Chapitre 2

Sa phrase résonnait en moi, cependant son regard me semblait si froid. C'était comme deux piques de glace qu'il m'enfonçait au plus profond de mon cœur. Je résistais à l'envie de fondre en larmes face à lui. Je me sentais tellement partagée entre la joie de le revoir et l'idée qu'il pouvait être en danger par ma faute. Un soupir fébrile s'échappa de mes lèvres légèrement tremblantes. Cameron continuait à me fixer comme si je n'étais rien de plus qu'une simple adolescente qui avait fugué de chez elle, ou bien souffrait-il trop et s'était renfermé sur lui-même. En tout cas, il n'avait plus ce doux regard. Il était dur comme de la glace, parce que je l'avais profondément blessé. Ce sentiment douloureux, même si il ne voulait pas me le montrer, je parvenais à le percevoir. Nos souffrances se faisaient écho.

Son souffle chaud balayait doucement mon visage. Je fermais les yeux un instant. Ce simple geste m'était difficile. Ces derniers cherchaient à se repaître des traits de son visage à chaque millimètre près. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu. Pourtant je pourrais le reconnaître entre tous. Je fermais si fortement mes paupières que quelques larmes se mirent à couler.


« Vous comptez rester comme ça encore longtemps ? Intervint la voix de Cailean. »


Je rouvris mes yeux, les posant sur lui. Je ne savais pas si je devais le bénir de débarquer, ou bien lui en vouloir de ne pas l'avoir fait plus tôt. Il tenait Gabriel, l'empêchant de fuir. Il lui avait attaché les mains dans le dos. Les yeux de du détenu se posèrent sur moi. Il me détaillait, cherchant sûrement à savoir si je n'étais pas blessée, mais je n'avais rien. Du moins, je ne ressentais aucune douleur physique. Je finis par me redresser, alors que Cameron en faisait de même, s'éloignant un peu. Il gardait ses distances avec moi, installant une barrière entre nous. Il n'était éloigné que de quelques pas, mais j'avais l'impression qu'il y avait un fossé immense de plusieurs kilomètres qui nous séparait.

J'expirai lentement afin de pouvoir me concentrer sur autre chose que sa présence. Je m'approchais doucement de Gabriel, sous le regard attentif des loups. Ses yeux bleus glaces ne reflétaient que son irritation face à la situation. Il n'aimait pas être entravé, et je pouvais le comprendre. Personne n'aimait être restreint de cette manière. Je lui fis un sourire contrit et il leva les yeux au ciel. D'un signe de tête, je désignais la maison de Raphaël, où nous attendait sûrement Peter en compagnie de Michel et de son cousin. Ils avaient sûrement une tonne de questions à me poser, exigeant des réponses que je refuserais de donner. Je n'avais aucune envie, et je ne voyais pas de quelle manière je pouvais leur dire que je devenais un monstre un peu plus chaque jour.

Alors que j'ouvrais la porte, je fus accueilli par une tasse de chocolat, et du regard condescendant de mon petit frère. Je pouvais clairement lire le message qu'il m'envoyait pas ce biais oculaire. Ça me donnait presque envie de l'étrangler, même si c'était moi qui était en faute. Je n'aurais pas dû partir sans lui en avoir touché un mot. Seulement, en cet instant, je voulais disparaître une fois de plus. Comment aurait-il pu comprendre mes sentiments ? J'avais tué mon propre enfant, et son père n'avait jamais eu connaissance de son existence. Comment aurais-je pu faire face ? Je n'étais pas si courageuse que ça. Je tenais à peine face au danger, sans parler de cette chose au fond de moi. Et si il blessait les autres ? Effrayée n'était pas un adjectif assez puissant pour décrire ce que je ressentais en permanence, en plus de ma culpabilité.


