it doesn't feel the same
13h26. Un grognement indiscret s'échappa de ses lèvres, à la seconde où son regard effleura maladroitement l'écran de la montre à son poignet ; il étouffa les plusieurs injures qui traînaient dans un coin de sa tête entre ses lèvres et réajusta correctement la bandoulière du sac à langer sur son épaule. Le bruit de ses pas flottait dans les rues du village caché du sable, épousant à la perfection la douce brise qui soufflait sur les passants ; une minuscule main claqua contre l'une de ses joues et ses prunelles brunes se confrontèrent un court instant à la bouille légèrement rondelette de l'enfant dans ses bras. Un sourire naquit, malgré lui, au coin de ses lèvres et il déposa chastement ses lèvres sur le front du brun, resserrant doucement sa prise autour de lui ; dans quelques heures, les shinobis du pays du feu et le kazekage se réuniraient, une nouvelle fois, sûrement dans le but de prendre des décisions importantes, des décisions qui les briseraient encore un peu plus.
Un soudain poids contre sa jambe le tira de ses sombres pensées et il lança simplement un doux sourire à la petite fille, qui attendait patiemment qu'ils arrivent à destination ; derrière lui, Shikadai traînait des pieds, un soupir s'extirpant de ses lèvres par moment.
- « presse le pas, Shikadai » lança-t-il, simplement « grand-mère nous attends »
Aucune réponse. Rien. Pas un son.
La relation père-fils n'existait plus, ils n'étaient que deux étrangers, forcés à vivre sous le même toit et au fond, sûrement que ça le tuait à petit feu. Il haïssait ça, être si proche, mais si loin de son garçon, de ce nourrisson qu'il avait tenu contre son torse, quelques heures après sa naissance, de cet enfant, parfait mélange de son épouse et lui. De cet enfant qui lui rappelait tant son propre père.
La façade de la petite demeure où vivait sa mère se glissa dans son champ de vision et il doubla la cadence, écrasant doucement son poing contre le bois de la porte ; la planche au teint marron céda bien vite au doux visage de ce bout de femme si fort, si doux. Le sourire sur les lèvres de la brune éteignit les souffrances de son âme et il déposa délicatement un doux baiser sur un coin de son front, alors qu'elle attrapait, avec une tendresse extrême, l'un de ses petits-enfants. Et malgré son jeune âge, Shikae remua joyeusement dans les bras de sa grand-mère, lâchant quelques gazouillements adorables.
- « ton papa est un vilain, il est en retard » lâcha-t-elle, d'une voix mielleuse à l'enfant « ça ne m'étonne pas de lui, il tient bien de son père celui-là mais bon, il m'a donné de magnifique petits-enfants, comment lui en vouloir, hein ? »
Le regard qu'elle lui jeta en biais lui arracha un sourire et il s'enfonça dans la demeure, en haussant les épaules, Shikadai et Mitsuha sur ses talons. L'adolescent balança un simple « bonjour » à sa grand-mère et disparut dans un coin de la maison ; Shikamaru eut bien du mal à étouffer un soupir agacé entre ses lèvres et s'empressa de prendre Mitsuha dans ses bras, effaçant l'instant précédent. Une partie de lui était profondément blessé par le comportement de son fils, mais une autre comprenait, il comprenait la souffrance que l'adolescent ressentait et peut-être qu'au fond, il ne se sentait pas encore capable de lui dire, de lui demander pardon pour son absence.
- « vous vous êtes disputés ? »
La voix féminine résonna un instant dans la pièce et ses prunelles effleurèrent une seconde la silhouette de la jeune femme, adossée dans l'encadrement d'une porte. Des mèches bordéliques d'un beau jais, des iris pourpres et ces traits ; il haussa simplement les épaules et resserra doucement sa prise autour de la petite fille dans ses bras. Silencieusement, Mitsuha observait la nouvelle venue.
