it's the very first breath
S'en était presque ironique ; le mauvais temps ravageait les rues du village caché du sable. Un torrent de larmes ne cessait de s'abattre sur le sol, depuis quelques heures, comme si le ciel lui-même pleurait une perte douloureuse ; ses vêtements ébène collaient maladroitement contre sa peau au teint légèrement hâlée et il écoutait d'une oreille distraite les mots du kazekage, qui tentait tant bien que mal d'être un appui. Tant de personnes étaient présentes, des shinobis et des civils ; il observa la foule dense, en pleurs, sans un mot.
Une main délicate se glissa dans la sienne et dans une inspiration empreint de courage, il plongea ses prunelles d'un beau jais dans les iris émeraude de son épouse. Elle était là, près de lui, silencieuse et il n'eut aucun mal à reconnaître cette souffrance dans le fond de ses yeux ; bien sûr qu'elle souffrait. Dans un élan doux, il effleura le front de la blonde du bout des lèvres et se concentra sur les mots qui s'échappaient de la bouche du kazekage.
Gaara se tenait là, droit, sur une estrade ; il souffrait, lui aussi, sûrement terriblement, mais endossait silencieusement le rôle de chef. Le rouquin attrapa délicatement une rose d'un magnifique blanc entre ses doigts et la déposa au pied d'une dalle de marbre.
- « je n'ai pas eu la chance d'être l'un de ses proches » dit-il, d'une voix forte « à mes yeux, elle était ce bout de femme auquel mon beau-frère tenait particulièrement, l'épouse d'un homme mort au combat, en héros ; je n'avais échangé que peu de mots avec elle, mais elle était quelqu'un de bien, j'en suis persuadé » il prit une inspiration et fit face à la foule, les mains liées dans son dos « Kurenaï Yûhi était une kunoichi incroyable et une mère aimante ; elle n'était pas l'un des villageois de mon village, mais elle aura, pour l'éternité, une place particulière ici »
Une par une, toutes les personnes présentes s'avancèrent, imitant l'acte précédant du kazekage ; une nappe de roses blanches s'étalait au pied du marbre. D'une démarche maladroite, le brun se hissa face à ces lettres qui dansaient dans la pierre ; l'image de ce bout de femme qu'il connaissait depuis son enfance s'enfonça dans son esprit, lui arrachant quelques battements douloureux dans la cage thoracique. Asuma, cet homme qu'il avait considéré comme un second père, avait aimé cette femme, profondément, au point qu'un enfant, un petit être fragile, était né de cette étreinte hasardeuse ; ses prunelles brunes se posèrent silencieusement sur la silhouette tremblante de ce trésor devenue une magnifique femme. Et dire, qu'il avait été la première personne à la prendre dans ses bras, quelques heures après sa naissance ; ce souvenir lui arracha un doux sourire à l'allure triste et il déposa silencieusement la rose qu'il tenait sur les autres. Elles s'embrasaient les unes aux autres, se confrontant à la laideur d'un univers impitoyable.
Le crissement d'une porte le tira de ses hasardeuses pensées et il étouffa un bâillement entre ses lèvres, les mains dans les poches de ce pantalon au ton ébène ; une tasse fumante de café se glissa sous son nez et il l'attrapa doucement, lâchant un bref « merci » à son épouse, alors qu'il portait le liquide chaud à ses lèvres. La cérémonie était terminée, depuis une bonne heure, mais Gaara avait demandé à certains villageois de l'ancien village caché de la feuille qu'ils soient là, dans les appartements du kazekage.
Une paire d'iris nacrés se glissèrent dans les siennes et il eut à peine le temps de mettre la tasse en lieu sûr, avant qu'une tignasse brune se jette sur ses jambes ; elle se hissa, sans une once de difficulté, sur les genoux de l'homme et se serra doucement contre son torse chaleureux. Sous l'œil attendri de son épouse, Shikamaru resserra doucement sa prise autour du corps frêle de la jeune Uzumaki et esquissa un sourire ; sûrement que tout ça ne lui apportait pas de bons souvenirs, sûrement que ça lui faisait mal, là, quelque part. Hinata s'approcha d'une démarche douce, la silhouette de son fils lui emboîtant le pas, et les salua poliment ; un fin sourire traînait au coin de ses lèvres et le brun aurait presque pu y croire, si cette fêlure n'avait pas élu domicile dans le fond de ses prunelles blanches.
