Leçon n°1 - Se méfier des colombes

C'était un oiseau entièrement blanc qu'on appelait « La Colombe ». Symbole de malheur chez nous, symbole de paix pour d'autres. La colombe annonçait dans la Bible, religion peu connue, l'arrivée de Satan. Au contraire du corbeau, qui lui, annonçait l'arrivée du Messi. Dans mon cas, cette colombe servait simplement à effacer mes cauchemars et à esquisser une certaine harmonie dans mon monde.

Cela constituait ce que j'avais toujours souhaité. La paix. Je ne regrette rien...sauf ce qui s'est passé il y a plusieurs années. Quand je n'avais que treize ans. On a tous des regrets sur notre enfance, notre adolescence. Notre préadolescence. On se dit qu'on était vraiment idiots, maladroits et j'en passe à cet âge. Que voulez vous ? Un bourgeon ne va pas de suite se transformer en fleur. Peut être même, qu'il mourra avant d'atteindre sa forme adulte.
...
...
La mort.
Je connais ce sentiment. Je l'ai ressenti, vécu.
J'ai plus vécu la mort que la vie...

Je me souviens de cet soirée en hiver. Je faisais la queue pour la distribution quotidienne de la ville. Bordeaux...un enfer. Ça va un peu mieux d'après les informations. À cette époque, ce n'était qu'un amas de briques, de cendres et de sang. Un petit garçon de quatre ans ayant trop attendu dans le froid, se faisait aspiré par la neige tandis que son cadavre laissait échapper des odeurs putrides. Un corbeau, noir, normal, tout simplement banal l'avait repéré. Il tentait d'arracher son globe oculaire d'une violence inouïe. Le sang giclait et une espèce de substance terrifiante dégoulinait de son œil au fur et à mesure que le corbeau tirait. Son visage était devenu bleu, les yeux grands ouverts comme apeuré, comme si il avait vu Dieu. Ses cheveux blonds étaient sales et grouillaient de larves qui sortaient de partout, ses habits étaient déchirés et il restait là. Jambes et bras écartés, regardant le ciel, dents en moins. Si il avait une famille, ils l'auraient déjà enterré. Cet enfant de quatre ans devait être orphelin. Comme moi.

Mais bon. Ce n'était pas le seul cadavre qu'on pouvait croiser, le plus important était la distribution. J'avais très froid, les chaussures coûtaient chères alors je n'en avait pas. Mais Matt m'avait prêté ses bottines pour le moment.
Oh pardon...vous ne le connaissez pas.
Comment pourrais-je décrire Matt ? Un garçon brun avec des lunettes, les yeux bleus glaçants, plus petit que moi en taille et plus jeune. Son visage n'affichait aucune émotion, il restait droit et marchait toujours d'un air assuré. Il avait une chemise blanche et un jean brun auquel se rattachaient deux bretelles. L'une étant attachée à l'épaule gauche, l'autre étant détachée voir cassée. C'était très inégal et cela me frustrait beaucoup. Toutefois, j'admirais Matt. Il montrait rarement sa peur, il savait se faire obéir, se faire comprendre et imposer son autorité tout en respectant les autres. Il a toujours été un peu mystérieux et je crois que c'est la raison pour laquelle je suis tombé amoureux de lui. J'étais timide, peu sûr de moi. Il était tout le contraire. On se complétait. Il me protégeait bien qu'il soit plus jeune et m'encourageait dès que je n'étais pas sûr. Il ne faisait pas ça avec Ollie.
Ollie c'était notre petit clown...seule fille de la bande et véritable farceuse. Des cheveux bruns ou noirs ébouriffés, un nez en trompette, des yeux noisettes. Elle pouvait être jolie si elle s'arrangeait un peu. Mais elle préférait éviter d'attirer les regards pervers des adultes dérangés.
Elle passait son temps à rigoler, à imiter des personnalités importantes telles que notre Présidente bien qu'on était interdit de se moquer d'elle. Elle racontait des blagues salaces et nous redonnait un peu d'espoir dans les moments durs. Elle était d'un optimisme à toute épreuve et bien qu'elle soit maladroite et qu'elle ait le sang chaud ce qui provoquait souvent des disputes ou des bagarres avec Matt, on était heureux de l'avoir dans notre équipe.

