🌟 4.2 : Le pendentif

En croisant sa main avec celle de Yann, Tony distingua une ficelle de cuir faite autour de son cou.

Le jeune garçon, d'ordinaire discret, éprouva une pointe de curiosité lui traversant l'esprit. Une question entreprit alors de lui brûler les lèvres. Il essaya de résister à la tentation, mais l'envie de savoir l'emporta, ne sachant pas trop pour quelle raison d'ailleurs.

- C'est quoi la ficelle que tu portes autour du cou ?

- Hein ?

Yann baissa la tête vers son torse. Il plongea une main dans son tee-shirt et en extirpa un pendentif de forme circulaire, comme un médaillon, au cœur fait d'or et encerclé d'argent. Des inscriptions pittoresques y demeuraient gravés.

- Oh, ça ? C'est mon porte-bonheur.

- Il est... extraordinaire... fit Tony, fasciné.

Yann déposa un œil sur son pendentif.

- Ouais, t'as raison, il est vraiment beau !

Tony admirait l'étrange bijoux avec magnétisme. Les écrits si peu communs sur cet objet, les métaux précieux le composant ainsi que l'éclat s'en dégageant, capturaient toute son attention.

- Tu veux le prendre ?

Tony dirigea ses yeux sur Yann avant de les rediriger sur le bijoux, et murmura un oui tremblant, à peine audible après avoir déglutit.

D'habitude, Yann ne l'enlevait jamais. Ses parents le lui interdisaient sous prétexte que c'était un cadeau de sa grand-mère. Tom et Liliane avaient promis à celle-ci, sur son lit de mort, que le pendentif irait à son petits-fils et que jamais ce dernier ne s'en séparerait. C'était la seule raison que le couple avait trouvé afin de cacher la vérité sur le bijoux.

Tony était la première personne qui semblait s'intéresser à l'objet. Et puisqu'ils étaient devenus amis, Yann pouvait très bien faire une exception.

Il retira le pendentif de son cou, le remit à Tony qui lui tendit des mains moites afin de recevoir l'objet.

Une fois en possession du bijoux, les prunelles sombres de Tony pétillèrent d'excitation. Sa respiration ainsi que les battements de son coeur se firent beaucoup plus rapides.

Vacillant, il scrutait les écrits sur le pendentif. Des écrits à l'allure ancienne. Peut-être une écriture datant de l'Antiquité, déduisit-il.

Il avait l'impression de tenir un véritable trésor chargé d'histoires entres les mains.

D'un coup, il déposa délicatement son index gauche sur le centre or du médaillon. À cet instant précis, l'incroyable se produisit...

Sous leurs visions ébahis, le fil de cuir et la médaille quittèrent les mains de Tony pour s'élever dans les airs comme par magie, s'approchant du plafond. Les écrits s'illuminèrent dans un bruit de craquement solide. Des vagues de fluide jaunâtre, émises par le médaillon, se propagèrent au sein de la chambre jusqu'au dehors.

Yann et Tony furent touchés par ces vagues d'une énergie intense et phénoménale. Le pendentif laissa alors s'échapper des rayons lumineux et aveuglants.

Les garçons se servirent de leurs bras comme bouclier contre cette clarté.

Doucement, elle s'estompa. Ils ouvrirent les yeux. Le collier descendit et tomba aux pieds de son propriétaire.

Aussi pantois l'un que l'autre, il se dévisagèrent silencieusement. Ce fut Tony qui mit fin à ce calme pesant.

- Que... que s'est-il passé...? bafouilla-t-il, ébranlé par le spectacle au quel ils venaient d'assister.

- Je n'en ai aucune idée ! répondit-il tout aussi ébranlé.

Apeuré et troublé, Tony toisa Yann et le pendentif, inerte tandis que Yann tout aussi perturbé ne parvenait plus à prononcer le moindre mot.

En reprenant ses esprits l'agitation s'empara de Tony. Il se précipita vers l'ordinateur de Yann, copia le devoir dans sa clé USB et ramassa ses affaires en un temps record.

- Je rentre, parvint-il à articuler péniblement.

Yann parut perdu.

- Mais... attend !

Empoignant la porte, il n'osa pas se retourner, se contentant de s'arrêter, le visage face à la porte entrouverte.

- On se voit demain, au lycée.

Il claqua la porte, abandonnant Yann et le pendentif.

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Le reste de la soirée, Yann se perdit dans un amas de pensées. Il lui fallut s'armer d'un immense courage pour oser reprendre le pendentif et le remettre à son cou.

À table, il mangea sans appétit, ce qui surpris Liliane.

Il se passa la mystérieuse scène de son porte-bonheur, encore et encore, avant de se laisser emporter par le sommeil.

La réaction de Tony l'inquiétait. Qu'avait-il pensé de tout ça ? Seraient-ils toujours amis ? Seul demain pouvait lui fournir des réponses.

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Le lendemain, il se leva de bonne heure, se planta devant son ordinateur portable et engagea une lecture de leur devoir. Une fois terminée, il prit une douche, brossa les dents, s'habilla puis prépara son sac.

