one step closer
Une rose d'un beau blanc. Ses prunelles ébène s'attardèrent un instant sur cette fleur qui traînait dans la poche de son veston à la teinte sombre ; ça contrastait presque à la perfection. Quelques éclats de voix résonnaient en arrière-plan, des chuchotements mêlés aux rires d'enfants ; cette journée était spéciale, vraiment spéciale. Son regard se perdit dans les courbes du costume qu'il portait, dans ses mèches brunes attachées en un catogan ; sur cette balafre qui barrait son visage. Une légère grimace se glissa sur ses lèvres, ce n'était pas le bon moment pour fondre ses pensées sur les atrocités d'une guerre, ce n'était pas le bon moment pour que ce sentiment d'insécurité lui scie les tripes ; un soupir s'échappa de ses lippes et il tapota doucement les plis de son veston. Puis, il fit volte-face et s'engouffra dans la pièce au fond du couloir ; la porte au teint brun se claqua doucement et il esquissa un petit sourire lorsque son regard rencontra les prunelles brunes d'un camarade. D'un signe de la main, il congédia la jeune femme qui tentait maladroitement de faire disparaître toute trace de doute chez l'homme et s'approcha de lui ; ils se tenaient tous les deux, face à cette glace. Le reflet de deux hommes, de la trentaine ; l'un avait le visage marqué, l'autre était unijambiste.
- « tu es très beau, Saï » souffla-t-il, dans un élan maladroit
Il était là, dans un bel ensemble sombre, une rose écarlate dans la poche de son veston ; il était vraiment beau, ses mèches brunes coiffés en arrière, ce bonheur dans ses prunelles ébène. Un sourire déforma les lèvres de l'artiste et il glissa un regard sur le grand brun, à sa droite.
- « tu es très beau, toi aussi, Shikamaru » lâcha-t-il, un sourire au coin des lèvres
Sans un mot, il haussa les épaules et un léger sourire naquit au coin de ses lèvres. Il se pencha, un instant, ramassant quelque chose au coin de la glace et tendit l'objet en question au brun ; Saï attrapa la béquille doucement, soufflant un petit « merci » au gré du vent.
Un silence prit place dans la pièce et pendant un court instant, ses prunelles brunes imaginèrent parfaitement un rouquin, à l'allure enrobé, dans un beau costume, pousser la porte en bois ; sûrement qu'elle aurait claqué contre le mur, dans un bruit désagréable et qu'il aurait été dans l'obligation de le réprimander, ils se seraient postés tous les deux près du brun, lui auraient glissés quelques mots, quelques menaces et ils auraient ri. Cette image lui fit mal et il se détourna de son reflet, son dos se heurtant doucement au moelleux d'un fauteuil. Il aurait aimé qu'il soit là, qu'il soit près de lui ; tout aurait été bien plus facile avec lui.
Le bruit métallique de la béquille flotta un instant dans l'air et l'artiste s'installa, dans un énième fauteuil ; tapotant nerveusement du pied sur le sol. Un sourire se glissa au coin des lèvres du Nara et il appuya son coude sur sa cuisse, enfonçant son menton dans la paume de sa main.
- « tu es nerveux ? » demanda-t-il, bien qu'il connaissait la réponse
- « pas du tout » souffla le brun
- « tu mens » lâcha-t-il « tu sais, tu n'as pas de raison d'être nerveux, tout se passera bien »
Il n'était pas vraiment doué avec le réconfort, mais il tentait maladroitement d'être un minimum rassurant ; il l'avait connu si déterminé, si sûr de lui quant à cette décision qu'il n'était même pas sûr d'avoir le même homme, sous ses yeux, là. Un soupir s'échappa des lèvres du brun et il passa une main maladroite dans ses mèches brunes.
- « et si.. » commença-t-il « et si, elle changeait d'avis ? et si, elle ne souhaitait plus être avec moi ? »
- « comme ça, d'un coup ? »
- « oui, ce serait possible ; je veux dire, je l'ai assommé avant de prendre la fuite pour me battre, elle est restée seule pendant presque un an, elle a peut-être rencontré quelqu'un »
- « tu divagues là, Saï » souffla Shikamaru, légèrement amusé
- « peut-être qu'elle aime un autre homme ; peut-être qu'elle est amoureuse de toi »
- « tu dis des bêtises »
- « elle ne mérite pas un époux handicapé »
Un soupir s'échappa des lèvres de Shikamaru et il sauta sur ses deux jambes, dans un petit bond agile ; en deux pas, il s'accroupit doucement au pied du brun. Ces doutes, il les connaissait ; lui-même était passé par là et sûrement que si son meilleur ami n'avait pas fait un bon boulot, il aurait pris la fuite et l'aurait abandonné devant l'autel. Ses iris brunes se plongèrent aux prunelles ébène de l'homme et il esquissa un sourire maladroit, à l'allure rassurante.
