Le lendemain matin, à sept heures, quelqu'un sonna à la porte des Colins.

Liliane s'empressa d'ouvrir.

La femme avait des cheveux blonds lui arrivant aux épaules, son regard radieux prônait des yeux marrons qui se mariaient parfaitement à son sourire simple. Pour son âge, début de la quarantaine, elle restait sublime.

En ouvrant la porte, Liliane découvrit un jeune homme à la chevelure brune, légèrement relevée et dégradée. Ses iris noisettes, son air charmant et son visage parfaitement symétrique, dénonçaient une tête des plus séduisante. Il possédait un corps athlétique reposant dans une chemise mosaïque, un jean bleu marine et une paire de chaussures marron.

- C'est toi, William ? Entre !

Liliane s'écarta, incitant Will à mettre pied dans la maison.

- Bonjour, madame Colins, Yann est là ?

- Bonjour, oui. Yann, interpella-t-elle, descends, William est là !

Yann descendit dans les trois minutes suivantes, vêtu d'un tee-shirt vert, d'un jean et d'une paire de tennis, son sac à l'épaule. Il salua Will puis lui proposa d'y aller.

- Au revoir, madame Colins !

- À ce soir, maman !

- Au revoir, les garçons, passez une bonne journée !

Liliane se souvint de la requête de Yann. Elle les stoppa avant qu'ils ne passent la porte.

Elle accorda son consentement au sujet de la soirée. Yann s'était beaucoup renfermé suite au déménagement, perdant ainsi le goût à toutes récréations. Cependant, la rencontre de Will, puis la rentrée, lui avaient redonner cette envie de renouer avec l'extérieur. Si s'amuser avec des jeunes de son âge lui rendait sa joie, alors elle n'avait aucune raison de refuser.

Yann la remercia.

Liliane lui intima de rentrer tôt. C'était bien de faire la fête, mais il ne devait pas oublier qu'il aurait école le lendemain. Le garçon la rassura, elle pouvait compter sur lui.

Marchant à petits pas vers Jonathan Odd, Will et Yann conversaient. Le trajet pas spécialement long, ainsi que leur amour pour le dégourdissement des jambes, rendaient l'exercice plaisant.

- Ça te dirait de participer à une soirée jeux, ce soir ?

- Je n'ai rien de prévu. Le lycée organise une soirée ?

- Pas du tout. C'est des amies. Hier, on a fait la connaissance d'une vielle amie à Céline et de sa cousine. Ce sont elles qui nous ont invités à leur soirée jeux.

- J'y serais, si elles m'invitent.

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Sept heures.

Céline avait fini de se parer pour le lycée. Elle s'apprêtait à quitter la maison quand sa mère surgit dans son dos et l'apostropha :

- Tu t'en vas sans dire au revoir ?

Céline fit volte face et croisa l'expression neutre de sa mère.

Karen et Céline se ressemblaient trait pour trait. Les même prunelles bleues, le même visage angélique, la même façon de se tenir et la même couleur de cheveux. Hormis l'âge, on aurait dit des sœurs jumelles.

- Oui, riposta-t-elle d'un ton sec.

- Tu ne prends pas le petit-déjeuner avant de partir ?

- Non.

Son ton demeurait cinglant et déterminé.

- Veux-tu que je te dépose ? persévéra la maman, s'attendant à une autre réplique rude.

- Pas la peine, résista Céline, encore plus dur.

Là, Karen comprit la raison de l'humeur glaciale de sa fille. Non seulement cette dernière lui ressemblait physiquement, mais elle avait aussi hérité de son entêtement et de son fichu caractère. Apparemment, elle lui gardait rancune pour la soirée.

- Je sais que tu m'en veux de t'avoir interdite d'aller à cette fête. Toutefois, je l'ai dit hier, c'est uniquement pour ton bien. Si tu me trouves sévère aujourd'hui, sache qu'un jour tu me remercieras.

- J'avais compris, merci ! Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie ! rechigna Céline en tournant les talons.

Elle partit sans rien ajouter, abandonnant Karen qui alla s'affaisser sur une chaise.

Le visage de la femme en disait long sur la relation compliquée qu'elle entretenait avec sa fille. À chacun de leurs désaccords, elle se demandait pourquoi Céline ne comprenait-elle pas ? En tant que maman, elle voulait éviter à son enfant de commettre les mêmes erreurs qu'elle. De plus, la jeune fille n'avait jamais accepté de vivre avec elle. Et son remariage n'avait rien arrangé. Choses que Céline lui reprochait indirectement à chaque dispute.

Karen se sentait de plus en plus mal, son attitude dure envers Céline n'avait pour simple but que de la protéger. Plus les jours passaient, plus le faussé les séparant prenait de l'ampleur. Elle se devait d'agir vite si elle ne voulait pas perdre sa fille.

De son côté, Céline cheminait en direction de Cold Air, remuant l'altercation de la veille dans sa tête. Elle ne comprenait pas pourquoi sa mère lui interdisait d'aller à des soirées, de sortir avec des garçons ou même d'organiser des fêtes à la maison. Pourtant, son père lui racontait qu'à son âge, sa mère était une tête brûlée. Elle avait beau le rappeler à Karen, cette dernière refusait de lever ses interdictions.

L'adolescente se sentait remplie d'un sentiment d'injustice. Pourquoi n'avait-elle pas le droit de s'amuser alors que sa mère le faisait à son âge ? Pour se venger, elle lui rendait la vie dure.

Céline reprochait à Karen de l'avoir abandonnée après le divorce, d'avoir trouvé le bonheur auprès d'une nouvelle famille et de n'avoir voulu d'elle que récemment. Elle ne détestait pas sa mère, loin de là. Elle lui en voulait. Énormément.

