memories of a life that's been loved

Au bord de l'apoplexie, il tenta tant bien que mal de faire fuir les larmes qui perlaient au coin de ses paupières tremblantes ; ses iris d'un bel ébène se perdaient dans le vide sous ses pieds, il cherchait inconsciemment une réponse à ses questions, une réponse qu'il possédait déjà, au fond de sa cage thoracique. Il le savait, Temari n'avait pas tort ; ce soir, il s'était retrouvé pris au piège dans des souvenirs si douloureux, si atroces, qu'il ne s'était pas reconnecté à la réalité, mais il ne méritait pas un quelconque pardon, à ses yeux. Comment avait-elle pu dire toutes ces choses, alors que quelques minutes en arrière, ses mains étaient autour de sa gorge frêle ? La pointe de souffrance dans ses entrailles le força à se plier en deux, à prendre une inspiration là où l'air ne venait pas, à recracher l'invisible de son estomac ; il ressentait chaque brise, chaque picotement, chaque brisure, dans une douleur si intense qu'il espérait perdre connaissance, là, debout sur la rambarde de ce fichu bâtiment. Ce cri silencieux, qui titubait au bord de ses lèvres, refusait littéralement de prendre la fuite ; de faire comprendre à l'univers entier, à quel point il se sentait mal, coupable et pathétique.

Les phalanges blanches, il écrasa son poing avec maladresse et brutalité contre le bois de la porte ; que faisait-il, là, à cette heure-ci ? Un grognement s'échappa de ses lèvres, et il fit taire tant bien que mal le tremblement qui avait prit possession de son corps, depuis plusieurs longues minutes ; comment osait-il être sur le perron de cette demeure, après avoir manqué de prendre la vie de son épouse ? La planche marbrée céda au doux visage de sa mère et à l'instant où ses prunelles brunes se perdirent dans les siennes, il fondit en larmes ; elles roulaient sur ses joues rugueuses, dévalaient les pentes, silencieusement et Yoshino ne sut pas quoi faire.

La dernière fois que son petit garçon s'était senti si mal, Shikaku s'était occupé de lui ; il s'était occupé de sa souffrance, lui avait fait comprendre tant de choses en si peu de temps et le lendemain, son fils était redevenu lui. Un idiot, aux bords un peu trop flemmard.

- « maman » lâcha le brun, dans un sanglot incontrôlé

Son cœur se brisa, face à cette vision ; il était là, sur le pas de sa porte et elle se sentait si impuissante. Ses iris d'un bel ébène effleurèrent le visage de son garçon et la ressemblance lui sauta à la gorge, elle plaqua doucement sa main contre ses lèvres et ne dit rien. Le portait de son paternel. Shikamaru était le portrait de son paternel. Un homme fort extérieurement, mais brisé, intérieurement.

- « je crois que.. » ajouta-t-il, à bout de souffle « que je deviens fou ; je suis dangeureux, maman »

Dans un élan doux, elle attrapa le poignet du brun et le tira contre elle ; il possédait une bonne dizaine de centimètres de plus qu'elle, il n'était plus ce petit bébé fragile à qui elle avait donné la vie, des années en arrière. Elle encercla sa taille de ses bras frêles et resserra sa prise, alors qu'il plongeait le bout de son nez dans le cou de sa mère ; un doux parfum l'enveloppa, un parfum qui l'avait guidé tout au long de son existence.

Faible ; il se haïssait pour cet élan de faiblesse, était-il digne de l'étreinte de sa mère ? Un sanglot s'échappa de ses lèvres et il ne dit rien, lorsqu'elle passa une main empreint de délicatesse dans les mèches de ses cheveux ; elle le força à faire quelques pas dans la demeure et referma la porte derrière leurs deux silhouettes, dans un petit « clac » qui arracha un sursaut au brun. Dans un bond agile et maladroit, tout à la fois, il fit volte-face et posa un regard paniqué ; chaque inspiration qu'il prenait le ramenait là-bas, sur ce fichu champ de bataille, au pied de cet arbre.

