CHAPITRE 6 part 2

Après un débat d'une heure, Hugo n'a pas été de notre avis, mais Métis a tout de suite compris et a rejoint notre point de vue. D'après Hugo, c'est juste une coïncidence. Il ne comprend pas comment autant de choses bizarres puissent se produire dans une même génération. C'est vrai que dans les générations précédentes, tout s'est toujours passé normalement. Est-ce que c'est de notre faute si tout tourne mal  ?

Si nos hypothèses sont exactes, non seulement Romain est mon opposé, mais en plus, Mason fait parti du cercle pour une seconde fois.
Pour ce qui est de Romain, ce n'est pas tellement un problème, c'est un garçon, certes, mais il ne faut pas que cela me perturbe pour autant.

Mais pour Mason, c'est bien plus grave que ce qu'on peut imaginer  : Il est âgé de vingt quatre ans. C'est donc le plus vieux de nous tous. Lorsqu'il fêtera son vingt-cinquième anniversaire nous perdrons tous nos pouvoirs.

C'est à dire dans exactement une semaine...
Ce qui signifie que Halloween arrive bientôt, que le cercle n'est toujours pas reconstitué, et que nous sommes destinés à perdre nos capacités dans sept jours... Il n'y aura donc personne pour fermer le voile  ! Cela fait beaucoup de choses à penser, pour trois nouveaux à peine arrivés dans ce monde.
Nous nous sommes donc partagé le travail : Hugo et Jade ont pour objectif de se renseigner pour trouver une solution pour Mason. Ce dernier ne sera bien évidemment pas mis au courant.

Quant à moi, en plus de vérifier si Romain est bien mon opposé, je dois avec l'aide de Métis, trouver les autres membres du cercle blanc. Je ne sais pas comment nous allons nous débrouiller. Mais ce qui est sûr, c'est que nous aurions vraiment besoin d'être beaucoup plus nombreux.

Après cette journée interminable et fatigante, je pars dans le parc faire un tour pour trouver Romain. Mais finalement, c'est lui qui me trouve  :

— Salut Sophie, dit-il en s'asseyant par terre.
Je fais donc de même, et nous commençons à parler  :

— Dis moi Sophie, arrives tu à te servir de tes pouvoirs  ? ricane t-il

— Je suis au courant Romain...

— De quoi  ? dit-il plus sérieusement.

— Nous sommes opposés.

Il éclate de rire  :

— Opposés  ? Toi et moi  ? Tu perds la tête ma pauvre  !

— Ne me prends pas pour une imbécile Romain, tu le sais toi aussi, et j'en suis sûre.

— Comment peux-tu en être sûre ?

— Tout simplement, parce que je suis certaine que tu as compris depuis un certain temps, et que c'est pour cette raison que tu as créé le premier contact.

— Bien joué Sophie ! Qui aurait cru, que pour une fois le cercle blanc soit composé de personnes aussi intelligentes que toi  !

— Depuis quand fais-tu des compliments ? Ah moins que... Oh mon dieu... j'ai compris! C'est depuis hier soir. Je suis sûre que quelque chose a changé en toi... ! Je continue, me jouant de lui.

Il s'approche lentement de moi, et pose délicatement sa main sur ma joue. Ses lèvres se retrouvent à quelques centimètres des miennes. Je n'avais qu'un seul désir, c'est qu'il n'y ait plus d'espace entre nous. Je ne bouge plus d'un poil, et lui aussi. Il attendait sûrement de voir ma réaction. Il recula ses lèvres, sans m'avoir embrassée et me regarde fier de lui  :

— Maintenant on sait qui éprouve quoi pour l'autre...

Et il repart aussitôt.

Je viens littéralement de me faire avoir... Et il a entièrement raison. si j'étais prête à l'embrasser, c'était pas seulement pour ma mission.

Je regagne ensuite la salle d'étude et m'assois à la table de mes amis, sous l'œil moqueur du cercle noir. Je pense que Romain leur a tout raconté. Mais après tout, je m'en fiche. Ça ne peut que rendre Juliette jalouse.
Nous décidons de faire le point:

— Alors, du nouveau chez vous  ? demande Métis.

— Je n'ai rien trouvé encore dans les archives familiales, chuchote Jade.

— Les archives familiales  ? Votre famille détient des archives spéciales du cercle  ?

— Pas exactement, depuis très longtemps, toutes les aventures du cercle blanc ont été gardées sous forme de dossier. On les appelle les archives familiales. Mais cela n'appartient pas à notre famille.

— Ah d'accord...

— Je me demande s'il ne faudrait pas aller voir aussi dans les archives du cercle noir, réfléchit Métis.

— Tu sais que c'est impossible mon amour... la corrige Hugo.