« Mon bras ne va pas tenir longtemps. Me fit remarquer Peter, le bras toujours tendu vers moi avec la tasse à bout de bras. »


Je lui pris la tasse des mains, avant de rejoindre Raphaël dans la cuisine. Michel s'y trouvait aussi, dans un coin, spectatrice, laissant la place à ce qui allait se passait. Je m'installais à côté de son cousin, posant la tasse sur la table. Je le menaçais d'un regard pour émettre un quelconque commentaire de son cru. Lui et sa cousine, ils avaient l'art et la manière pour ça. Ce dernier avait un sourire amusé sur ses lèvres. J'avais envie de lui tirer la langue comme une gamine. Seulement, je ne voulais pas être remarquée par les autres. C'était un comportement enfantin, que j'aurais pu faire si j'étais restée en Perseigne, auprès d'eux. Je ne voulais pas leur infliger plus de souffrances.

Je bus une gorgée de chocolat chaud, avant de constater que Gabriel avait été assis face à moi. Le frère de Cameron s'était posté derrière lui. Peter se tenait à l'encadrement de la porte, comme pour empêcher une quelconque fuite. Ce qui ne risquait pas d'arriver, étant donné qu'on m'avait déjà fait clairement comprendre que c'était inutile. De plus, je ne pouvais pas m'enfuir seule en laissant Gabriel, et ils me rattraperaient à tout les coups à pied. Les airs étaient le seul endroit, ou presque, où ils n'arriveraient pas à me suivre à moins qu'ils aient des ailes qui leur poussent dans le dos. Ce qui m'étonnerait grandement.

C'était donc en silence que nous étions autour de cette table. Raphaël avait arrêté de bricoler, sûrement depuis un bon moment. Peter buvait sa tasse, tandis qu'il observait Gabriel puis moi. Mes yeux rencontrèrent les deux patinoires de mon camarade de voyage. Il était immobile et son irritation avait fait place à l'ennui. Il s'adaptait si vite à une situation. Je regrettais presque de ne pas être à sa place. Ce silence était pesant et plutôt glaciale. Personne ne prenait la parole, de peur de déclencher un cataclysme. Enfin du moins, moi je craignais ça.


« Vous pouvez nous laisser seuls ? Demanda Cameron, en observant un point invisible. »


Raphaël se leva, posant une main encourageant sur mon épaule. Michel, qui se tenait en retrait, me lança un regard désolé, suivant son cousin. Peter haussa les épaules, quittant la pièce en même temps que son amant, qui traînait Gabriel avec lui. Mes prunelles noisettes descendirent sur le liquide brun et chaud. Mes doigts se resserrèrent autour de la tasse, mes phalanges blanchissaient. Son regard améthyste me brûlait, et je refusais de lever les yeux vers lui, ou même d'ouvrir la bouche. Je m'obstinais à attendre dans le silence.

J'allais rester murer dans mon coin de table, mais mes sens étaient aux aguets. J'étais sensible à la présence de Cameron, au point de savoir exactement où il se trouvait dans la pièce. Il restait, lui aussi, silencieux. Si il comptait sur moi pour détruire le silence, il pouvait toujours attendre une décennie. Je l'entendis passer derrière moi. Sa chaleur me parvenait. Je retins mon souffle, alors que ses doigts frôlaient seulement mon cou, et depuis bien longtemps je sentais ma morsure se réveiller. Elle me picotait, comme si le contact aérien de Cameron la sortait de sa longue torpeur. Je portais ma main à cette dernière pour la frotter ce qui aggrava son état. Elle se mit à me brûler comme si on me posait un fer chauffé à blanc sur la peau. Je respirais doucement pour ne pas gémir de douleur. Cameron revint face à moi, et j'osais enfin poser mon regard sur lui.