- « c'est compliqué entre lui et moi » annonça-t-il, calmement
- « qu'est-ce qu'il s'est passé ? » interrogea-t-elle, les sourcils froncés
- « rien d'intéressant, t'en fais pas » lâcha-t-il
Qu'était-il censé lui dire ? Elle, qui se souvenait uniquement des sourires compliques que le père et le fils échangeaient. Une légère douleur dans sa cage thoracique lui arracha un soupir et il s'agenouilla un instant, déposant Mitsuha sur ses deux jambes ; mais la brune ne le lâcha pas, pour autant, méfiante.
- « alors, c'est elle ? » lança la jeune femme, les bras croisés sous sa poitrine
- « oui, c'est elle, Miraï » confirma-t-il, d'un hochement de tête
Un bruit de pas se mêla au son de leurs respirations et Yoshino s'engouffra dans la pièce, son petit-fils dans les bras, un grand sourire sur les lèvres. Le regard pourpre de la jeune femme s'accrocha de suite au visage de l'enfant et Shikamaru n'eut aucun mal à comprendre ce qui se passait dans son esprit.
Le nourrisson qu'il avait tenu maladroitement dans ses bras des années en arrière était devenue une magnifique jeune femme et bordel ce qu'il était heureux qu'elle soit là, à quelques mètres de lui, en vie ; elle souffrait sûrement tout au fond de son être et une partie d'elle était morte là-bas, mais elle était là.
- « dis ce que tu penses » souffla-t-il, une expression neutre sur le visage
- « je n'aurai jamais pensé que tu sois capable de faire ça à Temari »
- « ce n'est pas ce que tu penses, Miraï ; cet enfant n'est pas.. »
- « né d'une infidélité, peut-être ? » le coupa-t-elle, colérique
Si lui, ce brun maladroit, était là dans tous les souvenirs de son enfance, la blonde l'accompagnait très souvent ; elle était là alors qu'ils n'étaient que deux amis, survivants de la quatrième grande guerre, elle était là lorsqu'ils avaient décidés d'être un peu plus, deux jeunes adultes se cherchant constamment et elle était là, debout, les larmes aux yeux, lorsqu'ils s'étaient dit « oui » devant tant de personnes, scellant leur amour dans des mots et des gestes.
Un soupir s'échappa des lèvres du trentenaire.
- « exactement, les circonstances sont bien plus compliquées, je l'accorde, mais ce n'est pas, biologiquement parlant, mon fils, bien qu'il porte mon nom et qu'il fasse partie intégrante de mon clan »
- « est-ce que tu es sûr de toi ? » balança-t-elle, les sourcils froncés « tu sais, si j'apprends qu'il est né d'une infidélité, je ne te le pardonnerai jamais, même si Temari est assez folle pour le faire ; elle mérite mieux qu'un époux infidèle »
- « si Shikae était né d'une infidélité, je serais parti de moi-même de la maison, j'aurai demandé le divorce et j'aurai fait en sorte qu'elle soit heureuse, avec quelqu'un d'autre, tu le sais »
Pendant une seconde, leurs regards se perdirent l'un dans l'autre ; puis, un sourire étira les lèvres de la jeune femme et elle s'accroupit doucement, tendant les bras vers Mitsuha.
- « salut toi, je suis Miraï, ta superbe et splendide tata » lança-t-elle, joyeusement
Bien que silencieuse, quelques nuances de rose teintèrent les joues de l'enfant.
Une bouffée chaleureuse l'enveloppa à cet instant. Peut-être que, malgré les souvenirs douloureux, malgré les pertes, malgré tout ce tohu-bohu au plus profond de son âme, un jour, il serait heureux.
Des éclats de voix dans la pièce d'à côté arrachèrent un énième grognement des lèvres de la blonde, assise à quelques centimètres de lui ; d'un geste doux, il attrapa sa main dans la sienne et la porta à sa bouche, effleurant du bout des lèvres la peau de la femme. Un sourire naquit au coin des lèvres de son épouse et il s'apprêtait à dire quelque chose, tout bas, lorsqu'une voix masculine, à l'autre bout de la table, l'en empêcha.
