Maeve

Yo les moches ! (j'plaisante, vous êtes tous beaux, fuck ceux qui disent contraire ces RAGEUX DE MES DEUX). Me revoilà après, quoi ? Un an ? Deux ans ? Deux ans et demi, oups ! Du coup je vous dois une explication pour ce retour, disons, inattendu. La voilà : "@Purple_moon3 a laissé un commentaire sur Premier Noël d'après Guerre : On pourrait avoir des explications sur la rousse que James a vu dans le passé de Jeremy dans le premier livre des héritiers ?". Et comme j'étais inspirée (et surtout confinée), j'ai foncé !
Bisous les loulous ❤️
Axelle

PS : je kiffe l'idée de Jeremy qui tombe amoureux des meufs badass (coucou Astrid !)
PPS : Maeve est un prénom tiré de Westworld, parce que j'avais pas d'idées de base et que j'aimais bien ce prénom (non à la base je lui ai même pas donné de prénom quand je l'ai mentionnée dans les Héritiers, oups)
PPPS : il y a un moment (ça fait trèèèèès longtemps), quelqu'un m'a demandé si y avait moyen que je fasse un chapitre ici sur la façon dont Nico et Will ont adopté Charles et Keira. Si cette personne passe par là, sache que je n'ai pas oublié, que c'est bel et bien prévu, mais que j'ai jamais trouvé la motivation et les idées pour le faire jusqu'à présent. Mais confinement oblige, mon cerveau tourne à plein régime même la nuit (c'est pas voulu), donc ça arrive dès demain promis (un chapitre par enfant, donc le premier demain, le deuxième quand j'aurai trouvé l'inspiration pour l'écrire)
PPPPS : il y a trop de PS à cette note d'auteur, cœur sur vous les amis

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Aussi loin que Jeremy se souvienne, Maeve avait toujours eu ces cheveux roux. Ce n'était pas un roux foncé, cuivré comme celui de Rachel, l'amie de ses parents et Oracle de la Colonie. Non, Maeve avait les cheveux d'un orange presque fluo, fascinant. C'était un des détails qui lui avaient plu dès leur rencontre, près de trois ans auparavant.

À cette époque, le jeune garçon, alors âgé de douze ans, passait plutôt inaperçu. Son grand frère, Samuel, avait déjà montré à quel point il était digne de son héritage de demi-dieu. Son petit frère, Bryan, faisant fondre le cœur de tout le monde du haut de ses neuf ans et demi. Quant à sa jumelle, Sabine, elle attirait beaucoup l'attention, bien qu'involontairement, avec ses difficultés à maîtriser ses pouvoirs. Alors oui, Jeremy passait inaperçu, cherchant parfois le moyen de rappeler au monde son existence.

Ce n'était pas simple d'être le fils des demi-dieux les plus puissants que la Terre ait porté – non, pas Gaia, cette déesse horrible –, surtout quand on était dans sa peau. Tout le monde le connaissait, pourtant il passait toujours derrière ses frères et sœur. Personne ne le connaissait pour lui-même, il était voué à être le ''fils de'', le ''frère de''. Jusqu'à Maeve.

Cette fille d'Iris débarqua un beau jour d'été sans crier gare. Elle était à la Colonie depuis un moment, mais Jeremy et elle ne discutaient jamais. Jusqu'à ce jour où, sortie de nulle part, elle arrêta le garçon au beau milieu de sa course.

– Attends !

Un simple mot, crié dans le vent, suivi de doigts se nouant autour du poignet.

Jeremy se retourna et ses yeux d'orage rencontrèrent ceux, beaucoup plus bleus, d'une jeune fille aux boucles rousses.

– Quoi ?

– Tu es Jeremy Jackson, non ?, demanda la rousse avec un sourire timide.

S'il l'avait déjà connue à ce moment-là, il aurait su qu'elle n'avait rien de timide.

– Fils de Percy Jackson et Annabeth Chase, frère de Samuel, Sabine et Bryan Jackson. Oui, c'est exact.

Le garçon ne pouvait cacher l'amertume dans sa voix, et la fille eut un mouvement de recul.

– Je... Moi c'est Maeve, et...

Elle semblait mal à l'aise, comme si elle s'apprêtait à dire quelque chose de particulièrement gênant.

– Ça va peut-être te sembler bizarre, mais je t'ai vu passer l'après-midi au fond de la baie l'autre jour et... Je me demandais ce qui pourrait te pousser à faire une chose pareille.

