Tommaso


Vous savez pourquoi les joueurs de poker professionnels utilisent des lunettes ?

C'est simple, les yeux sont le miroir de l'âme. Ça peut paraître comme une connerie, mais c'est la chose la plus vraie qui existe dans ce monde rempli de mensonges. 
Lorsque l'humain ressent de très fortes émotions, qu'elles soient positives ou même négatives, les pupilles ont tendance à se dilater. Les pupilles sont un signe connu pour juger de l'état émotionnel de la personne qui se trouve en face de nous, c'est un effet physiologique incontrôlable.

Ma chère mère, paix à son âme, avait l'habitude de dire que j'avais les yeux d'un malade, un peu comme ceux du tueur dans Le Silence des agneaux, Hannibal Lecter. C'était sa façon à elle de dire que, du haut de mes 10 ans, je la terrorisais. 
Malgré sa peur, elle ne m'a jamais abandonné.

Nous vivions dans un petit studio dans le Queens, mon père était un ivrogne qui n'arrêtait de se saouler que le temps de décapsuler la prochaine bière. Il était maître-chien, le meilleur qu'on pouvait trouver dans ce coin désolé de New York, mais ses problèmes d'alcool étaient tels qu'il a fini par perdre son boulot. Débarquer au travail après avoir passé la nuit à boire, ça passe, mais tenter d’étrangler votre patron parce que sa voix augmente votre gueule de bois, ça, c'est grave. 
Quand il a perdu son boulot, maman était la seule à subvenir à nos besoins. Mais au fil du temps, son travail d'aide ménagère n'était plus suffisant, alors mon ivrogne de père a trouvé la solution. 
Chaque soir, des hommes aussi ivres que lui défilaient dans notre petit appartement situé dans un immeuble miteux dans le Queens. Chaque soir, j'étais enfermé dans ma chambre pendant que maman se prostituait pour permettre à mon père d'acheter sa bière et sa dose de cocaïne.

Mais, elle ne donnait pas tout l'argent à mon paternel. Elle en gardait assez pour me conduire chez le psy. Car elle trouvait que ce n'était pas normal que je passe mes journées dans ma chambre, jamais je n'allais jouer avec les autres gamins au foot, aux robots ou à n'importe quel jeu stupide qu'affectionnent les gamins. 
Moi, ce qui me branchait, c'était zigouiller les animaux, le chat de la voisine par exemple, un magnifique siamois qui n'arrêtait pas de venir se lécher sur le bord de ma fenêtre. Je l'ai foutu dans la machine à laver. Je suis resté dans un coin de la cuisine, observant avec attention l'eau remplir l'appareil et regardant l'animal tourner, tourner, tourner, tourner encore et encore sans jamais s'arrêter. Maman m'a trouvé là, je me rappelle qu'elle sortait à la hâte de sa chambre après avoir contenté un client, sa robe était déchirée et son visage tuméfié. Elle m'a demandé depuis quand je faisais la lessive, si c'est mon père qui m'avait ordonné de le faire. Parce que oui, mon paternel, il ne demandait pas, il ordonnait et quand j’exécutais ses ordres avec quelques secondes de retard, je recevais une bouteille de bière sur le crâne.

Maman a ensuite ajouté que je n'avais pas à le faire, que je pouvais aller jouer, qu'elle allait s'occuper de tout et que ce soir, nous aurions du ragoût pour le dîner. Je lui ai dit que ça tombait bien, il y avait le chat de la voisine dans la machine qu'elle pouvait utiliser pour faire un ragoût. Maman éclata de rire, d'un rire nerveux. Puis, elle m'a gentiment réprimandé. Elle m'a interdit de dire ce genre de choses, que les gentils garçons ne disaient pas ce genre d’abomination. Elle m'avait agacé, pourquoi ne me prenait-elle pas au sérieux ? Je lui ai dit de regarder.

– Mais regarde maman, il tourne, c'est amusant !

Face à ma determination farouche et ma mine impassible, elle a fini par regarder. La machine était désormais rouge, maman s'est mise à hurler puis elle a vomi. Elle m'a encore regardé, je ne sais pas ce qu'elle a vu dans mes pupilles, mais je sais néanmoins qu'elle a eu peur, tellement peur qu'elle s'est enfuie de la cuisine après avoir arrêté la machine, comme si ma présence la mettait mal à l'aise, à l'instar d'un démon maléfique qui venait d'être libéré. Je la terrorisais.

