Chapitre 3

- Mia! Mia! Miaaaaaa!

- Allez steuplait! Mia!

Je suis allongée par terre dans la pièce qui nous sert de chambre et depuis une demie-heure, mes frères me tannent pour qu'on aille voir le cirque qui s'est installé ce matin.

Théa et Clara sont déjà là-bas mais maman, qui est allée apporter à papa son déjeuner, m'a interdis de bouger.

Mais là, je n'en peux plus. J'ai les oreilles en compote et un mal de tête horrible à force de les écouter sans rien faire.

J'hésite encore quelques secondes mais finis par me lever. Après tout, c'est moi qui les garde, je suis responsable d'eux donc je leur fait faire ce que je veux.

- Allez mettre vos bottes et manteaux!

- Ouais!

Ils partent en courant vers le placard et se bousculent en hurlant.

Je plaque mes mains sur les oreilles et part enfiler gilet, écharpe et bonnet.

Alban vient me voir pour que je lui fasse ses lacets, je vérifie qu'ils sont bien habillés, laisse un mot pour notre mère sur la table et cinq minutes plus tard nous sommes dehors.

J'adore partir avec eux, à chaque fois c'est la grande expédition.

En les voyant s'en aller en courant, je les suis moi aussi comme une gamine et ris tout autant qu'eux deux.

Fatigués, nous arrivons devant la grande roulotte décorée. Les garçons ouvrent des yeux émerveillés et je suis soulagée de constater qu'il n'y a personne.

Les troubadours sont surement partis faire un tour et les autres enfants du village ont déjà du passer ce matin quand le soleil venait de se lever.

Mais je bouillonne de colère quand je réalise qu'il n'y a aucune trace de Théa et Clara. Elles doivent être avec leurs amis de l'école et moi encore toute seule.

Maxime et Alban s'éloignent en sautillant.

Je les laisse faire, plongée dans mes pensées quand j'entend soudain un bruit suraiguë. Et des pleurs.

Les deux compères reviennent vers moi et le plus grand me tend sa main ensanglantée.

- C'est... le... grand cheval il... il m'a... mordu. renifle-t-il

J'observe sa main et gémis. Effectivement l'animal ne l'a pas loupé. Il a une grosse trace de sang sur la paume.

Ce n'est pas vrai! Il faut toujours qu'un truc comme ça arrive, maman va me tuer!

J'essaye de le consoler mais il ne veut rien entendre alors je le prend dans les bras, tend la main à Alban et me dirige vers la maison d'Emy, priant pour qu'elle soit chez elle.

C'est Alban qui frappe du plus fort qu'il peut. Mon amie vient ouvrir la porte et commence:

- Tu as vus le cirque? Les animaux! Ils sont trop beaux et...

Je la coupe:

- Emy.

- Quoi?

- J'ai besoin de ta mère...

Puis je lui montre mon frère.

- Oh non! s'exclame-t-elle. Entre vite! Comment tu t'ai fais ça? demande-t-elle à Maxime

- C'est le cheval. sanglotte-t-il

- Du cirque? Ces animaux sont dangereux! Il ne faut pas les laisser en liberté! Mon Dieu.

Je lève les yeux au ciel. C'est bien elle ça. Un moment elle dit qu'ils sont fabuleux et l'autre dangereux. Elle change d'avis comme de chaussettes.

Je reste chez elle jusqu'à midi et pour une fois, me sens soulagée puisque sa mère s'est bien occupé des garçons. Moi je bavarde avec mon amie.

Il y a des fois où je fais ça, mes frangins aiment bien être chez Emy, la maison est grande, et comme elle est fille unique, sa mère ne refuse pas une seule fois de s'occuper d'eux.

Quand je la quitte, elle reste dehors pour m'accompagner. Ses cheveux bruns lui fouettent le visage et elle grimace.

Nous marchons un peu et je me baisse pour être à la hauteur de Maxime:

- Tu as bien compris? Tu es tombé sur un cailloux en courant.

Je lui montre son bandage.

- D'accord?

- Oui Mia ne t'inquiète pas.

Il me fait un bisou sur la joue et repart de son pas décidé.

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