Chapitre 24: Un plat qui se mange froid !
– Bonjour Monsieur Attal, vous êtes sexy ce matin.
Je manque de faire tomber le bol rempli de pâte à crêpes. De là où je suis, je ne peux pas le voir, mais je parie que papa rougit comme un adolescent. D'ailleurs, il bafouille.
– Oh... merci, Cassandre, c'est gentil à vous.
Je lève les yeux au ciel.
Posant le bol près de la plaque de cuisson, je sors de la cuisine. Cass, tout sourire, vêtue d'un jean taille basse et d'un pull qui lui dénude l'épaule, me fait un clin d'œil. Elle est accompagnée de Maddy, la rousse de l'ascenseur.
– Je vous laisse, les filles, je vais faire une courte promenade.
Il m'embrasse sur la joue avant de rentrer dans la cuisine. Je suis certaine qu'il va piquer quelques crêpes avant d'emprunter la porte arrière.
– Ça sent les crêpes, et je meurs de faim, déclare Maddy avec un petit sourire gêné.
– Ça tombe bien, j'en ai fait assez pour nourrir un régiment.
On se dirige vers la cuisine, où Cass se jette sur les crêpes. Elle verse une bonne dose de sirop de menthe sur celle qu'elle a choisie et commence à la rouler avec une facilité déconcertante malgré ses ongles.
– Vous vous êtes déjà rencontrées. Maddy est une danseuse professionnelle, elle s'occupe de la formation des stripteaseuses, et Maddy, voici Gayle, le nouveau souffre-douleur de Riccardo.
Je pouffe avant de retourner une crêpe et décide d'éteindre la plaque de cuisson. J'en ai assez fait.
– Tu ne crois pas si bien dire, s'entraîner avec Riccardo, c'est l'enfer.
– Crois-moi, ça en vaut la peine. Il fait partie des meilleurs, note Maddy en enduisant sa crêpe de chocolat.
Je me mordille la lèvre. Elle semble très gentille, mais je n'arrive pas à cerner sa personnalité. Et depuis ce qui m'est arrivé avec Sasha, je me méfie un peu de tout.
Oui, je suis lente à la détente. J'aurais dû commencer à me méfier depuis Adrian Leblanc.
Il y a une semaine, Riccardo m'avait promis que j'aurais ma première mission, mais depuis, silence radio, il est aux abonnés absents.
C'est Dante, son cousin, qui s'est occupé de mon entraînement durant cette semaine, et même si j'aime beaucoup passer du temps avec lui, les entraînements avec le démon me manquent.
Dante est beaucoup trop gentil. Il fait attention à tout, il me traite comme une fille. Alors que le démon, lui, me traite comme... un objet en plastique fait pour encaisser les coups ?
Finalement, j'espère qu'il ne reviendra pas de si tôt.
– Tu t'entraînes demain ? questionne Cass, installée sur le tabouret près du comptoir.
– Non, je me repose ce week-end.
Un grand sourire illumine son visage.
– Génial ! Maddy et moi avons l'intention d'aller à L'Omlype, et toi, tu viens avec nous, c'est non négociable !
– L'Omlype ?
C'est Maddy qui répond :
– L'un des clubs les plus branchés de l'île. C'est le lieu de débauche par excellence !
– Je suis partante !
Quelqu'un se racle la gorge, et on se tourne tous vers Emma, qui se tient devant l'entrée. Elle lance à Cass et à Maddy un regard torve.
– Salut, j'ai fait des crêpes, dis-je en désignant le plat qui diminue dangereusement.
– Trop calorique. Je peux venir avec vous au club ? J'ai essayé d'y entrer samedi dernier, mais c'était compliqué.
Cass saisit une crêpe qu'elle roule d'une main experte.
– C'est un club privé, mais tu peux venir avec nous.
– Cool.
Elle s'installe dans son coin et commence à pianoter sur son téléphone. Le silence devient assez gênant, et j'ai un énorme pincement au cœur. C'est ma sœur, bordel, pourquoi les choses sont-elles aussi compliquées ?
Heureusement pour nous, Cass se lance dans une anecdote sur la nouvelle couleur qu'elle rêve de faire à ses cheveux.