Délicatement, elle fit un pas vers lui ; les bras entrouverts, prête à le reprendre contre elle, comme à l'instant où il était venu au monde, dans une chambre d'hôpital hasardeuse. Et pendant une demi-seconde, le brun hésita ; il aurait aimé fondre dans ses bras, se perdre dans l'étreinte, être en vie, bercée par le parfum de ce bout femme, mais le visage colérique, effrayé et déçu de son fils se glissa dans son esprit et il secoua la tête de droite à gauche, presque au bord de l'apoplexie.

- « qu'est-ce qu'il se passe, Shikamaru ? » demanda-t-elle, d'une voix douce

Yoshino se sentait totalement perdue, à cet instant ; déconcertée par la souffrance et la culpabilité qui émanait de son fils. Elle regrettait vraiment l'absence de son époux, à cet instant, il aurait trouvé les bons mots, lui ; il aurait compris. Le brun fit un deuxième pas en arrière, comme s'il mettait une espèce de distance de sécurité entre elle et lui et ça, ça la blessait ; il semblait si effrayé, si fragile.

- « Shikamaru » appela-t-elle, douloureusement, dans une inspiration
- « j'ai fait une bêtise, maman » avoua-t-il, dans un souffle agonisant

Les sourcils froncés, elle intima silencieusement au garçon de reprendre le récit ; de lui dire toutes ces peurs, toutes ces faiblesses, tout ce qui lui passait actuellement dans la tête, mais il restait silencieux, les bras ballants, cette pointe de culpabilité dans le fond de ses prunelles.
Puis, soudainement, il fondit en larmes, encore une fois ; sûrement que cette fois, il n'était pas assez fort. Elle se retint tant bien que mal de le prendre dans ses bras et fit taire les larmes qui perlaient au coin de ses paupières ; elle détestait ce sentiment d'impuissance dans ses tripes.

Shikamaru tenta de prendre une inspiration, douloureusement, mais l'air se bloqua dans sa cage thoracique ; il déposa brutalement sa main sur le côté gauche de sa poitrine et attrapa le tissu qui recouvrait son torse entre ses doigts, dans un élan paniqué. Sa mère se hissa maladroitement près de lui et attrapa son visage délicatement entre ses deux mains, plongeant son regard dans le sien ; elle n'eut aucun mal à reconnaître cette expression dans ses prunelles, la même qui avait capturée les traits de son époux, à son retour de la guerre.

- « prends une inspiration » souffla-t-elle, d'une voix douce « doucement, d'accord ? tout ira bien, Shikamaru ; je suis là, je ne te quitte pas »

Les mots de la cinquantenaire eurent un certain effet sur l'homme ; la panique s'effaça sur son visage et il prit une inspiration, douloureusement, mais bien là. Dans une tendresse extrême, elle caressa du bout des doigts la cicatrice qui barrait le visage du brun ; en tant que mère, sûrement qu'elle avait failli dans la protection de son enfant. Devenu un homme trop tôt, dans un univers impitoyable, elle n'avait pas été capable de prendre soin de lui correctement et bordel, ce qu'elle s'en voulait.

- « raconte-moi » ordonna-t-elle, au bout de quelques minutes dans un silence pesant
- « j'ai fait du mal à Temari » lâcha-t-il, une pointe de culpabilité dans la gorge

Elle ne dit rien ; perdue dans ses pensées. Les effets d'une guerre sur un seul individu pouvaient être désastreux, mais pouvaient-ils conduire quelqu'un comme son fils à une telle chose? Un soupir s'échappa de ses lèvres et délicatement, elle déposa sa main sur son épaule, lui intimant des détails, silencieusement.

- « je ne contrôlais plus mon corps » avoua-t-il, à bout de souffle « j'étais sur le champ de bataille et.. et la seconde d'après, dans le lit et mes mains.. je l'étranglais »

Un sanglot empreint de souffrance s'échappa des lippes tremblantes du brun ; l'image de son épouse, ce bout de femme dont il était tombé raide dingue amoureux, des années en arrière, le souffle coupé à cause de ses mains, ne le quittait pas et sûrement que ça le hanterait tout au long de sa courte existence.