- « c'est bon de te voir, Shikamaru » souffla-t-elle, d'un ton doux « tu as meilleure mine, que la dernière fois »
- « c'est long, mais je vais un peu mieux » avoua-t-il « je suis content de te voir.. 'fin, de vous voir »
Son regard effleura une demi-seconde la tignasse sombre de l'enfant, chaleureusement, enfouit dans le tissu de sa tunique brune, un fin sourire au coin des lèvres ; l'once de bonheur qu'il ressentait à cet instant se mêlait douloureusement à la souffrance de la perte d'un être cher. Un tas de questions dans un coin de sa tête ; comment Himawari, vivait-elle le décès de son père ? Dans un élan délicat, il effleura la joue de l'enfant du bout du doigt.
- « Himawari » lâcha la grande brune, une moue sévère au coin des lèvres « tu n'es plus un bébé et tu le sais, demandes avant de prendre quelqu'un dans tes bras ; ta jolie petite bouille ne t'ouvrira pas toutes les portes »
- « oncle Shikamaru préfère quand je lui saute dessus, hein, c'est vrai ? » lança la concernée, un grand sourire sur les lèvres
Et pendant un instant, le brun se perdit dans la contemplation du sourire de l'enfant ce sourire qu'il connaissait depuis tant d'années, ce sourire qui lui manquait constamment. Mais là, tout de suite, il se rendit compte que, quoi qu'il arrive, Naruto était là, quelque part, dans les regards, les sourires, les rires, de ces enfants, de ces villageois qu'il avait protégé jusqu'à la fin, de toutes ces personnes que le blondinet orphelin avait marqué, et dieu qu'il en avait marqué un tas.
Les lèvres fines de Temari effleurèrent la joue de la veuve et qu'elle caressa tendrement le sommet du crâne de l'enfant les deux femmes s'étaient rapprochés après la fuite du village, elles avaient trouvées l'une en l'autre une épaule plus que forte. Hinata n'avait jamais douté que le brun reviendrait, qu'il se battrait jusqu'au bout et Temari n'avait jamais sombré face à la détresse de la brune, en manque de son époux, hantée par ces sourires.
- « est-ce que tu sais pourquoi nous sommes là ? » demanda la voix délicate de la brune
- « Gaara ne m'a rien dit, à part qu'il souhaitait que l'on soit tous là, à son retour je n'en sais pas plus que vous, je suis désolée » expliqua la sœur du kazekage
Elle-même avait été surprise de la demande de son jeune frère, mais pourtant, ils étaient tous là. Konohamaru prenait soin de Miraï dans un coin de la pièce, assise près de Yoshino, la mère du stratège ne quittait pas la jeune femme, elle lui avait même offert un toit dès qu'elle avait quitté les draps blancs de l'hôpital, elle prenait soin d'elle, comme si elle était sa propre progéniture. Tenten souriait doucement à Metal, qui faisait le pitre l'adolescent semblait prêt à tout pour faire sourire la châtain. Ino, Saï et Karui discutaient dans un coin de la pièce la dernière reprenait doucement des forces et se mêlait à ceux qui avaient pris soin de son défunt époux dans sa jeunesse.
Une tignasse rose se tira dans la pièce et tapa doucement dans ses mains, attirant l'attention de toutes les personnes dans la pièce pour une fois, elle ne portait pas cette blouse blanche de l'hôpital, mais une simple tunique au ton rosé et un pantalon brun.
- « le kazekage aimerait que nous passions dans la pièce d'à côté, c'est une simple salle pour les réunions prenez les places que vous souhaitez, il sera là d'une seconde à l'autre » déclara-t-elle
Doucement, ils se hissèrent, les uns après les autres, sur leurs pieds et s'enfoncèrent dans la pièce, en question d'une grande taille, une table au milieu et une vingtaine de chaises. Temari et Shikamaru connaissaient cette pièce, ils avaient toujours des places très rapprochés des personnes hauts placés l'une était la sœur aînée du chef du village et l'autre avait été l'assistant du hokage.