Après avoir mangé, on décide tous de se rendre chez Giacomo pour se préparer, sauf Emma, qui va nous rejoindre à l'entrée du club avec Nathan.
Je laisse un mot à papa avant de sortir de la maison.
– Je suis désolée pour ce que j'ai dit dans l'ascenseur. Je suis maladroite quand je rencontre de nouvelles personnes, et Cass m'a tellement parlé de toi que je voulais être ton amie.
Je souris à Maddy, elle est installée sur mon lit dans la maison de Giacomo.
– Ce n'est rien. J'avoue que j'ai été surprise. Riccardo marié, c'est...
– Inimaginable ?
Elle rit.
– Crois-moi, ça nous a tous pris au dépourvu. Riccardo n'est pas un enfant de chœur, mais même lui méritait mieux que Rebecca.
Elle me regarde longuement avant de sourire.
– J'ai une idée pour tes cheveux. C'est sûrement une mauvaise idée, mais...
– J'adore les mauvaises idées, elles donnent les meilleurs résultats.
On éclate de rire, et la seconde d'après, je suis installée devant la coiffeuse dans le dressing, Maddy derrière moi avec un fer à lisser. Mes cheveux ont assez poussé, grâce à Cass et à tous les sérums à base de kératine qu'elle m'a donnés. Maddy a d'abord utilisé un pot de lissage brésilien qu'elle a laissé poser une heure. Pendant ce temps, nous avons parlé de tout et de rien.
– J'ai vu cette coupe sur Pinterest, je suis sûre qu'elle t'irait, déclara-t-elle en passant le fer plusieurs fois sur une mèche. Il est tellement chaud que ça commence à sentir le brûlé. J'espère qu'elle sait ce qu'elle fait. Je n'ai pas envie de ressembler à un clown, Riccardo va encore se payer ma tête.
Pourquoi je pense à lui ?
Une heure plus tard, j'ai un carré et une frange. Grâce aux bigoudis chauffants qu'elle a utilisés, mes cheveux ont pris du volume. Ils sont lisses et brillants !
– Je ne sais pas quoi dire, je déclare d'une voix nouée par l'émotion.
– Tu aimes ?
– J'adore. Merci, Maddy.
Sous le coup de l'émotion, je la prends dans mes bras.
– C'est rien. Je vais aller me préparer.
Elle me laisse seule, je reste quelques minutes devant le miroir à admirer ma nouvelle coupe. Putain, je l'adore.
Après une douche rapide, je me maquille. Je n'arrête pas de passer mes doigts sur ma frange, de secouer mes cheveux dans tous les sens. C'est la première fois que je les lisse et j'ai vraiment l'impression que mes traits se sont métamorphosés.
– J'ai la coupe de Rihanna !
– J'ai toujours su que quelque chose ne tournait pas rond chez toi, tu parles toute seule !
Je sursaute en portant la main à mon cœur. Je me tourne en direction de la voix. Le démon se tient contre le mur du dressing. Je plisse les yeux.
– Ça te tuerait de frapper ?
Comme à son habitude, il a une cigarette coincée entre les lèvres, et il porte un tee-shirt sombre et un jogging de la même teinte.
– Non, mais ce serait moins drôle. Qu'est-ce qui est arrivé à tes cheveux ?!
Il questionne après m'avoir longuement regardée à travers le miroir. J'écarquille les yeux. Il l'a dit sur un ton de désapprobation. Quel vil personnage ! Et moi qui étais si heureuse de ma coupe.
– Rien, sors d'ici, je dois me préparer.
Je lui passe devant pour prendre une robe.
– Tiens ?
J'arque un sourcil en regardant le téléphone qu'il tend dans ma direction.
– C'est mon téléphone, mais je pense que tu en auras plus besoin que moi.
– J'ai déjà un téléphone, Riccardo !
Où est-ce qu'il a disparu pendant cette semaine ? Il semble épuisé, comme en témoignent les cernes sous ses yeux. Il était sûrement occupé à hanter de pauvres âmes innocentes.
– Ah oui, étrange, pourquoi tu ne prends pas mes appels ?
Ses yeux plantés dans les miens descendent plus bas. Je me rends compte que ma serviette s'est desserrée. Avec un juron, je la remonte très haut sous mes bras.
– Peut-être parce que tu ne m'as pas appelée !