- « je l'aurais tué, maman » continua-t-il, entre deux inspirations douloureuse « je l'aurais tué, si Shikadai n'était pas intervenu.. »

Un frisson la prit, aux mots de son petit garçon ; lorsqu'elle avait appris qu'une guerre éclatait dans l'enceinte du village et que ce bébé qu'elle avait mis au monde, devenu un homme, restait se battre, elle avait compris, au fond d'elle. Elle le savait, qu'il ne reviendrait pas entièrement ; qu'il reviendrait en un million de morceaux, aux bords tranchants.

D'un geste doux, elle lui intima silencieusement de se rendre dans le salon, sur le canapé et disparut au détour de la cuisine ; elle attrapa le téléphone ancré dans l'un des murs et composa le numéro de sa belle-fille, la main tremblante. Une tonalité plus tard, la voix à l'allure paniquée de la blonde s'éleva à l'autre bout du fil ; une pointe de soulagement naquit dans ses entrailles et elle déposa délicatement une main sur le côté gauche de sa cage thoracique, là où son vieux cœur battait la chamade, douloureusement.

- « mon dieu, Temari » lâcha-t-elle, dans une inspiration « tu vas bien ?.. oui, il est là.. il m'a raconté ce qu'il s'est passé, tu es sûr que ça va ?.. non, arrête, calme-toi, ce n'est pas de ta faute.. personne n'aurait été capable de le sortir de son état, si ce n'est par la violence.. comment va Shikadai ?.. Shikamaru s'en veut terriblement, tu ne peux rien y faire.. je sais, Temari, je sais.. tout ira bien, d'accord ?.. je le garde pour l'instant, repose-toi.. je t'appelle demain, promis »

Et elle raccrocha le combiné. Une petite pointe de fierté se glissa dans sa cage thoracique, malgré la situation catastrophique, Temari continuait d'aimer passionnément son fils, refusant d'abandonner ; et ça, ça la rassurait, si un jour quelque chose lui arrivait, son petit garçon serait entre de bonnes-mains.

Doucement, elle réchauffa deux tasses de thé et se glissa dans le salon, là où le brun fixait les vieilles baskets à ses pieds ; quelque chose lui disait qu'il se haïssait intérieurement, se maudissait pour les gestes de cette nuit. Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle déposa doucement les tasses fumantes sur le bois de la table basse, caressant du bout des doigts la joue rugueuse du garçon.

- « je suis désolé, maman » lâcha-t-il, dans un murmure brisé « de ne pas être le fils que tu aurais aimé, de ne pas être assez fort ; je suis un monstre »

Aucune larme ne s'échappa des paupières du brun. Il fixait silencieusement ses pieds, sûrement incapable de se fondre dans les prunelles de sa mère ; après tout, ce soir, elle avait toutes les raisons de le haïr, de ne plus vouloir de lui. Sûrement qu'il aurait dû perdre la vie sur ce fichu champ de bataille.

Dans un élan particulièrement délicat, Yoshino attrapa la main du brun dans les siennes ; et pendant un instant, elle se perdit dans la fascination de l'image qui s'offrait à ses iris. Elle se souvenait parfaitement bien de la minuscule main rondelette du garçon, à peine âgé de quelques mois ; et là, la main du brun était si grande, si forte, que ça lui coupa le souffle. Elle en oubliait bien trop souvent qu'il n'était plus un enfant.

- « tu sais, c'est normal d'avoir cette impression, Shikamaru » souffla-t-elle, d'un ton doux « tu es brisé, tu le sais ça, n'est-ce-pas ? j'ai élevé un petit garçon intelligent, digne de l'héritage de mon époux ; un petit garçon qui, malheureusement, a prit son envol trop tôt, qui s'est retrouvé dans des situations impitoyables dès son plus jeune âge »
- « ça ne change rien au fait que je suis un monstre » dit-il, d'un ton las
- « qu'est-ce que tu penses de ton père ? » demanda-t-elle, soudainement

Le simple fait d'entendre sa mère dire quelque chose sur son père lui fit mal ; quelque part dans sa cage thoracique, son cœur saignait abondamment, d'une souffrance sans nom.