Ce soir-là, on n'a pas eu de ragoût, maman est restée enfermée dans sa chambre. Elle a même refusé de recevoir les clients de papa. Évidemment, il s'est énervé et s'en est pris à elle avant de retourner sa frustration sur moi. Je m'en moquais, j'avais l'habitude, surtout j'étais heureux, je repensais au chat dans la machine et tous mes problèmes disparaissaient. C’est à ce moment-là que j’ai développé un fantasme sexuel pour la couleur rouge.
Maman a fini par sortir de la chambre, elle s'est débarrassée du chat et l'argent qu'elle mettait de côté, elle s'en est servie pour m'emmener chez un psychologue. Une femme, je ne me souviens plus de son nom, mais elle avait des cheveux noirs et me donnait toujours plein de bonbons. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'aimais aller à son cabinet, chez moi, je n'avais pas trop l'habitude d'avoir des douceurs.

Cette bonne femme disait que j'étais un psychopathe. Mais que ce n'était pas grave, j'étais sain d'esprit comme la majorité des psychopathes. Que ce n'était pas une maladie, mais une neuroatypie, une façon que le cerveau a de s'organiser, un mécanisme de défense. Qu'avec des soins adéquats, je serais adapté et j'aurais une vie assez normale. Je pourrais me concentrer sur mes centres d'intérêt, fonder une famille à l'avenir, me faire des amis.

Après chaque séance avec cette psy en papier qui a sûrement ramassé ses diplômes sur internet, je rentrais chez moi les poches remplies de bonbons, puis j'appelais la voisine. Cette idiote avait mis des affiches « missing » partout et on voyait une jolie photo d'elle et de son siamois près d'un sapin de Noël.

Je me moquais d'elle avant de raccrocher.

Maman, elle, était heureuse, enfin aussi heureuse que pouvait l'être une femme dont le mari était proxénète. Elle était convaincue que la psy me faisait du bien, je sortais plus et je m'étais même fait des amis à l'école. Ce que maman ignorait, c'est que j'allais souvent au parc pour zigouiller des petits animaux. Oiseaux, hamsters, écureuils, vers de terre, souris, chatons, tout ce qui me tombait sous la main finissait mort. Chose étrange, quand j'en parlais aux autres enfants, ils me prenaient pour un taré. Alors j'ai arrêté d'en parler.

Tout allait bien dans ma vie, puis maman a annoncé qu'elle était enceinte. Papa, plus saoul que jamais, s'est mis à hurler que le bâtard n'était pas de lui. Il avait ordonné à maman d'avorter, mais elle a refusé, et elle a tenu bon malgré ses coups et ses humiliations constantes.

Il a fini par se barrer de la maison.

Je détestais ma petite sœur. Avant même qu'elle vienne au monde, je la détestais parce qu'elle représentait une menace. Plusieurs fois, j'ai rêvé de prendre un couteau et de l'enfoncer dans le ventre de maman. Plusieurs fois, j'ai rêvé de la pousser dans la cage d’escalier. Plusieurs fois, j'ai rêvé de verser de la lessive devant sa porte ; elle allait glisser, tomber sur le ventre, et tout redeviendrait comme avant.
Juste maman et moi. Sans bébé, juste nous deux.

Mais les mois passaient et mes pulsions devenaient de plus en plus fortes, mais je n'osais rien faire. J'aimais maman, je ne voulais pas lui faire de mal.
Puis elle est venue au monde, rouge, chauve. Un truc minuscule qui hurlait tout le temps. Je passais mon temps à l'extérieur de la maison pour dégommer des animaux et les zigouiller ; c'était juste un moyen de remettre ma frustration ailleurs. Ce que je voulais, c'était que la gamine braillarde disparaisse. Un soir, comme tous les soirs d'ailleurs, elle m'a réveillé en hurlant. Je suis directement allé à la cuisine chercher une arme. Maman dormait à poings fermés. Et le maudit bébé était là, mes pulsions allaient enfin être assouvies ; il ne resterait plus que maman et moi. Un coup de couteau et fini les nuits blanches, fini les cris, fini la colère. Juste maman et moi, comme avant.
Pourtant, quand je me suis penché sur son berceau, ses yeux bruns ont croisé les miens. Elle a arrêté de pleurer et m'a souri. Elle a tendu les mains dans ma direction et j'ai perdu tout mon courage.
J'ai laissé tomber le couteau et je l'ai prise dans mes bras.