- « elle est folle de toi, et tu sais comment je sais, ça ? parce que je connais ce bout de femme par cœur, j'ai grandi avec elle, je l'ai poussé à des améliorations, je l'ai protégé une centaine de fois ; j'étais lié à Ino, dès ma naissance, dès mon premier souffle » expliqua-t-il « elle est amoureuse de toi, elle ne prendra pas la fuite ; elle sera là, elle remontera l'allée et elle te dira oui, parce qu'elle se refuse à vivre une vie sans l'homme qu'elle aime »
Les mots firent écho dans sa tête ; pourtant, il n'eût pas la force de bégayer une réponse.
- « écoute, je suis ton témoin, non ? et qu'est-ce que le témoin est censé faire ? empêcher le marié de faire une énorme connerie et là, tout de suite, je ne vois aucune connerie, tu fais le bon choix » il esquissa un sourire et posa sa main sur l'épaule du brun « par contre, si tu fais quoi que ce soit à cette fille, je t'éclate »
Un petit rire s'échappa des lèvres du presque marié et il se gratta l'arrière du crâne, légèrement gêné ; le brun s'éloigna doucement et leva son pouce en l'air. Tout se passerait bien, non ? Les atrocités de la guerre étaient derrière et là, ils avaient retrouvés leurs familles ; le grincement de la porte flotta dans l'air et une tignasse blonde se rua dans les bras de l'homme, encore assis dans le fauteuil. Saï ne perdit pas une seconde, il ébouriffa les mèches blondes de son fils et esquissa un sourire ; sûrement, que l'adolescent était bien plus excité que son paternel.
Shikamaru étouffa un soupir entre ses lèvres et ne dit rien lorsqu'une tignasse brune se glissa près de lui ; dans un bas de costume brun et une chemise blanche, son fils observait silencieusement la scène sous leurs yeux. L'adolescent fourra ses mains dans ses poches, un air las sur le visage.
- « pas mal ton costume » lâcha-t-il, finalement, à l'intention de son paternel
- « merci, pas mal non plus le tien » souffla l'adulte
Un rapport tendu entre eux, depuis ce fameux entraînement ; Shikadai en voulait tellement à son père et lui, ne faisait rien pour arranger les choses, chaque fois qu'il tentait d'en apprendre un peu plus sur ce qu'il avait vécu dans les décombres, il se heurtait au rejet de son paternel et ça, il détestait.
Le son d'une douce mélodie se glissa dans les airs et elle lança un petit « merci » au gré du vent, à la personne qui venait de mettre en route la musique ; les mains tremblantes, elle fit face à son reflet. L'adolescente mal dans sa peau qu'elle avait été à une époque disparaissait totalement, cédant sa place à ce bout de femme, de la trentaine ; cette longue robe blanche épousait à la perfection ces formes délicieuses et le peu de maquillage qui traînait sur sa peau mettait en valeur ces traits si doux. Dieu qu'elle aurait aimé que ses parents soient là, que sa mère lui souffle des mots doux et que son père lui lance un de ces sourires qui faisait taire toutes ces peurs, tous ces doutes, pendant son enfance ; un soupir à l'allure triste s'échappa de ses lèvres et elle tenta tant bien que mal de ne pas fondre en larmes. Son esprit de petite-fille de neuf ans s'était imaginé cette scène tant de fois, elle aurait remonté l'allée au bras de son paternel, elle aurait souri à sa mère en larmes et elle aurait dit oui à l'homme qu'elle aimait ; pourtant, un tas de visages manqueraient dans la foule des invités. Une délicate main se glissa sur son épaule et se heurta au regard ébène de cette femme qui avait participé à son éducation ; Yoshino Nara se tenait derrière elle, dans une belle robe, un regard inondé d'amour et cette image lui mit du baume au cœur.