Le corbeau avait emporté l'œil. Ce n'était pas la partie la plus appétissante. Qu'allait il en faire ? Je tournais la tête et apercevais un groupe de colombes qui s'étaient rassemblé autour du cadavre. Normalement pas voraces, la nourriture se faisait tellement rare aujourd'hui qu'elles arrachèrent à coup de bec le peu de chair et de graisse qu'avait l'enfant. Ce n'était pas un très gros repas...même pour elles.

Ce fut mon tour pour la distribution. On me donna un morceau de pain, un bout de fromage et une bouteille d'eau. J'étais plutôt content. À la dernière distribution, on avait seulement eu une pomme. Les réserves s'amélioraient elles ? Allions nous enfin sortir de cet enfer ? Je l'espérais. Je rangeais immédiatement mes affaires dans mes poches afin de ne pas attirer les pickpockets et je trottinais tranquillement en direction des ports. Je ne devais pas courir, mon asthme me l'empêchait et je n'avais rien pour calmer cela. Les inhalateurs étaient impossibles à trouver. Je faisais avec ce que je pouvais.

Quand je suis arrivé, Matt était en train de crier sur Ollie qui s'amusait à jouer l'acrobate sur les cordes qui rattachaient les bateaux au port. Elle était vraiment immature, si elle tombait, elle se retrouvait dans le pétrole et ça serait impossible de la sortir d'ici.

« Ollie ! Ça suffit tu reviens !

-Tu rigoles ? Je te vois à l'envers !

-Je ne sais pas ce qui me retient de couper cette corde et de te laisser à ton sort.

-Et pourquoi ne pas manger avant ? »

En m'entendant parler de nourriture, Ollie étant tête en bas, se remettait dans une bonne position et grimpait pour atteindre le bord, les yeux écarquillés.

« À manger ?! Oh oui ! Je meurs de faim !

-Tu exagères Ollie. On a mangé des bonbons hier. » Répondait Matt, les mains dans les poches, en ronchonnant.

Je lui souriais légèrement. Cette fille était une véritable gloutonne. Malheureusement, avec cette pénurie, la gourmandise était un vilain péché. Elle se jetait immédiatement sur mon petit sac de provisions que j'avais rangé dans ma poche sous le regard désespéré de Matt:

« Ollie, ça suffit !

-Oh par tout les démons ! Matt ! Y'a du fromage !

-Le truc qui pue ? Berk !

-Tu exagères ! C'est très bon ! C'est du fromage américain !

-C'est moins pire que le fromage français. Mais ça reste dégueu !

-T'es difficile.

-Je suis pas difficile. J'ai juste des goûts plus raffinés que ta sous espèce ne peut comprendre. »

La brunette se tournait vers lui, ivre de rage, les poings fermés et les dents serrées. Faisant face à Matt, on sentait qu'elle se retenait de lui donner un coup de poing ce qui amusait ce dernier qui esquissait un léger sourire.

« T'as dis quoi, crétin ?

-Je sais pas...que tu étais une sous-espèce, mochetée ?

-...Je vais te niquer. »

Et c'était repartit pour des bagarres. J'étais en train de séparer les morceaux de pain et de fromage en part égale de trois. J'aimais pas faire ça. Normalement, Matt était doué pour les précisions mais il était trop occupé à faire saigner le nez d'Ollie.

Depuis leur rencontre, il ne s'était pas passé un jour sans bagarre ou dispute. Mais en même temps j'aimais bien. Ça donnait de l'ambiance au groupe. Ça me rappelait ma famille mais en plus unie. En plus humaine.
Je regardais la mer recouverte de pétrole, cette substance gluante et noire où on pouvait apercevoir des cadavres d'albatros et de poissons. On avait l'habitude de cette vue, de cette odeur, de cette vie. Mais en même temps...je ne rêvais que d'une chose.
De pouvoir m'en évader.


