can you turn around [bonus]

26 mars 2019

Un éclat argenté ; ses doigts se refermèrent sur le doux tissu d'une serviette d'un beau blanc et elle la glissa autour de son corps humide, alors que ses prunelles au ton doré se posèrent immédiatement sur l'objet qui scintillait, dans un coin d'une étagère, empli de shampoings. Dans un mouvement délicat, elle attrapa le bout d'argent et l'approcha de son visage ; son regard s'accrocha immédiatement aux lettres qui dansaient dans le gris de l'objet. Les battements de son cœur se firent soudainement bien plus effrénés et douloureux, un sanglot s'échappa de ses lèvres tremblantes.

Soudainement, ce fut comme si le poids de l'univers résidait sur ses frêles épaules, comme si la souffrance d'un milliard d'être-humain la touchait ; ses jambes la lâchèrent et elle heurta douloureusement le carrelage froid de la salle de bain, mais cette petite pointe de douleur dans ses genoux n'était rien par rapport à la souffrance qui la poignardait dans la cage thoracique. Bordel ce qu'elle avait mal, terriblement mal ; un énième sanglot se confronta aux murs et elle posa brutalement une main sur ses lèvres, tentant tant bien que mal de ne pas faire de bruit. Le fruit de cet amour perdu, sa fille, dormait dans la pièce, au bout du couloir ; le visage de l'adolescente se glissa dans son esprit et elle fondit en larmes.

9 octobre 2004

Un cri empli de désespoir flotta dans l'air crasseux et le corps s'écroula sur le sol humide dans un bruit étouffé ; ses prunelles s'attardèrent un instant sur le visage pétrifié de la victime. Pendant une demi-seconde, elle imagina sans une once de difficulté son propre visage au teint hâlé à la place de celui de l'inconnu et un frisson la prit ; la quatrième grande guerre faisait rage et à cet instant, elle se rendit compte de la situation. Elle réprima un haut de cœur ; son regard s'accrocha aux silhouettes, autour d'elle, des shinobis qui se battaient férocement, des hommes et des femmes qui perdraient sûrement la vie dans une seconde, une heure, un jour. Ils perdraient tous la vie sur ce champ de bataille poussiéreux, s'en était inévitable. Elle aurait aimé se fondre dans un coin, amener ses genoux contre sa poitrine et se perdre dans ses hasardeuses pensées ; juste, avoir le droit d'oublier toutes ces atrocités dont elle était témoin.

- « oye, Karui » entendit-elle

Ses prunelles tremblantes se posèrent sur la silhouette d'un jeune homme, au teint hâlé ; ses mèches d'un beau blanc collaient à son front, trempé par la sueur et il semblait en proie à un manque de force. Le kunaï, qu'il tenait dans sa main droite, se confronta brutalement à la lame d'un katana et un bruit métallique désagréable flotta ; il tentait de se battre férocement, lui aussi, mais un tremblement l'empêchait de faire quoi que ce soit, bientôt, il serait sûrement à court de chakra et il perdrait la vie.

- « bordel, réveille-toi » s'exclama-t-il « reprends toi, je t'en supplie ; n'abandonne pas »

Dans un geste maladroit, elle acquiesça et tenta de reprendre son équilibre ; la paume de sa main s'écrasa brutalement sur le sol humide et elle glissa en arrière, son dos se heurtant douloureusement au sol. Un gémissement s'échappa de ses lèvres et elle ferma ses paupières, un instant ; allait-elle perdre la vie, là, au coin de ce bout de terre empreint de tâches pourpres ? Quelques sons flottèrent dans l'air, le bruit étouffé d'un corps et une main délicate se posa sur son front ; elle tut un sursaut et n'osa pas rouvrir les paupières, ce contact lui semblait si doux que ça lui coupa le souffle.

- « ça va, Karui ? » entendit-elle
- « je.. » lâcha-t-elle, dans un murmure

Un bras se glissa maladroitement dans son dos et elle prit une inspiration, un peu de courage, pour affronter l'univers en sang ; elle s'attendait à tout, sauf ça. Deux prunelles d'un beau brun la fixaient avec une telle intensité, une telle inquiétude que son cœur rata un battement ; il était là, accroupi près d'elle, quelques mèches retombant sur ses épaules larges. Le bandeau qui trônait fièrement sur son front indiquait son appartenance au village caché de la feuille.

- « tenez le coup, nous remporterons cette guerre » souffla le rouquin « vous faites du bon boulot »

Les lèvres du garçon s'étirèrent en un grand sourire et dans un bond agile, il se jeta sur ses deux pieds, essuyant les quelques gouttes de sueurs qui perlaient au coin de ses joues ; la crasse s'accumulait sur leurs vêtements, mais lui, il était si beau. Ses iris bruns s'attardèrent un instant sur elle et quelques nuances de rose s'accrochèrent à ses joues ; elle remercia silencieusement son teint. Un grand brun glissa dans l'ombre du rouquin et esquissa un sourire.

- « toi aussi, tu fais du bon boulot, Chôji » lança le brun « viens, Ino nous attends. »

Il acquiesça silencieusement ; il adressa un petit sourire aux deux shinobis du village caché par les nuages et fit volte-face. À bout de souffle, elle observa le dos du grand roux disparaître lentement dans les décombres d'un massacre.