Toute ma vie a commencé à tourner autour d'elle, j'ai eu un but.

J'ai abandonné l'école à 12 ans et j'ai commencé à faire de petits boulots. J'étais désormais l'homme de la maison et je voulais aider maman, surtout je voulais que ma princesse ne manque de rien. 
Elle grandissait, c'était une petite chose toujours joyeuse qui me sautait dessus à chaque fois que je rentrais à la maison. Elle insistait pour que je lui lise des livres. Elle riait aux éclats quand je me moquais du loup et elle me suivait partout, et se mettait à pleurer quand je lui disais qu'elle ne pouvait pas venir au travail avec moi.

Plus elle grandissait, plus elle devenait belle et intelligente. C'était ma fierté. Je la voyais déjà terminer l'école, aller à la fac. Ma sœur sera une grande dame, elle aura une maison dans un quartier chic, un mari qui sera médecin ou avocat, deux enfants et un chien ou un chat que je ne mettrais pas dans la machine parce qu'il appartenait à ma sœur chérie. Ma lumière. Ma fierté.

Plus elle grandissait, plus elle devenait belle. Tellement belle, trop belle pour notre quartier pourri. Mon géniteur avait raison, ce n'était pas sa fille, Éloïse était la progéniture d'un client afro-américain de ma mère. 
Ma sœur était une magnifique métisse aux yeux bruns. Ses longs cheveux bouclés et ses formes pulpeuses attiraient toujours les vautours de mon quartier. Ils la voulaient, ils la voulaient tous. Mais aucun d'eux n'était digne de fouler la terre sous ses pieds. Elle était parfaite.

À 15 ans, elle avait d'excellentes notes, elle était populaire dans son lycée. Elle voulait devenir astronaute. Ça, de l'ambition elle en avait. Elle lisait beaucoup de livres, et j'étais toujours plus heureux de les lui acheter. Il lui arrivait même d'en lire pour moi comme je le faisais quand elle était petite. Elle cuisinait très bien. Et la maison était toujours propre et sentait divinement bon grâce à elle. Nous étions heureux, maman, elle et moi. Tellement heureux, que je ne pensais plus à faire du mal. J'avais canalisé ma mauvaise énergie et je l'avais convertie en bonne énergie grâce à elle. Je travaillais, j'allais à l'église, j'étais devenu un homme de foi. Tout ça grâce à elle. Elle avait fait de moi un homme meilleur.

Puis elle a eu 16 ans. Et tout s'est compliqué. Je déteste le nombre 16. 
Elle est tombée amoureuse. 
Le garçon s'appelait Billy Saint, dans le genre mauvais goût ses parents n'auraient pas pu trouver pire comme nom. Il était à l'université et ils s'étaient rencontrés dans un McDonald's. Je hais les McDonald's, non seulement ils servent de la merde, mais ils sont propices aux rencontres.

– Frérot, je suis enceinte…

Je pensais que ma première petite amie m'avait brisé le cœur quand elle m'avait quitté. Mais je me trompais, rien ne m'avait fait plus mal que ces quelques mots.

Ma petite sœur, mon petit bébé. Enceinte ? C'est impossible. Elle est ma fierté. Elle irait à l'université, elle deviendrait astronaute, elle aurait un chien, un chat, deux enfants. Un mari. 
C'était une enfant intelligente. J'ai travaillé dur pour payer ses études, j'ai mis de côté, je me suis privé pour l'envoyer dans les meilleures universités. Elle aurait réussi, loin de la polution du Queens. 
Comment se fait-il que mon intelligent petit bébé soit tombé enceinte avant le mariage ? D'un homme qui n'est même pas capable d'acheter des couches. Comment a-t-elle pu faire un péché aussi grand ? 
Elle m'avait déçu et je ne la voyais plus avec les mêmes yeux.