« Boulet !

-Sorcière !

-MENTISEUR !

-Pute.

-...Oh l'enfoiré. »

Ollie se lançait immédiatement à la poursuite de Matt qui ne s'arrêtait pas de lui rappeler qu'à ses yeux elle n'était qu'une pute. Je me retournais et les regardais en soupirant. Je m'approchais d'eux, qui roulaient au sol à se donner des coups de poings et je me préparais à renchérir quand Matt m'arrêtait:

« On sait Luc. Le comportement infantile d'Ollie t'exaspère.

-MON comportement infantile ? C'est TOI qui a commencé ! Et c'est quoi un comportement infantile d'ailleurs ?

-Si tu lisais des bouquins, tu le saurais, Ollie.

-Je ne sais pas lire ! Et toi non plus d'ailleurs ! Comment tu peux...euh...comment tu...oser prétendre co...connaître mieux le français que moi ?

-Parce que moi...j'écoute Luc les lire.

-...Bande de traîtres. »

Je me retenais de pouffer, amusé par l'expression boudeuse d'Ollie. Dans notre trio, j'étais le seul à savoir lire. J'étais le seul à être partit à l'école. Mais j'avais arrêté en CE2. Matt et Ollie n'avaient jamais eu cette chance mais l'école intéressait beaucoup Matt et depuis notre rencontre je lui lisais les livres que je comprenais et grâce à moi, son français était beaucoup plus développé que le nôtre. Toutefois, j'avais essayé de lui apprendre à lire mais les lettres se mélangeaient pour Matt qui ne comprenait absolument pas l'organisation de l'alphabet, de la grammaire et des sens. On avait fini par abandonner, il n'arriverait jamais à lire.

Et après il y avait Ollie...dont le français ne nous plaisait guère, qui s'écartait du nôtre mais qui se rapprochait du français d'aujourd'hui. Un français vulgaire, direct mais au moins, on comprenait.

« Nom d'un chien des Alpes ! Regardez les gars ! Y'a une course poursuite ! Trop swag !

-Swag ?

-Reste dans ton Moyen- ge Matt et montez donc vite ! C'est amusant ! »

On s'échangeait un regard, Matt semblait bien désespéré par le comportement d'Ollie, il me décochait un sourire et montait sur le toit en passant par une gouttière afin de rejoindre la jeune fille. Je n'avais jamais remarqué à quel point les yeux bleus de Matt étaient clairs, on aurait pu croire qu'il vous fixait de partout. Il me laissait penser que nous avions tous des couleurs différentes. J'avais des yeux verts, légèrement gris, c'était une couleur très commune ici. Je n'en était pas spécialement fier. Et Ollie avait les yeux noisettes, plutôt marrons. Le marron était une couleur très rare chez nous. Je l'enviais beaucoup.

Je montais à mon tour sur le toit et rejoignis mes deux compères. Ollie était complètement excitée par ce qui se passait tandis que Matt ne bougeait pas d'un poil mais on voyait l'admiration et l'excitation dans son regard. Une femme, d'environ une trentaine d'année, se faisait poursuivre par un groupe de policières. À sa main, un morceau de pain qu'elle avait du voler. Nous regardions la course poursuite qui se déroulait sous nos yeux, nous connaissions ce genre de situation.

Ça nous était déjà arrivé de nous faire poursuivre par des policiers. Heureusement, Ollie était très rapide et c'était une excellente acrobate. Elle pouvait passer n'importe où, aucun policier n'irait la chercher sur les toits.
La femme, quand à elle, était rapide mais elle s'essoufflait vite. Ça se voyait. Et surtout elle courait droit, elle n'allait ni à droite ni à gauche, elle restait stable et un policier avait pu la viser correctement et lui tirer dessus. Elle s'arrêtait un moment, lâchait le morceau de pain et s'écroulait par terre dans un bruit sourd.

