Mes supérieurs hiérarchiques soupçonnaient Alessandro Giacomo d'être à l'origine de détournement de fonds d'une valeur de plusieurs millions puis d'avoir commandité le meurtre d'un politicien impliqué dans l'affaire sûrement pour le faire taire. Ce politicien se nommait Francesco Romani et avait été assassiné d'une balle dans la tête dans l'une de ses résidences secondaires à Naples sous le même toit que ses enfants qui dormaient profondément dans les pièces des étages inférieurs. L'affaire avait fait beaucoup de bruit dans la région puis les médias avaient soudainement cessé d'en parler au bout de quelques jours.

Je glissais mon rouge à lèvre dans mon sac à main tandis que mon taxi ralentissait sur le port. J'abaissais mes lunettes de soleil devant mes yeux et descendis de l'habitacle afin de rejoindre les Giacomo sur leur yacht. Le soleil brillait haut dans le ciel bleu. La douce chaleur de l'été était agréable, pas trop étouffante, ni pas assez, juste ce qu'il fallait. Je n'avais jamais été sur un yacht aussi beau et aussi grand. Séléna, habillée d'un paréo opaque par-dessus son maillot de bain, m'attendait avec un grand sourire.
- Qu'est-ce que ça fait du bien de te voir ! s'exclama-t'elle.
L'eau de la mer scintillait autour de nous.
Quelques membres de la famille étaient installés sur les fauteuils, d'autres à l'avant. Qu'est-ce que ça fait du bien de te voir ! Alessandro se trouvait à l'avant du bateau avec un homme que je reconnaissais comme étant Luca, l'un des amis proches d'Alessandro. Ses cheveux châtains et ses yeux clairs lui donnent un air sage mais il reste un criminel malgré une physionomie qui inspire le contraire. Le dénommé Luca me regardait fixement si bien qu'Alessandro intriguée jeta un œil à la source de son attention. Alessandro avec ses cheveux noirs, son regard sombre et la barbe qui habillait sa mâchoire sévère dégageait un charme indéniable. Une sensation d'oppression se mit à naître au creux de mon ventre sous ses iris perçants.

Les Giacomo n'aimaient pas que des inconnus s'enracinent dans leur quotidien, on peut dire que je faisais exception. Séléna avait sûrement dû leur forcer la main pour que je sois présente et le fait que Grazia m'apprécie avait aussi dû jouer en ma faveur. Étant l'une des grandes figures féminines de la famille, son avis importait et ils la respectaient bien qu'elle n'a pas le dernier mot sur les décisions prises.
Séléna me prit par la main et me mena à l'un des étages du bateau. Les filles qui bronzaient m'accueillir, certaines avec jovialité et d'autres avec un peu plus de retenu. J'étais en quelques sortes l'intrus et une intrus pas forcément appréciée de toutes. Elles me connaissaient rapidement des vacances dans le sud de la France, mais sans plus.
- Tiens, goûte moi ça, tu vas adorer, me dit Séléna en me tendant un cocktail rose.

- Hm, il y a de la grenade et des fraises à l'intérieur ?

- Oui, ça explose en bouche, tu ne trouves pas ?

- Si, c'est délicieux

Il y avait cette chose que j'admirais chez Selena, cette façon qu'elle avait à savoir apprécier les choses simples, même les plus petites malgré l'environnement et le mode de vie avec lequel elle avait grandi. Elle s'émerveillait devant tout, en ayant cette conscience et cette valeur des choses. Sa bonne humeur était contagieuse. 

     Une musique d'été s'élevait des hauts-parleurs et le yacht prit peu à peu le large sous le ciel bleu et sur la mer calme. Je m'installai avec Séléna afin de discuter et de prendre le soleil, mais je ne perdais pas mon objectif de vue. Même si cela y ressemblait et que les débuts de ma mission étaient plutôt agréable, je n'étais pas ici en vacances.
Il fallait que je trouve le moyen de me faire apprécier d'Alessandro et d'en voir plus de leur quotidien. Je devais trouver le moyen d'avoir accès à certains dossiers, conversations ou tout ce qui pourrait être transféré à mes supérieurs et servir à nourrir les preuves pouvant être retenues contre lui.

     Les Giacomo possédaient plusieurs sociétés pour blanchir l'argent provenant des diverses activités illégales de la mafia. Ils faisaient partie des familles les plus fortunées d'Italie. Ils possédaient des villas du nord du pays jusqu'au sud où nous nous trouvions actuellement.

     Une vie de rêve. Les filles de la famille étudiaient dans les meilleures écoles d'Italie pour certaines et pour d'autres pouvaient se permettre de choisir entre se faire entretenir ou travailler si et quand elles en auraient envie. Les hommes quant à eux travaillaient à la société familiale et au sein de l'organisation criminelle. Tout était parfaitement bien ficelé. Pas une faille à l'horizon. Il me faudrait ruser, trouver les infimes fissures, ou plutôt les rayures. Ils ne parleraient de rien en ma présence, pas même une simple allusion. La loi du silence planait au-dessus des Giacomo comme une promesse silencieuse qu'aucun ne briserait.

L'INTÉGRALITÉ DE CETTE HISTOIRE EST DISPONIBLE SUR AMAZON KINDLE SOUS LE NOM D'AUTEUR DE CAMILLA SERRA.
SEUL QUELQUES CHAPITRES SERONT PUBLIÉS SUR WATTPAD.