- « dis Shikamaru » commença le brun, un sourire amusé au coin des lèvres « je t'aime bien, mais évite ce genre de choses devant moi, ton épouse reste ma grande sœur et ça me donne la gerbe, j'étais persuadé qu'elle finirait seule avec des chats »
La réaction de la blonde ne tarda pas, à peine le brun, fier de lui soit dit en passant, eut-il balancé sa bêtise au gré du vent, qu'un stylo entra en collision avec son front.
- « en attendant, idiot, c'est toi qui es seul avec des chats » souffla-t-elle, les bras croisés sous sa poitrine
- « eh, ce n'est pas de ma faute, j'attends la bonne ; je suis un grand romantique, Temari, mais comment tu pourrais le savoir, toi qui n'a d'yeux que pour Shikamaru depuis des années, tu en oublies tes frères »
- « dit-il, alors que je lui ai appris à aller sur le pot, n'est-ce pas, Kankuro ? tu t'en souviens, hein ? » répliqua-t-elle, un sourcil arqué
Du pourpre s'accrocha aux joues du brun et il grommela quelque chose, dans sa barbe, soudainement vexé et gêné par les mots de sa sœur ; Shikamaru échangea un regard amusé avec Sakura, assise près du frère de son épouse. L'échange entre le frère et la sœur avaient su adoucir l'instant, enfermés dans cette grande salle, attendant patiemment le kazekage.
Gaara était en retard, sûrement coincé quelque part et aucune personne autour de cette table ne serait capable de lui dire quoi que ce soit par rapport à ça, étant donné à quel point il se pliait en quatre pour les autres, ces derniers mois. Karui, ce bout de femme si fort, qui assumait seule l'éducation de sa fille, traînait sur une chaise, près de Saï et Ino ; le brun n'eut aucun mal à comprendre qu'elle s'en sortait doucement, en remarquant qu'elle avait repris un peu de poids, ça le rassurait tellement. Sakura restait près de Shizune et Hinata, les deux brunes étaient particulièrement silencieuses. Tenten lançait quelques mauvais regards à Kankuro, chaque fois que leurs prunelles se croisaient au coin de la table et reportait immédiatement son attention sur Konohamaru, qui fixait inlassablement un point imaginaire sur le mur face à lui, méconnaissable avec sa barbe et ses cheveux longs au ton bordélique.
Ils étaient tous là, ensemble et pourtant, Shikamaru n'eut aucun mal à remarquer l'absence d'une personne, encore une fois ; où était Sasuke Uchiha ?
Le grincement d'une porte les tira tous de leurs pensées et le kazekage du village s'engouffra dans la pièce, il s'installa rapidement sur l'une des chaises et salua silencieusement les personnes présentes dans la pièce.
- « excusez mon retard, j'ai eu une urgence » s'excusa-t-il, poliment
- « tout va bien ? » demanda immédiatement Temari, les sourcils froncés
- « oui, ce n'est qu'un banal problème avec l'adolescence de mon fils ; j'aurai dû avoir une fille, les filles aiment toujours leurs pères » grogna-t-il, dans le vent
Le roux tentait tant bien que mal d'être un bon père, mais sans aucun exemple, les choses se retrouvaient être bien plus dures que ce qu'il pensait.
- « 'fin bref » balaya-t-il « merci à tous d'être venus, comme vous le savez, l'une des équipes concernant la reconstruction de Konoha est déjà partie, il y a quelques jours ; la suivante part dans quelques heures »
- « maître kazekage » appela Konohamaru, d'une voix rauque mais bancale « j'aimerais faire parti des membres de l'équipe et reconstruire le village »
Un soupir s'échappa des lèvres du chef du village et il secoua la tête de droite à gauche, négativement.
