Chapitre 20

Son sourire m'exaspérait. Je n'étais pas contre un peu de bonne humeur, j'aimais quand ça allait bien. En revanche, j'avais horreur de cette condescendance qu'affichait son sourire. Peter se mettait à siffloter des airs de chansons romantiques, et cela m'irritait. Depuis son retour et le départ de mon loup et de son frère, j'avais le droit à ce spectacle chaque jour. Rowena et Audrick étaient partis avec eux, alors que je restais coincée ici avec mon frère. Il allait me rendre chèvre à jouer la carte de la joie.


« Tu ne peux pas t'arrêter deux minutes ? S'il te plaît ? Gémis-je, en m'étalant sur la table de la cuisine.

- Pourquoi ? T'aimes pas la chanson ? Je peux en faire une autre, tu sais. Déclara-t-il, en souriant.

- Je ne sais pas ce qui est le pire, ton massacre des chansons en sifflant ou bien quand tu faisais la gueule à Cailean. Soupirai-je, en me redressant. »


Il m'offrit un rictus amusé, avant d'aller chercher une tasse. Avec un peu de gentillesse, il me ferait du thé. Il commença à verser de l'eau bouillante, quand il se crispa. La sonnerie de la maison retentit. Je fronçais des sourcils. Personne ne sonnait à la porte, sauf les étrangers. Je me levais perplexe, et Peter abandonna son activité pour être à mes côtés. Quelques loups et louves s'approchèrent de la porte d'entrée, me regardant quand je passais à travers eux. Ils étaient tous sur leur garde. Certains avaient le visage grave, prêt à bondir si nécessaire. J'ouvris la porte pour tomber sur deux hommes en blouse blanche, et derrière eux se trouvaient des policiers. Un frisson me parcourut le long de l'échine, glaçant mon corps.


« Que puis-je pour vous, messieurs ? M'enquis-je, en espérant que cela se termine sans problème, même si je n'y croyais pas du tout.

- Mademoiselle Haylie Debline ? S'enquit l'un des deux blouses blanches, en me détaillant de haut en bas.

- Oui ? Répondis-je, ne voyant pas ce qu'il me voulait.

- Veuillez n'opposer aucune résistance. Vous allez bien sagement nous suivre. Déclara-t-il, d'une voix dure et autoritaire.

- Pour quel motif ? Interrogea mon frère. »


Je le sentais mal cette histoire. Je lançais un regard vers Peter pour lui dire de reculer. Les policiers étaient juste derrière, prêt à faire leur boulot. Il obéit avec réticence. Ça ne lui plaisait pas plus à lui qu'à moi. J'entendis derrière moi, plusieurs grognements. Le deuxième blouse blanche sortit un papier de sa poche intérieure, et le déplia pour me le mettre sous le nez. Je ne compris pas la moitié de ce qui était marqué, mais j'avais rapidement retenu le reste.

Cela disait en plusieurs mots que je devais être interné d'urgence, et que j'avais un comportement dangereux et nuisible pour la sécurité d'autrui. En gros, on allait m'interner dans un centre, que je supposais être sous le joug de l'A.O.S. Il semblerait que Senior soit passé au niveau supérieur. Je déglutis, avant de me tourner vers les membres de la meute. Ils étaient prêts à bondir sur eux. Je ne pouvais pas contester ce papier qui était officiel. Personne ne le pouvait, il était signé et mandaté. Ce n'était pas une action officieuse. En somme, ça ne servait à rien d'objecter. Surtout que si je commençais à m'emporter, les deux policiers pouvaient sortir leurs armes, avec je suppose des tranquillisants, ou un pistolet électrique.


« Qui ? Soufflai-je, assez fort pour qu'ils m'entendent.

- Votre bienfaiteur. Répondit le premier. »


Je n'avais aucun bienfaiteur, si ce n'était Cameron et sa meute. Hors je vivais avec eux, cela m'étonnerait beaucoup qu'ils me balancent dans un centre psychiatrique. Sans plus un mot, je décidais de les suivre gentiment. Faire une scène n'apporterait rien de bon. Certains voulurent s'interposer mais Peter les retint. J'étais sûre que c'était lui qui avait le plus envie d'enfoncer ses crocs dans leur gorge, mais il savait que cela ne ferait qu'aggraver la situation. On ne pouvait pas jouer la carte du loup à tout les coups. Surtout que les règles n'étaient pas les mêmes. Peter s'avança lentement, levant les mains en geste d'apaisement.


