Soraya

Je suivis Edros, Pao marchait tranquillement derrière nous, en silence.

Une mèche argentée vint se glisser devant mes yeux, je la replaça délicatement derrière mon oreille et pensai à notre plan qui nous a permis de nous en sortir.

Edros continuait d'avancer sans hâte, ses pas se perdant dans l'obscurité des couloirs étroits. Les murs semblaient se refermer sur nous, mais il avançait sans jamais se laisser perturber, comme un homme habitué à l'ombre. Le plafond, haut et inégal, semblait se dérober à nos yeux dans la pénombre, ne laissant qu'une impression d'infinité.

Le silence était glacé, oppressant, seulement brisé par le bruit sec de nos pas qui résonnaient sur le sol dur.

Puis, sans prévenir, Edros s'arrêta, se tourna légèrement vers moi, et d'une voix calme mais ferme il prit la parole :

— Soraya, tu es intelligente, je le sais bien, très bien. Tu sais que se battre n'est as toujours la solution, très rarement même. je sais, enfin nous savons, que vous ne nous entendez pas mais ce n'est pas un raison. Il se racla la gorge comme pour détendre l'atmosphère. Sunniva est très intelligente aussi, seulement elle ne réfléchit pas comme toi et, il faut le dire, vous avez toutes les deux de très forts caractères. Mais comme on dit les opposés s'attirent ! Il me regarda avec un sourire en prononcant ces mots comme s'ils se devaient d'être drôle. Je le regarda avec un regard, pas méchant, mais plutôt indécis. Quant à Pao, il fixait notre guide froidement, sans aucune émotion.

Dans ma tête, un tourbillon de pensées s'agitait, m'écrasant sous leur poids. En même temps de la joie que notre plan est fonctionné et en même temps ma haine envers Sunniva.

— C'est qui ce nous ?

C'était le voix de Pao, j'avais comme oublié son existence, perdue dans mes pensées. Il avait prononcé ces mots d'une voix calme mais froide. Il continua pourtant :

— Je sais que vous n'allez pas me répondre ou que vous me direz plus tard mais ce n'est pas la bonne solution de ne pas nous dire ce qu'il se passe.

Edros lui lança un regard appuyé pour lui dire de se taire et reprit la marche comme s'il ne s'était rien passé.

Il prit un virage brusque à droite, puis un autre à gauche. Nous nous enfonçâmes dans des dédales de couloirs qui semblaient se succéder sans fin, comme un labyrinthe sans issue. Puis, enfin, un escalier étroit se dessina devant nous, menaçant de nous engloutir dans son obscurité. Il nous conduisit à une porte épaisse, sans fenêtre, sans ouverture... Une porte sans issue apparente.

Edros s'arrêta devant, frappa doucement, en imitant une mélodie qu'on aurait dit familière mais aussi étrangère. Le son de ses coups résonna dans le silence, comme un appel muet, une invitation discrète. Quelques secondes s'écoulèrent, suspendues dans l'air. Puis, soudain, la porte s'ouvrit dans un grincement se répétant en écho.

D'une voix calme, presque trop douce pour être sincère, Edros nous invita :

— A vous l'honneur.

Le ton était amical mais quelque chose dans son intonation me fit frissonner.

Pao, à mes côtés, me lança un regard lourd de sous-entendus, un regard qui disait clairement :

On entre ?

Son expression était hésitante, mais il n'eut pas le courage de rompre le silence de cet endroit.

Je lui répondis pas un sourire, un sourire rare, presque fragile, mais qui, je l'espérais, suffisait à le rassurer. un sourire qui disait que, même dans l'incertitude, il n'était pas seul. Puis, sans un mot, je fis le premier pas. Le sol semblait vibrer sous mes pieds, comme si le moindre geste pouvait faire basculer tout ce qui nous entourait. Mais l'adrénaline battait dans mes veines, m'incitant à avancer.

Puis tout à coup, une lumière jaillit de nulle part et éclaira fortement une carte, accrochée à un mur sombre. Pao approcha et posa une main sur mon épaule. Edros fit un pas et avec un sourire nous lança :

— Bienvenue dans le Bureau !

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