Chapitre 16: Monsieur Attal et ses filles
Quand Giacomo rentre enfin accompagné de Cass, j'ai eu le temps de dormir et de m'imaginer comment faire payer à Riccardo ce qu'il m'a fait. Mais d'abord, il fallait que je fasse pipi. Giacomo ne pose aucune question, il sait que c'est l'œuvre de son détraqué de frère, mais il se retenait de rire. Cass, par contre, n'arrête pas de hurler en faisant de grands mouvements de bras.
Je la vois à peine, je dois serrer les cuisses pour ne pas me faire pipi dessus dès que Giacomo revient avec les clés et qu'il me libère, je me précipite vers les toilettes, le laissant avec une Cass hystérique, outrée autant que moi, si ce n'est même plus des libertés que prenait ce maudit démon sans corne de Riccardo. Quand j'ai terminé, je me dirige en cuisine pour boire un grand verre d'eau. Je suis tellement en colère contre Riccardo que la main qui tient le verre tremble. Je vais le tuer si je le vois et personne ne m'arrêtera.
Je pars rejoindre Giacomo et Cass qui se sont installés dans le salon à la décoration sobre.Je me laisse tomber à côté de Cass sur le canapé.
Avec sa courtoisie habituelle, Giacomo me demande si je veux en parler. Je me mets à lui conter comment le démon m'avait attaché en omettant certains détails évidemment. Il m'écoute avec patience, mais je vois à son expression qu'il a envie de rire. Cass me passe son verre de vin en me promettant de m'aider à me venger. Puis son expression change, elle pose une main parfaitement manucurée sur mon épaule pour ensuite m'annoncer que mon père était en Sicile. Tout d'abord, j'ai cru que c'était une blague. Mon père ici, comment ? Pourquoi ? La surprise et l'incompréhension se peignent sur mon visage, j'ai du mal à y croire, mais je sais que jamais Giacomo et Cass ne feraient une blague sur une chose aussi sérieuse, ça c'est plutôt le genre de Riccardo. Ils proposent de m'accompagner à l'hopital etje ne me fais pas prier.
Je suis si heureuse et nerveuse en même temps. Dans la voiture conduite par le chauffeur de Giacomo qui me mène à l'hôpital, je n'arrête pas de me triturer les mains. C'est sûrement un rêve. Au cours de ce mois, il m'est arrivé des choses tellement surréalistes que j'ai du mal à croire que quelque chose de bien puisse se produire. Je regarde les paysages défiler par la fenêtre, cette île est digne de figurer dans un conte de fée. J'ai du mal à croire qu'un lieu aussi magnifique puisse abriter des hommes comme Franco.
Mon regard dévie vers Giacomo, assis sur la banquette en face de moi. Il se dégage de lui une impression de puissance, il n'est pas aussi beau que l'autre con, mais sa présence impose. parfois quand il me regarde avec ses yeux bleus, j'ai envie de creuser une tombe et d'y rester jusqu'à ce qu'il disparaisse. Les deux frères sont dangereux, je le sais, mais Giacomo semble avoir plus de patience que Riccardo. Que faisaient-ils en France ? Je sais que la Famille Leblanc trompe dans les affaires pas nettes, mais les Gaviria aussi sont faits du même bois.
On arrive enfin devant l'hôpital, un bâtiment couleur argile construit sur plusieurs étages. On passe le portail et dès que le chauffeur se gare, je me précipite à l'extérieur.
Non, ce n'est ni un rêve ni une mauvaise blague. Mon père est bien là. Je ne comprends pas, il est allongé sur un lit, un masque à oxygène sur le visage. Mon cœur bat à tout rompre alors que je m'avance vers lui, les yeux brouillés de larmes.
Il semble plus petit que dans mes souvenirs et le peu de cheveux qu'il lui reste ont viré au gris. Le seul bruit dans la pièce provient de la machine qui contrôle son rythme cardiaque. Je l'embrasse sur le front, son corps dégage une intense chaleur et je ferme les yeux, pour m'impregner de son odeur. Il a dû tellement s'inquiéter pour maman et moi et je ne sais toujours pas comment lui dire la vérité sans le tuer.
