I : Drôles de sensations

- Plus vite ! Cria Alexandra qui courait à une vitesse incroyable.

- Tu es trop rapide ! Attends-moi ! Supplia celle-ci, essouflée.

Les deux amies lycéennes couraient sur l'allée du gymnase afin de consulter un document qui devait y être affiché. Il concerné les résultats d'une composition d'équipe de football dont Alexandra faisait partie.
Alexandra était une grande sportive, "une garçon manquée" (ce qui pouvait se confirmer par ses cheveux blonds particulièrement courts). Elle faisait partie d'une équipe de football féminine dont elle était l'une des meilleures grâce à son dynamisme. Elle aimait courir après le ballon depuis son plus jeune âge grâce à son père qui l'y avait initiée et dont il était maintenant très fier.

Alizée, elle, était plus féminine et préférait se pencher sur ses études. Elle ne cessait jamais de se cultiver et était très coquette, d'où son maquillage discret qui la mettait en valeur et ses cheveux bruns bien arrangés en une queue de cheval haute. Son tempérament, par rapport à celui d'Alexandra, était calme et doux.

Alexandra failli se taper la tête contre le mur en arrivant devant le panneau d'affichage. Elle fixa la liste et hurla avec un ton des plus joyeux :

- Je suis prise !

- Bravo ! félicita Alizée réellement enthousiasmée à l'idée que la carrière sportive de son amie prenne une belle tournure. Qui d'autre est avec toi ?

- Nelly, Clara, Félicia, Victoria et ... Vanessa !

- Vanessa s'est proposée pour la sélection ?! Je ne la comprendrais jamais.

Vanessa était une des rares filles qu'Alizée et Alexandra n'aimait pas. Elle était particulièrement belle, faisait tomber les garçons qu'elle souhaitait à ses pieds, était adorée par tous les professeurs et savait quasiment tout faire. C'était une jeune fille parfaite.

- Alors, j'ai été prise ? demanda celle-ci en arrivant sur l'allée.

- Si toi et moi ne sommes pas prises, c'est la fin de l'équipe ! interrompit Nelly qui l'accompagnait.

Nelly était une vraie vipère, elle se prenait pour la plus admirable fille du lycée mais elle était loin de ça. Elle accompagnait toujours Vanessa sinon, cela va sans dire, elle n'aurait pas d'amies.

Alizée et Alexandra entrèrent rapidement dans le gymnase, pour les éviter. Alexandra n'aimait pas cet endroit qui était vieux et très mal entretenu. De plus, il y flottait une odeur nauséabonde repoussante. Il faut dire que ce n'était pas le meilleure centre sportif d'Achilla, la ville de naissance des deux filles.

L'entraîneur, M.Gausset, n'était pas des plus agréables mais avait de bonnes compétences concernant la sport. Il n'était pas particulièrement aimé mais n'était non plus détesté par ses élèves.

- Bonjour. salua Alexandra en rentrant. Est-ce que mon amie peut rester pour l'entraînement ?

- Soit on joue, soit on sort ! Répondit sèchement Gausset.

- Bon, j'y vais alors ... Tu m'appelles à la fin de l'entraînement. dit Alizée d'un air déçu.

- Mademoiselle, cria Gausset à Alexandra, dépêchez-vous d'allez dans les vestiaires pour vous changer.

- Tout de suite, monsieur !

***

Alizée était dans le parc, elle aimait passer par là. L'odeur de lilas qu'il y flottait et la vue sur la baie d'Achilla, que l'on pouvait apercevoir de loin, était si agréable ! Les rayons du soleil, lui chauffaient la peau et la brise jouait avec ses cheveux. Alizée se sentait incroyablement bien. Elle regardait les animaux voler, nager dans les petits points d'eau.

Il faisait une chaleur quasiment insupportable et Alizée se mit donc sous un arbre tout en regardant le paysage. Elle vit sur une des branches, au-dessus de sa tête, un oiseau. Surement un hibou. Ou plutôt une chouette, étant donné qu'il faisait jour. Alizée l'observa pendant quelques minutes, comme obstinée par l'animal. Puis, l'oiseau prit son envol et se posa doucement sur le bras d'Alizée.

Étrangement, elle n'eut pas peur. Elle fixa la chouette dans les yeux et sentit soudain une chaleur intenable l'envahir, ce qui la fit tomber par terre. Elle respirait vite, comme si elle voulait rafraîchir l'intérieur de son corps qui était enflammé.

Puis, elle entendit l'oiseau hululer, ce hululement était doux, mais ce n'était pas un cri d'oiseau normal. Non, il était trop irréaliste.

Elle essaya de toucher le volatile, posa sa main sur le plumage, du moins, elle crut le faire. Sa main était comme passée à travers. Elle pensait qu'elle délirait. Elle agita les bras pour faire partir la chouette, puis, entendit un bruit sourd, comme si quelque chose de lourd tombait à côté d'elle.