Un instant, Jeremy se figea et ne sut que dire. Il ne pensait pas que quelqu'un le remarquerait, à discuter avec les poissons. Pourtant cette fille attendait une réponse.

– Tu aurais fait pareil si t'étais éclipsée par ta famille en permanence et que ce soit la seule chose que tes pouvoirs te permettent de faire.

Encore une fois, l'amertume de son ton était palpable, mais cette fois Maeve ne recula pas. Au contraire, elle s'approcha même de lui et sourit un peu plus.

– C'est dur d'être un enfant de célébrité, hein ?, lâcha-t-elle moqueusement.

Jeremy haussa un sourcil. Qu'en savait-elle ? À la voir, elle n'avait rien en commun avec lui, à l'exception du sang divin dans ses veines.

– Oh, je vois bien le doute dans tes yeux, rit-elle alors. Pour ton information, je m'appelle Maeve Martin. Si ma mère est Iris, mon père... est un chanteur célèbre.

Martin était un nom trop courant pour que Jeremy devine de qui elle parlait. Il se contenta donc de hausser les épaules.

– En tout cas, sache qu'un nom ne te définit pas. Sois toi-même, et prouve aux autres qu'ils ont eu tort de se méprendre à ton sujet.

La jeune fille faisait preuve d'une grande sagesse, pour son âge, et Jeremy en connaissait un rayon en sagesse avec sa mère. Aussi il suivit son conseil, et c'est comme ça qu'ils devinrent amis. Puis d'amis ils devinrent meilleurs amis, et les meilleurs amis finirent par former un couple.

Aujourd'hui, les deux jeunes étaient le couple mignon par excellence. Ils étaient célèbres à la Colonie, parce qu'il leur arrivait souvent de s'éclipser jusqu'au fond du lac. Jeremy n'avait jamais compris comment elle s'y prenait, mais Maeve se servait du pouvoir de sa mère pour respirer sous l'eau. Grâce à des arc-en-ciel, elle traçait un sillage qui lui acheminait l'air. Elle s'amusait même à faire des reflets chatoyants qui inquiétaient les plus jeunes pensionnaires.

Ils avaient à peine quinze ans lorsque tout bascula. Ils sortaient ensemble depuis près d'un an, ils étaient heureux, mais ils étaient avant tout des demi-dieux.

Le cor sonnant l'attaque de la barrière magique retentit au beau milieu de la nuit. Jeremy fit un bond et se redressa dans son lit. Dans celui d'au-dessus, Sam ronflait, mais plus pour longtemps. Les autres pensionnaires du bungalow 3, une fille nommée Alice et deux garçons nommés Nolan et Max, se levèrent simultanément. Ce fut le branlement de combat mais en moins d'une minute, à peine, ils avaient tous enfilé une armure à la hâte par dessus leur pyjama.

Tous les campeurs se retrouvèrent aux portes de la Colonie des Sang-Mêlés, prêts à se battre. Maeve était d'ailleurs magnifique, vêtue de son pyjama constellé de petits arc-en-ciel, ses cheveux roux tout emmêlés. Ses yeux d'azur étaient embués par le sommeil, pourtant elle se tenait debout l'air fière.

Jeremy avait toujours pensé qu'Iris était une déesse mineur, presque inutile, même s'il n'aurait jamais osé le dire tout haut. À part transmettre des messages-iris, créer des arc-en-ciel, que pouvait-elle faire ? Mais c'était avant qu'il ne rencontre Maeve et son extraordinaire allure revêche.

Sa petite amie était capable de faire changer la couleur des objets rien qu'en les touchant, elle pouvait éblouir ses ennemis à coups d'arc-en-ciel plutôt redoutables, mais surtout, elle maniait l'art du camouflage mieux que personne.

– Prêt, Tête de Varech ?

Depuis qu'elle avait entendu ses amis d'enfance l'appeler ainsi, elle n'en démordait plus. Jeremy n'était pas en reste, cependant.

– Bien sûr que oui, Merida.

Maeve grimaça. Elle n'aimait pas vraiment l'idée d'être comparée à une princesse Disney, même si Merida restait plutôt combattive contrairement aux autres.

