Chapitre 14
Il ne fallait jamais, mais ô grand jamais, faire un tel geste devant Peter. Non seulement il l'avait recraché, encore cela allait, il l'avait fait dans une serviette, mais il avait jeté la serviette dans l'assiette. Une telle offense, Peter allait faire un carnage et même moi, j'étais bien incapable de l'arrêter. Je reposais ce que j'avais dans les mains sur le comptoir de la cuisine pour tapoter le bras de Ben. Avec Donovan qui suivait le mouvement, on récupéra les casseroles pour les mettre à l'abri dans le four, puis ensuite les assiettes. Peter se leva lentement, son regard était planté dans celui du russe. La tension dans son corps annonçait un terrible courroux, et j'avais presque pitié du chef russe.
« On ferait mieux de courir, non ? Proposa Ben, en regardant avec envie la sortie qui donnait sur le salon.
- C'est une très bonne idée. Affirma Donovan, en hochant la tête. »
L'aura de Peter gonflait jusqu'à nous écraser tous, enfin sauf moi. Le chef prit l'assiette avant de la donner à l'un de ses subalternes, qui jeta le plat d'un geste de main vers le jardin. En sommes, il venait de signer leur arrêt de mort. Quand on entendit le "sploutph" qui suivit le "Bing" de l'assiette, Peter sauta par dessus la table pour se ruer sur le chef russe. Il avait été intercepté par l'une des armoires à glace, alors que je poussais Ben et Donovan pour qu'on court se réfugier l'étage. Contre quatre, Peter n'avait aucune chance, mais là, sur le coup, je pariais davantage sur mon frère qu'eux. De plus si on s'enfuyait un ou deux gardes russes nous suivraient pour nous attraper. Encore une fois, j'avais vu juste. Le chef laissa deux de ses subordonnés avec Peter, alors qu'il allait à notre poursuite avec le dernier gorille. On grimpa les escaliers, en faisant attention de ne pas tomber dans nos propres pièges. Ce serait bête tout de même. On ne regardait pas en arrière, quand on s'enferma dans une chambre.
On pouvait entendre la bataille de Peter, mais aussi les grognements des deux russes qui s'empêtraient dans nos pièges. Ça les ralentissait le temps qu'on s'organise dans la chambre. On avait fait un piège qui recouvrait les marches de l'escalier, des trucs qui tombent sur leur tête. J'aurais bien aimé qu'on puisse suspendre la baignoire pour qu'elle leur tombe dessus, mais cela aurait été trop voyant, et nous n'avions pas le temps de faire un stratagème qui permette de le faire. Donovan réussit à se faufiler au dessus de l'armoire, tandis que Ben s'agrippa à la fenêtre pour se cacher, en bas de cette dernière. Je me tenais face à celle-ci, quand la porte s'écrasa contre le mur, me faisant sursauter. Ils étaient couverts d'huile et de d'autres choses gluantes et glissantes. On avait plutôt bien fait notre travail, même si ça ne plaisait guère à ces derniers.
« C'est fini. Dit le chef russe, en me lançant un regard amusé, en me voyant avec la fenêtre ouverte.
- Vous pensez ? Rétorquai-je, en reculant un peu.
- Oui. Et peu importe votre prochain mouvement. »
Le colosse derrière lui, ferma la porte en claquant, pénétrant un peu plus dans la chambre. Le chef russe s'approcha un peu plus de moi, et je m'écartai de la fenêtre, laissant ainsi l'espace à Ben de bondir sur lui. J'esquivais le gorille, pour rouvrir le porte. Benjamin et le chef des singes roulèrent un bon moment, alors que Donovan tombait sur l'armoire à glace. Je les laissais pour redescendre dans la cuisine. L'un des opposants de mon frère s'était retrouvé agonisant sur le carrelage, le ventre ouvert. Je cherchais mon frère dans la boule de fourrure qui saccageait la cuisine. Les crocs claquaient, les griffes déchiraient la chair. Le sol était recouvert de sang, de poils et peut-être un peu de morceau de loup. Des grognements puis un gargouillis et enfin un couinement et plus rien.
« Peter ? L'appelai-je, prudente tout de même. »
Je ne voulais pas me prendre un coup de griffes malencontreux. Il reprit sa forme humaine, et je pouvais voir de vilaines blessures au niveau de son épaule et de son abdomen. Je retirai mon haut afin de le lui lancer pour qu'il puisse faire une compresse avec. Être en sous-vêtements ne me plaît pas vraiment, mais je n'avais pas vraiment le choix, sur le coup. Mon petit frère s'approcha de moi, le visage plutôt sombre.