14 février 2007

Un grognement s'échappa de ses lèvres et elle lissa maladroitement les plis de la légère robe qu'elle portait ; pourquoi diable avait-elle accepté d'être à ce mariage ? Elle ne connaissait pas la future mariée et avait frappé encore et encore le futur marié ; un soupir s'extirpa de ses lippes et elle arqua un sourcil. Un rire indiscret flotta près d'elle et elle balança son poing dans l'épaule du garçon ; il se moquait ouvertement d'elle et elle détestait ça.

- « oye, ça fait mal, putain » s'exclama-t-il

Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent en un petit sourire, au ton sadique et elle haussa simplement les épaules ; elle croisa les bras sur sa poitrine et son regard effleura un instant les invités. Un tas d'invités qui riaient aux éclats, se serraient dans les bras et avaient ce fichu sourire sur les lèvres ; elle grimaça, ce n'était clairement pas son truc à elle. La quatrième grande guerre avait pris fin, trois ans en arrière et la paix régnait sur l'univers ; les gens semblaient si heureux, à présent, oubliaient-ils toutes les pertes qu'ils avaient connues ? Toutes ces personnes qui ne verraient plus jamais la lumière du jour ? Un grognement s'échappa de ses lèvres et elle leva les yeux au ciel.

Un dos se heurta brutalement au sien et elle manqua de perdre l'équilibre, manquerait plus qu'elle salisse cette fichue robe ; deux bras se glissèrent autour de sa taille et la gardèrent à une distance raisonnable du sol. Dans un geste habile, elle fit volte-face, plaquant avec force ses mains sur le torse du garçon et voulu lui faire perdre l'équilibre, lui faire comprendre qu'il n'avait pas le droit de la toucher ainsi, qu'il n'aurait jamais dû, mais elle se heurta aux prunelles d'un beau brun qui la fixait avec une telle inquiétude qu'un frisson la prit. Ce visage, elle le connaissait ; elle le connaissait plus que bien, parce qu'il la hantait chaque nuit, depuis trois ans. Un doux sourire maladroit se glissa sur les lèvres du rouquin et il retira ses bras de son corps, elle ne comprit pas sur le moment pourquoi une partie d'elle semblait tant déçu d'un manque soudain de chaleur ; il se gratta nerveusement l'arrière du crâne.

- « je suis vraiment désolé » souffla le rouquin, quelques nuances de rose sur les joues « je.. j'ai trébuché et j'ai tendance à oublier que je pèse bien plus lourd que la moyenne »

Son regard doré effleura un instant la silhouette du garçon ; des mèches rousses, des prunelles brunes, ses spirales pourpres sur ses joues, elle le trouvait beau, vraiment beau. Elle esquissa un sourire, du moins elle tenta de le faire, mais la gêne de l'instant mêlé à la maladresse du nouveau, la fit lâcher une grimace ; à cet instant, elle se maudit pour être si idiote. Son cœur battait à un rythme effréné dans sa cage thoracique, elle glissa ses mains dans son dos.

- « ça va, ne t'en fais pas » lâcha-t-elle, dans un murmure maladroit
- « dis, ça peut paraître étranger, mais ton visage, il me dit quelque chose » dit-il « est-ce qu'on se connaît ? »

Elle fit taire les rougissements qui s'accentuaient sur ses joues et acquiesça.

- « pendant la guerre, tu as aidé Omoï ; ce garçon, là » rappela-t-elle, en pointant le concerné, du doigt

Le sourire du rouquin s'agrandit et il acquiesça vivement, le souvenir de la rencontre glissa dans son esprit.

- « ton petit-copain, oui, je me souviens » s'exclama-t-il, innocemment

Ce fut le drame ; elle avala de travers sa salive et se heurta au regard inquiet du garçon. Le rouquin s'empressa de tapoter doucement sa main dans le dos de la jeune femme, qui alternait entre sa quinte de toux et les rires indiscrets d'Omoï, un peu plus loin. Il se pliait en deux, les larmes aux yeux, son rire flottant dans l'air. Elle prit doucement une inspiration et adressa un petit sourire de remerciement au garçon, qui s'acharnait à faire en sorte qu'elle aille mieux et accepta le verre d'eau que lui tendait Samui, un sourire au coin des lèvres.

Une tignasse blonde se glissa près du rouquin, s'accrochant joyeusement à son bras et elle s'empressa de faire taire cette jalousie dans ses entrailles, pourquoi n'aimait-elle pas l'idée qu'une fille colle autant ce garçon ? Un air parfaitement à l'aise sur le visage, il déposa un chaste baiser sur le front de la blonde et se tourna, une dernière fois, vers elle.

- « merci d'être venu, ça fera extrêmement plaisir à Naruto » lâcha-t-il « passez une bonne journée »

Et encore une fois, comme trois ans en arrière, elle se heurta à son dos, qui s'éloignait toujours un peu plus. Le coude de Samui s'écrasa brutalement dans ses côtes et elle étouffa un gémissement entre ses lèvres, dans un élan agile, ses doigts se refermèrent sur le tissu de la chemise du grand roux et elle lui adressa un petit sourire, les joues écarlates.

