Chapitre 1
Ce matin là, Talia s'était levée assez tard, même si elle était réveillée depuis l'aube, afin de laisser le temps à son père et sa sœur de préparer la surprise qu'ils préparaient depuis une semaine. Elle le savait car un jour, alors qu'elle cherchait sa carte de cantine, elle avait entendu une discussion entre eux sur le meilleur cadeau à faire. Ne voulant pas se gâcher la surprise, elle était retournée dans sa chambre. Elle attendit que le vacarme provenant du salon se calme et descendit prendre son petit déjeuner. Une fois en bas, Talia cru quelques instants être seule car personne n'était venu lui sauter dessus mais la porte de la maison n'avait pas claqué. Soudain, la jeune fille vit une tresse blonde sortir de derrière la table avant de se faire attraper par derrière. Elle sourit et ajusta docilement le bandeau que sa sœur avait attaché sur ses yeux.
- Hep ! On ne touche pas avant que je te dise de le faire !
- Ne t'en fais pas, je le mettait juste bien sur mes yeux.
- Mouais, je te connais quand même.
- Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Je veux savoir ce que vous avez préparé moi !
- Oui mais fait attention à ne pas te prendre es pieds dans la prise !
- Mais... tu le fais exprès dis moi ? Je n'y vois rien du tout comment est ce que je pourrais savoir où est la prise ?
- En me demandant où est la prise ?
- Pff, tu m'exaspères.
- Allez, c'est bon, tu peux enlever ton bandeau.
Talia retira doucement ce qui lui obstruait la vue et découvrit que le garage avait été redécoré du sol au plafond. Une guirlande « Joyeux anniversaire Talia » et d'autres serpentins jaunes étaient dispersés puis son père apporta un gâteau sur lequel était placé des bougies formant un 15 et au milieu desquelles une petite boîte pailletée brillait. Iliana commença à chanter joyeux anniversaire, bientôt rejoint par son père et à la fin, Talia souffla ses bougies avant de prendre délicatement la petite boîte. En l'ouvrant elle découvrit une barrette dorée où une fleur bleue était fixée avec, en son centre, une pierre du même bleu pâle qui miroitait avec ses multiples facettes. Talia la prit délicatement en lâchant un « waouh » d'émerveillement.
- Elle appartenait à ta mère qui m'a dit de te la donner à tes 15 ans.
- Elle est magnifique. Merci.
- Elle te vas super bien en plus. Tu devrais la mettre ce soir pour le bal de Noël.
- T'as raison, je mettrai la robe que Tatie m'a offert à mon anniversaire.
- Bonne idée !
- Bon, je vais vous laisser avec votre discussion sur vos habits mais ne soyez pas en retard et prévenez moi quand vous partirez. Bon anniversaire ma chérie.
- Merci papa !
- Allez, viens là, je vais te trouver la coiffure parfaite pour tout à l'heure. On sera assortie en plus, je vais mettre la robe que Tatie m'a offerte à Noël, ça sera mon cadeau.
- Toi tu passe ton temps à lire. Mais je suis sûre que ce sont des livres sur la meilleure façon d'économiser en faisant des cadeaux gratuits.
- Oh non ! Tu m'a démasquée !
Talia ne put s'empêcher de rire devant la mine faussement dramatique de sa sœur avant de monter avec elle dans sa chambre. Elle fut forcée de s'assoir sur un tabouret face à un miroir mais Iliana lui ordonna de fermer les yeux afin qu'elle lui applique de l'eye-liner et du fard à paupières. A la fin de plusieurs minutes qui semblèrent durer des heures à la jeune fille, elle fut autorisée à mettre la robe et se regarder dans le miroir, la femme qui la regardais dans le reflet n'était pas elle. Elle n'y croyait pas mais pourtant c'était bien elle. Le miroir lui renvoyait l'image d'une belle femme brune aux cheveux relâchés, ses yeux brun clairs sont bis en valeurs grâce à sa robe bleu pâle et a son maquillage léger. Talia sourit avant de prendre sa sœur dans ses bras.
- Tu es un fée.
- Non, je suis une licorne magique.
- Et toi ? Tu va y aller comment ?
- Avec ma robe rose.
- Tu va être magnifique !
- Oui. C'est bien pour ça que je vais la mettre.