Je sursaute quand la porte s'ouvre sur ma sœur et Nathan. En me voyant, elle écarquille des yeux avant de détourner le regard. De nous deux, Emma est celle qui ressemble le plus à papa, le métissage est souvent étrange. Moi j'ai la peau couleur caramel et les cheveux bruns bouclés. Emma a hérité des cheveux noirs de papa et de sa peau blanche. Par contre, elle a les yeux bruns de maman comme moi. Depuis le jour où je l'ai surprise avec Nathan, c'est la première fois qu'on se revoit, j'ai toujours refusé de la voir ou même de prendre ses appels. Je suis, comme qui dirait, très rancunière. J'ai du mal à croire que Giacomo a fait venir toute ma famille ici, qu'est-ce qu'il a bien pu leur dire pour les convaincre.
- Je suis contente de te voir, déclare-t-elle timidement, je remarque que la main tenant son café tremble légèrement.
- Allons parler dehors, il ne faut pas le déranger. J'embrasse papa une dernière fois avant de sortir de la chambre. Il fait froid dans les couloirs, il y a une forte odeur de javel et une autre senteur propre aux hôpitaux.
- Comment as-tu pu faire ça ? J'ai toujours du mal à y croire.
- Faire quoi ?
- Un homme nommé Riccardo est venu nous voir à l'hôpital, il a dit que tu as réussi à obtenir une greffe du cœur pour papa en contactant plusieurs associations en Italie.
- Riccardo !? J'ai presque hurlé, c'est le démon qui a fait venir ma famille ici ? C'est une blague ?
- Oui, Riccardo Gaviera, un truc comme ça. Il s'est occupé de tout. J'avoue que j'avais du mal à le croire et je n'arrivais pas à te joindre au téléphone, ce qui n'arrangeait pas les choses. Il y avait comme une accusation dans sa voix.
- J'ai perdu mon téléphone.
- Il faut que je te parle de maman, elle est...
- Je sais, je me tourne vers Nathan qui depuis le début sirote calmement son café, tu peux nous accorder une minute ? J'aimerais parler à Emma. Il y a comme un moment de gêne, puis il s'éloigne de nous. Je prends place sur l'un des sièges collés au mur, ma sœur fait de même. Je prends une grande inspiration. Comment vais-je lui raconter ça ?
Les jours qui suivent, je passe mon temps entre l'hôpital et le boulot. Emma et Nathan ont pris un appartement pas loin de là. Elle m'en veut, et à chaque fois qu'on se voit, elle m'accuse d'avoir détruit nos vies. Au moins, j'ai réussi à la convaincre de ne pas le dire à papa. Son cœur est faible, son opération n'aura lieu que deux semaines, et d'ici là, je refuse qu'il soit mis en danger.
J'ai également eu une conversation avec Giacomo, qui m'a confirmé que c'est le démon qui s'est occupé de faire venir ma famille ici et que c'est également lui qui a payé pour que mon père soit admis dans l'un des meilleurs hôpitaux de l'île.
Toute la colère que j'avais ressentie pour lui a disparu pour laisser place à l'incompréhension. C'est vrai que je ne connais pas beaucoup Riccardo, mais le peu qu'il m'a laissé entrevoir me prouve qu'il n'est pas le genre de personne à faire une bonne action désintéressée. Après tout, il m'a sauvé les Leblanc parce qu'il m'a vu comme un défi ; autrement, ils n'auraient pas levé le petit doigt. Mais malgré toutes les questions qui trottent dans ma tête, le démon n'est pas là pour y répondre. Il est introuvable depuis qu'il m'a attaché à la rampe.
Je me masse la nuque en pénétrant dans les vestiaires des filles. J'y trouve Sasha qui s'habille pour son service de nuit. J'ai beaucoup de mal à la supporter, savoir qu'une personne comme elle rôde et qu'elle piège des filles pour de la drogue me retourne l'estomac mais Cass m'a prévenu de ne pas m'en mêler.