- « désolé Konohamaru, c'est non ; tu ne t'en rends sûrement pas compte mais tu es, depuis peu, le chef du clan Sarutobi, je te conseille plutôt de te pencher là-dessus, vous n'êtes plus beaucoup de membres et ton clan a toujours eu un rôle important au sein du village »
- « je ne veux pas de ce rôle, je ne veux pas du clan » s'exclama le brun, les poings tremblants « je veux faire quelque chose d'utile »
- « c'est non, j'ai besoin de toi pour autre chose de toute façon, calme toi » souffla le roux, calmement
Une moue contrariée sur le visage, le brun acquiesça silencieusement et s'enfonça dans sa chaise, le cœur tremblant.
- « une fois le village reconstruit, un hokage devra prendre place, prendre la relève ; les anciens hokages étant tous décédés, une nouvelle personne doit être nommée » annonça Gaara, une pointe de tristesse dans la voix
Quelqu'un devra prendre la relève de Naruto, voilà ce qu'il voulait dire. Le blond était irremplaçable et il avait été un bon chef, meilleur que toutes les personnes dans la pièce, mais maintenant, le village avait besoin d'un guide, d'une personne qui saurait faire taire les souffrances des villageois.
Le regard du roux se posa automatiquement sur le jeune chef du clan Sarutobi, mais Konohamaru détourna les yeux.
- « il me semble qu'à une époque tu souhaitais être hokage, Konohamaru » lança-t-il, les mains liées sur la table en bois
- « ça ne m'intéresse plus » lâcha simplement le brun, douloureusement « ce poste ne vaut plus rien à mes yeux »
- « je comprends, mais quelqu'un doit prendre ce poste, un volontaire peut-être ? »
Gaara détestait devoir dire toutes ces choses, il détestait remuer le couteau dans la plaie ; aucune personne dans cette pièce ne prendrait le poste de plein gré, volontairement.
Un soupir s'échappa de ses lèvres et il acquiesça silencieusement.
- « bien, nous réglons ça avec un vote » proposa-t-il « j'appelle votre nom et vous proposez quelqu'un, d'accord ? »
- « n'importe qui, même en dehors de cette pièce ? » demanda Temari
- « oui, même en dehors de cette pièce » répondit le roux, dans un hochement de tête « bien, commençons » il prit une inspiration, le cœur lourd « Temari Nara ? »
- « je propose Yoshino Nara, l'épouse du précédent chef du clan Nara et une kunoichi exemplaire »
- « Sakura Haruno ? »
- « je pense que Shikamaru Nara, actuel chef du clan Nara, ferait un bon hokage ; il a toutes les compétences requises et il a été l'assistant du précédent hokage »
- « Kankuro Sabaku ? »
- « je suis de l'avis du docteur Uchiha »
- « Shikamaru Nara ? »
- « je propose Sasuke Uchiha, il a été le coéquipier et le meilleur ami du septième ; c'est un shinobi puissant, le frère d'un des plus grands héros de l'histoire, et même pendant le septième, il était en quelque sorte un second hokage dans l'ombre »
- « Karui Akimichi ? »
- « moi aussi, je pense que Shikamaru devrait prendre le poste ; il a prouvé qu'il en ai capable, par le passé »
- « Ino Yamanaka ? »
- « Shikamaru ou Yoshino, l'un des deux »
- « Konohamaru Sarutobi ? »
- « je suis d'accord avec Shikamaru, l'Uchiha est un bon choix malgré son passé de déserteur ; il saura prendre soin du village et de ses habitants »
- « Shizune ? »
- « je suis du côté de Sakura, Shikamaru ferait un bon hokage, je n'en doutes pas »
- « Sai Yamanaka ? »
- « comme mon épouse, l'un des deux Nara cités plus tôt »
- « Tenten ? »
- « je ne fais pas totalement confiance à Sasuke, pas avec ce qui a pu être fait pendant l'adolescence, je vote pour Shikamaru Nara pour le poste de hokage »
- « Hinata Uzumaki ? »
Tous les regards se posèrent sur la brune, assise près de la rose, le regard dans le vide ; que ressentait-elle à cet instant ? Alors qu'ils discutaient de mettre quelqu'un au poste qu'occupait son époux, juste avant sa mort ? Gaara se haïssait encore un peu plus à chaque seconde, elle était là, elle souffrait terriblement et il n'arrangeait rien du tout ; quel genre d'amis était-il ?
