Gayle

Strip That Down de Liam Payne et Quavo retentit dans le club au même moment que les lumières se concentrent sur la scène. Le rideau se lève sur cinq hommes vêtus en costumes sombres.

- Quel manque d'originalité, grogne Camille. Pourtant, elle se met à hurler à l'intention des garçons. Nous sommes à quelques mètres de la scène donc nous ne ratons pas une miette. Arya hurle ses encouragements les mains de part et d'autre de sa bouche. Dans une synchronisation parfaite, ils se débarrassent de leurs costumes.

- C'est tout un art, je hurle.

- Ma partie préférée, c'est quand ils déchirent leurs chemises, seigneur c'est divin, dit Arya en hurlant de plus belle pour encourager les danseurs, ses boucles virevoltent dans tous les sens.

- Pour ma part, je préfère quand ils déchirent leurs pantalons, je peux ainsi savoir qui a la plus grosse.

- C'est horrible, on traite ces hommes comme des objets sexuels.

Elles soufflent.

- Tu gâches tout, Gayle, contente-toi de profiter du spectacle.

Les cinq hommes portent les mains sur leurs tee-shirts et les déchirent. La musique s'arrête quelques secondes, le temps que l'on entende le bruit.

- Arya, tu as raison, c'est tout un art.

- Les filles, ne vous retournez pas. Mais il y a Rebecca à l'entrée.

Évidemment, Camille et moi nous retournons. Aucune de nous ne semble ravie de la voir surtout depuis que je sais ce qu'elle a fait à Camille. Elle est accompagnée de trois autres filles, je n'en reconnais qu'une seule qui travaille comme danseuse au Point sur les ordres de Maddy. Rebecca nous regarde, elle se fige brièvement avant de grimacer. On est bien loin du sourire angélique qu'elle affiche constamment quand le démon est là. Je me concentre à nouveau sur les danseurs dont le spectacle va bientôt toucher à sa fin. Il n'est pas question qu'elle me gâche la soirée.

L'un des danseurs nous fait signe de le rejoindre. En temps normal j'aurais refusé, mais l'alcool dirigeant ma vie, je suis docilement Camille quand elle nous pousse à monter sur scène. Je ne sais absolument pas quoi faire, alors je laisse mon cavalier me guider. J'ai intégré certains mouvements quand je remarque quelqu'un devant l'entrée. Putain de merde. Je repousse le danseur et me lève du siège où j'étais installée mais trop tard, Riccardo l'a déjà vu se déhancher devant mon visage. Son arme au poing, il fonce droit sur nous.

- Oh oh ! marmonne Arya. Camille éclate de rire, elle saisit la blonde et elles s'enfuient, me laissant seule. Le danseur, qui ne semble pas comprendre qu'un danger imminent se rapproche, continue de faire son travail.

- Vous devez partir.

- Quoi ? Il a un accent très prononcé et l'esprit très obtus parce qu'il refuse de partir malgré mes supplications. À la place, il me tourne autour dans un mouvement de balancier.

Riccardo grimpe sur la scène. Je me dépêche de me mettre entre eux.

- Putain, fais ta prière. Je ceinture sa taille et retient son bras. Mais rien à faire, il réussit à avancer m'emportant avant lui. La seule chose qui l'empêche de tirer son bras et libérer est la peur de me blesser.

- Riccardo, arrête, c'était juste une danse.

- Une danse ? Tu te moques de moi ? Je vais me le faire. C'est ce que tu faisais plutôt que de répondre à mes messages ?

- Mon cœur, écoute-moi, ce danseur ne fait que son travail. Putain, partez !

Cette fois, il me prend au sérieux et il dégarpie. Le démon réussit à me repousser, mais je reviens à la charge.

- Non revenez, je veux juste vérifier la couleur de vos yeux. Putain, lache moi, je vais le tue.

- Laisse-le tranquille, tu vas trop loin, ce n'est qu'un danseur.

- Moi je vais trop loin ? Tu te fous de moi ? Il était en train de bouger les hanches devant ton visage. Je vais lui arracher la queue pour ça et toi...