« Tu... Haylie ! S'exclama-t-il, en me poussant sur le côté violemment. »
Je heurtais le mur, alors que mon frère fut projeté dans le jardin. Avant même que je ne comprenne quelque chose, une main se referma sur ma gorge, me soulevant du sol. Le regard glacial du chef des singes se plongea dans les yeux noisettes. Il était furieux, et sa patience semblait à bout. Mon cœur battait à vive allure dans ma poitrine, et mes premières pensées furent pour Ben, Peter et Donovan. Benjamin s'occupait de lui, et j'espérais qu'il n'était pas mort. Mon frère venait de se faire propulser alors qu'il était blessé, et Donovan... avait-il réussi à vaincre l'autre gorille avant de se faire avoir par ce type.
« Comment tu... les autres... Réussis-je à dire alors que ma trachée était compressée.
- À ton avis ? Sourit-il, sarcastique et sournois. »
Mon cœur s'arrêta de battre, et je sentis la colère glaciale courir sous ma peau. Un frisson désagréable me parcourut l'échine. Je projetais la colère contre lui, et il desserra suffisamment sa prise pour que je puisse respirer. Il avait toujours sa main sur ma gorge, et il reprit bien vite ses esprits, mais en ces quelques secondes, j'avais eu le temps de prendre le couteau en argent dans ma poche et de le couper au niveau de l'avant-bras. Je n'avais pas eu besoin de lui faire une blessure profonde. Il me lâcha en grondant, alors que je me baissais pour éviter un coup de poing. Je m'éloignais un peu plus, avant qu'il ne puisse m'attraper.
« Tu ne m'échapperas pas ! Tu finiras par rejoindre tes amis ! Vociféra-t-il, alors que cette fureur noire s'emparait de nouveau de moi. »
Je me retournai vivement, le fusillant de mon regard le plus noir. Ma prise sur la garde du couteau argenté se changea, afin de pouvoir plus facile lui donner un coup fatal. Je sentais mon sang gronder en moi, réclamant que le sang de cet homme recouvre mes mains et mon visage, étanchant ma soif. Il fallait que je sorte les tripes de loup de mes propres mains. C'était une idée grisante et délicieuse. Un sourire s'étira sur mes lèvres. Un sourire malsain et vicieux. Le chef des singes se changea en loup devant moi, grognant alors que je le provoquais ouvertement. Il fit un pas hésitant. Alors je lâchai un instant le couteau, et il bondit sur moi. Je rattrapais le couteau rapidement, esquivant d'un pas, ses griffes frôlèrent mon bras et je plantais le couteau dans son flanc. Cependant je n'y avais pas mis assez de force pour que la blessure soit mortelle. Je grimaçai à ce manque de forces. J'avais un instant oublié que j'étais blessée à la cuisse et à mon bras dominant. Le loup couina, cherchant à retirer le couteau planté. J'allais m'avancer pour tenter de le finir à mains nues, voir donner un coup de pied assez fort et assez précis pour planter un peu plus le couteau, mais un boulet de canon percuta le loup devant moi. C'était Peter. Il avait planté crocs et griffes dans la chair tendre du loup. Je fis une petite moue boudeuse que mon frère m'ait piqué ma proie. C'était à moi, d'en finir avec lui. Le loup de Peter arracha la gorge du loup russe, avant de venir vers moi, titubant un peu. Il en était ressorti quand même un peu sonné.
En le voyant ainsi, la colère quitta mes veines et je pris conscience des pensées sanguinaires qui venaient de m'assaillir. Je regardais mon frère avec effarement, et je tombais sur les genoux, tremblante. Je passais mes bras autour de moi, regardant le cadavre du loup blanc. Un peu plus et j'allais... j'allais le tuer de mes propres mains, et j'en aurais pris plaisir. Peter s'approcha de moi, se frottant à moi, comme pour me réconforter. C'était comme si il avait suivi le cours de mes pensées. Il lâcha un soupir, avant de s'allonger derrière moi. Il grogna, vers les escaliers attirant mon regard vers cette direction. Donovan et Ben semblaient être là depuis un bon moment. Cependant ils avaient été surpris et paralysés par le spectacle que j'avais donné. Je me recroquevillais un peu plus vers moi, et je les sentis devenir des loups pour ensuite m'entourer. Ben me lécha mon bras blessé, tandis que la tête de Donovan cherchait à se nicher sous mon bras bandé. Je passais une main fébrile dans le pelage de ce dernier, je vis un sourire se dessiner sur ses lèvres. Je regardais avec plus de détails le loup de Donovan. Il était bien plus petit que Peter et Ben. Plus mince aussi, il semblait ne pas être un Alpha. Sa présence me réconforta, un peu plus que Peter et Ben. Enfin si ils me réconfortaient, mais Donovan ne me connaissait seulement de nom. J'étais sa F-Alpha, mais il ne semblait pas me craindre malgré ce que je venais de montrer. Ça me rassurait sur mes relations avec les autres.