« Voulez-vous entrer et boire quelque chose de chaud ? Avec ce temps pluvieux, vous devez être trempé et frigorifié, surtout avec le peu de vêtement que vous avez. Le temps est souvent d'humeur changeant ces derniers temps. Proposa-t-il, en les invitant à entrer dans le hall. »


Les deux policiers se regardèrent, avant de hausser un sourcil. Ils haussèrent les épaules, quand les deux blouses blanches, se consultèrent du regard. Ils étaient pressés, mais l'invitation était tentante. Il était vrai qu'il faisait plutôt froid, que la pluie commençait à tomber un peu plus forte, et que le vent gelait les os. Ils finirent par accepter, et ils entrèrent, avec méfiance tout de même. Peter avait éparpillé les loups, les évitant de sauter sur ceux qui étaient venus m'emmener. Peter les accompagna jusque dans le salon, et leur demanda de patienter un petit peu. Je les avais suivis, mais je restais en retrait. Une louve arriva et déposa des cafés devant eux, avec une boîte de beignets, avec des cookies. Peter s'installa sur l'accoudoir d'un fauteuil, me faisant signe pour que je m'installe dans ce dernier. Ce que je fis, parce que je ne comprenais pas vraiment au jeu qu'il jouait.


« Bien... il ne devrait pas tarder à arriver. Dit-il, en prenant un cookie.

- Qui donc ? S'enquit celui qui avait le papier.

- Celui qui mettra fin à votre mascarade ridicule. »


À peine avait-il dit ça, qu'un homme en costume d'avocat s'approcha du salon. Je le reconnaissais, c'était un de nos loups. J'ignorais son nom, et on le voyait rarement à la maison. J'espérais que malgré son costume, il était un vrai avocat, parce que c'était bien ce dont nous avions besoin en ce moment.


« Maître Docker. Avocat de Mademoiselle Debline. Se présenta-t-il, en souriant. »


Pas de doute, c'était bien un avocat. Son sourire était aimable mais ses yeux étaient ceux des requins. Un frisson me parcourut le corps. J'étais heureuse qu'il soit là pour me défendre et non pour m'attaquer. Je commençais à plaindre ses messieurs. Je supposais que cet avocat était celui de Cameron, enfin de la meute entière.


« On m'a fait part de la situation, et puis-je savoir qui est l'auteur de cette demande ridicule ? J'espère pour vous que c'est le tuteur de cette pauvre enfant. Ce qui m'étonnerait étant donné que je l'ai eu hier au téléphone, me disant de venir la voir aujourd'hui, afin de lui faire valoir si elle aimerait voir un spécialiste comportemental. Dit-il, d'une traite dans laisser le temps à qui que ce soit de l'interrompre. »


Je voulais m'insurger sur le terme utilisé. Je n'étais pas une pauvre enfant, et encore je pouvais accepter le terme de cinglée, mais pauvre enfant. Je me mordis la langue pour ne pas lui faire de remarquer. Par contre, je devais féliciter cet homme. Il mentait avec un aplomb incroyable, même moi, je le croirais si il s'agissait d'une autre personne dont il était question. Celui qui avait le papier, le présenta à l'avocat qui fronça des sourcils, en le lisant. Il lâcha un soupir, avant de secouer la tête.


« Je suis désolé, messieurs, mais vous allez devoir rentrer bredouille. Ce papier ne peut être valide. Mademoiselle Debline est sous la bienveillance de la famille Sealgair. J'ai ici, les papiers qui contestent celui-ci. »


Sans attendre, il sortit de sa mallette un épais dossier qui devait faire plus d'une trentaine de page. Les deux blouses blanches se partagèrent le dossier, et ils n'avaient même pas lu les trois premières pages, qu'ils devinrent livides. Leur expression livide devint colérique. Les policiers se levèrent d'un bond et sortirent leurs armes, mais avant qu'ils ne puissent dire quelque chose, des loups leur étaient tombés dessus. Le sourire de l'avocat s'assombrit tout comme celui de Peter. Je lançais un regard vers Peter, qui se leva lentement, alors que les deux blouses blanches subissaient le même sort que les deux policiers. Peter fouilla les deux policiers ainsi que les deux docteurs. Il se tourna victorieusement vers moi, en brandissant les insignes. Il les lança à Maître Docker qui les rattrapa au vol. Il les inspecta longuement, avant de sourire.