- « pourquoi tu-.. » commença-t-il, les sourcils froncés
- « réponds à ma question, Shikamaru Nara » grogna-t-elle

Un soupir s'échappa des lèvres du garçon et il acquiesça faiblement.

- « papa était.. un héros ; il était intelligent, fort et.. il me manque » avoua-t-il, d'une petite voix
- « pourtant, si je t'écoute, ton père était un monstre » souffla-t-elle

L'effet fut immédiat ; le brun repoussa les mains de sa mère et se hissa sur ses deux pieds, dans un bond agile, une pointe de colère dans les prunelles. Les sourcils froncés, il repensa au doux visage de son paternel et secoua la tête de droite à gauche, alors qu'elle attrapait doucement une tasse de thé fumante ; elle souffla une demi-seconde sur le liquide chaud et prit une gorgée.

- « comment peux-tu dire une telle chose ? » s'exclama-t-il « papa n'était pas un monstre, tu ne-.. »
- « sais-tu de combien de personnes a-t-il pris la vie ? sur un champ de bataille, pendant une mission, en protégeant les gens qu'il aimait ; une centaine, peut-être mille » rappela-t-elle, sévèrement « ton père s'est battu fièrement pour son village, durant trois grandes guerres ; il avait du sang sur les mains »

Le souffle coupé, Shikamaru ne dit rien.

- « j'aimais ton père et encore à cet instant, je l'aime passionnément ; mais tu penses que je ne voyais pas les effets de la guerre sur lui ? il s'est battu, alors que j'étais enceinte de toi et j'ai accouché sans lui, il s'en voulu par la suite mais lorsqu'il est revenu, à cause des horreurs du champ de bataille, il n'a pas été capable de prendre soin de toi ; il ne se sentait pas digne de ce trésor »

Dans un petit « clac », la tasse retrouva sa place sur le bois de la table basse et elle repoussa tant bien que mal les larmes qui perlaient au coin de ses paupières ; Shikaku lui manquait tellement, terriblement, à chaque seconde qui passait.

- « je ne sais pas exactement ce que tu as vécu là-bas, sur le champ de bataille » ajouta-t-elle, d'un ton plus doux que précédemment « et je ne le saurais pas tant que tu ne seras pas prêt à me dire quoi que ce soit, je respecte ça ; mais tu penses que je suis une idiote ? tu es revenu totalement brisé, accompagné d'une petite fille et un bébé dans les bras ; Chôji n'était plus à tes côtés et je sais que tu as assisté au.. décès de Naruto »

Les images fusèrent dans l'esprit du brun ; le trou béant dans la poitrine du blond, le sourire timide du roux. Ils avaient survécu, ensemble, à la quatrième grande guerre ; et là, tout de suite, où étaient-ils? Chôji et Naruto l'avaient abandonné ; il était seul, seul perdu dans les ténèbres, à bout de souffle.

- « tu es un homme exceptionnel, Shikamaru, mais tous les hommes, quelle que soit leur grandeur, leur intelligence, leur force, ont une limite ; et tu l'as passé, depuis si longtemps » continua la brune « tu penses que tu es un monstre ? demandes aux autres survivants qui ont participés à la guerre comment ils se sentent ; tu n'es pas tout seul bloqué avec cette impression et ça, ça prouve que tu as tort »

Dans un élan délicat, elle se hissa sur ses deux jambes et se rapprocha du brun, attrapant doucement ses mains dans les siennes ; le brun semblait sur le point de fondre dans un amas de larmes, de cris douloureux et elle resserra doucement sa prise.