Je restais dans ce cocon de poils, avant de fermer les yeux. J'avais envie de Cameron, tout de suite. Il me manquait et ma marque le réclamait. Il me fallait ses bras, je voulais être rassurée sur ce qui tapissait en moi. Je voulais des réponses sur ce que j'avais et ce que j'étais peut-être. Des larmes commencèrent à couler de mes yeux, et je sentis une langue les laper. J'ouvris doucement les yeux, et c'était Donovan. Il frotta le haut de sa tête poilue dans mon cou. Un petit rire s'échappa de mes lèvres, il me chatouillait avec ses poils. Je pris Ben dans mon autre bras, et lui embrassa le front.
« Je suis contente que vous soyez vivants et sans trop de blessures. Soufflai-je, alors que Peter gémit derrière moi. »
Je me tournais vers lui, avant de remarquer que son pelage était tâché de rouge. Mon visage devint livide. J'avais un instant oublié que mon Peter avait été blessé et qu'il était tout de même venu à mon secours. Je cherchais mon t-shirt des yeux et je le retrouvais maculé de sang un peu plus loin. Je fis un signe à l'encontre du tissu abandonné, incapable de mouvoir mes jambes. Ben se leva pour aller le chercher, avant de me le remettre. Je réussis à me tourner vers mon petit frère et je l'inspectai. C'était un peu difficile dans le tas de poils. Je réussis malgré tout à trouver des blessures, et à presser le t-shirt sur ses plaies. Peter grogna, et Donovan de sa truffe éloigna ma main avec le vêtement. Il commença à lécher les blessures de mon petit frère et je le laissais faire. Cela lui prit quelques minutes à bien le lécher, avant qu'il ne se retourne vers moi. Je posais ma tête, en faisant attention aux blessures de Peter, Ben vint se mettre dans mon dos, et Donovan se blottit contre moi, en posant sa tête sur ma cuisse. On resta comme ça, lovés les uns contre les autres. J'avais fermé les yeux, laissant la fatigue et le sommeil avoir raison de moi.
À mon réveil, la première chose que j'entendis, fut un grognement, et ce qui me réveilla complètement avait été la brûlure de ma marque. J'ouvris simplement les yeux, encore engourdie par le sommeil, je n'avais pas envie de bouger. J'étais bien dans mon cocon chaud et poilu. Mes yeux se posèrent sur un loup immense, du sang maculant son pelage et des yeux améthystes qui étaient cerclés d'un jaune doré. C'était Cameron, mon beau loup était revenu. Je lui souris avant de remarquer que nous avions changé de position. Je tenais entre les bras le petit loup, Donovan, et Peter avait interchangé de place avec Ben. Cela devait être un sacré spectacle que je devais donner ainsi, surtout qu'il y avait une pagaille monstre et des cadavres de loup autour de nous. Cela ne devait pas plaire à ce dernier, et encore moins le fait que je câline un autre que lui. Déjà que c'était limite avec Ben alors que je le considère comme mon petit frère, alors un autre loup de sa meute. J'imaginais bien les envies qui devaient le tenailler en cet instant.
J'ouvris la bouche pour lui expliquer la situation, et défendre le loup qui était blotti contre moi, mais contre toute attente, je le vis se pencher vers moi pour plonger sa truffe dans ma gorge. Il me lécha ma marque, avant de se retirer et reprendre forme humaine. Je ne comprenais plus rien. Je pensais que la première chose qu'il ferait, serait d'extirper mon doudou de mes bras. Je fronçais des sourcils, intriguée par ce comportement. Cameron se pencha une nouvelle fois, et cette fois-ci, il caressa la tête poilue de Donovan. Ce dernier se réveilla en couinant avant de demander quelques caresses supplémentaires. Ok, tout ceci était des plus bizarres, et il en conviendrait que je devais être encore entrain de dormir, ou bien que des petits hommes verts m'avaient kidnappée. Le comportement de Cameron était inexplicable !