Souvent, elle regrettait d'avoir quitté son père.

Céline finri par atteindre l'entrée d'un immeuble d'appartements dans Cold Air. Elle prit son portable, envoya un texto, et après un quart d'heure, Théa sortit de la batisse, quelque peu ennuyée, pour rencontrer son amie.

- Excuse-moi, ce sont les jumeaux qui...

- Dix-sept minutes, tu as exactement dix-sept minutes de retard ! la coupa Céline, toujours fâchée contre Karen.

- Alors, on y va ou tu comptes rester plantée là ?

Céline la fusilla du regard.

- Ah, ah, ah. Très drôle, fit-elle, neutre.

Elles se mirent en route.

- Tu n'as pas la même tête que d'habitude. Que t'est-il arrivé ce matin ?

- Change de sujet, tu veux ! souffla Céline en plongeant les mains dans les poches de son sweat. Si on parlait des garçons plutôt. Dans ma classe, y en a un, genre trop mignon, qui me plaît ! avoua-t-elle plus gaie. Le soucis est que Will aussi me fait de l'effet. Alors, je fais quoi ?

- Euh... commence par arrêter de loucher sur tous les beaux garçons que tu croises. Ensuite, interroge-toi sur la véritable nature de tes sentiments. Est-ce de l'amour ? Un coup de foudre ? De l'attirance ?

Céline réfléchit un moment au conseil de Théa.

- Je crois que t'as raison. Ce que je ressens pour Will me semble plus qu'une simple attraction. Mais bon, il faut d'abord que je sache si je l'intéresse. Ça avance avec Nev ?

- Eh bien... nous prenons notre temps pour ne pas brusquer les choses. Cela fait quasiment trois mois que nous sortons ensemble et je tiens à ce que tout se passe pour le mieux.

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Tony, victime d'une maladresse, était monté à bord du mauvais bus pour se rendre au lycée. Il n'avait pris conscience de sa gaucherie que trop tard et descendit au premier arrêt.

Dès qu'il fut hors du bus, il chercha son chemin dans les rues où il venait d'atterrir. Trop timide pour demander son chemin, il tournait en rond, son portable à la main.

- Fichu GPS ! Pas de réseau. J'aurais dû prendre mon localisateur SD avec moi ! marmonna-t-il.

Sa quête le conduisit à une rue déserte se terminant en cul de sac. Complètement perdu, il fut au bord de la panique, quand un imposant homme habillé d'une robe à capuche bleue apparut devant lui.

S'il n'avait pas le cœur solide, Tony aurait sûrement fait une crise cardiaque.

- Comme le hasard fait bien les choses. C'est justement toi que je cherchais, souffla l'inconnu.

La seconde phrase de l'homme fut prononcée plus bassement que la première. Et ses mots sonnaient doux et menaçant à la fois.

Tremblotant de peur face à cet imposant personnage plus que terrifiant et dont les traits étaient parfaitement dissimulés sous sa capuche, Tony ne put s'empêcher de le questionner.

- M... moi ? Qui êtes-vous ? Que...que me voulez-vous ?

- Tu le sauras bien assez tôt ! lança l'homme en s'avançant vers un Tony paralysé par l'effroi.

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À Jonathan Odd, les cours commençaient.

Tony se pointa devant la porte de la seconde-2, en plein cours de maths, avec plus d'une demie heure de retard.

Il revenait fraîchement de chez le principal où il avait dû justifier son retard. Ce denier lui remit un mot d'excuse pour son professeur.

Tony frappa à la porte un peu gêné, interrompant monsieur Hale dans ses explications.

Le professeur, assurément irrité par l'action, le découvrit de l'autre côté de la porte. Il le fixa. Le garçon baissa le tête en présentant le mot d'excuse.

Après l'avoir lu, monsieur Hale lui permit d'entrer, sans broncher. Les yeux de ses camarades de classe le fusillèrent quand il traversa la pièce jusqu'à sa place. Ignorant cette brève interruption, le professeur poursuivit son cours.

Durant toute l'heure que dura ce cours, Tony sembla absent. Des tas de pensées s'entrechoquaient dans son esprit, notamment sa rencontre avec l'homme à la capuche.

Yann remarqua l'inquiétude flagrante sur le visage de son ami sans y faire allusion.

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Lors de l'interclasse, Yann, Will, Céline, Théa, Tony, Stany et Linda se retrouvèrent à une même table dans un coin de la cantine.

Les présentations faites, ils abordèrent le sujet de la soirée.

- La soirée tient toujours, j'espère ? entonna Yann.

Linda confirma que oui, après avoir invité Will. La fille brune leur distribua à chacun, un carré de papier avec une adresse écrite dessus.

- 279 rue Des Cèdres, Quair, lut Théa.

Yann n'en revenait pas par la coïncidence. Excepté Tony qui vivait un peu plus loin, ils étaient tous dans Quair ou aux alentours.

Stany se tourna vers Théa et Tony.

- Tony, Théa, garantissez-vous votre présences pour ce soir ?

- Oui.

- Mes parent ont accepté.

- C'est sûr et certain que vous viendrez tous alors ? Céline ?

Céline opina d'un mouvement de la tête.

Ils se regardèrent tous et d'un commun accord, conclurent qu'ils ne rateraient cela pour rien au monde.

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Salut tout le monde !
C'était le chapitre 6.

Deux personnages ont fait leur entrée, j'aimerais avoir votre avis là-dessus.

Que pensez-vous de Will ?

Pour une lectrice, j'ai décidé de poster le reste du chapitre.

Merci de suivre cette histoire et de laisser des commentaires !

😊