🌟 4.1 : Le pendentif

Sur Terre, dans la ville de
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Weirdfield. Trois jours plus
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tard.
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Yann et Tony passèrent la porte du magnifique pavillon qui abritait la famille Colins.

L'intérieur était peint de blanc, joliment meublé. Les chambres ainsi que les salles de bains se trouvaient à l'étage tandis que la cuisine, la salle de séjour, la bibliothèque et le bureau de Tom étaient en bas. La maison comprenait aussi deux ou trois pièces supplémentaires.

Les deux garçons revenaient fraîchement du lycée. Ils avaient, d'un commun accord, décidé de travailler sur leur devoir de physique-chimie cet après-midi, chez Yann.

- Il n'y a personne ? interrogea timidement Tony après avoir passé le pas de la porte.

- Non. Mon père est en voyage et ma mère travaille. On a la maison pour nous.

Yann conduisit son invité dans la salle de séjour où il lui pria de prendre place, après quoi, il lui proposa gentiment à boire et à manger. Un peu mal à l'aise, Tony répliqua qu'il se contenterait d'un simple verre d'eau.

Yann partit chercher la commande de son invité en cuisine. Il ouvrit le frigo d'où il sortit une bouteille d'eau qu'il versa à l'intérieur d'un verre pris dans un des placards suspendu aux murs, avant de rapporter le tout à Tony.

- Merci, dit-il au moment où Yann lui tendit le verre.

Tony vida le verre sous l'œil de son hôte.

- Tu désires autre chose ?

- Rien, merci. Il serait préférable de commencer tout de suite. Plus tôt nous attaqueront le travail, plus tôt nous aurons terminé.

Yann acquiesça.

Il alla déposer le verre dans l'évier puis, avec Tony, monta jusqu'à sa chambre. Il ouvrit la porte et l'invita à pénétrer le premier.

Yann lui présenta la chaise de son bureau et se jeta sur le lit.

- Par quoi on commence ? fit-il.

- Par nos recherches personnelles. Je peux voir les tiennes ?

Yann offrit son ordinateur portable à Tony. Ses recherches étaient à l'intérieure de la machine. Tony lui demanda si cela ne le dérangeait qu'il le prenne. Yann répondit un non désinvolte.

L'ordinateur sur le bureau, Tony pressa le bouton de démarrage. La machine ne tarda pas à s'allumer puis à donner l'accès au bureau sans demander de mot de passe. Ce qui surpris le garçon à lunette.

- Mes recherches sont sur le bureau, à l'intérieur du dossier qui se nomme « l'univers ».

Tony mit moins de cinq seconde à tomber sur le dossier en question.

- Je peux également jeter un coup d'œil à ton travail ?

- Bien sûr.

Tony ouvrit machinalement son sac à dos. Il fouilla l'intérieur et en sortit un ordinateur portable qu'il tendit à Yann.

- Le mot de passe est « la science n'est ni plus ni moins que l'avenir du monde », en un seul mot. Sur le bureau, clique sur l'icône « exposé de PC ».

Yann loucha un moment, déconcerté par l'originalité du mot de passe puis alluma la machine et cliqua sur l'icône indiqué. Pour lui, les mots de passe n'avaient aucun intérêt. Il trouvait le concept assez ridicule et encombrant.

Les garçons scrutèrent attentivement le travail l'un de l'autre durant plus d'une demie heure. Tony termina en premier avec cinq minutes d'avance.

- En lisant ce que tu as fait, j'ai remarqué une forte accentuation sur le système solaire, au détriment de la lumière des étoiles et des éléments chimiques, observa-t-il.

- Ouais. Je trouve le système solaire passionnant. La relativité du mouvement, la gravitation universelle, la force de pesanteur, le principe d'inertie, sans oublier les mouvements des planètes.

- C'est une bonne chose. Comme tu as sans doute dû le remarquer chez moi, ces points n'ont pas été creusés.

- C'est un signe. Toi et moi sommes complémentaires.

Tony sourit, un peu embarrassé. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de commentaire, encore moins de travailler en groupe.

- Pour la rédaction de nos travaux combinés, tu t'en charge ou je le fais ?