- « attends » souffla-t-elle « ce n'est pas mon petit-ami »

Un grand sourire se glissa sur les lèvres du garçon et il acquiesça ; se sentant sûrement de trop, et ayant compris ce qu'il se passait, la grande blonde s'échappa dans un coin de la clairière. Il lui tendit une main, maladroite, se grattant nerveusement l'arrière du crâne.

- « Chôji Akimichi » se présenta-t-il
- « Karui » lâcha-t-elle « juste, Karui »
- « c'est un très beau prénom »

9 avril 2007

Une douce brise soufflait paisiblement dans les rues du village ; caché dans la pénombre d'une ruelle crasseuse, ses prunelles d'un beau doré s'attardaient sur les silhouettes de trois adultes. Elle tentait de ne pas faire trop de bruit, évitant ainsi la découverte de sa cachette ; elle n'aimait pas spécialement ce village, mais depuis deux mois, elle trouvait constamment un moyen d'être ici. Une main se heurta brutalement à son épaule et elle étouffa tant bien que mal un cri de surprise entre ses lèvres ; elle jeta un regard noir au garçon, dans son dos. Omoï, les mains dans les poches, haussa simplement les épaules, un sourire amusé sur le coin des lèvres.

- « vraiment ? » souffla-t-il, une moue moqueuse sur les lèvres « tu ne pourrais pas simplement lui dire bonjour ? l'étape cachette dans une ruelle est obligatoire ? »
- « ferme là, Omoï » grogna-t-elle

Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle fit volte-face, les bras croisés sur sa poitrine ; quelques nuances de rose sur ses joues au teint hâlée. Les trois adultes avaient disparu dans un restaurant de grillades et à l'instant où le garçon croisa son regard, il secoua la tête de droite à gauche, une grimace sur les lèvres.

- « hors de question » lâcha-t-il « c'est simplement hors de question, je n'aime pas ça »
- « allez, s'il te plaît ; c'est juste un restaurant, tu te plains toujours que je ne t'offre plus de temps »
- « oui, mais prendre une table dans un restaurant de grillades avec moi, juste parce que le garçon que tu kiffes est là-bas, ce n'est pas vraiment offrir de ton temps à un ami, ça, tu sais »
- « Omoï, je t'invite ; ensuite, je t'offre le reste de ma journée, je ferais ce que tu veux »

Il tenta de ne pas perdre la face ; le visage fermé, les mains dans les poches, il refusa une nouvelle fois sa proposition, mais dès qu'elle le supplia, presque, une troisième fois, il acquiesça, dans un soupir agacé. Dix minutes plus tard, il se heurtait au sol du restaurant ; ses prunelles brunes s'attardèrent sur sa coéquipière, qui tentait tant bien que mal d'être camouflé derrière un menu de grillades. Un sourire amusé se glissa sur ses lèvres et il enfonça son menton dans la paume de sa main.

- « oye, Karui » s'exclama-t-il, haussant la voix de plus en plus « eh, Karui, je te parle »

Le regard maladroit de la jeune femme se transforma en un regard paniqué et elle lui intima de se taire ; un rire s'échappa de ses lèvres et il haussa les épaules, il espérait sincèrement ne jamais avoir de sentiment pour qui que ce soit. Quelques bruits de pas effrénés résonnèrent un instant dans l'air et une tignasse blonde se glissa dans l'embrasure en bois, un grand sourire sur les lèvres ; elle tapa bruyamment dans ses mains.

- « oh, quelle belle surprise ; c'est génial » s'exclama la demoiselle « venez à notre table »
- « oh je-.. » commença Karui, maladroitement
- « ce n'est pas négociable, en fait » ajouta-t-elle

Le rire du garçon se confronta aux murs et ils se retrouvèrent bien vite à la table de l'équipe 10 ; Karui tentait maladroitement de fuir les regards amusés d'Ino et Omoï. Deux assiettes pleines glissèrent sous leurs nez.

- « je ne savais pas que vous étiez dans le coin » souffla la douce Yamanaka « tu le savais toi, Shikamaru ? »
- « non, aucun papier ne témoignait de leurs présences, promis » lâcha-t-il dans un bâillement
- « tu es vraiment nul pour le futur conseiller du Hokage »
- « mets quelque chose dans ta bouche et laisse moi faire ma sieste, Ino »
- « non, tu participes à la conversation ou je me fais un plaisir de dire à ta chère Temari, que tu portes encore des caleçons avec des petits cerfs dessus »

Un soupir s'échappa des lèvres de la tignasse brune et il porta son verre à ses lèvres, les joues légèrement rouges ; la main de la blonde tapa brutalement contre le dos de son meilleur ami, le rouquin qui observait bizarrement trop longuement son assiette et elle esquissa un sourire, amusé.

- « ça tombes vraiment bien que tu sois là, Karui » s'exclama-t-elle
- « ah oui ? pourquoi ? » souffla la demoiselle au teint hâlé
- « Chôji aimerait te dire quelque chose »

Les yeux du rouquin s'écarquillèrent à la mention de son nez et une quinte de toux prit soudainement le brun, qui tenta tant bien que mal de prendre son souffle ; il jeta un regard noir à la jeune femme, mais elle l'ignora simplement, donnant un petit coup de coude dans les côtes du jeune Akimichi. Les joues de la kunoichi du village caché par les nuages s'empourprèrent d'un violent pourpre et elle esquissa un sourire maladroit.