Je me suis acheté une carabine. J'ai foutu Billy Saint dans le coffre de ma voiture. Et elle à l'avant. Elle m'a suivie sans hésitation, comme quand elle était petite, comme quand elle me faisait confiance. Comme quand elle ne m'avait pas brisé le cœur.

J'ai conduit jusqu'à une forêt à la sortie de la ville, je l’ai obligée à me regarder tuer Billy Saint, avant de la tuer elle de 16 balles dans le ventre.. Il n'était pas question que cette abomination, ce péché qu'elle avait fait, grandisse. 
Le Pasteur à l'église répétait constamment que c'était un péché grave. Alors il fallait que je fasse quelque chose.

Je suis rentré chez moi, je me sentais bizarre après avoir commis mon premier meurtre. Bizarre mais bien, comme quand je prenais de la drogue. C'était une sensation indescriptible. 
Mais quand les médias ont parlé des corps trouvés dans la forêt, j'ai pris peur, j'ai mis des vêtements dans un sac et je suis parti en Europe, avant que la piste ne remonte jusqu'à moi. Je n'ai fait que mon devoir de grand frère. Elle était vouée à l'enfer, elle avait fait un péché, elle méritait de mourir. C'était sa faute, elle était sensé être parfaite pas une fornicatrice.

Mais je l'aimais, je l'aime toujours et j'ai commencé à me poser des questions. Comment faire pour lui éviter le châtiment divin ? Oui, comment lui éviter le châtiment des flammes ? 
J'ai alors fait un pacte avec le Seigneur. Je tuerais des femmes qui ressemblent à Éloïse, pour qu'elles ne commettent pas de péché. À la place, le Seigneur épargnera à ma sœur le châtiment ultime.
Mais depuis quelque temps, j'ai eu une sorte de révélation. Il ne reste plus que deux femmes qui ressemblent à Éloïse dans ce monde. Une fois que je me serai débarrassé d'elles, ma petite sœur sera sauvée des flammes. J'ai rendez-vous avec la première ce soir, la deuxième je compte aussi me débarrasser d'elle, mais je vais prendre mon temps. Elle est spéciale.

Je me gare devant la clinique privée du chirurgien qui s'occupe de moi. Je vérifie ma montre. Parfait, je ne suis pas en retard.

Son assistante, une blonde siliconée, me sourit avant de me demander mon nom.

– Billy Saint ! Elle vérifie dans l'ordinateur, puis me permet d'entrer. Le docteur Garcia, un homme grand et mince d'une cinquantaine d'années dont le peu de cheveux qui lui reste forme un croissant de lune à l'arrière du crâne, se lève avec un sourire professionnel quand je pénètre dans la pièce.

Son bureau est spacieux avec des murs bruns sur lesquels sont placardés plusieurs diplômes, derrière, il y a une bibliothèque supportant le poids de plusieurs volumes de médecine. 
Il me tend la main et me propose de m'asseoir comme à chaque fois qu'on se voit, il regarde mon visage avec une certaine satisfaction. 
Après avoir quitté l'île de Marzamemi quand cette garce de Gayle a brûlé mes œuvres et ma maison, je suis revenu sur l'île voir le docteur pour une nouvelle opération. Au début il était récalcitrant mais il a fini par céder. L'argent avant tout.

– Alors Tommaso, vous vouliez me voir ? Je plisse des yeux.

– Je ne suis pas tout à fait satisfait, elle est toujours là.

– Mais qu'est-ce que vous racontez, votre visage a parfaitement cicatrisé, vous êtes parfait.

– La tâche est toujours là. Comme à chaque fois que je dis ça, il me regarde comme si j'étais un idiot. Ce qui m'agace au plus haut point. C'est cette maudite tâche, plus que la peur de me faire chopper par la mafia, qui m'a poussé à changer de visage la première fois.

J'ai commencé à la voir pour la première fois juste après la mort de ma sœur. C'est une énorme tâche rouge, juste sur mon nez. J'ai beau frotter encore et encore, elle ne part jamais. Puis, après ma toute première intervention chirurgicale, elle n'était plus là. Je ne la voyais plus, mais elle est revenue un matin pour mon plus grand malheur et depuis, elle n'est plus partie.

