🌟 7.1 : Une soirée inoubliable
Sur Terre, dans la ville de
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Weirdfield.
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Dix-sept heures.
Yann, Will, Théa et Céline arrivèrent au 279 rue Des Cèdres, à une intervalle de quelques secondes.
La mère de Théa, résolue à ce que sa fille sorte ce soir, était rentrée plus tôt.
Will vivait avec sa mère, une jeune chirurgienne. Le jeune homme lui avait simplement passé un coup de fil pour l'informer. Il avait le droit de sortir quand et comme il le souhaitait, si et seulement si il précisait la nature de la sortie.
Céline, aussi angélique que bornée, fit le mur. Elle sortit en douce tandis que Karen la pensait bouder dans sa chambre. Elle n'en avait pas l'air comme ça, mais Céline était pleine de ressources.
Ils se tenaient devant l'entrée d'un étrange manoir à la toiture sombre. La maison, toute bâtie de pierres gris-platine, offrait une impression hostile. Un mur de brique rougeâtre d'un mètre faisait office de clôture et possédait pour entrée, un portail à barreaux vieillis par le temps. À travers ce portail, des arbres agonisant, des feuilles mortes sur une pelouse mal entretenue et une allée de cailloux glauques se discernaient. Le cliché ne semblait pas être des plus accueillant pour une soirée.
- Euh... vous êtes sûr qu'on est au bon endroit ? hésita Céline.
- C'est écrit 279 rue Des Cèdres, comme sur les papiers de Linda, confirma Will en pointant du doigt la plaque accrochée au mur avec l'adresse dessus.
- Pas de doute, on est bien au bon endroit. Alors, Céline, tu sonnes ? sourit Yann.
La jeune fille lorgna la sonnette incrustée sur le mur, à gauche du portail, avec méfiance, et d'un ton nerveux répondit :
- Non merci, je passe mon tour. Théa, vas-y toi !
Sur le coup, Théa resta stoïque, optant pour une analyse minutieuse des lieux. Elle s'approcha du portail pour mieux voir à travers. Et ce qu'elle vit ne lui donna pas très envie de sonner.
- Laissez, je m'en charge.
Will appuya sur la sonnette. Deux minutes s'écoulèrent puis Stany vint les accueillir.
La fille rousse portait un joli haut enfilé dans une jupe courte, évasée, mettant en valeur ses belle jambes. Sa chevelure rebelle avait été ramenée en arrière. Une fine chaîne en or au cou et des sandales revoyait une image très coquette.
- Salut !
- Salut ! répondirent-ils.
Céline la complimenta sur sa tenue qui lui allait à ravir. Stany souligna qu'elle aussi était ravissante dans sa petite robe imprimée à bretelles.
- Entrez !
Ils entrèrent au sein de la propriété tout en scrutant la singulière demeure qui correspondait à un manoir hanté. Ce genre de maison avec des corbeaux, de la brume, des arbres morts, un silence inquiétant et une bâtisse sur le point de s'écrouler au moindre coup de vent.
- Dis donc, c'est lugubre comme endroit ici, on se croirait au manoir de Dracula en plein vingt-et-unième siècle, ou un truc comme ça ! Faudrait en toucher deux mots au proprio, ça crève les yeux qu'il ou elle manque cruellement de goût ! conclut Céline avec dédain.
- Céline ! gronda Théa en la fusillant du regard tout en suivant leur guide jusqu'à la porte de la maison.
Céline haussa les épaule avec un sourire des plus innocents.
Stany leur expliqua que la décoration triste était une idée de sa tante. Cela avait pour but de chasser les gens trop indiscrets. Elle ajouta que l'intérieur était plus convivial.
L'allée de cailloux glauques les mena à l'entrée du manoir. Pour une maison des moins accueillantes, il possédait une imposante porte en bois magnifiquement sculptée et vernissée que Stany ouvrit, laissant apparaître un hall carrelé de marbre luisant, des tableaux plus extravagants les uns que les autres suspendus aux murs d'un blanc immaculé, un lustre magistral aussi scintillant que des diamants, ainsi qu'un majestueux escalier dont les marches étaient survolées d'un sublime tapis rouge incrusté de fils d'or. Le tout donnait l'impression d'une demeure digne de la royauté.