Il presse son arme sur mon visage. Quelqu'un de normal aurait sûrement paniqué, mais je sors la langue pour lécher le canon avant de lui sourire. Ses yeux se dilatent et ses narines frémissent.

- Moi quoi ? Ça te fait mal de me voir avec un autre homme ? Peut-être que maintenant tu sais ce que j'ai ressenti quand je t'ai vu avec elle. Il empoigne brutalement mes cheveux et rejette ma tête en arrière.

- Bon sang, arrête de parler de ça. C'était un malentendu. Rentrons, je déteste ne pas te trouver à la maison.

Il range son arme et me saisit le bras pour me tirer à sa suite. Je le tire à mon tour en secouant la tête avec un sourire, je me mordille la lèvre inférieure en le dévorant des yeux. Il est parfait, putain, rien que le regarder me met dans tous mes états.

- Gayle. Je me mets sur la pointe des pieds, une main sur son épaule.

- Je ne veux pas rentrer !

- Regarde-moi, princesse, combien de verres as-tu bu ?

- Assez pour avoir envie de faire la vilaine. Assez pour avoir envie de te rendre fou de désir. Il penche la tête sur le côté en emprisonnant sa lèvre entre ses dents.

- Arrête de jouer avec ma patience. Tu ne vas pas aimer le résultat. Je presse mon doigt sur ses lèvres.

- Chut. Viens, j'ai envie de danser.

- Ce n'est pas mon truc.

- Je n'ai jamais dit que tu allais danser.

Il fronce les sourcils, intrigué, et me suit. Par chance, l'une des danseuses m'indique où se trouve l'une des salles pour les séances privées. Sur la chaîne hi-fi, je sélectionne une chanson avant de lancer la minuterie.
Des bras s'enroulent autour de ma taille et il me presse contre son torse.

- Qu'est-ce que tu fabriques ?

Je le regarde par-dessus mon épaule, avant de me retourner dans ses bras. Une main sur son torse, je le pousse à reculer, il se laisse docilement faire. Ses jambes butent contre le fauteuil en cuir rouge et il s'y laisse tomber, les mains sur les accoudoirs.

- Tu me rends fou quand tu me regardes comme ça.

- Ne bouge pas, laisse-moi prendre le contrôle.

Je monte sur la plateforme avant de disparaître derrière le rideau. Je suis légèrement nerveuse même avec l'alcool, mais j'étouffe ce sentiment. Nous sommes seuls, il est tout à moi et je veux être tout en lui.

J'attache mes cheveux, avant de passer les mains sur mes vêtements. Je porte une jupe en jean, un top à manches courtes blanc et des chaussures à talons. Contrairement à ce que j'ai dit au démon par SMS, j'ai toujours mes sous-vêtements.

Pour l'instant.

Les notes de la musique emplissent la pièce et le rideau s'ouvre au même instant. Je ramasse la bouteille d'eau qui se trouve dans le coin de la pièce.
Le démon, qui était sur son téléphone, le pose sur la table à côté de lui quand j'apparais. Son regard fait exploser une intense chaleur en moi.

Je le nargue avec la bouteille d'eau, je l'ouvre et la porte à mes lèvres, puis je change brusquement de trajectoire, vidant l'eau froide sur mon corps. Je gémis, ma peau se recouvre de chair de poule à cause du froid, mais dans mon corps c'est de la lave en fusion à cause de son regard.

Il ne comprend pas ce que je fabrique, je le vois bien. Mais ça ne saurait tarder. Je sors mon gloss de ma poche et m'enduis une grande quantité sur les lèvres avant de lancer le tube dans sa direction. Il arque un sourcil quand je lui souris de manière sexy, du moins je l'espère.
Je le fixe intensément, je veux qu'il lise dans mes iris tout ce qui se passe dans ma tête. Je veux lui communiquer tout ce que je ressens.
Je pose les mains sur le bas de mon tee-shirt. Il secoue lentement la tête sans rien dire. Je fais la moue, en le relevant avec lenteur au rythme de la musique sensuelle.