- « euh.. je-.. » commença le roux
- « il aimerait te proposer un rencard » lâcha la blonde, impatiente
- « Ino » la réprimanda Shikamaru

Elle haussa simplement les épaules et adressa un grand sourire à la jeune femme, s'accoudant au bois de la table.

- « alors, qu'est-ce que tu en penses, ma très chère Karui ? »

25 mai 2007

Le bruit incessant de ses pas effrénés se heurtait brutalement aux murs ; elle était simplement au bord de l'apoplexie, l'inquiétude lui sciait les tripes et ce mauvais pressentiment refusait de prendre la fuite, loin d'elle. Un grognement s'échappa de ses lèvres lorsqu'une silhouette se glissa dans son champ de vision et elle la bouscula, sans une excuse ou une once de regret ; les battements de son cœur dans sa cage thoracique la brûlaient, presque. Lorsque la façade délavée de l'hôpital se confronta à ses prunelles d'un beau doré, un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres et elle augmenta la cadence. Le claquement des portes lui arracha un léger sursaut et elle se jeta presque sur le comptoir de l'accueil, tapant nerveusement et brutalement du poing sur le bois.

- « qu'est-ce que je peux faire pour vous ? » demanda l'hôtesse, d'un regard mauvais
- « un ami a été admis, ici, il y a trois heures, il faut que je le voie » souffla-t-elle, à bout de souffle
- « son no-.. » commença la demoiselle, en tapant bruyamment sur son clavier
- « je m'en charge, Mitsune » la coupa une voix féminine

Son regard, inondé d'inquiétude, se heurta à une tignasse rose et elle s'empressa de rompre les quelques centimètres qui les séparaient l'une de l'autre ; Sakura attrapa doucement son bras et la tira avec elle, à travers les couloirs de l'hôpital.

- « il va bien, ne t'en fait pas » souffla la rose
- « merci bon sang » lâcha-t-elle dans un soupir de soulagement « qu'est-ce qui s'est passé ? »

Une grimace passa sur les lèvres de la rose.

- « il ne dit rien, mais visiblement, il ne s'est pas nourri pendant plusieurs jours, sûrement deux semaines, je dirais »
- « lui, ne pas se nourrir ? tu en es sûr ? mais pourquoi est-ce qu'il a fait ça ? »
- « tu devrais avoir une conversation avec lui, Karui, vraiment » lâcha Sakura, d'un ton grave

Une porte d'un beau blanc se glissa dans son champ de vision et elle acquiesça, s'engouffrant dans la pièce, seule ; la rose retourna à ses patients. Un tas de fleurs traînaient dans la pièce et elle remercia intérieurement Ino, qu'elle savait à la base de tout ça ; une tignasse rousse traînait entre les draps du lit et elle s'empressa de lui faire face, les poings sur les hanches. Peut-être dormait-il, ou peut-être se reposait-il tout simplement, mais elle s'en fichait, elle tapa brutalement son pied contre le bois du lit. Les prunelles brunes du garçon se posèrent sur elle et il écarquilla les yeux, en se rendant compte de la présence de la jeune femme ; quelques nuances de rose se glissèrent sur ses joues rondelettes.

- « vraiment, Chôji ? » s'exclama-t-elle « qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? »
- « attends, je-.. » commença-t-il
- « non, ferme là ou je détruis cette chambre »

Il eût pendant une demi-seconde un mouvement de recul, mais acquiesça vivement à ses mots. Un soupir agacé s'échappa des lèvres de la jeune femme.

- « pourquoi est-ce que tu as fais ça ? » lâcha-t-elle, déçue de son comportement
- « pour toi » souffla-t-il, dans un murmure maladroit, les yeux baissés

Son cœur rata un battement ; les sourcils froncés, elle s'approcha du lit et se posa doucement au bord du matelas, cherchant un contact avec ses prunelles brunes qu'elle aimait tant. Et dire, qu'elle était passé à côté de ce bout d'homme pendant si longtemps et que si la quatrième grande guerre n'avait pas eu lieu, elle ne l'aurait sûrement jamais rencontré ? Elle glissa une main délicate sur sa joue.

- « de quoi tu parles, Chôji ? » demanda-t-elle
- « je.. » commença-t-il, maladroitement « je veux perdre du poids, être comme Shikamaru ou Naruto »
- « pourquoi ? tu es très bien comme tu e-.. »
- « non » la coupa-t-il « ce n'est pas vrai, je suis obèse, je ne suis pas capable de tenir un régime et je suis un idiot »

Un soupir s'échappa des lèvres de la jeune femme et elle attrapa le visage du rouquin entre ses mains, claquant délicatement ses lèvres sur les siennes ; un premier baiser maladroit. Ils restèrent ainsi, un instant, leurs souffles se mêlant l'un à l'autre et finalement, lorsque l'air fut indispensable, elle déposa son front contre le sien.

- « ne fais plus jamais ça, d'accord ? » murmura-t-elle « tu es parfait tel que tu es, tu es beau, tu es fort et c'est ce garçon-là qui me plaît »

Dans un élan maladroit, les bras du roux se glissèrent autour de sa taille et elle se heurta à son torse.