Sous la lumière de la cuisine, je le voyais vieilli. Ses traits étaient devenus plus durs comme si ils avaient été figés dans la pierre. Je pouvais sentir sa colère émaner de lui. Cela le rendait dangereux et puissant. Je ne m'étais jamais senti menacée avec lui. Il m'avait toujours procurée ce cocon de réconfort et de chaleur. Malheureusement, en ce moment, je craignais d'être à découvert. Que même sur moi, son immense colère s'abattra sans remord. Cette puissante rage avait germé en lui, à cause de moi et ça n'allait pas être une de ses crises que je pouvais plus ou moins m'en sortir sans trop de problèmes. C'était différent, très différent même.

J'inspirais doucement, me préparant mentalement à subir la furieuse tempête qui allait fondre sur moins. Cependant rien ne vint. Pas le moindre mot, seulement un silence glacé comme un désert arctique. Ce qui était bien plus terrifiant en soi.


« Cameron ? Finis-je par appeler. »


La prononciation de son nom sur ma langue avait un goût de nostalgie, et bien plus encore. C'était comme si par cette appellation, quelque chose m'assaillait et que je retombais dans une addiction que j'essayais d'oublier. Je sentis mon corps se chauffer, alors qu'un être au fond de mon cœur se réveillait après une longue hibernation.

Cameron ne se retourna pas lorsque je l'avais appelé. Que ressentait-il en cet instant ? Se sentait-il comme moi ? Comme si on se réveillait d'un mauvais cauchemar ? Une brève sensation de soulagement et de bonheur retrouvé. Chose qui ne durait jamais longtemps. Je le savais, j'allais moi-même replonger dans ce cauchemar de mon plein gré. J'allais lui demander de me laisser partir, parce que je pensais que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, ou du moins j'essayais de me convaincre que c'était mieux ainsi. Parce que j'étais une trouillarde.

Je me pinçais les lèvres. Étais-je capable de lui demander ça ? Voir même le désirais-je ? Non, j'avais besoin de lui, mais était-il capable de me pardonner pour tout ce que j'avais fait ? Me voulait-il, même de nouveau à ses côtés ? Ces pensées m'effrayaient, me tordaient l'estomac et formaient une coulée de plomb en moi. Il serait plus simple qu'il me laisse partir plutôt qu'il me garde avec lui.


« Cameron... tu dois me laisser partir... »


À peine avais-je prononcé ses mots, qu'il abattit son poing sur la table, la fendillant en deux et me faisant sursauter. Ce n'était pas bon signe ça. Raphaël risquait de nous en vouloir. De plus, je devais retenir le serpent qui s'était réveillé après cet éclat de colère et de violence. Ce n'était peut-être pas sur moi, mais il se sentait en danger et menacé. J'inspirai et expirai doucement, alors que les yeux perçants de l'Alpha me fusillaient férocement. Toujours aussi silencieux, il s'éloigna de la table, mais continuait à me fixer. J'ouvris la bouche pour une nouvelle tentative, et cette fois-ci se fut le mur derrière lui qui reçut le poing. Des marques de fissure, ainsi qu'un trou béant, s'étaient formées. J'espérais que Raphaël ne nous en voudrait pas trop, et qu'il n'était pas contre une nouvelle décoration pour sa cuisine.


« Arrête. Finit-il par dire.

- C'est ce qu'il y a de mieux à faire. Répliquai-je, essayant d'y mettre tout mon cœur et ma conviction pour le convaincre, mais c'était plutôt pitoyable.

- Mieux pour qui ? Pour moi ? Pour toi ? Grogna-t-il, en retenant un grondement sourd dans sa poitrine. »


Je me mordis la lèvre inférieure. J'étais incapable de répondre, car ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux. C'était seulement la facilité, et ce chemin n'était pas forcément le meilleur. Je sentis mon cœur se serrer, alors que le serpent s'agitait nerveusement. Je déglutis, baissant les yeux sur la tasse renversée. J'avais beaucoup de mal à tenir en cage ce visqueux reptile, et il était beaucoup plus simple de se concentrer si je regardais autre chose que Cameron. Mes yeux suivirent le liquide brun sur la table, qui tombait goutte par goutte sur mes cuisses. Le liquide formait une tâche sur mon pantalon brune et sombre.