Je le baisse avant de le déchirer brusquement. Riccardo écarquille les yeux, il se penche en avant, les coudes sur les genoux. J'ai toute son attention désormais. Ce qui reste de mon vêtement tombe à mes pieds, je l'écarte d'un coup de talon.

Vêtue désormais de ma jupe et d'un soutien-gorge en dentelle sombre, je me dirige vers les marches sans jamais détourner mon regard de lui. Mes hanches adoptent une ondulation parfaite. Les premières notes de Skinde Rihanna retentissent, sa voix puissante nous enveloppe, la lumière dans cette pièce est rougeâtre, elle fait naître des ombres sur ma peau.

Je descends les marches d'une démarche sensuelle. Je suis consciente de mes charmes, surtout je suis consciente de l'effet que j'ai sur lui.
Je m'arrête en bas des marches et tire sur l'élastique qui retient mes cheveux. J'y glisse les doigts pour les écarter de mon visage. Le dos raide, les épaules rejetées en arrière pour mettre en valeur ma poitrine, je m'avance dans sa direction.

Les yeux de Riccardo, tels ceux d'un prédateur, suivent chacun de mes mouvements. Ils se posent sur mes seins à l'étroit dans la dentelle, sur mon ventre où brille le piercing, sur ma jupe avant de finir leur examen sur mes jambes et mes talons hauts.

Il remonte pour verrouiller ses yeux aux miens. La chaleur de la pièce, déjà intense, devient suffocante. Je me mordille la lèvre inférieure.
En imprimant à mes hanches un lent mouvement, les jambes légèrement écartées, conquérante, je me laisse emporter par les notes lascives.
Je me retourne pour lui donner une vue parfaite sur mon dos et mes fesses. Je l'entends même à travers la musique prendre une grande inspiration. J'imprime à mon bassin un lent mouvement de rotation, je sais qu'il veut me toucher, mes formes le narguent, elles l'appellent à céder.

Je me retourne, avec des mouvements étudiés pour me rapprocher de lui de quelques mètres. Ma main droite passe sur ma gorge, j'écarte mes cheveux avant de descendre mes doigts, suivant la ligne de ma bretelle, en une caresse lascive. Je parcours mon sein à travers la dentelle en m'attardant sur le téton, il est dur comme du granit. Mes doigts descendent, suivant la ligne de mon ventre. Mes mains s'arrêtent sur la ceinture de ma jupe. Ses yeux deviennent deux gouffres profonds, il déglutit, même penché en avant comme il l'est, je vois bien que son sexe comprimé dans son jean doit le déranger, la taille est impressionnante.

Je creuse le ventre, en roulant le bassin avant de me mettre à descendre lentement. Mon corps ne m'appartient pas, il est contrôlé par la musique. Je me penche en avant, les mains sur ses genoux, les lèvres à quelques centimètres des siennes, il serre les poings, je vois ses jointures blanchir.

- Retire-le ! J'ordonne. Pas besoin de préciser, il sait que je parle de mon soutien-gorge, notre entente physique est parfaite, c'est presque effrayant.

Il desserre les poings et porte les mains en arrière, il est sur le point de me toucher quand je m'éloigne avec un clin d'œil. Il laisse échapper un juron, j'étais à deux doigts de lui accorder quelque chose qu'il désire, mais je me suis rétractée à la dernière seconde et ses yeux me promettent une punition que je serai incapable d'oublier.
La chaleur dans mon ventre redouble, inondant mon sous-vêtement. J'ouvre le bouton de ma jupe sans pour autant baisser la fermeture.
Je glisse mes mains à l'intérieur pour baisser ma culotte en dentelle.

- Merde, lâche Riccardo d'une voix gutturale. La satisfaction m'envahit, je n'en ai pas fini avec lui.

Je desserre les jambes et je laisse la culotte descendre le long de mes jambes. Je libère un pied, je suis désormais en face de lui, j'allonge ma jambe et pose mon pied sur son épaule pour le repousser en arrière. Mes yeux luisant de désir plongent dans les siens puis je les dirige vers ma cheville là où ma culotte est toujours accrochée, en un ordre silencieux.