- « tu es magnifique, Ino » souffla-t-elle, les larmes aux yeux
- « Yoshino.. » lâcha la blonde, émue
- « tes parents seraient fiers de toi, ils auraient aimé leur gendre ; c'est un bon garçon »
Une larme coula sur la joue de la jeune femme et une tignasse blonde apparut sur sa droite, elle plaqua un tissu d'un beau blanc sur sa joue, nettoyant délicatement la larme qui avait roulé ; le rire cristallin de la future mariée flotta dans la pièce.
- « tu es irrécupérable, Temari » lâcha-t-elle, un sourire au coin des lèvres
- « je nettoie, avant que tu ne ruines ton maquillage » rouspéta-t-elle
La douce Yamanaka claqua un baiser bruyant sur la joue de sa demoiselle d'honneur et acquiesça ; que ferait-elle sans ses demoiselles d'honneur ? Son regard bleuté croisa les prunelles nacrées au ton amusé d'une brune et elle haussa les épaules ; la jeune femme originaire du village caché du Sable semblait prendre son rôle très à cœur. Yoshino caressa du bout des doigts la joue de la blonde et disparût derrière la porte en bois, déclarant qu'elle allait rejoindre le reste des invités ; un tas d'invités.
Un soupir s'échappa des lèvres de la future mariée et elle s'installa silencieusement sur un tabouret, qui traînait là, jouant nerveusement avec les pans de sa robe blanche ; elles avaient passé tant d'heures dans les magasins, à la recherche de la perle rare.
- « qu'est-ce qui se passe, boudin ? » demanda une tignasse rose, un sourire amusé sur les lèvres
Sourire en coin, un soupir s'échappa de ses lèvres ; elle haussa les épaules.
- « j'ai l'impression que mon cœur va prendre la fuite, loin de ma poitrine » avoua-t-elle
Le rire cristallin de sa meilleure amie se glissa à ses oreilles et une moue boudeuse déforma son visage ; elle se moquait d'elle, ouvertement. La rose s'approcha d'elle et esquissa un sourire.
- « c'est une très bonne chose, si tu ne ressentais rien, se serait inquiétant » lança-t-elle
- « tu crois qu'il le sent, lui aussi ? » demanda-t-elle
- « oh, sûrement ; il doit être mort de trouille, le pauvre » lâcha la kunoichi de Suna
Elle tenta de faire un mouvement vers la porte, mais une grande brune se glissa devant le bois, à la seconde où le crissement de son tabouret résonna dans la pièce ; un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle n'imaginait même pas dans quel état, il devait être, à cet instant ; elle lui connaissait cette fragilité, qu'il cachait au reste de l'univers.
- « faut que j'aille lui dire que tout ira bien » souffla-t-elle « il a besoin de réconfort »
- « eh, le témoin est là pour ça ; Shikamaru s'en occupe » répliqua la rose
Le prénom de son meilleur ami aida à la détendre et elle acquiesça faiblement, posant une main sur le côté gauche de sa cage thoracique ; s'en était dingue l'allure à laquelle il battait, à cet instant. Les mains tremblantes, elle esquissa un petit sourire en coin.
- « changez-moi les idées » supplia-t-elle
- « un sujet en particulier ? » demanda la blonde
- « parle-moi de Shikamaru ; ça va entre vous ? »
Il était revenu de la guerre, des décombres d'un massacre, au bout d'un an et il y avait cette fêlure au fond de ses yeux qui effrayait la future mariée ; elle n'avait jamais vu ce garçon dans cet état. Le fil rouge du destin les liait depuis leurs premiers souffles, mais là, lorsqu'elle croisait son regard, c'était comme s'il n'était pas vraiment là, constamment absent, ou en proie à des cauchemars.
Un soupir s'échappa des lèvres de l'épouse du Nara.
- « à peu près ; ça n'avance pas » lâcha Temari
- « vous vous êtes envoyés en l'air ? » demanda la blonde, sans une once d'hésitation
La main de la rose claqua doucement contre la cuisse de la future mariée et elle lui envoya un regard réprobateur, alors qu'elle haussait simplement les épaules ; elle était au courant qu'il n'était plus puceau depuis belle lurette et elle se souvenait parfaitement de la première discussion qu'ils avaient eu tous les deux, concernant le sexe. Le souvenir des rougissements incessants et des bégaiements du brun lui arrachèrent un sourire et elle reporta son attention sur la blonde.