Je la contemplais pendant quelques secondes, avant de bondir de ma chaise. Je regardais mes cuisses, alors que ma peur explosait en moi. Les tâches de chocolat se superposaient à celles des mes souvenirs douloureux. Mes yeux s'embuèrent alors qu'un cri de désespoir mêlé à la peur s'échappa de mes lèvres, il était strident et à en glacer les os. J'avais l'impression de revivre ce jour infâme. Je regardais autour de moi, et mes yeux voyaient le jardin de la maison s'associer aux murs de la cuisine. Ma respiration devenait frénétique alors que mes mains cherchaient un moyen de retirer ses tâches. Je griffais mon jeans alors que le liquide avait imprégné le tissu. Je commençais à voir flou et à suffoquer. Je perdais encore une fois mon bébé. Je ne pouvais pas le perdre. Pas encore.

Des bras m'encerclèrent et des mains entouraient mes poignets, me forçant à stopper. Cameron me tenait contre lui, faisant attention à ce que je ne me blesse pas.


« Calme-toi. Chut. Tout va bien. C'est fini. Respire doucement. Me susurra-t-il à l'oreille, répétant ces mots plusieurs fois. »


Suivant ses instructions, ma respiration redevint régulière. Mes yeux pouvaient voir à présent les murs de la cuisine, et la tâche de chocolat ne ressemblait plus à du sang. Je finis par me calmer, et je pouvais sentir la brûlure que m'avait fait le liquide bouillant. Cameron me lâcha après avoir constaté que je n'étais plus en état de crise. Je déboutonnais mon jean et le descendis jusqu'à mes genoux. Ma peau était rougi et sous cette couleur rouge, j'avais l'impression de voir ma vulnérabilité. J'avais essayé d'être forte, de m'endurcir, mais je n'avais fait que me briser et me détruire davantage. J'avais peut-être développé un comportement autodestructeur. Mes yeux se relevèrent sur la silhouette de Cameron. Il m'avait calmé, était-il mon salut ? J'avais envie d'espérer que ce soit le cas, mais surtout j'avais espoir qu'il accepte de le devenir. Je voulais y croire.


« Je suis.. je ne sais pas ce qui est pour le mieux.. je ne veux juste pas.. revivre ça. Avouai-je, finalement et baissant encore une fois mon regard sur mes cuisses. »


je sentis son regard me transpercer de part en part. Je ne savais ce qui était le plus douloureux, cette attente douloureuse dans le silence qui effritait mes espoirs à chaque seconde engrené, ou bien revivre ce cauchemar de temps en temps. Toutes ces questions empoisonnaient mes pensées. Je sentais mes larmes revenir à la charge, alors que lui restait impassible et silencieux. J'empêchais un sanglot de sortir en redressant le regard vers lui. Il était si froid et distant, n'était-ce pas mieux ainsi ?


« Cameron..., soufflai-je en faisant un petit pas vers lui. »


Je n'en pouvais plus. Mon cœur déjà en morceaux ne pouvait pas subir plus. Il ne tiendrait pas longtemps.


« Non. Je ne te laisserai pas partir ! S'exclama-t-il, avant de poursuivre sans me laisser le temps d'en placer une. Sais-tu à quel point c'est douloureux ? Tu m'as quittée sans même me dire pourquoi, juste après la bataille. Je n'ai même pas pu faire le deuil des miens correctement, tellement je me suis senti abandonné par la personne à qui j'avais offert mon âme en entier. Mon cœur, une partie de moi dont j'étais sûr que je ne pourrais pas reprendre. La meute. Moi.. je ne me suis jamais senti aussi vulnérable ! »


Chaque mot me faisait mal. C'était comme des coups de poignard en plein cœur, mais je le méritais. C'était ma faute. Je n'avais pensé qu'à moi ce jour-là. Je n'avais eu aucune compassion pour les autres. J'étais égoïste, et stupide. Je me demande si ils avaient pleuré mon enfant, est-ce que quelqu'un l'avait dit à Cameron ? Son regard brillait d'une souffrance insupportable.