- « attends » souffla la rose, à l'intention de la douce Hyuuga « je ne connais pas exactement toutes les raisons de cette réunion, mais je pense qu'il est préférable que Himawari n'entre pas dans cette pièce »
- « tu as raison » lâcha la brune, dans un hochement de tête.
Un soupir s'échappa des lèvres de la brune, alors qu'elle se mettait à genoux, face à la boule d'énergie qu'était la petite fille elle effleura délicatement sa joue du bout des lèvres et esquissa un petit sourire au coin. Depuis le décès de son époux, tous ces sourires semblaient faux tous, sauf ceux qu'elle réservait aux deux trésors qui étaient nés de cet amour.
- « tu restes ici, d'accord ? » dit-elle, d'une voix douce « ensuite, je t'emmène prendre une glace, d'accord ? »
Himawari, malgré son jeune âge, n'était pas dupe, elle acquiesça doucement, claqua un baiser bruyant sur la joue de sa mère et se hissa maladroitement sur l'une des chaises dans la salle d'attente.
Un bâillement s'échappa de ses lèvres et le rouquin tenta tant bien que mal de l'étouffer discrètement, il avait passé la nuit entière, plongé dans le boulot, plongé dans les funérailles de Kurenaï. Il ne connaissait pas ce bout de femme et d'une certaine manière, à cet instant, il le regrettait peut-être aurait-il dû faire un effort, surmonté ce qu'il ressentait et lui dire qu'il l'admirait d'une certaine manière. Temari lui avait conté tant de fois l'histoire du maître de son beau-frère, cet homme qui avait donné son existence pour ce fameux « roi » pour les générations suivantes. La mort de la douce Yûhi le touchait, plus que ce qu'il aurait cru elle était là et elle s'était sacrifié pour le bien-être, la survie, de son enfant, comment ne pouvait-il pas être touché, alors que sa mère était morte en lui donnant naissance ?
Ses pas le guidèrent dans les couloirs, silencieusement et lorsqu'il se tira dans la salle d'attente, prêt à prendre son rôle en main, ses prunelles d'un bel émeraude effleurèrent la tignasse de la petite fille, assise sagement sur une chaise son cœur, dans sa cage thoracique, rata un battement, malgré lui. Pourquoi ? Parce qu'elle ressemblait tant à sa mère ou parce qu'elle possédait certains traits de son père ? Un soupir s'échappa de ses lèvres ces derniers temps, il se haïssait pour certaines pensées qui le martelaient, pour ces frissons que la simple présence d'une certaine Hyuuga lui apportait. Quel genre d'homme, de chef, d'ami, était-il, bordel.
Un sourire au coin des lèvres, il s'avança silencieusement, ébouriffa les mèches brunes de l'enfant et s'enfonça dans la pièce, où toutes ces personnes l'attendaient lui, Gaara Sabaku, l'un des cinq kages, le kazekage du village caché du sable. Toutes ces personnes qui avaient perdu quelque chose de fort dans ce massacre, des personnes qui resteraient à jamais marqués par ces atrocités.
- « merci d'être là » lâcha-t-il, en prenant place sur l'un des sièges
Qu'était-il censé dire ? Qu'était-il censé faire ? Était-il assez fort ? Pouvait-il vraiment prendre leurs souffrances, leurs cauchemars, leurs blessures sur ces épaules ? Naruto aurait su Naruto aurait pu, il l'aurait fait, sans une once d'hésitation. Dieu ce qu'il lui manquait cet idiot, aux mèches blondes.
Une main délicate effleura la sienne et son regard se perdit un instant dans les prunelles de sa sœur aînée elle, elle était là, constamment, à chaque coin de rue, à chaque couloir, à chaque direction, elle était là, elle le soutenait et elle avait foi en lui. Lui, ce démon sans cœur devenu un homme trop tôt, ce bout d'homme aux mains couvertes de sang.