- Gayle, je voulais m'excuser de t'avoir piégée.
- Non, tu n'es pas désolée de m'avoir piégée, tu es désolée de t'être faite prendre. Je retire la robe de service pour enfiler mes vêtements.
- Inutile de prendre tes grands airs avec moi tu sais, on est faits du même bois.
- Je ne crois pas. Jamais je ne te ferais ce que tu m'as fait. Elle boutonne sa robe sans me quitter des yeux.
- Tu connais ce monde, on survit comme on peut. Je ne t'apprends rien, tu es la petite amie de Riccardo Gaviera. As-tu la moindre idée de ce que ton mec fait ? Dans le milieu, Riccardo est surnommé la pieuvre de l'ombre, c'est un véritable monstre qui tue sans remords. Je penche la tête sur le côté, je suis alarmée par ses mots mais je ne laisse rien paraître, je me contente de sourire.
- Alors tes excuses, c'est juste pour être sûr que Riccardo ne s'en prenne pas à toi ? Je comble la distance qui nous sépare et me plante devant elle.
- Sasha, si tu me refais encore un coup de pute, Riccardo sera le cadet de tes soucis, tu peux me croire.
Après cette altercation dans les vestiaires, Sasha m'evite autant qu'elle peut, le froid entre nous est si mordant que les autres employés le remarque en particulier Ellen qui me convoque dans son bureau pour essayer de comprendre ce qui ce passe.
Je la rassure du mieux que je peu, mais quand un soir Sasha me fait un croche pied manquant de me faire tomber et que cette altercation se termine en bagarre Ellen décide de ne plus nous mettre en équipe à la place elle me met avec Jonas il n'est pas bavard, mais il est efficace et surtout il ne piege personne.
- Si ce mec s'installe sur l'un des sieges il va le briser ! Le mec dont parle Jonas n'est autre que Franco, il traverse le restaurant vetu d'un jean bleu delavé et d'une chemise retroussée sur ses avant-bras. Contrairement à ce qu'avait predit Jonas le siege ne se brise pas, Franco s'assoit confortablement avant de regarder autour de lui.
- Je te le laisse.
- Jonas?non tu n'as pas le droit... Mais deja il s'eloigne avec un sourire moqueur.
La mort dans l'âme je m'avance vers mon imposant client.
- Bonsoir. Je crache avec acidité. Franco sourit d'un air moqueur.
- Les serveuses que Ellen embauches sont de moins en moins aimables.
Je morille mon crayon la tête legerement inclinée sur le côté, je me redresse avec horreur quand je me rends compte que je commence à copier les habitude du demon.
-Tu vas commander ? Il ignore ma question.
-Où est ton ombre ?
Premierement il n'est pas mon ombre et deuxiemement j'ignore où il se trouve, je ne l'ai pas vu depuis deux jours mais il à chargé Pedro de toujours me raccompagner la nuit.
- Il n'est pas loin, je mens sans ciller, tu vas commander ?
- C'est etrange qu'il te laisse travailler ici, le regard de Franco balaye mon corps, il s'arrête plus longtemps sur mon bracelet de cheville.
- Si tu étais à moi je te traiterait comme une reine, jamais tu n'aurais à plonger tes mains dans la crasse.
Riccardo déteste ce que je fais, je suis certaine qu'il serait capable de brûler ce restaurant rien que pour ne plus me voir y travailler pourtant, jamais il ne m'a forcé à démissionner, il respecte ce que je fais et s'assure que je sois en sécurité et ça pour moi c'est inestimable.
Où peut-il bien être ?
- Franco soit tu commande soit je me casse, je ne suis pas payé pour supporter les monologues des clients.
Après ça il na rien ajouter, il a passé commande et je suis passer a d'autre client mais où que je sois dans le restaurant je sentais son regard sur moi, quand il est parti j'ai trouver un genereux pourboire sur la table et un numero de telephone sans aucun doute le sien suivit d'un mot.
Appel moi quand tu aurais envie d'être traiter comme une reine.
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