Je me dirige vers la chambre, je saisis le téléphone posé sur la table de chevet.
Ah, oops, 6 appels en absence.
– Mon téléphone était en mode silencieux.
– Que ça ne se reproduise plus ! Viens ici !
– Tu ne peux pas disparaître toute une semaine et te permettre de me parler comme ça dès ton retour !
Il fait la moue, puis me dédie un sourire moqueur, le genre de sourire qui dit clairement : j'ai du pouvoir sur toi et j'en abuse.
Je prends une grande inspiration, sentant déjà poindre une migraine. J'étais si bien cette semaine sans lui. Il gâche ma soirée par sa simple présence.
Le démon se laisse tomber sur le lit, et je remarque la boîte rectangulaire qu'il vient de saisir.
Je prends place à côté de lui en croisant les jambes. J'ai la chair de poule quand il m'observe. Nos yeux se croisent et quelque chose se déploie dans mon ventre. Je déglutis, et les pointes de mes seins se hérissent.
Non, pas ça !
– Approche.
– Je suis très bien ici, dis-je sur la défensive.
Riccardo a un sourire en coin et, d'un mouvement souple, il comble la distance. Il est tellement proche que nos jambes se touchent, et les effluves de son parfum envahissent tout l'espace. Je ferme brièvement les yeux. J'ai le corps en feu, ce n'est pas normal.
– J'ai fait ça pour toi, tu en auras besoin pour ta première mission.
Il ouvre la boîte. Je fronce les sourcils. C'est un bracelet en argent, avec des griffes pour chaque doigt.
Le démon saisit ma main. Il verrouille l'anneau en métal autour de mon poignet et fait de même pour chaque griffe, qui s'adapte parfaitement à la taille de mes ongles.
– Il est magnifique.
– Ce n'est pas un bracelet ordinaire.
Il soulève ma main, l'or blanc capte la forte luminosité de la pièce. Il est lourd.
Il y a un petit bouton sur le côté. Riccardo le presse et, aussitôt, j'entends un crépitement dans l'air. J'écarquille des yeux, fascinée, avant de sourire.
– Les griffes produisent un très fort courant électrique. Tu dois faire attention, maladroite comme tu es, ça pourrait se retourner contre toi.
– J'ai ma petite idée sur qui pourrait être ma première victime.
D'un mouvement brusque, je retire ma main de la sienne et porte les doigts griffés à son cou. Les yeux de Riccardo brillent d'une étrange lueur, et un énorme sourire étire ses lèvres. Merde, il sourit. Ça le tuerait de faire semblant d'être intimidé par moi ?
– J'ai été un excellent professeur pour toi !
– Dieu, tu n'es qu'un fanfaron. Merci, il est trop beau.
Il hoche la tête.
– Maintenant, tu peux me laisser, je dois m'habiller.
Je retire le bracelet et le range dans la boîte. Riccardo me lance un regard de défi en se laissant tomber sur le lit. Je soupire, résistant à l'envie de l'électrocuter. Je ferme la porte du dressing avant de saisir une robe en satin brun, toute simple, avec un bustier en cœur et de fines bretelles, légèrement fendue sur le côté. Quand je sors du dressing, le démon est debout près de la fenêtre. Il lève la tête de son téléphone pour me regarder.
– Et tu comptes aller où, dans cette tenue ?
J'affiche un sourire espiègle avant de tourner sur moi-même.
– Cette tenue ? Elle ne te plaît pas ? Pourtant, c'est pour plusieurs milliers d'euros, gentiment tirés de ton compte.
Il parcourt mon corps du regard, et quand ses yeux se plantent dans les miens, ils ne sont plus que deux fentes profondes dans lesquelles j'ai l'impression de me perdre.
– Et où comptes-tu aller avec ces plusieurs milliers d'euros, gentiment tirés de mon compte ?
Je pose mon pied sur le lit pour attacher mes talons de 10 centimètres. Riccardo s'avance, et je le sens derrière moi. Sa présence est tellement imposante que j'ai l'impression qu'il est partout.
– Cass, Maddy et moi allons à l'Olympe.
Il laisse échapper un rire.
– Pas question que tu sortes d'ici, dans cette tenue, pour aller dans ce club.
Je me tourne pour lui faire face.
– Tu le connais ?