Les lèvres entrouvertes, il s'apprêtait à dire quelque chose, sûrement répondre aux questions de toutes ces personnes, mais le crissement désagréable d'une porte l'en empêcha un grand brun s'engouffra dans la pièce, les mains dans les poches, des traces de maquillage sur le visage. Un soupir s'échappa des lèvres du kazekage.
- « Kankuro, tu es en r-.. » commença-t-il, las
- « oye débile, quand ton kazekage te donne une heure précise pour un rendez-vous, tu viens à l'heure » s'exclama soudainement la voix réprobatrice de Temari
Un rire s'éleva dans la pièce et une petite brune se tira de l'arrière de la silhouette de Kankuro ; Shizune lança un petit sourire à la blonde et s'installa doucement près de Sakura. Le manque de sommeil marquait les traits de son visage, normalement arrondi et le stratège n'eut aucun mal à comprendre qu'il y avait un problème, à la façon dont elle fuyait le regard du jeune Sarutobi ne l'avait-il pas sauvé, pourtant ? Les sourcils froncés, Shikamaru réajusta sa position sur la chaise et attendit que Gaara reprenne la parole.
- « assis-toi, Kankuro » souffla le rouquin, une pointe d'amusement dans la gorge
L'un comme l'autre était habitué au comportement fougueux de la blonde, ils l'aimaient ainsi et puis, qui étaient-ils pour se croire légitime à blâmer quoi que ce soit ? N'était-elle pas celle qui s'était occupée corps et âme d'eux, dans leurs enfances ? Bien que le roux n'ai connu que peu de moments heureux, entourés de ses frères et ses sœurs, chacun de ses bons souvenirs abritait le doux visage de sa grande sœur.
- « Gaara t'a donné un ordre » s'exclama la concernée, avant même que le brun n'ai trouvé une place où se mettre « fais vite, ou je me lève »
- « je pense qu'il a compris, Temari » lâcha le roux, un sourcil arqué « tais-toi, maintenant »
Une légère teinte rosée s'accrocha aux joues du bout de femme et elle se renfrogna sur sa chaise, sous l'œil attendri de son époux le brun se pencha un instant, effleura du bout des lèvres la joue de son épouse et reprit une posture droite. Ce petit moment innocent n'échappa pas à qui conque dans la pièce, surtout pas les deux frères, ils échangèrent un regard empreint d'espoir silencieusement, un fin sourire au coin des lèvres.
- « pourquoi sommes-nous ici, kazekage ? » demanda la voix rauque de Konohamaru
Le petit-fils du troisième hokage n'était plus cet enfant insouciant qui courait dans les rues du village, qui criait haut et fort qu'il serait le prochain chef, qu'il serait digne de l'héritage de son grand-père cette partie-là de lui semblait avoir pris la fuite, loin, très loin. Sa légère barbe brune le vieillissait, le fond de ses prunelles témoignait de sa souffrance et ses mèches brunes, plus longues qu'à l'habituel, attaché en un vulgaire catogan, trahissait son état.
Le son de sa voix résonna un instant entre les murs de la pièce, arrachant un douloureux sursaut à Shizune, assise à l'autre bout de la table.
- « c'est un peu délicat » avoua le roux, mal à l'aise « d'abord, sachez que je suis vraiment dans l'obligation de vous faire part de cela si j'avais pu éviter ce sujet, je l'aurais fait. vous n'êtes peut-être pas des villageois de mon village, mais vous êtes des membres de ma famille, tous autant que vous n'êtes même si, pour certains, nous n'avons échangé que peu de mots »
Il prit une inspiration, comme si cela allait lui offrir une once de courage.
- « une décision est à prendre » ajouta-t-il, les mains liées sur le bois de la table « les habitants du pays du feu sont les bienvenus dans mon village, vous le serez toujours, quoi qu'il arrive, mais le village continue d'accueillir tous les jours des blessés, des villageois et malheureusement, le manque de place commence à se faire sentir »
Un silence pesant.