– Elle est toujours là !

J'insiste en regardant le médecin avec mes yeux injectés de sang, je n'ai pas dormi de la nuit. Je suis fatigué.

– Tommaso, écoutez, il n'y a pas de tâche. Il n'y a jamais eu de tâche.

Rebecca aussi disait qu'il n'y avait pas de tâche. Personne ne semble la voir, pourtant elle est là, aussi visible que des tombeaux dans un cimetière. Comment se peut-il que personne ne la voie ?

– Je veux faire une troisième intervention.

– Non, c'est impossible.

– Votre prix est le mien, docteur Garcia.

– Ce n'est en aucun cas une question d'argent. Nous venons à peine de terminer une intervention. Vos tissus sont à peine en train de cicatriser, même si vous me donnez tout l'argent du monde, je ne vous ferai pas prendre un tel risque. De plus, je risque de perdre ma licence.

Ce qu'il risque de perdre, ce vieux toubib à la con, c'est sa vie.

– Il n'y a pas de tâche rouge sur votre visage, Tommaso, peut-être que votre problème est d'ordre psychologique. Vous devriez consulter un psy.

– Vous êtes en train de dire que je suis fou ? 
– Je vous aurais conseillé de voir un psychiatre dans ce cas. 
– Je ne suis pas fou, la tâche est là ! Il soupire, ce qui a le don de m’agacer. 
– Non, pas du tout. Mais il existe plusieurs pathologies… enfin, je veux dire, un médecin du cerveau vous aidera peut-être. Pour ma part, je ne peux rien faire. Je ne suis qu’un chirurgien.

Je hoche la tête, le vieil homme ne m'aidera pas cette fois. J'ai bien envie de le tuer juste pour lui faire payer son incapacité, mais je ne peux pas prendre tant de risques, il y a des caméras de surveillance partout. Je me lève, j'ai une main sur la poignée quand il m'interpelle.

– Je ne vous conseille pas de faire une troisième intervention chirurgicale, ça pourrait avoir des conséquences désastreuses. Vous devez laisser votre visage se reposer. 

Je hoche la tête avant de sortir. Je ne lui promets rien, je refuse de vivre toute ma vie avec cette tâche sur le visage.

J'allume le chauffage dès que je pénètre dans ma voiture. Je hais le froid, je fouille ma boîte à gants, pour vérifier qu'elle est toujours là. La nuit dernière, une prostituée est venue dans ma voiture, j'ai oublié de vérifier qu'elle n'a pas volé quoi que ce soit.

Je souris en regardant la bague, ce Franco a réellement bon goût, je dois l'avouer, en matière de femmes comme de bagues. Malheureusement pour lui, il a choisi la mauvaise femme.

J'ai eu beaucoup de mal à me débarrasser de lui. Ses bodybuilders, tout en muscles, rien dans la tête, mais aussi forts qu'ils soient, personne ne peut résister à une bonne piqûre d'anesthésie. Une fois inconscient, il n'était plus qu'un homme ordinaire malgré ses deux mètres et ses muscles impressionnants. Sa tête s'est détachée de son buste assez facilement. Mais j'ai eu un mal fou à le foutre dans la baignoire. J'espère que Gayle a compris le mot. Je n'ai aucun doute qu'elle l'a compris. Elle est comme ma sœur, elle lit des livres et regarde des dessins animés chinois. Elles sont pareilles, ma sœur aurait ressemblé à Gayle si elle avait grandi, si elle n'avait pas rencontré Billy Saint.

Je fais tourner la bague entre mes doigts. Il est peut-être temps de la lui rendre. 
La première fois que je l'ai vue sur l'île, j'ai eu ma révélation. Elle serait ma rédemption et celle de ma sœur. Elle sera notre paradis. 
Ça m'amuse de la voir jouer au jeu que j'ai créé pour elle. Ce jour-là, en partant à l'église, je savais parfaitement qu'elle allait s'échapper, Rebecca est trop faible pour retenir qui que ce soit. Trop faible, je n'ai eu aucun mal à la plier à ma volonté.

À la longue, ça devenait ennuyeux. Mais le joueur en moi apprécie la nouvelle partie qui vient de commencer.

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