Théa et Céline s'exclamèrent de façon synchronisée :
- C'est magnifique !
Stany pria ses invités d'y pénétrer. Ceux-ci firent le tour du hall des yeux.
La décoration semblait aller parfaitement de paire avec l'architecture du lieu. Tout y était magnifique et somptueux. De plus, l'éclairage restait des plus lumineux. Entre l'intérieur et l'extérieur, c'était tout à fait le jour et la nuit.
Sur un ton à peine émerveillé, Will avoua que le plan et la décoration interne étaient hallucinants, appuyé par Yann.
Stany leur laissa entrevoir un sourire à la blancheur captivante.
- Suivez-moi, Linda et nos cousins sont par là, dans le troisième salon, dit-elle en indiquant de la main l'ouverture d'une des pièces à leur gauche.
Les quatre amis,précédés de leur guide, pénétrèrent dans le fameux troisième salon. Une salle de séjour d'au moins trente-cinq mètres carrés, peinte de blanc. Charmante, spacieuse et illuminée par un lustre moins spectaculaire que celui du hall, elle possédait en guise de voûte un plafond lustré comportant des motifs remarquablement burinés. De luxueux mobiliers taillés dans de l'acajou, des fauteuils faits dans un cuirs fastueux ainsi qu'une table basse à la surface de verre la garnissait.
Dans ce salon, se tenaient assis Linda et deux autres jeunes hommes.
La brune rayonnait dans un chemisier bleu-ciel enfilé à l'intérieur d'un pantalon rouge près du corps et retroussé. Elle avait un collier autour du cou, une paire de baskets basses et les cheveux rassemblés en une queue de cheval mettant en avant son teint pâle et ses lèvres roses.
Elle quitta son siège pour recevoir leurs convives. Après les avoir salués et embrassés sur la joue, elle les convia à prendre place. Et d'une voix mélodieuse, elle présenta les deux garçons à côté d'elle.
- Will, Céline, Yann et Théa, je vous présente nos cousins Nils et Nett. Nils, Nett, voici Will, Céline, Yann et Théa !
Le premier jeune homme, Nils, avait la peau mate, tirant vers le foncé. Ses cheveux rasés, ses yeux sombres, son visage carré et son corps grand et musclé aux formes saillantes se dessinant sous son tee-shirt gris et son jean, lui donnaient un air attirant. Il semblait avoir la vingtaine et dégageait du courage ainsi que de la sympathie.
Céline s'attarda un moment sur lui, puis se tourna vers Will, qui était incontestablement plus beau à ses yeux.
Nett était tout ce qu'il y avait de plus banal. Une courte tignasse noire ainsi qu'un corps petit et mince. Seul son regard malicieux aux iris verts cassait un peu cette banalité.
Une fois que nous fîmes la connaissance de chacun, Linda poursuivit :
- Pourquoi Tony n'est pas avec vous ?
- Il nous rejoindra plus tard. Il m'a prévenu qu'il serait un peu en retard.
- J'espère qu'il viendra.
- Il sera là, t'inquiète ! fit Yann.
Elle se secoua comme pour reprendre ses esprit et annonça :
- Au programme, nous avons prévu à boire, à manger, de la musique et des jeux !
Le mot « jeux » fit place à une quiétude tendue dans la pièce.
Will examinait les lieux, comme sur ses gardes. Dans son entreprise, il aperçut un tableau représentant le visage d'une femme d'âge mûr : une chevelure blonde étirée en un chignon bien exécuté, des yeux d'un vert profond, des lèvres fines, des sourcils plissés en une expression sévère, un air hautain et une posture irréprochable. Ces traits lui rappelaient quelqu'un.
- Qui est la dame peinte sur le tableau ? s'enquit-il d'un ton intrigué.
Machinalement, tout le monde porta l'œil sur le portrait que le jeune homme venait de désigner.
- Il s'agit de notre tante, répondit Nils d'une voix grave mais douce.
- Veronica Holmes, compléta Nett.
- La célèbre romancière ? insista Will.
- Oui.
- La vache !
Tous restèrent sans voix face à l'étrange réaction du jeune homme.
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