Ils s'en doutaient tous, au fond qu'avaient-ils cru ? Que le village caché du sable serait dans la capacité de tous les accueillir sans aucun problème ? Gaara avait fait bien plus que n'importe qui, pour eux, il s'était occupé personnellement de tous les villageois, de toutes ces personnes qui avaient tellement perdus dans la bataille.
- « je suis sincèrement désolé, j'aurais aimé que vous puissiez être heureux, enfin, mais ça ne peut pas continuer sur cette voie » continua-t-il, une pointe de tristesse dans le fond de ses prunelles
Il se haïssait pour ça comment osait-il ? Ils avaient tous perdu quelque chose, ils souffraient tous et lui, il en rajoutait une couche quel genre de monstre était-il ?
- « et quelle est cette décision ? » demanda doucement la voix de son beau-frère
- « vivre ici, mais dans ce cas, agrandir le village pour que tout le monde puisse s'y sentir chez soi ou-.. » commença-t-il, dans une inspiration désolée
- « reconstruire Konoha » le coupa la voix d'une tignasse rose, dans un murmure
Un hoquet de surprise s'échappa des lèvres de la brune, près d'elle ; Shizune n'en croyait pas ses oreilles, venait-elle vraiment de dire ça ? Reconstruire le village caché de la feuille était un rêve douloureux enfoui dans chacune des personnes présentes à cette table ce village qu'ils aimaient tant, ce village qui s'était perdu entre les mains d'une centaine de monstres. Le soupir qui se faufila hors des lèvres du Nara, attira l'attention du rouquin le brun pris une inspiration douloureuse et se hissa sur ses deux pieds. Sans attendre une quelconque autorisation, il tira une cigarette de sa poche et la coinça entre ses lèvres tremblantes, l'allumant d'un geste expert.
Reconstruire le village où tant de personnes avaient perdu la vie.
- « ce n'est pas ma décision, c'est la vôtre vous étiez les personnes les plus proches de Naruto et vous êtes, à mes yeux, les personnes les plus aptes à faire un choix » annonça le kazekage « sachez que ce village et moi, vous soutiendrons, quel que soit votre décision, vous n'êtes pas seuls »
Ces mots en touchèrent plus d'un, dans la pièce qu'auraient-ils été si Naruto n'avait jamais tissé tous ces liens ?
- « j'aime votre village, kazekage » déclara la voix douce de Yoshino « et vous avez pris soin de moi, plus que quiconque quand je suis arrivé ici ; je vous en serai éternellement reconnaissante, mais.. » elle prit une inspiration, les mains liées sur le bois de la table « tous les souvenirs de l'homme que j'aime sont enfouis là-bas et Konoha est une partie de moi »
- « reconstruire le village est la meilleure option, sauf votre respect Gaara, cet endroit n'est pas ma maison et ça ne le sera sûrement jamais, quoi qu'il arrive » ajouta Tenten, les sourcils froncés
Elle aussi, elle était reconnaissante de tout ce que le rouquin faisait pour eux, pour toutes ces personnes, mais le village caché du sable ne serait jamais une maison, à ses yeux tous ces souvenirs, tous ces rires, tous ces sourires étaient perdus dans les rues de Konoha, et aussi douloureux soit-il, elle avait vraiment besoin de reprendre le chemin de ce village dans lequel elle était tombée amoureux, deux fois.
- « je n'ai pas d'avis sur la question » souffla Konohamaru, las, mais un tourbillon de souffrance dans ses prunelles bleutées
- « je souhaite la reconstruction ce n'était peut-être pas mon village, il y a encore une poignée d'années, mais c'est ma maison et c'était la maison de Chôji » lâcha Karui, la voix tremblante « s'il avait été là, il aurait choisi cette option sans hésitation »
Dans un geste particulièrement tendre, Ino attrapa la main de la rousse et lui adressa un petit sourire elles se rapprochaient doucement, trouvaient une épaule solide l'une en l'autre, après la perte de ce bout d'homme qu'elles avaient toutes les deux aimés profondément.