Levant leurs armes, les demi-dieux passèrent à l'attaque. De nombreux monstres, parmi lesquels des telchines, des drakainas et des chiens des Enfers, les attendaient au-delà de la barrière magique. Un satyre protecteur dont Jeremy ignorait le nom gisait sur le sol, inanimé. Quant au demi-dieu qu'il avait amené jusque là, c'était une jeune fille d'environ dix ou onze ans.

Pour une novice, la gamine ne se débrouillait pas mal. Armée d'une sorte de bâton aux étranges reflets dorés, elle s'en prenait violemment à son assaillant, un telchine qui tentait de la mordre.

Malgré la présence moins important de monstres depuis les prouesses de la génération passée, il était toujours plus que commun de voir arriver de nouveaux demi-dieux escortés par une bande de monstres en furie. Jeremy était prêt à parier que la petite fille avait du sang divin important dans ses veines.

Le garçon prit à part une drakaina, aidé de Maeve. La femme-serpent se battait avec deux serpes rutilantes qu'elle faisait tournoyer devant elle. Les deux sang-mêlés se débrouillaient bien, de même que le reste de leurs amis. Le groupe de monstres se réduisait à de la poussière jaune, et peu à peu la victoire leur souriait. Mais c'était sans compter sur la drakaina qui, d'un coup de serpe, transperça Maeve par le milieu du dos.

La rousse s'écroula avec un cri de douleur, cri auquel fit écho celui de Jeremy, qui tailla l'ennemie en pièces avant de se précipiter vers sa petite amie.

– Maeve !

Elle s'écroula dans une flaque écarlate, les yeux vitreux, le souffle court.

– Je... remy...

Maeve lui glissa entre les doigts, et deux bras le firent puissamment reculer.

– Écarte-toi !, hurla une voix qu'il ne reconnut pas.

Jeremy vit des cheveux blonds se pencher sur son amie, puis deux personnes en blouse blanche la soulevèrent de terre. Sous le choc, le petit-fils de Poséidon les suivit jusqu'à l'infirmerie.

Là, plusieurs personnes étaient assises ou allongées sur les lits de camp, plusieurs plaies bénignes sur leurs corps. Quant à Maeve, Will Solace et son collègue médecin l'allongèrent à l'écart. Lorsque Jeremy tenta de s'approcher, il fut violemment repoussé par un troisième enfant d'Apollon.

– Dégage !

– Il faut agir vite !, s'écria Will en sortant sa trousse de matériel chirurgical.

– Tu ne crois pas que la colonne vertébrale est touchée ?, demanda le deuxième.

– La colonne vertébrale ?, s'étrangla Jeremy.

Il avait beau n'avoir que quinze ans, il avait suivi assez de cours de SVT pour savoir que si la colonne vertébrale était touchée, Maeve risquait la paralysie.

– Faites-le sortir, marmonna Will Solace d'une voix morne.

Aussitôt, deux camarades du brun le forcèrent à reculer jusqu'à l'extérieur. Là, il fut assailli par sa jumelle, qui le serra dans ses bras.

– Jeremy ! Est-ce que ça va ? J'ai cru que...

Elle se tut, n'osant sûrement pas continuer vu l'état de son frère. Ce dernier s'était assis à même le sol, effondré, terrorisé.

Sabine et lui n'avaient jamais été très proches, malgré le fait qu'ils étaient jumeaux. Cependant, Jeremy accueillit son étreinte avec soulagement. La seule personne qui avait jamais su le réconforter, c'était sa mère, même s'il se sentait plus proche du côté Poséidon de son père – d'où son choix de bungalow – ; il retrouvait un peu d'Annabeth en Sabine.

Les deux adolescents restèrent là longtemps, silencieux, jusqu'à ce que Will sorte de l'infirmerie au petit matin. Il avait les traits tirés, l'air fatigué. Une mèche de cheveux blonds lui retombait sur la figure, qu'il écarta d'une main tremblante. Puis il aperçut les enfants Jackson et son regard s'assombrit.

– Comment va Maeve ?, demanda Jeremy d'une voix blanche.

– Elle est réveillée, tu peux aller la voir.

Le garçon soupira, soulagé, mais au moment où il allait entrer, le médecin le retint par le bras.

– Elle est réveillée, cependant... Il faut que tu saches que...

Il poussa un long soupir.

– Je n'ai rien pu faire pour la colonne vertébrale, et l'ambroisie et le nectar n'auront aucun effet. Maeve ne remarchera sans doute plus jamais.