« Bien messieurs, ils sembleraient qu'il soit temps de mettre une fin définitive à cette mascarade. Mademoiselle, si vous voulez bien passer dans une autre pièce.

- Vous inquiétez pas pour ma sensibilité, Maître. J'ai vu pire. Répliquai-je, en haussant un sourcil. »


Il me sourit alors que Peter revint s'asseoir à mes côtés. L'avocat fit un signe aux loups, et ces deniers plantèrent leurs crocs dans le cou des hommes. J'avais cru qu'il y aurait au moins un cri mais seulement un gargouillis. Je levais les yeux vers Maître Docker.


« Vous pensez que je peux contacter Cameron ?

- Tenez. Me répondit-il, en me tendant un portable. »


Le portable était déjà entrain d'appeler un numéro. Je le mis à mon oreille, et après deux tonalités, la voix de Cameron me répondit.


« James ? Interrogea mon loup.

- Essaie encore. Soufflai-je, avec un sourire sur les lèvres.

- Leannan ? Il y a un problème ?

- Non, ça va. Si on omet qu'il y a quatre cadavres dans le salon, mais nos loups savent ce qu'ils font. Le sang s'est à peine répandu sur le tapis. Tout s'est passé en douceur. Ils se sont énervés après que Docker leur a montré un dossier imbuvable. Relatai-je, comme si il n'y avait rien d'anormal à cette journée.

- Je vois, tu es sûre que tu vas bien ?

- Oui. Je n'ai même pas une égratignure. Contrairement à eux. Rassurai-je, en posant mon regard sur les macchabées qui se faisaient emporter.

- Leannan... »


Je pouvais entendre l'insistance et l'inquiétude dans sa voix. J'allais bien pourtant, je n'avais rien eu. Un peu de peur, mais pas le moindre mal. Il me manquait beaucoup, mais je pouvais survivre jusqu'à ce qu'il rentre à la maison.


« Cameron... depuis quand est-ce que je suis "sous la bienveillance" de ta famille ? Me moquai-je, en lançant un regard vers l'avocat.

- Dès l'instant où tu es apparue devant moi. Répondit-il, et je pouvais l'entendre sourire. »


Je gloussais de plaisir, avant de lui dire au revoir et qu'il me manquait. Je passais le portable à James. Ce dernier me sourit chaleureusement avant de quitter le salon. Peter me regardait, avec un froncement de sourcils inquiet. Je lui souris, mais rien à faire. Donovan entra dans le salon, et fonça droit sur moi. J'eus le droit à un câlin étouffant, et quand il me relâcha un peu, il laissa sa tête reposer sur mes cuisses. Je lui caressais la tête machinalement, et il ferma les yeux.


« Donovan ? M'enquis-je, en ne comprenant pas trop son comportement.

- On me l'a demandé. Répondit-il, simplement.

- Pourquoi toi et pas moi ? S'insurgea Peter, outré que Cameron passe par Donovan et non par lui.

- Parce que tu trouveras un moyen de faire en sorte qu'il te doit quelque chose et pas lui ? Proposai-je, moqueuse. »


Peter réfléchit une seconde ou deux, avant de hocher la tête satisfaite de cette explication. Mon petit frère devait bien être le seul, avec Cailean, à faire en sorte que Cameron lui doit un service alors qu'il est Alpha. Je continuais à caresser la tête de Donovan, qui se mit à soupirer d'aise. Il aimait bien les papouilles celui-là. Enfin, je pouvais comprendre, moi aussi j'aimais bien les papouilles.


« Au faite, Haylie. À propos de ton mystérieux bienfaiteur..., commença Peter très sérieux.

- Il va être temps de jouer nos cartes. Coupai-je, dans un soupir.

- Après trois ans, il serait peut-être temps en effet. Ironisa mon frère.