La brune déposa ses prunelles nacrées sur le visage meurtri du chef de clan Nara, elle effleura du bout des yeux cette cicatrice qui barrait son visage, qui balançait à l'univers qu'il avait souffert, lui aussi et les larmes naquirent au coin de ses paupières. Chaque fois qu'elle posait les yeux sur le brun, elle le voyait dans le bureau du hokage, le nez plongé dans des dossiers, riant aux côtés de son époux. Survivrait-il au poste de hokage, avec tous ces souvenirs ?
- « je.. » commença-t-elle, douloureusement, le cœur lourd, le souffle coupé « je ne préfère pas.. je garde mon avis pour moi »
Sûrement, qu'au fond, elle refusait de condamner l'une de ses personnes à vivre dans l'ombre du blond, dans l'ombre d'un ami qu'ils avaient tous tant chéris.
- « bien » souffla le rouquin « Shikamaru Nara sera le huitième du nom »
- « a-attends, quoi ? » bégaya le concerné, les sourcils froncés « ce n'est.. enfin, je ne suis certainement pas le mieux placé pour reprendre ce poste, je n'étais que l'assistant »
- « tu te sous-estimes beaucoup, Shikamaru » répliqua doucement, Shizune, à l'autre bout de la table « est-ce que tu sais, pourquoi j'ai voté pour toi ? en dehors, du fait que tu as toutes les qualités pour le poste »
Comment était-il censé connaître la ou les raisons du pourquoi ? De son point de vu, à cet instant, ils étaient fous de prendre une telle décision ; lui, huitième du nom, à la tête de ce village qu'il chérissait autant qu'il haïssait ? Il était simplement le chef d'un clan, un shinobi pas très bon ; il ne possédait sûrement pas la force de Sasuke, le courage de Naruto, la volonté de Kakashi, qui était-il en face de ces grands hommes ?
- « je t'ai choisi parce que tu étais déjà un choix pour le poste, bien avant aujourd'hui » déclara-t-elle, au bout de quelques secondes
- « qu'est-ce que tu veux dire, Shizune ? » interrogea l'épouse du brun, les sourcils froncés
- « un choix bien avant aujourd'hui ? » répéta curieusement Sakura, assise près de la brune
- « le clan Nara a toujours eu un rôle important, dans l'ombre, tu le sais ça » continua Shizune, son regard perdu dans les prunelles du concerné « bien sûr que nous avons remportés la quatrième grande guerre parce que nous avions Naruto, Sasuke et d'autres puissants shinobis du passé mais penses-tu que sans le sacrifice de ton père, nous aurions gagné ? ton père avait une épouse qui l'attendait au village, un fils qui se battait directement sur le terrain, il avait toutes les raisons possibles pour abandonner sa mission, mais il est resté jusqu'au bout et il n'a pas hésité une seule seconde à mettre en place un plan à la dernière minute, sacrifiant toutes les chances possibles de s'en aller, de surviv-.. »
- « je ne suis pas mon père » la coupa le brun, douloureusement
- « mais tu as fais exactement la même chose » répliqua-t-elle, d'une voix douce « ton épouse, ta mère et ton fils n'étaient pas près de toi mais tu t'es battu jusqu'à la fin, tu aurais pu abandonner mais tu es revenu et tu as sauvé deux enfants qui n'avaient rien à voir avec ta mission ; tu as les épaules pour être hokage, tu ne le sais juste pas, tu te persuades du contraire, mais je ne suis pas la seule qui m'en était rendu compte, bien avant ce jour »
Ils étaient tous là, pendus à ces lèvres, attendant patiemment la suite.