13 août 2007

Elle était là, dans un bel ensemble en dentelle, qui laissait entrevoir sa peau au teint hâlée, ses formes de jeune femme ; ses prunelles d'un beau doré s'attardèrent un instant sur le garçon, qui lisait attentivement un bouquin. Glissé dans les draps de son lit, les sourcils légèrement froncés par sa concentration ; il était beau, vraiment beau. Dans un élan maladroit, elle toussota légèrement, cherchant son attention, mais la réaction ne fut pas ce qu'elle aurait voulu, les iris bruns du roux se posèrent sur elle et il lui adressa un sourire, avant de prendre son activité. Là, elle ne comprenait plus ; les filles ne cessaient de dire que de beaux sous-vêtements suffiraient à ce qu'il la regarde comme la femme qu'elle était, mais il restait neutre, comme si ce corps ne lui plaisait pas. Ils se fréquentaient depuis plusieurs mois, mais à part quelques baisers un peu fiévreux, ils n'étaient pas allés très loin ; elle commençait doucement à douter des sentiments du garçon à son égard et ça faisait terriblement mal.

La colère prit rapidement le dessus sur ses émotions et elle claqua la porte avec une telle force que ça en arracha un sursaut au garçon ; il leva son regard brun, vers elle, un sourcil arqué.

- « quelque chose ne va pas, mon ange ? » demanda-t-il, calmement

Un grognement s'échappa des lèvres de la jeune femme et elle croisa les bras sur sa poitrine.

- « oui, toi » grogna-t-elle
- « qu'est-ce que tu veux dire ? »
- « mais regarde-moi, bordel »

Les sourcils froncés, les prunelles brunes du garçon s'attardèrent un instant sur la silhouette de la jeune femme et il haussa simplement les épaules, ne comprenait pas vraiment ce qu'elle voulait dire par là ; il la regardait et rien ne clochait.

- « je te regarde, et ? » souffla-t-il

Soudainement, elle se jeta sur le lit, attrapa le bouquin qu'il tenait dans ses mains et le balança quelque part dans la pièce ; elle semblait un peu trop énervé.

- « faut qu'on aie une discussion, Chôji, maintenant » ordonna-t-elle

Il acquiesça, sans une once d'hésitation.

- « je t'écoute, qu'est-ce qui se passe ? » souffla-t-il
- « est-ce que tu m'aimes ? » demanda-t-elle
- « bah, bien sûr, Karui ; je te le dis tous les jours, tu en doutes ? »

Ce garçon était littéralement l'homme parfait ; constamment, au petit soin avec elle, cuisinant, faisant le ménage et lui disant à quel point il l'aimait tous les jours. Mais sûrement qu'elle avait besoin de plus, elle n'était plus une enfant, elle rêvait de fondre une famille avec lui, mais si, elle ne lui plaisait pas physiquement, peut-être valait-il mieux oublier ce rêve.

- « oui » lâcha-t-elle, dans un murmure triste

Les sourcils froncés, il attrapa le visage de sa petite-amie entre ses mains.

- « est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? »
- « est-ce que je te plais, Chôji ? »

D'abord surpris, le roux se gratta l'arrière du crâne, nerveusement ; quelques nuances de rose sur les joues.

- « bien sûr, depuis le premier jour »
- « alors pourquoi est-ce que tu ne me fais pas l'amour ? »

Le rose sur ses joues s'accentua violemment et il arqua un sourcil, visiblement gêné de la tournure de la conversation ; ce week-end, était la première fois qu'ils partageaient un lit et à vrai dire, cette question avait traîné dans ses pensées toute la journée, mais heureusement, les garçons étaient parvenus à désamorcer la bombe. Il toussota et esquissa un petit sourire.

- « eh bien, je-.. » commença-t-il
- « tu ne m'aimes pas »
- « tu dis n'importe quoi, là ; en fait, je.. » souffla-t-il « j'en ai très envie, mais.. »
- « mais ? »
- « je suis effrayé, Karui »

Son cœur rata un battement ; elle avait imaginé toutes les possibilités dans son esprit, encore et encore, mais au final, il était comme elle ? Un sourire nerveux se glissa sur ses lèvres.

- « je pensais que tu ne m'aimais plus » avoua-t-elle
- « si, énormément ; mais Ino m'a dit qu'elle a eu très mal, alors.. »
- « alors tu ne veux pas me faire mal »

Il acquiesça ; bien sûr qu'il en avait envie, énormément, elle le rendait fou avec ses sous-vêtements, ses allusions, mais comment était-il censé se laisser aller à ça, alors qu'elle pourrait avoir mal ? Un soupir s'échappa de ses lèvres et alors qu'il s'apprêtait à lui faire ses excuses, ses lèvres effleurèrent les siennes, timidement. Les mains de la jeune femme se perdirent un instant dans ses mèches rousses et il glissa ses mains au creux de ses reins, la soudaine proximité en eux lui rappela soudainement la tenue dans laquelle elle était et alors qu'il s'apprêtait à prendre la fuite, elle déposa ses mains dans sa nuque et colla brutalement ses lèvres aux siennes, une nouvelle fois.