Quand la chouette s'envola, Alizée eut moins chaud, elle recommença à respirer normalement. Elle se leva doucement et marcha vers chez elle, ne réalisant pas ce qu'elle venait de vivre. Elle prit son téléphone car elle voulait appeler Alexandra pour lui dire ce qu'il venait de se passer. Mais elle ne répondit pas.

***

Alexandra sortait du gymnase, mal-à-l'aise : elle baignait dans la transpiration. Elle n'avait q'une chose en tête, prendre une douche froide ! En marchant, elle chercha son téléphone dans son sac cabas, ce qui était très difficile vu le nombre d'objets qu'il y avait dedans. Un fois qu'elle mit la main dessus, elle voulut l'allumer mais il n'avait plus de batterie. Il fallait qu'elle attende de rentrer chez elle pour téléphoner à Alizée.

- Ça te dit qu'on rentre ensemble ? Interrogea Vanessa qui courrait derrière elle.

- Je suis pressée, désolée. Répondit Alexandra, d'un ton froid, en accélérant.

***

Alizée ne cessait de penser à ce qui s'était passé au parc. Elle avait essayé de joindre Alexandra pour lui faire part de sa mésaventure, mais elle ne répondait toujours pas. Ce qui la préoccupait, elle ne voulait le dire à personne sauf à sa meilleure amie qui était comme sa sœur.

Fatiguée, elle s'allongea sur son lit en voulant s'endormir. Le hululement de la chouette résonnait inlassablement dans sa tête. Elle pensa à tout ce qu'elle savait sur ce petit oiseau, ce qui avait pu provoquer ce choc chez la chouette. Malheureusement, les animaux ne faisaient pas partis de ces principaux centres d'intérêts ...

***

Alexandra rentra chez elle et se précipita vers le tiroir où était rangé le chargeur de son portable. Elle le brancha et envoya un message à Alizée :

Alexandra : Désolée Liz ! Je n'avais plus de batterie.

Alizée : Je me faisais du souci ! Tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivé !

Alexandra : Comment ça, ce qui t'es arrivé ?

Alizée : J'ai vu une chouette et je ne me suis pas sentie bien.

Alexandra : Tu as peur d'une chouette ?!

Alizée : Non ! Elle s'est posée sur moi et je suis tombée. J'avais très chaud. Et quand elle est partie, je me suis sentie mieux. Et elle hululait d'une façon peu habituelle.

Alexandra : C'est étrange ...

Alizée : Toi qui es calée dans le domaine animal ...

Alexandra : Je ne suis pas sûr, mais normalement, les chouettes ne vivent pas en ville et elles ont un rapport avec une déesse guerrière, je crois.

Alizée : Elle s'appelle Athéna. Mais, tout ça, ce sont des petits détails ! Je n'arrivais pas à la toucher, c'est comme si elle était invisible, inaccessible ...

Alexandra : Comment tu expliques ça ?

Quand elle tapait son message, Alexandra entendit une voix qui l'appelait par son prénom. Elle se tourna vers la fenêtre qui était ouverte, elle regarda aux alentours et ne vit rien. Elle retourna sur son clavier et continua d'écrire et elle réentendit ce son qui, cette fois disait autre chose : "Alexandra, déesse des mortels".

Un frisson la parcouru dans tous son corps.

Elle ferma la vitre.

***

Quand elle écrivait, Alizée avait l'impression d'entendre à nouveau le cri du soit disant "symbole de la sagesse", elle alla sur le petit balcon de sa chambre. La chouette se trouvait sur une branche d'arbre à dix mètres d'elle. Elle commençait à trembler. Elle se croyait dans un songe, quelque chose d'irréel. Elle fixa l'oiseau pendant quelques secondes et se précipita à l'intérieur puis referma. Elle avait du mal à tenir son portable dans les mains tellement elle tremblait.

Alexandra : Quelqu'un a crié mon nom dans la rue !

Alizée : J'ai revu la chouette !

***

Alexandra n'y crut pas ! Au même moment, elle et Alizée avaient vu ou entendu des choses étranges. Ça ne pouvait pas être une coïncidence ; c'était quasiment incroyable.

Ses pensées furent interrompues par sa chienne, Pandora, qui entra dans sa chambre en poussant la porte qui était déjà légèrement ouverte. Celle-ci aboya. Ou pas exactement, Alexandra avait l'impression qu'elle parlait. Elle entendait des paroles sortir de la gueule de sa chienne :

"Pourquoi tu fais cette tête ?"

" Non, tu n'entends rien !" Se rassura-t-elle, affolée.

Mais des sons de paroles humaines arrivaient à ses oreilles. Alexandra était complètement paniquée, elle recula contre le mur comme si elle voulait se protéger. Elle tremblait de plus belle. Pandora la regardait comme si elle ne comprenait pas la réaction de sa maîtresse.

Alexandra sortit rapidement de chez elle pour prendre l'air dans son jardin. Elle s'assit sur l'herbe. D'un seul coup, elle vit des éclats de lumière multicolores derrière un buisson, que l'on percevait trèst bien dans la nuit noire. Elle s'en approcha méfiante et n'en crut pas ses yeux !

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