- « alors ? » relança-t-elle, joyeusement
- « non ; il me touche à peine, en fait, même le temps d'une étreinte et il ne répond pas lorsque je l'embrasse »
- « c'est étrange » souffla-t-elle, les sourcils froncés « quand j'ai vu Saï dans ce lit d'hôpital, à son retour ; on s'est envoyés en l'air, directement »
Sakura claqua une nouvelle fois sa main contre la cuisse de sa meilleure amie, un sourire amusé au coin des lèvres ; sûrement qu'elle ne se rendait pas compte que certains détails n'étaient pas nécessaires. Mais elles étaient toutes habitués, maintenant.
- « je ne le reconnais plus, je ne sais pas vraiment comment le dire, mais c'est comme si, ce n'était pas l'homme qui m'a laissé aux portes de Konoha ; c'est étrange » souffla-t-elle
- « j'en sais rien, personnellement ; j'ai essayé d'avoir une discussion avec lui, mais je pense qu'il m'évite » avoua Ino, dans un soupir à l'allure triste
- « cet idiot me manque »
Deux bras fins se glissèrent autour de la taille de l'épouse du Nara et elle esquissa un sourire, reconnaissant parfaitement l'odeur de sa belle-mère ; Yoshino déposa un chaste baiser, au coin de sa joue.
- « ça ira, mon fils est pire que son père ; c'est un battant » lança-t-elle, un sourire au coin des lèvres « ça a été long avec Shikaku, lorsqu'il est revenu de la guerre, mais un matin, soudainement, il allait mieux, vraiment mieux »
Oui, elle se rappelait sans aucun mal cette expression dans les prunelles brunes de son époux, lorsqu'il était revenu ; il était là, les bras ballants, le cœur tremblant et bien que c'était la première fois qu'il rencontrait son fils, plusieurs jours avaient été obligés avant qu'il ne parvienne à poser son regard sur ce petit bout. Elle se souvenait parfaitement de cette lueur dans ses iris lorsqu'il avait pris Shikamaru, contre son torse, pour la première fois ; un moment unique qu'elle chérissait au plus profond de son âme. Pendant un an, une longue année, elle avait fondu en larmes un million de fois, persuadée qu'elle allait perdre son fils ; le fruit de cet amour qu'elle avait partagé avec son époux, mais il était revenu, dans un sale état. Une partie d'elle se sentait plus qu'impuissante ; elle n'avait pas besoin d'entendre les jeunes femmes se lancer sur ce sujet pour comprendre leurs inquiétudes, elle le sentait elle aussi, quelque chose clochait chez son fils. Il lui semblait si.. brisé.
Quelques coups résonnèrent contre le bois de la porte et elle se tira doucement de l'étreinte, lâchant un doux « merci » au gré du vent ; une tignasse écarlate se tira dans la pièce, dans un bel ensemble. Un fin sourire au coin des lèvres, Gaara claqua un tendre baiser sur la joue de sa grande-soeur et s'avança jusqu'à la future mariée ; dans un geste doux, il attrapa les mains de la Yamanaka dans les siennes, son regard effleura silencieusement la robe qu'elle portait. Il la trouvait vraiment belle, à cet instant ; et cet événement lui amenait tant de bons souvenirs que la bonne humeur émanait de lui.
- « Ino » commença-t-il, calmement « je te trouve vraiment ravissante et sache-le, je suis très honoré d'être celui qui t'amènera jusqu'à l'autel »
Une telle sincérité émanait du rouquin qu'elle se tût, un instant ; elle aurait aimé que son père soit là, qu'il la promène à son bras jusqu'à l'autel et si le jeune Akimichi avait été là, sûrement que ça aurait été lui, mais en ce jour spécial, elle n'avait personne pour l'amener là-bas. La panique l'avait prise lorsqu'elle s'en était rendu compte et dans un élan doux, le Kazekage s'était proposé ; annonçant que si Naruto avait pu, il l'aurait fait. L'enfant qui avait tenté de prendre la vie des shinobis de Konoha n'existait plus ; le rouquin était devenu un homme bon, sage et particulièrement attentionné depuis qu'il avait pris la décision d'accueillir les villageois du village caché du Sable, ici. N'importe quel autre village aurait refusé, les aurait renvoyés à une mort certaine ; mais lui, il avait fait le nécessaire, avait renvoyé tout ceux qui s'étaient opposés à sa décision.