- Allez, tu te prépare ? Il faut encore passer chercher Joëlle et Valentine.
- Juste le temps que tu prévienne Papa, que tu mette ta veste et tes chaussures et je serai prête.
- On parie ?
- D'accord !
Talia enfila le plus vite possible sa veste et mit ses bottines avant de crier.
- C'est bon ! On y va ?
- Deux secondes et... j'arrive !
- Vous partez ? Je viendrai vous chercher vers 20h pour sinon puisse aller chez Mamie, dit le père de Talia en voyant Iliana descendre les escaliers quatre à quatre.
- D'accord !
- À tout à l'heure !
Les deux sœurs sortirent de leur maison et attendirent que Louna, une amie de Iliana, viennent les chercher en voiture avec son frère. Lorsque la voiture blanche entra dans la rue, les deux jeunes filles entrèrent et attachèrent leurs ceintures en saluant Louna et son frère.
- Vous êtes magnifique ! Moi comparée à vous je suis vraiment pas belle.
- Dit pas ça tu est trop belle aussi !
- Je dirait même que tu es la plus belle d'entre nous.
- Merci, mais...
Louna ne put pas terminer sa phrase car une tête rousse se mît entre elle et ses interlocutrices en disant avec énergie :
- Salut mes stars ! La Queen est dans la place !
- Tu prendrait pas la grosse tête juste parce que tu es la seule à avoir un cavalier Valentine ?
- Je ne vois pas de quoi tu parle, répondit la jeune fille avec ironie, tu comprends à quoi elle fait allusion, toi, Iliana ?
- Non moi non plus. C'est pas du tout parce que d'habitude on ne t'entends presque pas quand tu parles et que, d'un coup tu arrive en criant.
- Oui, je me disais aussi qu'il y avait un truc pas net dans ta façon de parler. Ce n'est pas à cause de Joseph au moins, que tu exagères tout dans ton apparence ?
- Mais non, il a dit que ça l'agaçait justement quand les filles font ça. C'est juste l'émotion. J'aurais jamais pensé une seule seconde que j'irais au bal de Noël avec lui. Encore moins être en couple avec lui, vous vous rendez compte ? C'est l'homme de ma vie !
- Oui, et Malo aussi c'était l'homme de ta vie non ? Il me semble que tu avais dit quelque chose de ce style l'année dernière.
- Non, Malo c'était une amourette, ça ne pouvait pas durer. Alors que Joseph, lui, c'est pas pareil, j'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine dès que je le vois !
- Qui veut parier, lança Talia en sortant une pièce de sa poche, j'ai deux euros sur moi mais ça peut augmenter.
- Pff, vous vous ne connaissez même pas le vrai amour. On ne peut pas se moquer de ce que l'on ne connais pas.
- Bon et tu le rejoint où ton prince charmant ?
- Devant le Café Glider s'il te plaît Louis.
- Alors comme ça tu nous abandonne ? C'est une trahison !
- Mais on va rester avec vous toute la soirée ! On a bien le droit d'être un peu seuls avant !
- Mais bien sûr que vous avez le droit, je te charriais.
La voiture s'arrêta devant un jeune homme brun qui tenait un bouquet de fleurs colorées et Valentine descendit en disant :
- C'est trop mignon, il fallait pas !
Louis avança un peu plus loin afin de se garer et attendit ce qui sembla une éternité Joëlle tout en essayant d'apprendre des éléments assez gênants de la vie de sa sœur.
- Alors comme ça le prof de math était bien là la semaine dernière ? Tu ne m'avait pas dit ça pourtant. Maman risque de pas être contente quand elle apprendra ça.
- Non ! Lui dit pas, s'il te plaît !
- Je me tais si tu fais mes corvées pendant un mois et que si je te demande un truc tu le fasse.
- Je ne ferai rien du tout.
- Ah oui ? Tu veux que j'appelle Maman ?
- Si tu fais ça je lui dis à quoi sert sa carte bleu quand tu vas soit disant "chercher du pain". Tu crois que je les vois pas les nouveaux jeux vidéos que tu as caché dans mon bureau ?
- Oh non, tu as remarqué ?
- Oui. Et je vais pas me gêner pour le dire si tu me dénonce.
- Je te propose qu'aucun de nous ne dise quoi que ce soit. C'est d'accord ?