19 août 2008

- « ah putain, j'ai mal » s'exclama-t-elle, le visage tordu par la douleur

Cette douleur la tiraillait, et elle mourrait d'envie de prendre la fuite, de déclarer que tant pis, elle garderait ce bébé en elle pour toujours ; Sakura, entre ses jambes, lui donnait parfois une petite tape sur la cuisse, lui insufflant un peu de courage. Le chef du clan Akimichi tentait maladroitement d'être présent pour son amante, il tenait fermement sa main, lui soufflait quelques mots doux à l'oreille, caressait ses mèches tendrement ; il détestait ça, la voir souffrir tant. Une contraction plus forte se fit ressentir et elle gémit de douleur, bordel ce que ça faisait mal.

Puis, le relâchement.
Un cri résonna entre les murs. Un cri de nourrisson. Le rouquin déposa ses lèvres sur son front, un petit sourire au coin de ses lèvres ; il était tellement heureux à cet instant. Un poids fut déposé sur sa poitrine et elle esquissa un sourire. Elle était là, leur petite merveille ; le fruit de leur amour, de leurs nuits passionnées.

- « regarde-la, Karui » lui souffla le roux, dans un reniflement bruyant

Ses prunelles d'un beau doré se posèrent automatiquement sur le visage de son petit-ami ; les larmes roulaient sur ses joues, des larmes de joie. Il approcha timidement son doigt du bébé et esquissa un sourire lorsque sa fille attrapa le bout de son doigt, fermement. Dans un geste maladroit mais délicat, elle déposa le bout de ses doigts sur la joue rugueuse de son amant et le força à poser ses lèvres sur les siennes, qui aurait crû qu'ils s'aimeraient tant ?

- « épouse-moi » lâcha-t-elle, dans un murmure, contre ses lèvres

Un petit rire s'échappa des lèvres du grand roux et il renifla bruyamment, acquiesçant à ses propos. Tant pis si, normalement, les garçons étaient censés faire leurs demandes ; il aimait un bout de femme unique, qui ne ressemblait à aucune autre et ça, ça lui allait parfaitement.

3 mai 2018

Une rivière pourpre. Ses prunelles d'un beau doré se confrontèrent silencieusement à ça, ce liquide écarlate qui contaminait les rues du village caché de la feuille ; ça lui coupa le souffle, les battements de son cœur se firent soudainement si douloureux. Que se passait-il, au final ? Dans un bond agile, une tignasse brune se hissa près d'elle ; elle se heurta aux prunelles à la teinte pourpre de la jeune femme. Elles se connaissaient bien toutes les deux, elles avaient partagé un tas de fois la même table, le même terrain d'entraînement, la même pièce ; elle tremblait légèrement, et cette image lui fit mal, parce qu'elle savait que ce qui allait suivre ne lui plairait pas.

- « Miraï, qu'est-ce qu'il se passe ? » souffla-t-elle, d'une voix tremblante
- « le village est à feu et à sang ; un ennemi s'en prend à nous »
- « où est le Hokage ? » demanda-t-elle
- « Naruto est.. il est mort, tombé au combat »

L'information fit l'effet d'une bombe ; les yeux écarquillés, elle déposa ses mains sur ses lèvres, réprimant un sanglot. En réalité, elle ne le connaissait pas tant que ça ; il était ce blondinet qu'elle avait roué de coups, dans l'adolescence, mais il était un ami proche de son époux. Elle l'appréciait, lui et son sourire débile constamment sur les lèvres. Dans un geste tremblant, la jeune Sarutobi glissa une main dans ses mèches brunes.

- « retourne chez toi, Karui ; préviens ton époux et emmène ta fille, loin de là »
- « pars avec nous, tu sais que tu es la bienvenue »
- « ma mère est encore là, elle refuse de s'en aller sans se battre alors je me battrais ; ce village est le village de mon grand-père, l'endroit où mon père est mort, mon enfance entière, j'ai une mission »
- « une mission ? si Naruto est mort, tout le monde devrait prendre la fuite »
- « je me dois de protéger le roi ; emmène ta fille, les villageois se réunissent devant les portes »

Ses iris dorés ne parvinrent pas à se détacher de la silhouette de cette jeune fille ; elle l'avait vu prendre de l'âge, elle avait été présente pendant si longtemps. La simple idée qu'elle puisse perdre la vie dans ses décombres lui fit mal, mais qui était-elle pour l'en empêcher ? Si elle n'avait pas une fille et un époux, qui l'attendaient à la maison, elle serait restée, elle aussi ; elle se serait battue, quitte à perdre la vie.

Elle déposa une main délicate sur son épaule et exerça une petite pression.

- « fais attention à toi ; ne perds jamais espoir, tu fais parti de nos familles et nous t'attendrons, toujours » lâcha-t-elle, dans un élan maladroit

Un petit sourire se glissa sur les lèvres de la jeune fille et sans attendre une seconde de plus, Karui fit volte-face ; le bruit de ses pas effrénés se mêla au son des décombres d'un massacre, elle tentait maladroitement de rejoindre la demeure du clan Akimichi, là où elle espérait que sa fille et son époux soient.