Il saisit mon pied et tire sur la culotte. J'appuie sur son épaule, secoue la tête, je tapote mes lèvres, pour lui signaler que je veux sa bouche. Il sourit, un sourire tellement sensuel que je sens ma mouille décupler.
Riccardo penche la tête sur le coté, je gémis quand il mordille ma cheville, ses dents s'accrochent à la dentelle et il la tire.

Je voulais le rendre fou de désir, mais c'est moi qui suis tenaillée par le besoin. Je veux sentir ses mains partout, sur mes seins et entre mes jambes. Surtout là, je suis humide et brûlante. Et la musique n'arrange pas les choses, c'est comme si chaque note, chaque parole est faite pour imprégner dans ma tête les images de nos deux corps qui se laissent aller au désir.

Mais je refuse de céder. J'ai instauré mes règles, pas de sexe tant qu'on ne se fera pas confiance. Il y a tellement de choses qu'on doit régler. Mais je n'ai jamais dit que je lui rendrais la tâche facile. La culotte effleure mes doigts, il l'empoigne et la glisse dans sa poche.

Riccardo tire légèrement sur ma jambe avant de saisir la deuxième. Je m'accroche à ses épaules, d'un mouvement souple, il me soulève, je laisse échapper un petit cri. Je me retrouve installée sur ses épaules, les jambes de part et d'autre de sa tête. Ma jupe a remonté et il a vue sur mon intimité luisante de désir pour lui. Il prend une grande inspiration, dans cette position, je ne peux pas voir son visage et c'est dommage, je me damnerais pour voir son expression.

- Dis-moi princesse. C'est me provoquer qui te met dans un tel état d'excitation ?

Je ferme les yeux, il a parlé tout près de ma chatte palpitante d'excitation pour lui. Tout en lui émoustille mon désir : ses grandes mains aux doigts longs et rugueux, son corps massif aux muscles parfaitement dessinés, ses cheveux si sombres qu'on a l'impression qu'ils sont bleus, ses yeux aux paupières lourdes frangées de longs cils, ou son nez grec et ses lèvres parfaitement dessinées dont celle du bas est beaucoup plus grande que celle du haut. Je suis incapable de dire ce qui m'a le plus mise dans cet état. Je suis amoureuse de chaque centimètre de son corps. Je veux juste que cet instant ne s'arrête jamais, je veux sentir son corps massif sur le mien, sa peau contre la mienne.

J'ondule les hanches devant son visage. Il serre mes cuisses et me rapproche davantage. Je tremble quand il souffle contre mon intimité, mon corps entier frémit dans l'attente qu'il fasse quelque chose. Mais il ne bouge pas, je glisse un doigt dans ses cheveux, tirant sur les mèches. Comme ils sont plus longs maintenant, il les a attachés en demi-catogan.

Il grogne contre ma cuisse et mordille ma peau.

- Touche-moi... j'halète d'une voix méconnaissable.

- Tu enterres bien vite tes règles, ma petite tornade. Pas. De sexe. Avant. De se faire confiance, c'est le deal.

Je geins, il a dit toute la phrase contre ma chatte, son souffle chaud balayant ma peau. Je vais mourir s'il ne me touche pas.

- Tu joues à un jeu dangereux, Gayle. Tu me donnes ce que je désire le plus sur un plateau d'argent, mais je ne peux pas le prendre. J'ai les mains liées par une promesse.

- Tu veux que je te touche ? Je rejette la tête en arrière, les paupières closes. Je vais exploser s'il parle encore contre mon intimité.

- Oui.

- Je vais le faire, crois-moi. Mais quand je le ferai, je veux que tu t'en souviennes toute ta vie. Tu es saoule.

Il se lève brusquement et je glisse le long de son corps. Ma respiration est haletante, mon corps frémit sous le poids du besoin.
Riccardo me sourit, il est dans le même état d'excitation que moi, mes yeux se dirigent vers son jean. Bon sang, je passe le bout de ma langue sur ma lèvre inférieure.