- « tu n'es pas un monstre ; tu es brisé »

En fouillant dans les profondeurs des prunelles d'un bel ébène de son fils, elle eût l'impression de fondre dans les ténèbres elle aussi ; il souffrait tellement, le plus silencieusement possible et ça, ça lui faisait mal.

- « Shikamaru, je suis fier de toi ; tu es mon fils et je t'aime plus que tout au monde » lâcha-t-elle, au bout de quelques minutes « tu es le plus beau trésor de cet univers, à mes yeux et tu le seras éternellement » elle prit une inspiration « demain, nous irons rendre visite à mademoiselle Haruno ; il faut que tu consultes »

Et elle le tira dans une étreinte douce.
Finalement, ils reprirent leurs places respectives sur le canapé, leurs tasses dans les mains et Yoshino déposa un regard empreint de tendresse sur l'homme qu'était son fils. Dans un élan doux, elle ébouriffa ses mèches brunes au ton bordélique et esquissa un sourire.

- « tu as tellement grandi » dit-elle, d'une voix douce « tu ressembles à ton père, il serait fier de toi, lui aussi »
- « maman » lâcha-t-il, dans un murmure
- « tu es tellement beau » ajouta-t-elle, caressant tendrement la joue rugueuse du brun « qui aurait cru que ce bébé constamment en proie au sommeil deviendrait un si bel homme ? »

Le brun ne dit rien, avalant une gorgée de son thé presque froid.

- « est-ce que tu sais que je ne voulais pas de toi, au départ ? » demanda-t-elle, le regard dans le vide, un petit sourire nostalgique au coin des lèvres « c'est lui qui m'a convaincu ; je voulais être un shinobi puissant, je ne voulais pas d'un bébé ou d'une famille, mais lui, il se sentait prêt ; il te voulait et il m'a dit toutes ces belles choses. il était prêt à t'élever seul, être père célibataire, ne plus être un shinobi, ouvrir une petite épicerie dans le coin et être là pour toi ; et quand il m'a dit ça, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas rêver mieux comme père pour mon enfant »

Elle se souvenait bien de cette lueur dans les prunelles de son petit-ami, à l'époque ; Shikaku l'avait supplié de ne pas faire ça, de ne pas faire disparaître la preuve de leur amour.

- « il était tellement fier quand tu es né, balançant partout qu'il avait un fils et qu'en plus de ça, ce bébé était son portrait craché ; je te jure, des heures de travail pour ça » un petit rire s'échappa de ses lèvres « au moins, tu as hérité de mes traits ; ça doit être pour ça que tu es si beau »

Bien malgré lui, un petit sourire se glissa au coin de ses lèvres, à ce commentaire ; il le savait déjà, le fait qu'il était le portrait de son paternel. Les gens faisaient constamment la réflexion, depuis sa plus tendre enfance ; il se souvenait qu'à une période, il avait détesté ça.

- « ton père était bourré de défaut » ajouta-t-elle, faiblement « un flemmard, mysogine et idiot, mais il était un bon père et un époux aimant »

La brisure dans la voix de sa mère attira l'attention du brun ; il écoutait depuis plusieurs minutes les récits de la brune, silencieusement, ses prunelles perdues dans le fond de sa tasse, mais là, il le sentait. La souffrance soudaine qui émanait de sa mère, les larmes qui perlaient au coin de ses paupières, le tremblement de ses mains.

Un sanglot s'échappa de ses lèvres, malgré elle et les larmes dévalèrent ses joues ; elle claqua doucement sa main contre ses lippes et tenta tant bien que mal de ne pas fondre en larmes mais trop tard, son visage se noyait sous la tristesse de l'instant.

- « il me manque tellement » lâcha-t-elle, douloureusement, dans un murmure

Les mots lui brûlèrent le cœur ; sans un mot, il déposa sa tasse sur le bois de la table basse et attira le corps de sa mère contre son torse, tentant maladroitement de prendre sa souffrance sur lui. Il se rendait compte à cet instant que sa mère n'avait pas tort, il était brisé ; et elle l'était, tout autant.

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