Donovan quitta mes bras, pour aller se mettre à côté de Peter, le réveillant en le secouant du museau. Il en fit de même pour Ben. J'allais ouvrir la bouche, mais Cameron m'en empêcha en m'embrassant. Il se releva sans rien dire, avant de partir rejoindre Cailean plus loin, qui était habillé et qui tenait un sac. Cameron s'habilla, avant de prendre le sac. Il fouilla à l'intérieur et en sorti un pull bien trop large pour moi, mais me le tendit quand même. Je passais le pull qui m'allait aux genoux, avant de retirer mon pantalon. Il était bon pour finir à la poubelle. Les trois garçons étaient redevenus bipède et s'habillait avec ce qu'il trouvait dans le sac. Cameron me prit la main et nous sortions de la maison. Il se tourna vers Cailean, qui hocha simplement la tête, et m'emmena jusqu'à une voiture plutôt discrète. Il m'y fait monter, et s'installa du côté conducteur. Il démarra et on quitta ce coin de campagne. Je supposais que les garçons monteraient dans la voiture de Cailean. Je regardais Cameron, en silence, et enfin il ouvrit la bouche.
« Nous avons retrouvés Harold et ta mère. Je les ai envoyés en Perseigne, et ta mère sera admise à l'hôpital là-bas. Harold retournera sur la côte, après avoir vérifié qu'elle était bien installée. Mes parents les aideront, et Lisa va bien. Mon père a réussi à contacter les Dragunov, ils enverront quelqu'un pour récupérer Lisa.
- Vlad ? Demandai-je.
- Non, son frère apparemment. Ils ne veulent pas m'offenser, en l'envoyant après ce qu'il s'est passé entre nous. Me répondit-il, en fronçant des sourcils.
- Tu le connais. Son frère. Dis-je, simplement, un simple constat, pas une question.
- Ouais. On se connaît. Il a vécu quelques temps avec nous.
- Pourquoi tu ne t'es pas fâché auprès de Donovan ? Lâchai-je, en changeant complètement de sujet. »
Un sourire amusé s'étira sur ses lèvres, alors qu'il me jetait un coup d'œil. J'attendis en haussant un sourcil. Je ne pouvais pas croire que Cameron ne puisse pas réagir plus que ça, en me voyant étreindre un autre loup. Ce n'était pas parce qu'il faisait parti de sa meute que ça changeait quelque chose tout de même. Ben était son cousin et, un garçon que je considérais comme un petit frère, pourtant il me faisait une crise de possessivité quand même.
« Te dire qu'il fait parti de la meute ne te conviendrait pas je suppose. Répondit-il, en regardant la route.
- Tu supposes bien.
- Donovan est un Oméga, tout simplement.
- Attend, une minute. Je croyais que les Omégas restaient pour défendre la tanière quand les Alphas partaient à la bataille, que c'était des êtres pacifistes. Déclarai-je, surprise de voir Donovan avec eux.
- J'emmène toujours un ou deux Omégas avec moi, ils ont des talents de guérisseurs qu'aucun Alpha n'a. M'expliqua-t-il, en souriant. »
Je plissais les yeux à cette révélation. Cet Alpha, devant moi, semblait satisfait de cette explication, comme quoi juste parce que Donovan était un Oméga, je devais comprendre sa logique. Même si on m'avait baigné dans ceci pendant plusieurs mois, j'avais encore du mal à tout saisir, et pourtant je faisais beaucoup d'efforts. Donovan était un garçon charmant, et c'était peut-être en toute conscience du fait qu'il était à peine plus vieux que Peter, que je pouvais difficilement le considérer comme un homme. Il était davantage comme un petit frère pour moi, pourtant ça n'empêchait pas Cameron de froncer du nez quand je portais un vêtement de Benjamin, alors qu'il n'avait que quoi ? 15 ans ?
« Explique-moi, mieux que ça. Fis-je, en croisant les bras sur ma poitrine.
- Je ne considère pas Donovan comme une menace, parce qu'il est un Oméga de ma meute. Les Omégas ont besoin de la protection des Alphas, surtout de leur chef. Il n'ira jamais contre moi, je lui accorde ma protection et celle de ma meute. De plus, tu es ma femelle, il te protégera même si il est pacifiste, mais il te sent aussi comme sa protectrice. Me raconta-t-il.