– Oui, il est sous la protection de la Cosa Nostra. Alors, je suis bien placé pour te dire que ce n'est pas un endroit pour toi.
– Qu'est-ce que tu veux dire par protection de la Cosa Nostra ?
– Gayle, tout est noté dans le livre que je t'ai donné.
Je me rends brusquement compte que je ne sais plus où j'ai mis son précieux volume en cuir.
– J'ai du mal à lire un livre s'il n'y a pas de bisous à l'intérieur.
– Quand je parle de protection, c'est simple : les plus grands commerces font appel à nous pour les protéger des voleurs ou de toute autre activité criminelle, et en échange, ils nous paient.
– Je trouve ça tellement injuste. Etant donné que c'est vous les criminelles.
– Nous corrige Riccardo comme s'il ne supporte pas que je m'exclue. Le monde fonctionne comme ça. Je te donne un exemple simple : les États-Unis garantissent à l'Arabie Saoudite une protection militaire et, en échange, ils puisent autant de pétrole qu'ils veulent.
Il n'a pas tort. Mais, ne résistant pas à l'envie de me payer sa tête, je déclare :
– Oh, tu parlais ? Je ne t'écoutais pas. Je ne t'ecoute jamais.
– Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude. Les femmes perdent tout contrôle quand je suis dans les parages.
C'est fascinant, il trouve toujours un moyen de tourner n'importe quelle situation à son avantage.
– Intéressant, il faut que j'y aille.
– Pas question.
– Flash info, Riccardo Gaviera : je ne suis pas à ton service. D'ailleurs, après les semaines infernales que tu m'as fait vivre, j'ai le droit de me détendre.
– Tu peux te détendre ici. Je vais louer des Disney, et tu vas regarder Cendrillon et rêver du prince charmant.
Un rire m'échappe. J'essaie d'imaginer Riccardo regarder Cendrillon et je n'y arrive pas.
– Flash info, Cendrillon n'a jamais rêvé du prince, elle est allée au bal pour s'amuser.
– Ça revient au même, toi tu n'iras nulle part.
– Mes amis m'attendent, et j'irai les rejoindre. Quoi que tu en dises.
On se fixe, puis un sourire étire ses lèvres. Le genre de sourire qu'il a quand il est sur le point de me faire quelque chose qui me mettra hors de moi. Pas de chance pour lui, je suis parée à toutes les éventualités.
Il s'avance, et je me laisse faire en retenant un sourire. Mes jambes atteignent le lit et je bascule en arrière avec un petit gémissement.
Riccardo m'observe à travers ses cils. Il serre les poings, et sa lèvre inférieure disparaît dans sa bouche avec une sensualité qui me rend folle. Une chaleur liquide se déverse dans mon ventre. Il me rend dingue à chaque fois qu'il fait ça.
Je me redresse en prenant appui sur mes coudes et lui souris. Je le saisis par le tee-shirt et le pousse sur le lit. Il se laisse faire assez docilement. Je roule sur le côté et me mets à califourchon sur lui, mes genoux de chaque côté de ses hanches, mais suffisamment éloignée pour ne pas le toucher.
Du plat de la main, je le pousse jusqu'à ce que son dos touche la tête du lit.
– À quoi tu joues ?
J'ai un sourire énigmatique pour toute réponse, réprimant un frisson quand sa main se pose sur ma taille. Le tissu de la robe est si fin que je sens la chaleur de sa paume sur ma peau.
– Tu ne vas pas me gâcher cette soirée.
– C'est drôle, mais à cet instant, j'ai quelques idées pour te rendre la soirée très agréable. D'une pression sur le bas de mon dos, il m'attire pour que je me retrouve assise sur ses jambes.
Un gémissement m'échappe et je rejette la tête en arrière en mordant ma lèvre inférieure.
Riccardo serre les dents ; il ne quitte pas mon visage des yeux, comme s'il voulait analyser l'effet que me fait le contact de nos deux corps pressés l'un contre l'autre.
Il soulève ses hanches en reculant pour se caler plus confortablement contre la tête du lit. Ma tête bascule sur son épaule, la respiration courte.
Mince, reste concentrée, Gayle Attal, tes amies t'attendent.