- « le cinquième du nom, le sixième du nom, Asuma Sarutobi et ton père s'en étaient rendus compte, alors que tu n'étais qu'un adolescent ; ils en ont parlé, ils étaient persuadés que tu ferais un bon hokage, mais se doutaient que tu ne prendrais pas le poste à cause de Naruto et parce que tu étais plutôt flemmard »
- « ce n'est pas faux » lança Saï, un sourire au coin des lèvres « chaque fois que j'imaginais quelqu'un prendre la relève de maître Kakashi, je pensais automatiquement à Naruto, Sasuke ou toi ; vous étiez les plus aptes de notre génération à prendre le poste »
- « je n'hésiterai pas à me mettre à ton service personnel, si tu prenais le poste de hokage, Shikamaru » ajouta Konohamaru, dans un hochement de tête
- « vous êtes dingues » souffla le concerné, dans sa légère barbe brune
Un amer arrière-goût de nostalgie au fond de la gorge, le brun prit une inspiration ; le doux sourire du jeune Uzumaki, celui qui ornait constamment ces lèvres dans leur enfance, se confronta silencieusement à son esprit, le ramenant des années en arrière, à l'époque où l'insouciance les enveloppait tendrement. La main de son épouse sur son avant-bras le tira de ses souvenirs et il plongea dans ses iris d'un bel émeraude, se noyant dans cet amas de sentiments ; un incommensurable amour, de la fierté, une pointe de peur. Il acquiesça doucement et posa son regard sur le kazekage.
- « bien, j'accepte » lâcha-t-il, la voix tremblante, mais quelque peu déterminée
Peut-être que ce poste ne lui irait pas, peut-être qu'il ne serait jamais capable d'être si courageux, d'être si fort, si sage mais il essaierait, oui, il le ferait pour toutes ces personnes qui avaient besoin d'un guide, toutes ces personnes qui peinaient à vivre sans la chaleureuse présence du septième hokage.
Lorsque la fin de la réunion s'annonça et que toutes les personnes présentes dans la pièce prirent un chemin différent, Shikamaru s'empressa de prendre le docteur Uchiha à part ; la rose était plus que présente dans son existence, ces derniers mois, elle avait prit soin de lui à l'hôpital, prenait soin de son épouse, de ses enfants, elle était là et d'une certaine façon, le brun commençait à avoir quelques inquiétudes.
- « dis-moi, Sakura » souffla-t-il, doucement « j'ai besoin d'avoir une discussion avec Sasuke, est-ce que c'est possible pour toi de lui dire de me rejoindre quelque part ? »
Et ce fut à cet instant, qu'il remarqua la brisure dans le fond des prunelles de la rose. Le prénom de l'Uchiha flotta un instant entre eux deux, puis elle secoua doucement la tête de droite à gauche, incapable d'en dire plus.
- « ce n'est pas possible, pardon Shikamaru » lâcha-t-elle, douloureusement
- « est-ce qu'il va bien ? il est en vie, n'est-ce pas ? » interrogea-t-il, les sourcils froncés
- « il.. je ne sais pas quoi te dire » bégaya-t-elle, dans un murmure « il est à la maison, vois le de tes propres yeux et dis-lui ce que tu as à dire ; quelque chose s'est brisé en lui, comme chez nous tous, tu sais »
Sans un mot de plus, elle déposa délicatement un baiser sur la joue rugueuse du brun et disparut au détour d'un couloir, là où Hinata et Shizune attendaient patiemment qu'elle revienne. Le brun observa un instant l'endroit où elle avait disparu, cherchant dans ces mots une réponse quelconque ; qu'était-il arrivé à Sasuke Uchiha?
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