- Donc il me considère comme sa grande sœur ? Ou sa mère ? Un truc du genre ? M'enquis-je, légèrement étonnée.
- Oui, on peut définir ça comme ça, mais c'est plus compliqué.
- Attend. Je résume. Donovan est un Oméga. Les Omégas sont les loups les plus pacifistes, ils ont besoin de la protection d'un Alpha et d'une meute pour s'épanouir pleinement. Ils n'iront jamais à l'encontre d'un Alpha... mais et pour une cause qu'ils tiennent à cœur ? Interrogeai-je.
- Leannan, ça peut te surprendre, mais les Alphas font ce qu'ils peuvent pour faire en sorte que les Omégas ne manquent de rien. Si ils ont quelque chose qu'ils leur tiennent à cœur, on fait en sorte de le leur donner.
- Et si c'est une fille qui est aussi convoitée par un Alpha ?
- Ils abandonnent, ils ne combattent pas contre les Alphas de leur propre meute.
- Même si c'est leur âme-sœur ? Comme toi et moi ? Questionnai-je, en sentant une vague de tristesse s'abattre sur moi. »
J'avais envie de les protéger ces petits Omégas. Je comprenais aussi, pourquoi Cameron ne s'en était pas pris à Donovan, mais aussi pourquoi il nous l'avait assigné. Cela aurait été dur de le frapper, alors qu'il ne faisait qu'obéir à un autre. Cela me répugnait qu'on puisse faire du mal à des loups qui ne demandaient qu'à être accepté et aimé, comme eux, qu'à trouver une place. Si ça avait un autre Alpha, Peter s'en serait donné à cœur joie, sans même le demander mon avis, mais un Oméga, ça expliquait pourquoi Ben et lui, attendaient ma décision. Cameron me sortit de ma réflexion, en répondant à ma question.
« Haylie. Ça, c'est différent. Ce n'est pas pris à la légère. Si l'Oméga trouve une âme-sœur, et qu'un Alpha la veut. C'est à l'Alpha d'abandonner. C'est quelque chose de bien trop sacré, de bien trop important. M'informa mon loup, avec beaucoup de sérieux.
- Et si il ne le fait pas ? L'Alpha, je veux dire. Questionnai-je, curieuse comme tout.
- La meute soutiendra l'Oméga.
- Même si il est comme toi, un Alpha dominant, un chef ?
- Leannan, un Alpha dominant sait ce qui est bon pour sa meute et ses loups. Il n'ira même pas chercher à avoir la fille, si il sait qu'elle est l'âme-sœur de l'Oméga. Sourit-il. »
Je comprenais mieux à présent. Cameron ne s'en prendrait jamais à un Oméga, et comme lui et moi étions déjà connectés, il savait que Donovan ne faisait que veiller sur moi. Ben était un Alpha, ça expliquait pourquoi il n'appréciait pas vraiment que je puisse avoir son odeur sur moi. Surtout que Ben était considéré comme un Alpha dominant. Harold étant le chef de meute, son fils avait tout pour être le prochain, même si il était bien plus doux et avait encore beaucoup à apprendre. Je trouvais ça un peu stupide, mais c'était le monde des loups. Pour une humaine ça faisait le ridicule, mais pas pour eux. Un soupir s'échappa de mes lèvres, alors que je m'enfonçais dans le siège.
« Au moins, c'est fini. En quelques sortes. Chuchotai-je, après une minute de silence, en pensant aux derniers événements.
- Oui, on peut dire que le pire est derrière nous.
- Lisa va me manquer. Soufflai-je.
- On peut toujours aller lui rendre visite. Me réconforta Cameron.
- Oui, mais j'aimais bien cette petite. Je me sentais comme une maman.
- Tu seras une maman. Quand tout nos problèmes seront résolus, je compte bien te faire faire des enfants ! S'exclama-t-il. »
Je grimaçai, avant de sourire. Je n'avais jamais porté d'enfant, et cette idée me rendait un peu étrange. M'occuper des enfants c'était une chose, mais porter un enfant, être enceinte, ça devait être autre chose. Ça sera une expérience inédite, et j'avais un petit peu peur. J'étais une casse-cou, un aimant a problème, et j'avais peur de mettre mon bébé en danger sur le coup, si jamais je venais à tomber enceinte. Bien sûr, j'avais Cameron pour nous protéger, Peter, Cailean et tout le monde, mais ça m'angoissait tout de même. Avoir un enfant... je n'étais pas vraiment sûre de ça.
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