- Je comptais attendre un an ou deux de plus en vrai. Avouai-je, en regardant le vide. »


Je sentis le regard de Peter sur moi, attendant que je développe mes plans initiaux. Il était vrai que ma rencontre avec le monde des loups, à changer beaucoup de choses. J'avais toujours des plans brouillons, mais pour abattre l'A.O.S, j'en avais eu un plus détaillé, qui ne pouvait se mettre en marche que dans quelques années. Enfin c'était avec le manque de moyens que j'avais, maintenant c'était différent. J'avais Cameron et sa meute. Ça avait tout chamboulé, donc je n'étais plus très sûre de moi. Je ferais tout de même part de mes plans à Cameron et Audrick. Ils pourront toujours le modifier.


« J'espère que tout ira bien. Marmonnai-je, pour moi-même. »


***


Cameron rentrait aujourd'hui. Je l'attendais sur le pas de la porte. J'étais assise, regardant l'allée avec intérêt. Peter était debout dans l'encadrement de la porte. Les autres loups étaient occupés autre part, et mon Oméga de compagnie, qui me faisait des câlins surprises sur ordre de Cameron, avait filé depuis une heure.


« Tu sais que ce n'est pas en fusillant cette pauvre allée qu'il va apparaître plus vite. Plaisanta mon petit frère.

- Je ne fusille rien du tout. Objectai-je, en continuant de regarder dans la même direction.

- Au faite... tu vas lui en parler ? S'enquit-il, en venant s'asseoir à côté de moi.

- Lui parler de quoi ? Rétorquai-je, et fronçant des sourcils. »


Peter me regardait sûrement avec ces yeux de : "ne joue pas à la plus maligne avec moi". Je lâchai un soupir, avant de plonger mon regard noisette dans le sien. Je n'avais aucune envie d'en parler maintenant, et je ne comptais pas en parler avec Cameron, avant la fin de toute cette histoire avec l'A.O.S. Surtout qu'on comptait en finir dans peu de temps.


« Il mérite de savoir, Haylie. De toute manière, il le saura d'une façon ou d'une autre, autant que ce soit toi qui lui dise non ?

- Je ne suis pas sûre de pouvoir. Enfin pour l'instant. Soufflai-je, en reportant mon regard sur l'allée vide. »


Peter avait raison. Je devrais sûrement tout dire à Cameron, et même si j'avais la certitude qu'il m'aime pour l'éternité. Moi je n'étais pas prête pour le lui dire. J'avais besoin d'un peu de temps, surtout que je ne saurais pas comment il réagirait quand je le lui dirais. Ce n'était pas comme si je l'avais intentionnellement caché, c'était juste qu'il n'y avait aucun moment propice pour lui dire, et il ne m'avait jamais posé de question dessus. Je soupirai, quand un bruit de moteur me parvint, et que l'ombre de la voiture de mon loup apparut. Je bondis sur mes pieds quand la voiture s'arrêta et que les portières s'ouvrirent.


« Wouah quel accueil, j'imaginais plus des sauts de joie, des embrassades à effusion. Quelques choses du genre. Plaisanta Cailean, en me souriant.

- C'est pas pour toi, dans tout les cas ! Répliquai-je, en croisant les bras sur ma poitrine. »


À peine avais-je dit ces mots, que des lèvres se plaquèrent sur les miennes. Mes bras se nouèrent autour du cou de Cameron, et ses bras m'enlacèrent. Il déposa plusieurs baisers dans mon cou.


« Je n'en demandais pas tant. Se moqua son petit frère.

- La ferme, Cailean. Grogna Cameron, son nez plongé dans mon cou. »


Il me souleva du sol, et me porta jusqu'à la maison. Je me serrais fort contre lui. Il m'avait tant manqué. Je plongeais, moi aussi, mon nez dans son cou, humant son parfum de mâle dominant. Cependant au lieu de rejoindre notre chambre, comme il aurait dû convenir, ou du moins c'était ce que je pensais, il m'emmena dans la cuisine. Cuisine où James Docker l'avocat nous attendait, avec Donovan qui préparait soigneusement du café ou du thé. Il me reposa sur le sol, et bientôt, le lieu fut envahi par la famille Sealgair. Peter s'assit sur le comptoir derrière lequel Donovan se tenait. James était assis à la table, avec Audrick, Rowena, Cailean et Cameron. Je rejoignis Peter et Donovan. Il manquait Benjamin et ça aurait été complet, mais il était toujours en Russie. J'avais eu des nouvelles de ce dernier, il y avait quelques jours. Il ne rentrerait pas avant un petit moment, et il m'avait promis de m'appeler plus souvent.