Nous regardions son corps baignant dans le sang tandis que les policiers récupéraient le pain en rigolant. Je soupirais et me tournais vers Matt et Ollie. Ils s'échangeaient des boutons de vestes en se lançant des regards noirs. J'entendais même Ollie qui répliquait:

« Mais elle aurait pu leur échapper !

-Mais ce n'est pas le cas. J'ai gagné le pari. 3 boutons Ollie.

-Pff... »

Je descendais doucement du toit tandis que les deux galopins se chamaillaient et je tournais ma tête vers le ciel. Le corbeau, ce bel et immense oiseau, couleur nocturne survolait tout Paris en lâchant des cris stridents. M'envoler, j'aimerais pouvoir faire ça aussi. Pourquoi restait il ici ? Pourquoi ne s'en allait-il pas ? Cette ville, ce pays, ce monde n'en valait pas la peine.

« Luc ! Fais gaffe ! »

L'appel de Matt détournait mon attention du volatile et je regardais une voiture noire s'approchant de nous. Ollie et Matt sautaient immédiatement du toit pour me rejoindre et commencer à sortir des lances pierres et des canifs pour se défendre, au cas où.
Entre les pédophiles, meurtriers, trafiquants d'organes, les asilés et les riches, être un enfant, en France, en 2017, était une très mauvaise idée. Mais c'était pas comme si nous l'avions choisi.

La voiture était une voiture bourgeoise, avec un symbole de scorpion dessus. Nous connaissions ce symbole, et nous connaissions la femme qui en descendait.
Bien habillée, elle se faisait très vite remarquer dans la rue. J'entendais même Ollie qui se moquait légèrement de son manque de discrétion. Elle allait vite attirer les voleurs et les pervers en se promenant dans une tenue aussi provocatrice.

Mais la bourgeoise n'était pas dupe. Derrière elle, se trouvait des hommes armés jusqu'aux dents et Ollie, en les apercevant, gardait cette fois le silence.

« Les Gavroches, je vous cherchais.

-Bonjour Mme Levonois. Que nous vaut l'honneur de votre visite ?

-Toujours aussi galant sur les mots Mathieu. Les enfants, j'ai besoin que vous m'aidiez pour la filature de Mlle Jolari. »

Mlle Jolari. On se regardait avec une lueur dans nos yeux qui voulait tout dire. On savait qui c'était. Mlle Jolari était une jeune femme brillante de 23 ans, la protégée de Mme Levonois. L'une des meilleure cambrioleuse de l'agence...mais tout le monde la pensait morte depuis son absence qui datait déjà de 4 mois. Maintenant, mieux valait faire semblant de ne jamais l'avoir connu pour ne pas s'attirer les foudres de la femme au scorpion, qui n'était autre que notre préceptrice. C'était Mme Levonois qui nous avait sorti de la misère en nous offrant un travail. On lui était redevables. Matt reprenait la conversation, d'une voix plus timide:

« Mlle Jolari...ça me dit un truc. C'était pas votre apprentie ?

-En effet. Elle est vivante. Elle a rejoint les Papillons Bleus et elle a trahi notre confiance en dévoilant notre réseau, ainsi que les noms de plusieurs membres. Je veux que vous la retrouviez pour qu'on puisse l'éliminer avant qu'elle n'en dise plus.

« Pourquoi vous demandez pas à Vicky et sa bande ? Elle a plus l'habitude de tuer des gens. J'ai pas envie de me salir les mains. » Renchérissait la brunette de notre bande, probablement inquiète sur les possibles conséquences que pouvait apporter cette dangereuse mission.

Mme Levonois se grattait la joue de manière anxieuse, en voyant que malgré notre jeune âge, on ne tombait pas si facilement.

« Je comprend votre méfiance, jeune Olivia. Malheureusement, Victoire est sûrement déjà morte à l'heure qu'il est. Guillotinée ou pendue...fouettée jusqu'à la mort si elle n'a pas eu de chance.