Louna prit la main de son frère après un petit instant d'hésitation et lui démolit le poignet avec la pression que ses doigts pouvaient infliger. Elle aperçut son amie Joëlle sortir de chez elle en courant avant de rire quand elle trébucha avec ses talons dans une petite fissure du sol.
- Ne meurt pas avant d'arriver ! Comment on pourrait rentrer des cours alors que c'est toi qui a les tickets de bus ?
- Figure toi que c'est pas du tout pratique les talons. On se demande bien qui a eu l'idée de me donner ce défi. N'est ce pas Talia ?
- Moi ? Mais je n'aurais jamais fait ça à ma meilleure amie voyons !
- Tu as de la chance que je ne veuille pas avoir de mauvaises notes en anglais parce que sinon ça ferai longtemps que tu serai accidentellement tombé du haut de la salle d'histoire géo.
- Moi aussi je t'aime ma Jojo.
- Ah, enfin débarrassé de vous. C'est pas trop tôt, annonça Louis en garant la voiture sur le parking du lycée.
- Et souviens toi, au moindre mot je ressort les jeux vidéos.
- Oui, je crois que j'ai compris que ma soeur est démoniaque.
- C'est bien, après quinze ans où on se fréquente 24 heures sur 24.
- Allez, va vite te rendre sourde pour que je puisse mettre la musique à fond sans que tu me dénonce.
Louna leva les yeux aux ciel et sortit de la voiture en tirant la langue à son frère. Talia la suivit bien vite avec Iliana et Joëlle. En arrivant dans la cour, les quatre jeunes filles s'arrêtèrent en ne reconnaissant pas le bâtiment. Tout avait été re décoré. Depuis le bureau du proviseur à la vie scolaire en passant par les toilettes. En plein milieu de la cour de récréation, une estrade avait été installée et les professeurs se tenaient dessus en discutant à voix basse. Le proviseur entama un discours ennuyeux sur la nouvelle année et toutes les résolutions qu'il comptait prendre pour le lycée comme faire repeindre les vestiaires du gymnase ou changer les chaises des salles d'études. A la fin, une musique des années 80 retentit et un grand nombre d'élèves se mit à râler en se disant que les professeurs n'avaient décidément pas écouté leurs demandes pour les musiques du bal de cette année. Pourtant ce fut la chanson que Joëlle avait mit sur sa liste a cause d'un pari fait avec sa sœur qui sortit ensuite de l'enceinte. Les paroles de cette chanson étaient débiles et la mélodie rentrait dans la tête si bien que en reconnaissant la musique, Joëlle annonça qu'elle allait aux toilettes pour fuir cette chanson abominable. Talia la suivit car elle voulait, elle aussi, éviter de garder cette musique dans les oreilles. Après avoir discuté un long moment, les deux amies allèrent retrouver les autres et dansèrent avant de se lancer dans un karaoké avec des paroles en ligne.
Quand Talia se baissa pour ramasser sa broche, un pied écrasa l'objet sans pitié. Un coup d'œil lui appris que cette chaussure appartenait à Irène qui ricanait.
- Eh ! Tu as cassé ma broche ! C'était celle de ma mère !
- Oups, pas fait exprès. Oh, bichette la pauvre petite Talia va se mettre à pleurer. Mais qu'est ce qui te dit qu'elle appartenait bien à ta mère ? Si ça se trouve, ton père l'a acheté sur internet et t'as fait croire ça parce que tu ne sais rien de ta mère. Elle t'a peut-être abandonnée toi et ta sœur pour partir avec un autre homme et ton père n'a pas su l'en empêcher.
- Je t'interdit de parler de mes parents !
Talia avait les larmes aux yeux. Elle s'enfuit et s'assit seule dans un coin avant de pleurer. Iliana mit une claque à Irene qui appela un professeur et la jeune fille dut tout expliquer avant que M. Dubois fasse sortir Irene de l'enceinte du lycée. Après cela, Iliana rejoignit sa sœur et lui caressa doucement le dos en prenant la barrette de la jeune fille et promit de tenter de la réparer une fois à la maison. Un tremblement retentit quand soudain le centre de la broche cassée se mit à briller légèrement et la porte derrière elles s'ouvrit. Les deux sœurs furent projetées dans l'herbe d'une prairie verdoyante avant de voir la porte se refermer devant elles.
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