La porte de l'entrée claqua brutalement contre le mur et son cœur rata un battement lorsque ses prunelles d'un beau doré se posèrent sur la tâche écarlate, sur le sol habituellement si blanc ; d'un pas lourd, tremblant, elle s'avança dans le corridor, là où les murs étaient couverts de photographies, des photographies qu'elle chérissait énormément. Le corps d'un homme, aux cheveux bruns, se trouvait dans les escaliers et elle posa ses mains sur ses lèvres, étouffant le sanglot qui la prenait ; ses genoux se heurtèrent brutalement au sol, alors que les larmes roulaient sur ses joues.

Un torse se confronta dans un élan brutal à son dos et deux bras glissèrent autour de sa taille ; une douce odeur de santal flotta dans l'air et un hoquet de surprise s'échappa de ses lèvres. Il était là, contre elle ; habilement, elle fit volte-face et se plongea dans les prunelles brunes de son époux, qui lui souriait tendrement. Dans son dos, leur fille lui adressait, elle aussi, ce si beau sourire qu'elle aimait tant. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres et elle glissa ses bras autour de la nuque du roux, le tirant contre elle ; les tirant contre elle, tous les deux, les deux personnes les plus importantes de son existence.

- « pendant une seconde, j'ai crû que vous étiez morts » souffla-t-elle
- « cet homme a surgi de nul part et il a tenté de s'en prendre à Chôchô » expliqua-t-il
- « mais papa l'a mit k.o ; tu aurais dû voir ça, c'était wow » s'exclama l'adolescente « papa est très fort »

Un petit sourire se glissa sur les lèvres de Karui et elle acquiesça, caressant délicatement la joue rugueuse de son époux ; elle aurait aimé être dans ses bras, pour des centaines d'années, mais l'amère réalité lui revint vite en mémoire lorsqu'elle sentit un liquide poisseux sur sa main. Le sang de cet homme qui avait crû qu'il pourrait s'en prendre à une enfant ; elle repoussa le corps sans une once de douceur et se releva, les mains sur les hanches.

- « nous devons prendre la fuite, il s'est passé quelque chose » lâcha-t-elle, d'une traite « personne ne reste, tout le monde part ; les villageois s'en vont, à partir des portes du village, nous devons les rejoindre »
- « de quoi tu parles, Karui ? qu'est-ce qui se passe, dehors ? pourquoi je n'arrive pas à joindre Ino et Shikamaru ? »
- « c'est.. » un frisson la prit « ton ami, Naruto, il est.. je suis désolé, mon cœur, le Hokage est mort »

Un éclat d'une telle tristesse passa dans les prunelles du grand rouquin ; il avait connu le blondinet sur les bancs de l'académie, avait fait un tas de missions avec lui, avait partagé des paquets de chips avec ce garçon. Dans un geste lent, il se releva et lissa rapidement les pans de ses vêtements.

- « partez, alors ; retrouvez les villageois, je vous rejoindrais plus tard » souffla-t-il
- « non, c'est hors de question » s'exclama-t-elle, les poings serrés
- « Karui, écoute-moi, d'accord ? » lâcha-t-il « je suis le chef du clan Akimichi, un clan qui a participé aux batailles, j'ai participé à la quatrième grande guerre, j'ai rencontré la plus belle femme qu'il m'ait été donné de voir là-bas ; je reste ici, je ne suis pas un idiot, bien que Naruto soit.. décédé, je sais qu'un tas de personnes resteront »

Le visage du blond se glissa dans son esprit, mais il le chassa rapidement.

- « ce village est l'endroit où mes parents se sont aimés, là où je suis né, là où j'ai rencontré mes meilleurs amis, là où je me suis marié, où notre fille est née ; je ne partirais pas » souffla-t-il « depuis, la plupart des femmes de ma génération font sûrement partis des personnes qui s'en vont, Ino doit en fait parti et Yoshino Nara, elle aussi ; Shikamaru doit être quelque part dans le village, à se battre »
- « alors, tu veux vraiment être ici, à te battre, plutôt qu'avec nous, en sûreté ? »
- « si je le pouvais, je resterais avec vous ; mais ce n'est pas juste pour ceux qui restent, pour Shikamaru, pour Naruto. s'il a donné sa vie pour ce village, pour nous, pour toi alors je me battrais, encore et encore mais ne doutes pas une seule seconde, je reviendrais, je te le promets »

Quelques larmes glissèrent sur les joues de la femme, au teint hâlée ; le roux les essuya délicatement et esquissa un sourire. Il tira son épouse dans une étreinte tendre et captura ses lèvres dans un baiser doux ; pour une fois, l'adolescente ne dit rien à la vue de ses parents qui s'embrassaient. Elle sécha ses larmes et se glissa entre les deux adultes, quémandant une étreinte, elle aussi ; Chôji passa ses bras autour des deux femmes et esquissa un sourire, déposant ses lèvres sur le front de l'adolescente.

- « tu prends soin de ta maman, jusqu'à ce que je reviens, hein ? » souffla-t-il
- « promis, papa » lança l'adolescente, un grand sourire sur les lèvres

Il ébouriffa délicatement ses mèches rousses. Ses prunelles brunes observèrent une dernière fois les traits du visage de la femme qu'il aimait et sans attendre une seconde de plus, il s'élança dans les rues. Il se battrait pour ce village, pour elle.