Sous le choc, le petit-fils de Poséidon s'effondra. Puis, conscient que sa petite amie avait besoin de lui plus que jamais, Jeremy se releva et courut jusqu'à l'infirmerie. Là, Maeve était allongée sur son lit, l'air mal en point, une couverture blanche remontée jusqu'à mi-ventre. La rousse avait les yeux rouges d'avoir trop pleurer, et des larmes ruisselaient encore sur ses joues.

À côté du lit, une chaise avait été installée. Jeremy s'y assit et prit la main de Maeve avec douceur. Celle-ci ouvrit lentement les yeux et serra ses doigts autour de ceux du garçon.

– Jeremy...

Aussitôt, le brun se mit à pleurer à son tour. Voir la personne qu'il aimait le plus au monde souffrir sans pouvoir l'aider, c'était horrible. Alors il n'osait pas imaginer l'état émotionnel de la jeune fille. À en juger par son regard, c'était un déchirement, ce que Jeremy pouvait comprendre. Une vie de demi-dieux, c'était compliqué, dangereux, mais c'était la seule vie qu'ils connaissaient. Un demi-dieux handicapé à ce point avait deux solutions : rester à la Colonie des Sang-Mêlés ou au Camp Jupiter, à l'abri des monstres, ou retourner dans le monde mortel en bénéficiant d'une protection satyre. Continuer une vie de combats quand on ne pouvait plus marcher, c'était impossible. Maeve devrait choisir, et son petit ami avait peur de ce choix.

Les jours passèrent, la rousse restait silencieuse. Jeremy respectait ce choix, même s'il voyait sa petite amie dépérir au fil du temps.

La famille de Maeve avait été mise au courant rapidement, et son père lui rendait visite tous les jours malgré le fait que les mortels soient normalement interdis à la Colonie. Cependant, s'il était au courant de la décision de sa fille, il cachait particulièrement bien son jeu. La seule chose que Jeremy avait pu en tirer, c'était de demander à Maeve elle-même. Laquelle refusait d'aborder le sujet. Aussi le garçon se contentait d'être là pour sa copine, même si c'était dur de la voir s'éloigner sans rien dire.

Jusqu'à ce beau matin où, alors qu'il marchait en direction de l'infirmerie, un branlement de combat lui fit comprendre que quelque chose clochait. La père de Maeve se tenait derrière un fauteuil roulant sur lequel était assise sa fille. En face d'eux, Will semblait leur donner des instructions, ainsi qu'à un satyre à leurs côtés. Inutile de demander, le garçon avait compris : Maeve choisissait l'exil.

Les larmes aux yeux, Jeremy courut jusqu'à sa petite amie. Celle-ci évita son regard.

– Maeve...

– Je suis désolée, Jeremy, mais...

C'était dur, il avait le cœur en miettes, pourtant le brun prit la main de la jeune fille et la serra dans la sienne.

– Ne t'excuse pas, Eve... Tu as fait ton choix, et quoi qu'il arrive je le respecterai.

D'un geste de la main, Maeve fit signe à son père et au satyre inconnu de s'éloigner ; ils s'exécutèrent.

– Jeremy, il faut que tu comprennes que je ne suis plus la même personne.

– Je sais, répondit le garçon d'une voix brisée par le chagrin.

– Et ce choix... Ça signifie que nous deux...

– Je sais, répéta Jeremy.

Des larmes coulaient à présent sur ses joues. Avec douceur, il serra la rousse contre son cœur et lui embrassa le sommet du crâne.

Il l'aimait, beaucoup plus qu'il ne l'aurait soupçonné. Cependant, l'amour véritable signifiait être prêt à laisser partir l'autre si le bonheur de la personne en dépendait. C'était être prêt à se sacrifier pour l'être aimé. C'était le cas aujourd'hui. Maeve ne pourrait pas se reconstruire dans cet environnement, Jeremy le savait.

Ce fut donc le cœur brisé, les larmes ruisselant sur son visage, la main de Will sur l'épaule, que le leg de Poséidon regarda la fille qu'il aimait partir pour une nouvelle vie. Une nouvelle vie dont il ne ferait pas partie.

Jeremy n'était pas sûr de pouvoir aimer de nouveau un jour, pourtant il essuya ses larmes. Tout comme Maeve, il avait besoin de se reconstruire. Il devait trouver Sabine.

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