- « reconstruire Konoha me semble être une bonne idée, c'est notre maison à tous » déclara la douce Yamanaka, un petit sourire triste au coin des lèvres « j'ai connu un idiot blond qui n'aurait jamais abandonné, quoi qu'il arrive et ce village.. c'était son trésor »
- « je me range du côté de mon épouse » souffla simplement Saï, d'un hochement de tête déterminé
Bien qu'il aimait le village, bien qu'il renfermait, comme beaucoup, énormément de bons souvenirs pour lui sa maison restait et resterait, pour toujours, l'endroit où Ino allait. Les sentiments avaient toujours été quelque chose de particulièrement étrange à ses yeux, mais lorsqu'il avait dû faire ce choix, le choix de perdre la vie et de revenir handicapé, il s'était rendu compte d'à quel point il était amoureux de ce bout de femme, d'à quel point elle le rendait heureux.
Et bordel ce qu'il l'aimait.
- « Sakura ? Shizune ? » appela le kazekage, doucement
La rose se tira douloureusement de ses pensées et acquiesça que souhaitait-elle ? voulait-elle réellement vivre de nouveau dans ses endroits où le blondinet avait perdu la vie ? Les battements de son cœur prirent une tournure douloureuse et elle prit une inspiration.
- « reconstruire est une bonne idée » souffla-t-elle « mais je ne sais pas si je serai prêt à vivre là-bas, de nouveau »
Et tout le monde comprenait qui se sentait réellement prêt à vivre là-bas ?
- « qu'en penses Sasuke ? » demanda le roux, curieusement
- « il est d'accord avec moi le village est important pour le clan Uchiha et pour Naruto » annonça-t-elle, dans un souffle maladroit
- « je suis d'accord avec Sakura » souffla la brune, sans un mot de plus
Le rouquin déposa délicatement son regard émeraude dans les prunelles vertes de sa sœur aînée et lui adressa un petit sourire, voulu tendre elle haussa simplement les épaules, effleurant du regard la silhouette de son époux. Elle avait cru le perdre une fois, une fois de trop, alors elle ne s'éloignerait plus jamais de lui, il en était tout simplement hors de question.
- « je suis de l'avis de Shikamaru, quel qu'il soit » déclara-t-elle, doucement
La mention de son prénom entre les lèvres de son épouse lui arracha un frisson, il aurait aimé ne pas avoir à prendre de décision, lui qu'était-il censé faire ? dire ? Dans un geste mécanique, il écrasa le mégot de sa cigarette dans un verre qui traînait par là et prit une inspiration, ses prunelles d'un beau jais s'accrochèrent à la frimousse tremblante de la brune, à l'autre bout de la table. Hinata n'avait pas dit un mot, depuis le début de la séance, comme si elle n'était pas là, comme si elle espérait que personne ne la remarque, mais lui, il savait qu'elle était là.
Sans un mot, il contourna la table en bois et déposa un genou à terre, à quelques centimètres de la femme aux prunelles nacrés personne n'osa rien dire, observant silencieusement l'échange.
- « tu étais son épouse, la seule et unique femme qu'il n'ait jamais aimé tu connaissais ses peurs, ses peines, ses forces et cet amour inconditionnel qu'il portait au village » lâcha le brun, au bout de quelques secondes dans un silence pesant « alors, je te suivrai partout où tu iras si tu souhaites vivre ici, je resterai à tes côtés mais si tu souhaites reconstruire le village, alors j'irais, je ferai ce qu'il faut »
La voix du brun se répercuta un instant entre les murs. Une telle sincérité émanait de lui, à cet instant, que quelques larmes perlèrent au coin des paupières de la brune le souffle coupé, elle était là, ses prunelles nacrées cherchant une chose inconnue dans le fond des iris du garçon.
D'un geste tendre, elle attrapa la main du stratège et exerça une petite pression, malgré ses larmes qui coulaient sur ses joues pâles sûrement que de toutes les personnes dans la pièce, elle était celle dont la souffrance était la plus douloureuse. Elle était tombée amoureuse du blond, dès son plus jeune âge et elle s'était accrochée, jusqu'à ce qu'il se rend compte qu'elle était là, à quelques mètres de lui, si magnifique et si incroyable deux enfants étaient nés de cette union, de cet amour.
- « reconstruisons le village » souffla-t-elle, douloureusement
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top