1er mars 2019

Son regard s'accrocha un court instant à l'alliance qui trônait au bout d'une chaîne, une chaîne qui ne la quittait plus depuis deux semaines ; deux semaines qu'elle survivait, des doutes constamment en tête. Dans un élan de courage, elle poussa doucement la porte de la chambre et s'engouffra dans la pièce. Un léger tremblement avait pris l'otage de son corps, mais elle tentait tant bien que mal de ne pas fondre en larmes, une deuxième fois ; accroché à un pan de son haut, sa fille suivait faiblement. Ses prunelles d'un beau doré s'attardèrent un court instant sur la silhouette du brun, dans les draps, qui la regardait avec une telle souffrance dans les iris.

- « il faut que je te demande quelque chose » souffla-t-elle, dans un murmure douloureux
- « attends, Karui-.. » lâcha la rose
- « non, j'ai besoin de savoir » s'exclama-t-elle, les yeux embués

Les mains tremblantes, elle jeta un regard noir à la rose qui se tenait debout dans cette chambre ; elle, son époux était dans leur appartement, le sien, elle ne savait pas où il était. Les sanglots tant bien que mal camouflés de sa fille parvenaient à ses oreilles et elle se retenait maladroitement de ne pas la prendre dans ses bras ; elle croisa le regard bleuté de la meilleure amie de son époux, dans un coin, qui l'observait tristement. Deux semaines, sans aucune nouvelle ; deux semaines à attendre patiemment, que le brun se tire de son sommeil, deux semaines peinant à trouver le sommeil, peinant à vivre correctement. Deux semaines, le cœur lourd.

Le visage de son époux la hantait constamment, ce sourire qu'il lui avait adressé avant de faire volte-face, avant de disparaître dans une rue, deux longues semaines ; elle aurait dû le retenir, le forcer à être près d'elle, à ne pas se battre. Elle aurait dû. Dans un geste lent, elle tira la chaîne qui pendouillait autour de son cou ; cette chaîne qui retenait simplement l'alliance de son époux. Lorsqu'elle avait appris que le Nara avait été retrouvé aux portes du village caché du Sable, elle avait couru, le plus vite possible, dans l'espoir de croiser le regard doux de son époux ; mais le brun était revenu seul, cette alliance dans la poche. Elle avait passé tellement d'heures à scruter chaque recoin de la bague, à relire ces mots qu'ils avaient fait gravés, ensemble. Elle l'aimait tellement.

- « les médecins.. » commença-t-elle, à bout de souffle « ils ont trouvé l'alliance de.. de Chôji, dans ta poche »

Ses mots résonnaient dans la pièce, se mêlaient au bruit des respirations ; une telle souffrance émanait d'elle, qu'elle aurait pu faire fondre en larmes le pire des hommes.

- « où est-il ? où est mon époux ? »

Au fond, une minuscule partie d'elle se doutait de la réponse qu'il lui donnerait, mais elle avait besoin d'entendre ses mots, de l'entendre de sa bouche à lui ; lui, cet homme qui avait partagé tant de moments avec son époux. Qui aurait crû qu'elle, ce bout de femme au caractère explosif, tomberait amoureuse de lui, cet homme si doux et aimant ?

Les sourcils froncés, au bord de l'apoplexie, elle observa silencieusement le grand brun se mettre sur ses deux jambes, douloureusement et se rapprocher d'elle ; elle aurait crû qu'il la prendrait dans ses bras, qu'il lui dirait la vérité, mais à la place, les genoux du garçon se heurtèrent brutalement au sol. Son front se confronta au sol frais de la chambre et il fondit en larmes, là au détour de cette chambre.

- « je suis tellement désolé » souffla-t-il, dans un murmure agonisant « je suis désolé »

Elle aurait aimé ne pas être faible, devant toutes ces personnes ; mais cette vision, cette brisure dans sa voix, l'acheva. Les larmes roulèrent sur ses joues au teint hâlé et elle serrait tant bien que mal l'alliance de son époux, dans sa main.

- « je suis un monstre » lâcha le brun, au sol « j'aurais aimé lui sauver la vie, je te jure que si je le pouvais, je donnerais ma vie pour qu'il soit là, dans cette pièce, à ma place ; il était mon meilleur ami, il était un frère, et je.. je ne le méritais pas »

Le sourire de son époux se glissa dans son esprit, ses mèches rousses, ses tatouages étranges sur ses joues rondes.

- « il est mort en héros, je suis un lâche »

Une telle souffrance émanait du brun, qu'une petite partie d'elle aurait aimé être capable de le prendre dans ses bras, de lui dire que ce n'était pas de sa faute, qu'ils étaient tous des victimes de la cruauté ; mais elle n'était pas capable de faire ça, tout ce qu'elle voulait, c'était son époux et cet homme lui annonçait qu'elle ne le reverrait jamais.

- « le corps ? » souffla-t-elle, d'une voix dure
- « je ne pouvais pas l'amener avec moi, je l'ai mis dans la rivière, pardonne-moi » bégaya-t-il

Les mains tremblantes, elle acquiesça, refoulant tant bien que mal ses larmes.

- « ça aurait dû être toi, je ne te le pardonnerais jamais »

Et elle tourna les talons, emportant avec elle sa fille, et les derniers souvenirs de son époux. Il ne reviendrait pas, il avait failli à sa promesse et bordel ce qu'elle se haïssait pour ne pas l'avoir retenu.

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