-...Les Papillons Bleus ? »

-Précisément Lucien. La bande de Vicky s'est totalement dissoute. Elle et quelques membres ont été fait prisonniers et sûrement tués, comme je vous l'ai dit. Pour les survivants, j'ai déjà envoyé des hommes afin les éliminer. On ne peut pas prendre le risque de les laisser nous trahir comme Mlle Jolari. »

« Mais vous, je connais vos capacités, vous êtes doués pour vous fondre dans la masse. Vous êtes de vrais caméléons. Vous avez déjà participé à des cambriolages souvent compliqués, parfois dans des maisons sous haute sécurité. Je sais qu'une simple filature ne vous fera aucun mal. Je me chargerais du meurtre. »

Nous étions méfiants. Si Vicky avait déjà été tuée pour la même mission, c'était dangereux de s'y lancer à son tour.
Mme Levonois nous laissait deux minutes en privé pour y réfléchir. Ce qui inquiétait Matt, c'était les Papillons Bleus que nous pourrions nous mettre sur le dos, et ce qui intéressait Ollie c'était l'argent pour s'acheter des cookies. Mais les Papillons Bleus étaient la police secrète française. Vachement entraînée, personne ne pouvait leur échapper. Le moindre crime, même un vol et tu pouvais te faire arrêter en l'espace d'une seconde. Ta sentence allait dépendre de ton crime, ça allait de l'exécution à la torture. Peu importe que tu sois un animal, enfant ou adulte, chacun devait servir la même punition.

« Je ne sais pas trop les gars...je pense que c'est une très mauvaise idée.

-C'est quoi un caméléon ?

-Mais Matt, je suis aussi inquiet que toi mais nous avons absolument besoin d'argent.

-C'est quoi un caméléon ?

-Je sais, Luc. Mais ça n'empêche pas que je préfère être sans un sou plutôt que de risquer de me retrouver au trou.

-C'est quoi un caméléon ?

-Avec cet argent, on pourrait s'offrir une vie meilleure pour échapper au trou, justement !

-C'EST QUOI UN CAMÉLÉON ?! »

Matt lançait un regard noir à Ollie, pour lui intimer le silence. Mais je savais au fond de moi que c'était parce qu'il ne savait pas non plus ce qu'était un caméléon. Je retenais un petit rire. Après de longues minutes de réflexion, Matt s'approchait de Mme Levonois et lui demandait alors le prix de la filature:

« Quel sera notre salaire pour cette mission ? N'espérez pas qu'on fasse gratuit.

-Je commence à vous connaître. Je peux vous proposer...15 €.

-15 € ! Ça nous fait 6 € chacun ! C'est une fortune ! » S'écriait Ollie, abasourdie par le prix et ne sachant pas bien compter. 

Il était vrai que nous étions tous les trois assez étonnés, en général, notre paye ne dépassait pas les 5€ pour tout le groupe. 10€ pour des missions dangereuses. Alors 15€ pour une simple filature, cela nous réjouissait...mais Matt semblait quand même méfiant.

« Non, ça fait 5€ Ollie.
-Cesse d'être aussi pointilleux Luc !
-Mme Levonois, il n'y a aucune entourloupe j'espère ? » Demandait Matt, suspicieux.

Mme Levonois semblait légèrement agacée par la perspicacité de notre ami. Il était vrai que Matt était le plus intelligent de nous trois et le moins naïf. Surtout quand il s'agissait des adultes. Pour lui, on ne pouvait pas leur faire confiance. On aurait dit qu'il portait une phobie particulière aux personnes de plus de dix huit ans. Je me demandais ce qui se passerait si un jour il devenait adulte à son tour. Maintenant, j'ai ma réponse. Il ne se passerait rien.

« Tu me sors de ces mots, Mathieu. Et pourtant tu ne sais toujours pas lire. Vous travaillez avec nous depuis déjà 2 ans. Vous me connaissez à force...croyez vous vraiment que je vous tendrais un piège ?

-Vous connaissiez bien Mlle Jolari. Regardez le résultat.

-Tu n'as pas tort. Mais si vous voulez, je donnerais les 15€ à un autre groupe. Vous n'êtes pas les seuls orphelins de rue à la recherche d'argent.

-...Non c'est bon. On accepte. »

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