— Oui bien sûr, impossible  !  tout comme le fait que deux opposés soient une fille et un garçon, ou comme le fait que quelqu'un puisse appartenir deux fois au cercle  ! s'énerve Jade.
Les cris de Jade attirent l'attention sur nous. Et tout le monde se retourne sans exception  :

— Parle doucement Jade  ! chuchote à nouveau Hugo.

Les élus du mal se lèvent, et partent de l'étude, faisant un petit détour par notre table  :

— Vous avez un problème? demande ironiquement Juliette.

— Le fait que tu sois aussi chiante en est un, rétorque agacée Métis.

Juliette change d'humeur, et une vague d'énergie noire l'envahit. Elle fait un geste de la main, et la chaise de Métis se retrouve envoyée au sol. Cette dernière se cogne violemment la tête. Hugo se lève et se dirige vers Juliette. Mais Romain lui barre la route et lui fait face  :

— Fais pas le gars aux pouvoirs surnaturels Hugo, face à moi, t'es inutile, commence Romain.

— Sans tes pouvoirs Romain, tu n'es rien du tout. Tu te caches toujours derrière, mais si tu ne les avais pas, tu ne ferais pas autant le malin  !

— Oh  ! Vraiment  ? Tu veux qu'on fasse un petit test monsieur Whelan  ?

— Arrêtez  ! crie Jade, tout le monde vous regarde  !

— La ferme l'autre blonde  ! s'exclame Juliette.
Romain ferme ses yeux et lorsqu'il les ouvrent à nouveau, l'ensemble des élèves se trouvant en étude, tombe au sol et ne bouge plus.

— Qu'est ce que tu leur as fait  !

— Du calme Sophie  ! Je les ai juste endormis, me rassure Romain. Maintenant, revenons aux choses sérieuses. Tu veux qu'on se batte Hugo ? Bah tu vas être servi ! ajoute t-il.
Il commence à donner un premier coup à Hugo, mais celui ci réussit à l'arrêter. Ils deviennent complètement fous ! Si quelqu'un arrivait de nulle part et les voyait ! La panique monte en moi. Je ferme les yeux, puis prend une grande inspiration. Tous les cris de colère de l'ensemble des deux cercles se stoppent, et laissent place à des cris de douleur. Lorsque j'ouvre les yeux, je remarque que tous les membres du cercle noir et blanc sont au sol, les mains sur leur tête. Essayant de lutter contre une force inconnue  :

— Arrête ça  ! crie de douleur Jade.

— Je n'y suis pour rien  !

— Si Sophie, c'est toi  ! C'est juste que tu ne contrôles pas tes pouvoirs  ! m'explique Romain, luttant lui aussi.

— Je ne sais pas comment faire pour arrêter ça  !

— Romain fait quelque chose  ! s'écrie Juliette.

♦️♦️♦️

La douleur pesant sur ma tête est indescriptible ! C'est comme si une force invisible prenait possession de nos têtes et tenter de faire éclater nos systèmes nerveux.

C'est Sophie qui crée cela. Elle ne contrôle pas ses pouvoirs et ne sait pas de quoi elle est capable. C'est ce qui est le plus dangereux.

Les cris incessants de Juliette me demandant de faire quelque chose me donne une idée. Je prends une grande inspiration et me concentre sur cette atroce douleur. C'est la chose la plus dure à savoir faire : résister au pouvoir de son opposé. Mais au fond, je sais que je ne le fais pas seulement pour aider Juliette, mais aussi pour venir en aide à Sophie. Grâce à l'énergie que je crée, j'arrive à arrêter ce supplice. Mais les autres sont toujours sous son emprise. Je me lève et accours vers Sophie, qui semble plus mal en point que nous. Elle a des vertiges et manque de se cogner la tête contre le sol. Je la rattrape avant. Je l'assoie et lui demande de se concentrer sur ma voix  :

— Sophie, écoute moi. Je sais que c'est dur, mais tu peux y arriver. Sers-toi de l'énergie qui est présente en toi. Aie confiance, tu es dotée de grandes capacités.

Je la vois m'écouter. Je continue donc  :

— Sers-toi de cette énergie pour bloquer celle que tu as créée. Concentre-toi sur cela, imagine cette énergie autour de toi.

D'un coup, les cris des élus cessent. Elle a réussi  !

♦️♦️♦️

Je sens que j'y suis parvenue, mais au lieu de me sentir soulagée, la fatigue m'envahit et je commence à avoir de plus en plus de vertiges. Je sens comme une vague d'énergie prendre possession de mon corps. J'essaye de me relever, mais mes jambes ne me retiennent plus. Romain me retient dans ses bras. Ma vision se trouble. J'aperçois seulement le sourire de Romain, et le son de sa voix, me disant qu'il est fier de moi.

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