- Laisse-moi m'en occuper, sourit Yann. Taper au clavier, c'est l'un de mes rares talents. Ne le répète à personne, mais au collège, on me surnommait « le supersonique du clavier ».

Tony haussa un sourcil, interloqué.

Il suggéra de commencer par un copier-coller, ensuite de revoir tout. Et pour terminer, corriger les fautes et rajouter d'autres éléments.

- Ça marche !

Yann échangea sa place avec celle de Tony. Ce dernier copia ses recherches dans une clé USB qu'il connecta au portable de Yann. En équipe, ils parvinrent à concilier leurs travaux pour en découler le devoir final. Après le copier-coller, ils relurent le tout en appliquant quelques corrections. Quand cela ne collait pas, ils faisaient une pause afin de rectifier la phrase ou le paragraphe et ainsi poursuivre convenablement. Déterminés à rendre un ouvrage soigné, ils y mirent du leur.

Le lendemain de la rentrée, Yann suggéra à Tony d'entamer leur devoir après les cours, mais Tony ne pouvait pas. Il avait quelque chose d'important à faire. Toutefois, il pensa que bosser chacun de son côté pour concilier le tout le dernier aprèm du délai serait mieux.

Une heure et trois quarts d'heure plus tard, ils avaient fini. Des mines fières, satisfaites et joyeuses adoptèrent leurs visages.

- Enfin ! On a fini, souffla Yann en s'étirant tout le corps, surtout les doigts.

- On devrais tout de même faire une dernière lecture au cas où quelque chose nous a échappé.

- Oui, mais pas tout de suite. Prenons d'abord une pause bien méritée !

Tony consentît de la tête.

- Je vais me chercher un soda, t'en veux ?

Le garçon aux lunettes hésita un brin mais finit par dire oui. Yann quitta la chambre. En moins de cinq minutes, il revint avec deux canettes de soda entre les mains. Il donna l'une des deux à Tony.

Quelques gorgées plus loin, ils reprirent la conversation.

- Je pense que toi et moi, formons une bonne équipe !

- Je crois aussi, confirma Tony.

- J'aimerais bien qu'on apprenne à se connaître. Qui sait, une belle amitié pourrait naître.

Tony resta silencieux un moment. À vrai dire, il n'était pas doué pour se faire des amis, encore moins pour aborder les gens. Il ne savait pas exactement ce que cela signifiait, l'amitié. Introverti et timide comme il l'était, il n'osait sortir de sa zone de confort, par peur de souffrir comme autrefois.

Cependant, les mots de Yann le tentèrent. Il voulait pour la première fois de sa vie, s'ouvrir aux autres, du moins, à ce garçon qui lui semblait bienveillant, avec qui il venait indubitablement de passer l'un des plus beaux après-midis de sa vie.

- Je suis d'accord.

- Chouette ! T'as des amis ?

- Aucun...

Yann ressentit de la peine pour Tony. Les premiers mois de son déménagement n'avait pas été faciles à vivre, surtout dans son nouveau collège où il ne connaissait personne. Il se souvint de ce que cela lui faisait de n'avoir pratiquement personne avec qui parler lors de l'interclasse ou sur le chemin de retour. C'était cette solitude qui l'avait pousser à la résolution de se faire des amis pour cette nouvelle année.

Dès sa première rencontre avec Tony, il l'avait sentit réservé. Mais ces dernières heures passées en sa compagnie avaient crée une percée dans le comportement renfermé du garçon.

- Moi non plus, j'en ai pas beaucoup. Trois pour être précis. Non, quatre si je compte Céline. Ça te dit d'être le cinquième de ma très, très courte liste ?

- Je veux bien.

Ils se fixèrent, échangeant un regard agréable.

Subitement, Yann se leva.

- Moi c'est Yann Colins, j'ai quinze ans. On est dans la même classe. J'adore les maths, la science, les jeux vidéo, les films policiers, le basket-ball et manger !

Il tendit une main vers Tony qui à son tour, se mit sur ses jambe

- Tony Yamamoto, quatorze ans. Je suis myope, timide, méfiant et un peu geek. J'aime les sciences, lire des romans et faire du vélo. Et je fais aussi du dessin.

Sa paume rencontra celle de Yann, scellant cette relation fraîche.

- Nous voilà officiellement amis !

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