Le ventre vide et toujours préoccupé par les événements d'hier, il sauta sur son vélo, un rapide « Salut maman, à ce soir ! », direction le lycée.

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Yann rangea son vélo dans le parking à vélo du lycée et son casque dans son casier. En suite, il pénétra en classe où se trouvait déjà Tony.

Décidé, Yann s'assit à coté de lui.

- Salut !

- Salut.

- Comment vas-tu ce matin ?

- Bien, merci. Et.... toi... ?

- Ça va. À propos d'hier...

Tony soupira. D'une voix monotone, il interrompu Yann.

- Pas maintenant. J'aimerais qu'on fasse le point sur notre travail, si cela ne te dérange pas.

- Ok.

Le visage de Tony resta neutre. Yann ignorait donc son sentiment. Il appréhendait la discussion sérieuse qu'ils se devaient d'avoir au sujet d'hier.

Tony donna une copie imprimé du devoir à Yann et se muni d'une, également.

Ils commencèrent leur mise au point.

En peu de temps, la classe à moitié vide fut pleine. Monsieur Rudolf, le professeur de physique-chime, ne tarda pas à faire son entrée quand la sonnerie retentit. Très vite, il pria ses élèves de présenter brièvement et respectivement leurs travaux dont ils devaient lui remettre une copie.

Deux par deux, les élèves se succédèrent sur l'estrade où logeait, quelques centimètres plus haut, le tableau. Le professeur se plaça au fond de la salle, face au tableau et attentifs aux lycéens.

Le binôme Tony-Yann présenta son devoir en parfaite harmonie. Leur complémentarité était surprenante.

À la fin, Monsieur Rudolf montra sa satisfaction par des compliments à toute la classe. Il promit de corriger leurs documents au plus vite et qu'ils auraient les notes la semaine prochaine. Entretemps, il avait noté le passage de chaque groupe.

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À l'heure de la pause, Yann résolu à s'expliquer avec Tony, entraina celui-ci aux toilettes des garçons.

Il devait connaitre la position de Tony, ce qu'il pensait de cette histoire et surtout savoir si leur amitié naissante allait en pâtir.

- Pourquoi tu...

- Avant que tu ne dises quoi que ce soit, laisse-moi dire que... je suis désolé... et je m'excuse pour ma réaction d'hier. Je n'aurai pas dû partir comme ça. J'ai énormément réfléchi la veille. Au début, je me suis questionné, j'ai imaginé les pires théories à propos de toi et du collier. Cependant, en mettant ma méfiance de côté pour suivre mon instinct, j'ai conclu que tu es quelqu'un de bien. Et peu importe ce qui est arrivé hier, l'important reste notre amitié. Et quelque part, je me sens aussi coupable de ce fait étrange...

Yann en eut le souffle coupé.

- Ça par exemple ! Je ne m'attendais pas à ce que tu réagisses aussi bien. Merci, le coup du compliment c'est sympa, même si je ne le mérite peut-être pas. Et franchement, hier, mon porte-bonheur, la lumière et le reste, je sais pas comment le justifier.

- Nul besoin. Je ne veux pas m'embêter avec ça, alors balançons cette histoire, ce fichier dans la corbeille de nos cerveaux et supprimons-la.

Yann plissa les yeux un bon moment et les rouvrit.

- Corbeille cérébrale vidée !

- De même !

Ils rirent de concert en se fixant tels deux idiots.

Yann pressentait que Tony n'avait pas dit toute la vérité sur les raisons de son revirement. Après sa réaction d'hier, il s'attendait à une kyrielle de questions ou à ce qu'il ne veuille plus le fréquenter. Le fait qu'il décide d'oublier, comme ça, cet incident l'intriguait beaucoup. Quoi qu'il en soit, ils demeuraient amis, le reste importait peu. De plus, pourquoi se tarauder avec des questions qui resteraient indubitablement sans réponses ?

Tony avait le sentiment d'être responsable de ce qui était arrivé hier. Car c'était le contact de ses doigts sur le pendentif qui avait été le déclencheur. Depuis un bon moment déjà, des choses inexplicables et curieuses se passaient autour de lui. En méditant dessus la veille, il compris que l'action du pendentif était de son fait. N'ayant jamais eu d'amis, il se résolut à faire comme si de rien n'était dans l'espoir de préserver sa relation avec Yann qui ne semblait pas du tout l'en vouloir.

- Ça te dirais que je te présente à mes autres amis ?

- Hum... d'accord.

- Go ! s'exclama Yann.

Ils s'éloignèrent des toilettes bras dessus, bras dessous.

Yann présenta Tony à Théa, Céline et même à Will. Aussitôt les cinq adolescents s'acclimatèrent.

En peu de temps, ils formèrent une sorte de bande inséparable.

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Salut !

J'espère que ce nouveau chapitre vous a plus !

Qu'avez-vous pensé de Tony ainsi que de sa réaction face à toute cette histoire ?

N'hésitez pas à voter et à me dire ce que vous en avez pensé ! Signalez aussi les fautes s'il y en a.

Merci !

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