« C'est un plaisir de vous revoir, Monsieur. Commença Docker, en souriant.

- De même, James. Donc ? Répondit Cameron, en souriant à son tour. »


Le sourire de requin de James apparut sur son visage, et je sentis Donovan se cacher derrière moi. Je pouvais le comprendre, ce sourire était tout simplement flippant. Heureusement qu'il n'était destiné qu'à ses ennemis, et que nous ne faisions pas parti de cette catégorie. James était grand, plutôt fin, avec un teint pâle. Il avait des cheveux bruns, voir noir, des yeux en amandes de couleurs noirs aussi. Il ressemblait à l'avocat du diable avec son sourire. Je rassurais Donovan en le prenant dans mes bras. Il s'y lova volontiers et lâcha un soupir rassuré. Je lui ébouriffai les cheveux, avant qu'il ne retourne à ses préparations.


« Il se cache mais je vais le trouver. Il nous résistera un mois ou deux tout au plus. Déclara Docker, en passant un dossier à Cameron.

- C'est trop long. Ça lui donne le temps d'agir. Grommela mon Alpha, en ouvrant le dossier.

- Nous ne pouvons pas nous permettre une erreur, monsieur. Cela risque de vous compromettre. Ils sont plutôt subtiles eux aussi.

- Pas d'après ce que j'ai vu.

- Le père n'est pas le fils, Monsieur. Il a plus d'expériences. Il est plus retors. Fit remarquer l'avocat, en prenant une mine sombre. »


Cameron hocha la tête, en continuant de lire. Audrick lisait par dessus les épaules de son fils, tout comme Rowena et Cailean. Notre trio de figurant, parce qu'il fallait avouer que nous n'avions presque rien à faire ici à part écouter la conversation, lançait des regards vers la table, avant de se tourner vers nos tasses. Je savais bien sûr quoi tourner la conversation, parce que j'en avais parlé un peu avec Cameron au téléphone. Cependant, j'avais pensé pouvoir une préparation mentale tout de même. Peter me donna un petit coup de coude, comme pour me dire d'intervenir, parce qu'ils avaient repris la conversation, essayant de raccourcir le délai du projet.


« Monsieur, la prudence est mère de sûreté sur ce genre d'opération.

- Je n'ai jamais dit de ne pas être prudent, mais d'être efficace et rapide. Contra Cameron, en repoussant le dossier vers son frère.

- Nous n'avons rien de plus pour faire avancer plus vite les pions de l'adversaire. Fit valoir, l'avocat. »


Cameron pinça les lèvres, et je savais qu'il réfléchissait au point de vue de James. Mon loup n'était pas idiot, et les conseils de James n'étaient pas à prendre à la légère. Je le savais, étant donné, qu'il m'avait aidé à prendre certaines dispositions niveau administratif pour maman et papa. Surtout pour papa, il avait déjà un dossier de preuves complet pour le faire sortir de prison, et de rouvrir l'enquête sur l'affaire qui l'avait envoyé là-bas. Je comprenais pourquoi Cameron était si confiant pour vaincre l'A.O.S., avec James dans l'équipe, c'était presque joué d'avance. Je disais bien presque, parce qu'il pouvait y avoir un imprévu qui se passe. Cameron lâcha un soupir, et allait approuver les dires de James, mais Peter me redonna un coup de coude. J'avais déjà compris la première fois, et ce n'était pas la peine de recommencer. Je lui lançais un regard noir, et il haussa des épaules. Je m'approchais de la table des tacticiens. Aucun ne tourna la tête vers moi, comme si j'étais inexistante, bien trop absorbé par la décision que Cameron allait prendre.


« Il suffit de lui tendre un piège. Et j'ai exactement l'appât qu'il faut. Interrompis-je, en coupant Cameron dans son élan. »

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