Dans un geste tendre, elle déposa ses lèvres sur la joue du jeune No Sabaku et acquiesça, faisant taire les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Gaara fit volte-face et se pencha légèrement en avant, tirant une douce révérence vers les demoiselles dans la pièce.
- « mesdames » lâcha-t-il « allons-y »
Bras dessus, bras dessous ; le rouquin déposa tendrement une main sur l'avant-bras de la jeune femme et esquissa un sourire. Bizarrement, il était particulièrement heureux en ce jour spécial ; ils s'extirpèrent de la petite pièce et s'avancèrent dans un couloir d'un beau blanc. Plus, ils se rapprochaient, plus elle se sentait sur le point de perdre l'équilibre ; ses pas se faisaient maladroits et lorsqu'elle manqua de se prendre les pieds dans sa robe, le rouquin près d'elle la retint, un sourire amusé au coin des lèvres. Il s'arrêta au milieu du couloir et attrapa le visage de la jeune femme, entre ses mains ; déposant son regard émeraude dans ses iris bleutés.
- « inspire, Ino » lâcha-t-il « tout ira bien, c'est ton jour »
- « je.. » commença-t-elle « je ne me sens pas très bien »
Une tignasse rose se glissa derrière le dos du rouquin et lui adressa un grand sourire, à l'allure un peu trop amusé ; peut-être ne se souvenait-elle pas que le jour de son propre mariage, elle avait presque pris la fuite, en sous-vêtements.
- « tu veux prendre la fuite ? » demanda joyeusement la rose « en deux secondes, je te prépare un plan pour t'échapper »
- « Sakura » la réprimanda Temari, en étouffant un rire entre ses lèvres
Un petit rire s'échappa des lèvres de la jeune femme et elle haussa simplement les épaules, esquivant tant bien que mal la main de la blonde sur l'arrière de son crâne ; amusée, elle aussi, Hinata s'approcha du rouquin et esquissa un sourire, tendre. Elle glissa le bout de ses doigts sur les joues de la jeune femme, en proie à des doutes.
- « je suis tombé amoureuse de Naruto, je n'avais que sept ans ; je l'ai aimé jusqu'à son dernier souffle, je l'ai aimé plus que je n'aimerais qui que ce soit dans mon existence » souffla la brune, une petite flamme de tristesse dans ses prunelles nacrés « pourtant, tu sais, ça ne m'a pas empêché d'être totalement en panique à dix minutes de notre mariage, j'ai hésité pendant une minute à prendre la fuite ; mais lorsque je me suis retrouvé devant lui, j'ai compris que ce n'était pas une bêtise, j'ai compris que j'étais prête à vivre une centaine d'années, avec cet idiot »
- « Hinata.. » lâcha la blonde, dans un murmure
- « tout se passera bien ; il est fou amoureux de toi, tu penses vraiment qu'il aurait survécu pendant presque un an s'il ne t'aimait pas ? tu ne le vois pas mais il y a cette expression dans ses yeux, cette expression qui hurle à n'importe qui que si il a tenu, que si il a coupé sa jambe, ce n'est pas pour le village ou n'importe qui, c'est pour toi ; tu as été sa lumière dans les ténèbres »
Ses mots flottèrent un court instant dans ce couloir, se heurtant aux murs d'un beau blanc ; son époux lui manquait plus que tout au monde, mais elle avait eu ces belles années avec ce garçon, ces fous-rires, ces larmes, ces enfants. Gaara observa un instant le visage de la brune, près de lui, silencieusement ; elle souffrait, une telle souffrance émanait d'elle qu'il se retint de la prendre contre lui, là, tout de suite. Un reniflement le tira de sa contemplation et il se confronta à l'image d'une tignasse rose, les larmes aux yeux ; il esquissa un sourire.
- « Hinata, tu viens de me donner envie de demander Sasuke en mariage, une deuxième fois » souffla la rose, ignorant les rires de ses camarades « bon, allons-y, avant que je fonds vraiment en larmes ; j'ai besoin de toutes mes larmes pour ce qui va se passer dans dix minutes. »
Sans un mot, la future mariée esquissa un sourire et déposa un baiser humide sur la joue de la brune ; elle attrapa le bras du rouquin près d'elle, échangeant un petit sourire silencieux avec lui et s'avança, plus prête que jamais. Oui, elle rêvait d'une centaine d'années, avec cet idiot.
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