que tu es Temari Sabaku, je n'oublierais jamais l'instant où j'ai croisé ton regard ; pas le regard cette kunoichi féroce, mais le regard de ce bout de femme, incroyablement irrésistible »
- « arrête Shikam-.. »
- « non, il faut que je termine ; je suis désolé pour tous les trucs cons que j'ai pu faire, toutes ces fois où au lieu de passer un moment avec toi, j'étais au boulot » un soupir s'échappa de ses lèvres « je suis fier d'être marié à une telle femme que toi »

Un hoquet de surprise le prit lorsque la poigne ferme de son épouse se referma sur le col de son haut ; il sentait son souffle si près de son visage et cette lueur colérique dans ses yeux lui arracha un frisson.

- « Temari, qu'est-ce que tu fiches ? » s'écria une voix féminine

Dans un geste délicat, une tignasse rose se glissa entre les deux amants, les sourcils froncés ; elle posa ses mains sur les épaules de la jeune femme et d'un air réprobateur, lui intima de se taire.

- « tu ferais mieux de bien écouter ces mots, parce que ce n'est pas le moment de t'en foutre et de faire ta forte tête » lança la rose
- « mais qu'est-ce qui se passe à la fin ? » souffla rageusement la kunoichi de Suna
- « c'est la guerre » lâcha quelqu'un, dans un murmure douloureux

Ces trois mots suffirent à faire taire toutes les personnes aux alentours ; le grand brun posa son regard sur la demoiselle qui avait laissée échapper ces mots et son cœur rata un battement. Elle était là, tenant contre elle ses deux enfants, les mains tremblantes ; et ces yeux, il y avait cette fêlure au fond de ces yeux.

- « qu'est-ce que tu veux dire par là, Hinata ? » souffla la blonde, les sourcils froncés

Une brune, dont les cheveux se retenaient en deux chignons, s'approcha de la douce Hyuuga et passa un bras protecteur autour de ces épaules ; elles étaient toutes les deux dans un sale état.

- « le village subit une lourde attaque, nous ne sommes pas préparés et l'Hokage.. » un frisson le prit à ce souvenir qui le hantait « Naruto est tombé au combat »

Les mains tremblantes, le Nara posa son regard sur la sœur du Kazekage ; les sanglots de l'épouse du Hokage coupaient le silence. Elle souffrait terriblement, elle était sûrement hantée elle aussi par la vision de son époux, baignant dans son sang ; il ferma les yeux, un instant, tentant maladroitement de faire fuir cette image. Le blond était son camarade depuis si longtemps ; il se rappelait parfaitement de toutes ces fois où ils avaient faits les quatre cents coups, ensemble, entre les murs de l'académie.

- « mais.. » souffla la blonde « qu'est-ce que nous faisons ici, alors ? nous devons nous battre pour le village »
- « et nous le ferons, Temari » lança Saï, les bras croisés sur son torse « mais pas vous »

L'information sembla l'atteindre et elle écarquilla les yeux, posant un regard embué sur son époux ; elle ne faisait plus partie des combattants, à présent, elle faisait partie des mères qui devaient protéger leurs enfants. Mais lui, Shikamaru, il resterait défendre le village. Cette simple pensée lui arracha un sanglot et elle se réfugia entre ces bras musclés, humant son odeur de tabac froid.

- « ne fais pas ça » souffla-t-elle, dans un murmure
- « c'est ma mission, je protégerais le roi »
- « c'est du suicide, si lui est tombé, alors vous, vous.. » un sanglot s'échappa de ses lèvres « vous courez à votre perte »
- « s'il te plaît, Temari, ne me forces pas à t'endormir comme Saï l'a fait avec Ino »

Le souffle court, elle releva son regard tremblant vers le visage de son époux ; il n'y avait aucune trace d'amusement dans ces yeux.

- « tu dois les conduire au village de ton frère, c'est ton rôle ; ces villageois sont entre tes mains, la vie de notre fils est entre tes mains » souffla-t-il

Les yeux embués, elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa ses lèvres sur les siennes ; un baiser tendre, empli de cet amour qui les liait depuis tant d'années. Dieu qu'elle l'aimait, cet homme. Son front contre le sien, elle ferma les yeux, ces mains sur les joues de son amant.

- « et par-dessus tout, ne m'attend pas » lâcha-t-il

Elle posa un regard plein d'incompréhension sur lui et se heurta à ce sourire sur ses lèvres, à ces larmes qui perlaient au coin de ces prunelles brunes ; il était beau.

- « tu la dis toi-même, cette mission est du suicide ; ne m'attends pas, sois heureuse »

Le bruit d'une explosion flotta dans l'air, bien trop proche des portes et un hoquet de stupeur s'échappa de ses lèvres ; le visage de son amant se déforma de peur et il la repoussa, lui fourrant son sac dans les mains. Elle détestait voir cette expression sur son visage.

- « c'est le moment, Temari » souffla la rose, d'un ton grave
- « allons-y » ordonna-t-elle

Elle attrapa la main de son fils et s'empressa de prendre les rennes de ce groupe ; les vies d'une centaine de villageois étaient entre ces mains, elle n'avait pas le droit à l'erreur. Ils s'éloignaient lentement, des portes et le bruit des sanglots flottait dans l'air ; la majorité des hommes était restée défendre le village et elle avait cette sale intuition dans les tripes. Elle sentait les tremblements de son fils ; elle osa un regard vers les portes et croisa le regard embué de son époux. Elle le savait, elle l'attendrait quoi qu'il arrive, parce qu'elle était folle amoureuse de cet idiot.

Une légère grimace au bord des lèvres, il remercia silencieusement le médecin qui pansait sa blessure et sauta sur ses deux pieds ; l'hôpital était dans un mauvais état et le nombre de blessés ne cessait d'augmenter. Et parmi tous ces visages, il n'eût aucun mal à reconnaître Hiashi Hyuuga et Sasuke Uchiha ; deux des shinobis les plus puissants du village. Un mauvais pressentiment le prenait aux tripes ; sans un mot de plus, il s'élança par la fenêtre. Les rues n'étaient plus reconnaissables ; toute la joie qui avait couvert le village avait simplement disparu. Il étouffa une quinte de toux entre ces lèvres et s'empressa de rejoindre ces camarades qui se battaient en première ligne.

Son regard se confronta à la dureté de la réalité ; une centaine de corps traînaient sur le sol, des camarades qu'il avait appréciés, des villageois qui s'étaient battus avec courage. Un grognement s'échappa de ses lèvres et il ramassa le katana, à ses pieds ; faisant passer un peu de son chakra dans l'arme. D'un bond agile, il se pressa aux côtés de son meilleur ami et blessa gravement un ennemi sans une once de regret.

- « elles sont parties ? » souffla le chef du clan Akimichi
- « oui, ta femme et ta fille faisaient partis du groupe »
- « bien, alors je n'ai plus de soucis à me faire »

Ils échangèrent un regard ; ils étaient meilleurs amis depuis l'époque du bac à sable, leurs familles étaient liées depuis des décennies et là, plus qu'à n'importe quel moment, ils se remercièrent d'être là. Les prunelles du roux se teintèrent soudainement d'un voile de tristesse.

- « Shikamaru, tu sais, si.. » commença-t-il
- « tu es mon meilleur ami et je suis fier de toi, s'il t'arrivait quelque chose, je prendrais soin de ta famille jusqu'à mon dernier souffle »
- « merci Shikamaru 

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