- Pourquoi tu veux jouer à un jeu que tu vas perdre ?
- Je ne vais pas perdre.

Dis-je alors qu'à peine quelques secondes auparavant, je le suppliais de me toucher.

- Tu causeras ma perte. Il dit d'une voix éraillée en pressant son pouce contre mes lèvres. Il retire sa veste et me la passe.

- On rentre. Si je reste ici, je risque de rompre ma promesse.

Je souffle d'agacement. Maudit soit son contrôle.

- Je vais te faire céder ! Je marmonne. Il me regarde brièvement avant de continuer à avancer, ma main dans la sienne.

- Tiens-toi tranquille.

- D'accord !

Pour l'instant. Quand on arrive près des tables où mes amies et moi étions installées, je réussis à saisir un verre avant que monsieur grincheux ne s'éloigne. Je suis très fière de moi, il est de très mauvaise humeur et dur comme de l'acier.

- Riccardo !
Il s'arrête brusquement au milieu du club et je bute contre son dos. On se tourne vers Rebecca.

- Je savais bien que c'était toi, ton dos est unique. Je me mets à rire. Oui, elle me tape sur le système, mais je préfère en rire qu'en pleurer.

- Tu as bien raison, Rebecca, son dos est unique, surtout avec les marques de griffure que je viens juste d'y mettre. Tu as quelque chose d'important à nous dire ? Je demande à la fin avec impatience.

Elle semble déstabilisée que je lui parle. Mais pour qui se prend-elle ? Elle croit vraiment que je vais rester en retrait pendant qu'elle passe son temps à lui tourner autour ?

- Je voulais te parler, seule à seule .
- Tu peux le dire devant Gayle.

- Eh bien, ma mère voulait t'inviter à dîner pour te remercier pour ce que tu as fait pour moi.

Je bâille, enserre sa taille et pose ma tête sur son épaule, je glisse la main sur son tee-shirt, ses abdos se contractent à mon contact.

- Mon amour, je veux rentrer. Oh Rebecca, merci pour l'invitation, mais c'est non. Et la prochaine fois que tu fais un commentaire sur le physique de mon mec, je t'arrache la langue. Bonne soirée !

Je conclus en m'éloignant.

- Je n'ai jamais eu autant envie de toi que cet instant, putain.

J'éclate de rire quand il se penche pour me soulever.

- Tu voulais aller à ce dîner ?

- Non. La mère de Rebecca est une vieille garce qui cherche constamment à m'attirer dans son lit.

- Sympa la famille. Il faut que j'aille aux toilettes.

- Va-y, je vais chercher Arya et Camille.

Il y a une énorme file d'attente avant d'accéder aux cabines. Je suis juste à côté d'une fille qui pleure dans les bras de son amie parce que son copain ne retourne pas ses appels.

Je termine ce que j'ai à faire. Je me lave les mains et m'asperge le visage d'eau avant de sortir. Je descends les marches quand je tombe sur un homme qui monte. Je reste quelques secondes figée sur la dernière marche.
C'est l'homme qui était à la librairie, Billy Saint ou quelque chose dans le genre. Il s'arrête à côté de moi et tourne la tête dans ma direction. L'atmosphère devient lourde. À la librairie, je n'ai pas prêté attention à ce détail, mais maintenant... J'ai l'impression d'avoir déjà vu ses yeux quelque part.
Je vois sa main bouger sous sa veste alors qu'il fait un pas dans ma direction, mais une voix forte nous fait tous les deux sursauter.

- Gayle, ça va ?

Riccardo se manifeste dans mon champ de vision et la respiration que je n'avais pas conscience de retenir se relâche. L'homme est déjà en train de s'éloigner.

Je lui souris.

- Oui, il y avait une file d'attente. J'ai faim, rentrons à la maison.

Riccardo acquiesce, il regarde derrière moi comme s'il cherchait à repérer l'homme de tout à l'heure avant qu'on ne s'éloigne.

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