Les mains posées sur ses épaules, je plante mes yeux dans les siens. Je me mordille la lèvre en bougeant contre lui, mettant juste assez de pression pour voir sa maîtrise se briser en mille morceaux. Le gémissement qui faisait vibrer sa poitrine s'échappe en un grognement rauque. Riccardo cloue les paupières et ses mains calleuses glissent sous ma robe, empoignant mes hanches et enflamment ma peau.
J'essaie de me rappeler à l'ordre. Il faut que je me concentre.
– Je sens ta mouille, murmure-t-il contre mon oreille avant de lécher cette zone sensible. Mes ongles s'enfoncent dans la peau de sa nuque.
– Bordel, halète Riccardo en butant contre moi. Il touche mon clitoris avant de descendre plus bas. Putain, de bordel de merde, je me mets à trembler bien malgré moi.
– J'essaie de ne pas perdre le contrôle avec toi, mais tu ne me facilites pas la tâche. Ses mains empoignent ma taille à travers la robe et ses lèvres brûlantes courent le long de mon épaule, laissant un sillon de feu sur ma peau.
Si c'est de ça qu'il est capable alors qu'on a nos vêtements, je ne préfère pas imaginer le reste.
Il faut que je reprenne la situation en main. En parlant de main, je réussis à saisir celle du démon et à porter ses doigts à mes lèvres. Je les embrasse de manière presque affectueuse. À cet instant, il y a une étrange lueur dans ses yeux, comme de la fragilité, quelque chose d'intense qu'il ne m'a jamais laissé entrevoir. Il caresse ma lèvre inférieure et, pendant quelques secondes, je me demande ce que je ressentirais s'il m'embrassait ; mes muscles intimes se contractent à cette pensée. C'est un terrain trop glissant. Je sens que si je franchis la limite avec cet homme, il va me prendre bien plus que tout ceux que j'ai connus m'ont pris.
Riccardo est trop dominateur, trop changeant, trop beau, trop riche, trop mystérieux, trop... Riccardo.
Je ne peux pas prendre le risque de succomber à ce nid à problèmes. Je regarde ses lèvres une dernière fois avant de briser le contact visuel, je plaque mes seins contre son torse. Je veux qu'il sente à quel point mes pointes sont dures, je veux le déstabiliser, lui faire baisser sa garde.
Pour une fois, la chance est de mon côté. Je porte ma main vers les barreaux du lit. Rapide comme l'éclair, je saisis les menottes que j'avais mises là pour préparer ma vengeance et les bloque autour de son poignet. Riccardo écarquille les yeux alors que je me jette hors du lit.
– Putain, cette fois tu as vraiment signé ton arrêt de mort. Je lui souris en fronçant le nez.
– La vengeance a un goût merveilleux. J'ai mis des menottes partout en attendant le jour où j'allais te faire payer ce que tu m'avais fait. Il me fait la moue.
– Tu m'as bien eu. Maintenant, détache-moi.
– Tu penses vraiment que ça sera aussi facile ? Je tiens à te rappeler que je suis restée plus de cinq heures sur les marches.
Je me penche vers lui et glisse la main dans la poche de son jogging.
– Excuse-moi ! murmure-je, mes lèvres contre son cou, sa respiration s'accélère. Je touche ce que je cherchais, son téléphone, mais plutôt que de m'en saisir et de sortir d'ici, je glisse ma main plus en avant. Sa poitrine monte avant de descendre ; il ferme les yeux quand je suis sur le point de le toucher, mais je m'éloigne.
Sans plus lui accorder un regard, je me dirige vers le dressing. J'y pose le téléphone. Pour pousser le bouchon un peu plus loin, j'allume mon ordinateur avant de lancer *Cendrillon*. Je pose l'appareil sur le lit.
– Je te ferais bien des pop-corns, mais mes amis m'attendent. Je claque un baiser sonore sur sa joue avant de m'éloigner en courant quand il tente de me saisir avec sa main libre.
– Sois sage.
– Putain, Gayle, reviens ici. Retire ce truc de mes yeux.
– Bonne soirée ! dis-je en prenant le ton de la belle-mère de Cendrillon avant de fermer la porte derrière moi.
Je laisse échapper un cri de victoire. Je suis tellement heureuse, putain, j'ai l'impression d'avoir attendu ça toute ma vie.
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