« Je n'avais jamais cru que je vivrais un enfer pareil.

- Je t'avais prévenu. Murmurai-je, en repensant au tout début de notre relation.

- J'ai survécu à cet enfer. Ce n'est pas pour te laisser t'échapper de nouveau. Répliqua-t-il, en me fusillant d'un regard menaçant.

- Tu devrais. Je peux te donner une raison de me détester au point de me laisser partir. Grommelai-je en reniflant. »


Son regard se fit plus lourd et plus perçant. Un frisson désagréable me remonta la colonne vertébrale. Je n'avais jamais pensé que j'arrivais au bout de mes peines en cet instant, mais j'avais la sensation que le pire allait venir tout de suite.


« Tu veux parler de mon enfant dont j'ignorais l'existence jusqu'au jour de sa mort, parce que tu ne pouvais pas me le dire ? Lâcha-t-il, comme si il larguait une bombe sur moi.

- Ils te l'ont dit ? M'enquis-je dans un filet de voix tremblante.

- Ils n'ont pas eu besoin. Je l'ai senti. Au plus profond de moi, quelque chose s'est brisée ce jour-là. Je pensais qu'il t'était arrivée quelque chose, mais tu étais toujours là. Vivant et bien portante. Tu n'avais rien de grave, malgré le sang qui couvrait tes cuisses. Puis à ton regard, j'ai su. Tout s'est éclairé. Tu attendais un enfant de moi, mais tu venais de le perdre, avant même d'avoir pu me le dire. Me raconta-t-il, d'une voix douce comme si il me confiait un secret. »


Mes larmes coulaient à flot. Son regard s'était adouci. Il était toujours triste, mais il me montrait son cœur. Du moins ce qu'il en restait. D'irrépressibles sanglots me prirent. J'avais vraiment tout gâché et détruit. Et lui.. et lui, m'offrait encore son cœur une nouvelle fois.


« C'est de ma faute. Dis-je, entre deux sanglots.

- Haylie..

- C'est de ma faute. Répétai-je, avant de poursuivre. Si je... si je n'étais pas si lâche. Si j'avais été plus... plus courageuse... tout ça ne serait pas arrivé ! Il ne serait pas mort... personne ne le serait. Si je.. si je n'existais pas... »


Avant même que je ne puisse finir ma tirade, des lèvres se plaquèrent sur ma bouche. Ses bras m'enlacèrent alors que les miens s'agrippèrent instinctivement à son cou. Son baiser n'exigeait qu'une seule chose, que je me taise.


« Si tu en dis plus, je ne te le pardonnerai jamais. Si tu n'existais pas. Lui n'aurait même pas pu espérer de venir dans ce bas-monde. Tu veux salir sa mémoire, la preuve de son existence en toi ? Gronda-t-il.

- Je suis une personne horrible. Hoquetai-je, en enfouissant mon visage dans son cou.

- Tu n'es pas horrible. Tu as juste pris le mauvais chemin. Me chuchota-t-il à l'oreille. »


Je restais agrippée à lui, me laissant envelopper par sa chaleur et son odeur. J'avais l'impression de renaître et le serpent s'était tout simplement calmé. Je me serrais un peu plus contre lui, ses mains me caressant le dos. Son souffle juste au dessus de mon oreille, je me sentais complète de nouveau. Le vide que je ressentais, se remplissait doucement de sa présence à lui.


« Je suis venu te ramener sur le bon chemin et je ferai en sorte que tu ne te perdes plus en route. Murmura-t-il, tendrement.

- Je suis désolée. Je te dirai tout à l'avenir. Promis-je, en étouffant un sanglot.

- Il est temps de rentrer à la maison, Leannan. »

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